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29 juin 2011

Géographie: Bakersfield, Californie

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http://youtu.be/w4sEQ2hzNwk  Bakersfield   Jerrod Niemann

    Parfois ce voyage nous propose des images assez laides.C'est voulu.Si j'aime le cinéma,la musique et la littérature américains et encore pas toujours,je n'en aime pas très souvent l'urbanisme.Bakersfield est une ville californienne de 260 000 habitants.Je n'ai que deux choses à en dire.L'une est amusante:il y a une grande quantité de Basques d'origine dans cette vallée du Sud californien.J'ai même cru que c'était l'étymologie du nom Bakersfield.

jerrod

   La deuxième chose,c'est que Bakersfield me permet d'évoquer Jerrod Niemann.Folksinger parmi des milliers d'autres,de ceux qui savent toujours m'emmener en une lande bénie où six cordes suffisent à mon bonheur.

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26 juin 2011

Grand du Nord

 Maudit_soit_le_fleuve_du_temps_Per_Petterson_Gallimard_medium_portrait 

     Le titre ne me plait pas forcément,sorte de référence pompeuse mais banale.Je m'empresse de dire que c'est bien tout ce qui ne me sied guère dans ce livre,tout proche du chef-d'oeuvre.Pas facile de voler des chevaux m'avait déjà emballé.Une plume en Nord.Arvid,la petite quarantaine,le narrateur de Maudit soit le fleuve du temps,au bord du divorce,un vrai loser,rejoint sa mère malade,dans une petite île au Danemark où elle a vécu avant Oslo.Une île nordique fait évidemment penser à Bergman,figure imposante du voisinage septentrional.Et il faut bien admettre que ce face-à-face tardif,voire ultime entre la mère et son fils,peut sembler proche de l'univers de l'homme de Faro."Familles je vous hais" disait l'autre.Mais pas de haine ici,de multiples incompréhensions, des souvenirs qui réveillent une adolescence pas terrible,un engagement politique qui conduit à l'impasse, ce qui ne me surprendra jamais,un frère cadet mort très jeune.Dira-t-on jamais assez comme l'enfant disparu se fait un peu l'assassin d'une fratrie?

    A l'heure ou sa mère se découvre en partance,où son père pourtant présent à l'état-civil et même là-haut dans la maison familiale d'Oslo ne lui est d'aucun secours,ils se ressemblent si peu,à l'heure où ses deux filles doucement s'éloignent,Arvid se penche sur son passé,pas d'apitoiement,Per Petterson ne donne pas dans le mélo.Des questions en l'air,des regrets,la méconnaissance mutuelle. Qu'est-ce qu'une famille?Et quel en est le ciment?A partir de quand s'effrite-t-il?Bouleversant dans sa pudeur,un livre inoubliable que Maudit soit le fleuve du temps. 

          Je voudrais oser un barbarisme.Très attiré par le Nord,je crois que la scandanivicité existe,qu'elle importe beaucoup et qu'elle est souvent douloureuse.Voilà trois pays qui n'ont pas la même langue,mais, qui très proches lexicalement, se comprennent.Même si la langue anglaise a tendance à coiffer tout ça par commodité et par habitude éducationnelle déjà ancienne.Ces trois pays sont petits,souvent rivaux,un peu arrogants du voisin et leur relatif éloignement les a conduits souvent à lorgner vers Londres ou Hollywood. Mais je crois très fort à leur identité mutiple et à la source commune littéraire,musicale ou plastique, passionnante et ouverte,austère et débridée,de Münch à Ibsen,d'Andersen à Mankell,de Dreyer à Christensen. Il y a toujours un ferry entre Copenhague et Malmö,entre Göteborg et Aarhus.Il y a toujours un lien très fort entre ces hommes du Nord qui s'étend parfois jusqu'à Reikjavik.Il y a surtout d'immenses écrivains dont je parle assez souvent,et d'autres,cinéastes ou rockers.Le froid et l'insularité parfois extrême de ces régions doivent piquer délicieusement l'inspiration.

   Avec un montage balançant entre passé et présent,le présent se déroulant lors de la chute du Mur,la passé dans les années soixante-dix et quelques allusions à la petite enfance d'Arvid,Maudit soit le fleuve du temps ressemble à notre vie,comme dans les livres de Lars Saabye Christensen ou Lars Gustafsson, juste un peu plus septentrionales mais pas moins désespérées.Heureusement,pas toujours.

   "Notre amitié était morte,et je me suis aussitôt surpris à le regretter,à regretter le passé disparu et l'avenir impossible.Mais nos étés avaient sombré.Pas uniquement parce qu'au bout de vingt-cinq ans je les avais oubliés:surtout parce que,désormais,ça n'avait plus de sens de s'en souvenir".

   Ces trois lignes m'ont particulièrement touché à l'heure des sites qui vous permettent de "retrouver" les copains d'il y a 35 ans.Comme si c'était possible.A pleurer.

24 juin 2011

Donner sa chance à un jeune auteur

  " Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
   Le Héron au long bec emmanché d’un long cou".

   D'où probablement l'expression faire le pied de grue.

HERON 

     Réalisé avec la collaboration d'un jeune fabuleux fabuliste qui entre autres fantaisies fait partie de ceux qui m'ont donné le goût de lire et d'écrire.Et comme ce billet me semble un peu court contrairement à notre sympathique échassier je vous propose demettre un orteil dans l'eau avec The Nits,groupe hollandais sexagénaire,véritable polder du rock batave,toujours très à l'affût,comme le héron.

nits

http://www.deezer.com/listen-2750993  Toe in the water    The Nits

21 juin 2011

Femmes au bord du Danube et de la crise de nerfs

epouse

       Le Hongrois Zsigmond Moricz (1879-1942) n'est pas très connu en France.Patience:on a bien fini par lire un peu Perutz ou Joseph Roth.Retour donc à ma chère Mitteleuropa des Lettres.On pourrait appeler ce roman L'immeuble Ulloï,référence à un célèbre livre égyptien.J'ai crû L'épouse rebelle très léger, comme cette couverture affriolante.Je l'ai fini,le croyant toujours léger,mais léger comme le cinéma de Max Ophuls et les romans d'Arthur Schnitzler.C'est à dire fin,percutant et comme dansant sur un volcan.En 34 l'Europe entière dansait sur un volcan quand fut publié L'épouse rebelle.Moricz fut avec Bela Bartok l'un des rares intellectuels hongrois à s'opposer aux lois antijuives de Horthy.Et la Hongrie des années trente n'avait plus rien de l'Empire.Petit pays et petites gens tout aussi fauchés valsent très besogneusement dans ce lieu unique,leur immeuble délabré,comme Budapest.Se toisent et se croisent un jeune journaliste têtu,sa  femme inquiète du manque,une colonelle séparée de son mari en retraite peu généreux,une famille d'industriels,une famille de fonctionnaires tout aussi désargentés.

     Et comme dans La ronde de Schnizler ou Madame de...  le merveilleux film d'Ophuls tant de fois célébré ici, le point commun,l'immeuble dans ce cas réunit les protagonistes par apartés ou par plans plus généraux autour de quatre places gratuites pour le théâtre,héroïnes peu banales de ces deux jours à Budapest.Deux jours avec ruine,chance,promesses de meilleur,craintes du chômage, fâcheries, sourires et larmes.Il y a des jeunes filles,des prétendants,une courtisane,des officiers,des mères inquiètes et des pères offusqués.Le ton est à la comédie, viennoise et vespérale,bien que Vienne n'aime guère Budapest et vice-versa et bien que l'Autriche-Hongrie ait été reléguée dans les nations mineures.La quatrième de couv. évoque Lubitsch. C'est vrai,ce cinéaste aurait été à l'aise dans ces va-et-vient,ces atermoiements certes bénins mais parfaitement clairs quant à l'avenir,sombre.

   Et s'il y a lumière et espoir malgré tout sur Buda et le monde,c'est des personnages féminins qu'elle se diffuse.Bien plus rageurs et rebelles que ces messieurs,toutes classes confondues.Le titre du roman,qui semble lorgner sur une simple histoire de couple,est à prendre un peu comme une litote,ou au moins comme le symbole d'un féminisme encore discret mais qui n'en pense pas moins.

  

18 juin 2011

Un "collector"


)LOM   

   Voici un album de B.D. qui m'a séduit.Duchazeau nous emmène sur les routes du Sud,du Sud américain, cette source si riche de ses racines musicales afro, gospel,blues jazz,cajun,zydeco,swamp,work song,country,etc... L'histoire est absolument authentique.1933,dans un univers à la Steinbeck,à la Caldwell pour les lettres,à la Walker Evans pour la photo,John Lomax et son jeune fils de 18 ans, Alan,sillonnent les états méridionaux pour recueillir les témoignages musicaux des gens du cru et les enregistrer sur cylindres de cire.Il avait déjà 20 ans auparavant rassemblé des chansons de cowboys plutôt vers l'Ouest. Lomax, collecteur de folk songs,tout de noir et blanc vêtu est un beau voyage au coeur du pays,avec un père et un fils tout à leur mission,la mémoire musicale de l'Amérique,Tin Pan Alley.Sans les Lomax et quelques autres ni Elvis,ni Bob,ni Jim,ni Bruce,ni personne....

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    Dans cette évocation du périple du père et du fils,dans un trou du Texas,la première page les voit bivouaquer et fumer autour du feu de camp,le pavillon de l'appareil recrache la voix d'Alan,pour la Washington Congress Library.Veuf,John Lomax croit beaucoup au patrimoine musical américain.Son regret est de n'avoir pas eu le temps d'enregistrer la voix de  sa propre femme.C'est toute l'histoire de Lomax, collecteur de folk songs,et cette BD avait évidemment tout pour me plaire,passionné de l'histoire des Etats-Unis à travers ses disques,ses livres et ses films.

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    Duchazeau,de ses traits assez neutres au niveau des visages,nous fait bien comprendre que dans ce Sud profond l'accueil n'est pas toujours à bras ouverts devant ces curieux qui veulent mettre en boîtes des bluesmen inconnus et illettrés,des joueurs de boogie peu sociables,des vieilles chanteuses de gospel méfiantes.Incrédules devant ces rouleaux de cire ils finissent par se livrer peu à peu,le bourbon n'y étant pas étranger.Le plus étonnant est que certains avaient même fait des disques sans le savoir et plus encore sans aucun droit d'auteur.Le plus célèbre,Leadbelly,était au Louisiana State Penitentiary et pas pour un vol de bicyclette.C'est que les bluesmen et les folkeux des années trente n'étaient pas des parangons de vertu.

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    J'ai particulièrement aimé les scènes de groupes:travailleurs aux champs ou poseurs de rails, offices religieux plutôt swing,pianos-bastringues et rues des grandes villes du Sud.Un univers frémissant est là,de pauvres bougres usés et sonnés,miséreux et naïfs,victimes et meurtriers.Ces gens-là ont fait Tin Pan Alley et de Memphis à Baton Rouge,de Clarksdale à Chattanooga,le coeur de l'Amérique n'a cessé de battre au Sud puis dans tout le pays et le monde entier.C'est sûrement pour ça que je me suis toujours senti curieux de ces riffs et de ces mots.Sûrement pour ça aussi que j'ai jadis écrit ce qui suit.

 

Blues

 

Une nuit d’été chaude et collante

Dans un bar cafardeux entouré de perdus

Le dernier ami aura pris le dernier train

Et les femmes depuis longtemps

Rendu mon coeur désert

Ce soir-là je crois que j’écrirai mon livre.

Un vieux pianiste las aux yeux gonflés

D’une ballade presque oubliée

Déchirera mon âme

Les rayons du passé brûlants comme la mort

Me feront comme des cicatrices

C’est là que,la tête heurtant les murs

Je deviendrai poète.

Et d’avoir tant roulé par les banlieues

Suintant l’infâme et l’ordinaire

Où les furtives rencontres sans un regard

N’échangent que du feu,silhouettes fantômes

Sans le souffle de vie                                                                              

Je serai fatigué et j’écrirai mon blues.

Les mots viendront simplement

Ca parlera de filles dans l’autocar

Qui nous quittent tous un jour

De chiens sous la pluie pleurant une caresse

De petits matins aigres,de mauvais cafés

Attisant les vieilles peines.

D’alcools solitaires et d’ivresses moroses

De compagnons d’un soir,fugitifs,réticents        

Aux vaines confidences

Du mal d’aimer enfin,de la belle jeunesse

Des petites bassesses enfouies

De désaccords majeurs,d’une musique qui brise

Un coeur déjà fêlé                                                                                                                                    


Leadbelly - lord lord lord (1929)

 

 

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15 juin 2011

Géographie: Muscle Shoals, Alabama

MUSCLE

            Muscle Shoals n'est guère qu'une bourgade en Alabama,dans une vague agglomération de 70 000 habitants qui ne serait pas entrée dans l'histoire ni la géo que j'aime si...Si la musique ne s'en était pas mêlée.Fin des années 60 plusieurs studios d'enregistrement virent le jour sous la houlette de Rick Hall qui souhaitait que ce bled plutôt redneck concurrence Memphis,Tennessee,pas très éloigné.Ainsi naquit FAME (Florence Alabama Music Enterprises).Et cela marcha si bien que le Muscle Shoals Sound devint membre éminent de la musique populaire américaine au même titre que New York,Chicago,Memphis,New Orleans,Nashville.Muscle Shoals n'évoque plus grand chose à présent.Mais les immenses de la soul,Wilson Pickett,King Curtis,Aretha Franklin ne firent qu'y précéder les légendes Joe Cocker,Paul Simon,J.J.Cale,Bob Seger,Steve Winwood et l'ami Eddy Mitchell.Tony Joe White le génial swamp-rocker nous entraîne à Muscle Shoals, Alabama. Bienheureuse Amérique musicale que l'on retrouve dans cette chanson qui parle aussi de Stockholm,Amsterdam,Paris.

http://www.deezer.com/listen-2520390   On the return to Muscle Shoals  Joe White

WHITE

 

12 juin 2011

Obèses ambassades

winter   

     J'aime beaucoup découvrir des auteurs étrangers inconnus.Le Néerlandais Leon de Winter est né en 54, romancier, scénariste, cinéaste.La faim de Hoffman date de 1996 et se situe en 89 lors de la chute de la maison Est et se déroule à Prague,aux Pays-Bas et en Amérique.C'est un curieux roman qui tient de l'espionnage,du drame familial,de la satire de la diplomatie.Deux obèses occupent,c'est le cas de le dire,l'essentiel de l'espace dans La faim de Hoffman.Freddy Mancini,touriste californien à Prague errant la nuit en quête de hamburgers,assiste par hasard à l'enlèvement d'un compatriote.Et Felix Hoffman, ambassadeur des Pays-Bas en ce qui est encore pour quelques mois la Tchécoslovaquie,en fin de carrière et rongé par les kilos, finit les buffets des réceptions et dévore Spinoza.Personnellement dévorer Spinoza m'apparaît un signe de déséquilibre au même titre que se goinfrer de fast-food.Hoffman a des excuses:ses deux filles sont mortes,son mariage n'est plus qu'un ectoplasme.Seule son ultime attirance pour une journaliste tchèque lui redonne un peu goût à la vie.

    Freddy et Felix ne se rencontreront jamais.Mais en 1989,alors que très bientôt un mur tombera et un rideau se déchirera,à l'heure des grandes bascules,tout ne s'avèrera-t-il pas possible?Y compris que la jeune journaliste,dissidente ou non,allez savoir,cède à l'adipeux diplomate.Y compris que,de retour à San Diego,Freddy soit quitté par sa femme,quatre fois moins lourde.Et que ce même Freddy se retrouve face à des agents comme dans tout film d'espionnage,des agents qui ne lui veuillent pas que du bien.Les aventures de Freddy et Felix,tragi-comiques avec force détails sur leurs dérèglements intestinaux ou familiaux,les conduisent à faire l'objet de manipulations qui les dépassent,qui nous dépassent aussi d'ailleurs,au début des années quatre-vingt dix.Vous savez,cette déjà vieille décennie où des dignitaires post-staliniens réussirent à se métamorphoser en chantres de l'ouverture.Enfin l'important est de sauver sa peau,même fort distendue par la gloutonnerie.Tout cela nanti de digressions sur le Traité de la réforme de l'entendement de ce rigolo de Spinoza.Tous les goûts sont dans la nature.Pour les hamburgers je veux bien faire un effort.Mais lire Spinoza,ah non.Voici un petit extrait,très acide.Pas de Spinoza,non,de de Winter.

        A l'Ouest on baptisait un emmerdeur né dans un pays de l'Est "dissident".Un analphabète de première sachant tout juste son ABC,et ayant le bonheur d'être interné dans un camp du goulag, voyait ses oeuvres d"écrivain avant-gardiste et dissident" éditées à Munich ou Paris.

9 juin 2011

Si un pied doit me troubler...

    ...que ce soit celui de Kiki de Montparnasse,inégalé,dans le beau film surréaliste de Man Ray d'après Robert Desnos,L'étoile de mer.L'une des rares incursions au cinéma de cet étrange courant qui vécut ce que vivent les roses.1929,la même année qu' Un chien andalou.Hasard:ce même Man Ray apparaît dans la sympa comédie parisienne de Woody Allen.
L'Étoile de mer

3 juin 2011

Irish ahuri hilarant

97  

    L'ahuri c'est moi à la lecture de ce bouquin unique et paradoxal.L'Irish c'est le dénommé Flann O'Brien dont seul le nom manque singulièrement d'originalité. L'hilarant c'est le qualificatif qui me semble adapté au Troisième policier.Prière d'abandonner dès maintenant toute velléité de rationnalisme pour essayer de comprendre ce que je vais essayer d'écrire à propos de ce stupéfiant roman dont l'auteur a manifestement essayé (et réussi,lui) à embarquer son lecteur dans un voyage véli-vélo (c'est dans le texte),sans queue ni tête mais pas sans génie et qui ferait passer Kafka pour un maître de la logique imparable et Lewis Carroll pour un amateur.Attention c'est parti pour un résumé qui ne nous avance guère:Un homme mort,qui ne sait pas qu'il est mort,se trouve dans un pays étrange où des policiers obèses volent des bicyclettes pour empêcher les gens de devenir leur propre bicyclette.?!?!?! Ca tient debout,non? Au moins ça tient à vélo.

    Le héros du récit oscille tout au long de son aventure entre la panique, l'inquétude, la crédulité, l'envie. Absolument irracontable Le troisième policier ne ressemble à rien mais,surtout,rien de connu de moi ne ressemble au Troisième policier.A l'extrême rigueur c'est éventuellement à certains univers de bandes dessinées qu'on pourrait penser,mais de cela je ne suis guère spécialiste.Revenons à nos moutons d'Irlande.Dans ce doux pays de policiers et de bicyclettes un mort n'est pas forcément décédé mais une corde de pendu n'est pas forcément définitive.Si vous entrez dans ce livre serez-vous comme moi,à n'y comprendre goutte (de whiskey),à moins d'en connaître un rayon (de bicyclette) sur les bizarreries de la gravité pas toujours au centre et les mutations génétiques de l'homme-vélo ou du vélhomme,non,pas du vélum.On y croise entre autres sept unijambistes qui unissent leurs pilons deux par deux pour qu'il soient quatorze. Quelques extraits ne feront qu'ajouter à votre perplexité,j'en suis tout rouge,de confusion,mais d'un rouge vert d'Irlande.

    "N'y-a-t-il pas de danger d'avaler un piège à rats?"-"Si l'on porte un dentier il faut qu'il soit solidement agrafé et collé contre les gencives avec de la cire rouge." 

    "Où allons-nous?Sommes-nous sur le chemin d'un aller ou sur le chemin du retour d'un autre aller?"

     Par ailleurs notez l'effrayante violence de ce passage sur la délinquance, proprement cauchemardesque:

"La criminalité a terriblement augmenté dans cette localité.L'année dernière nous avons eu soixante-neuf cas de circulation sans feux et quatre vols.Cette année nous avons quatre-vingt-deux cas de circulation sans feux,  treize cas de circulation sur voie réservée aux piétons et quatre vols.Un dérailleur à trois vitesses a été bousillé pour rien,il y aura sûrement une plainte déposée au tribunal et la paroisse paiera les pots cassés.Avant que l'année s'achève vous pouvez être sûr qu'on volera une pompe,ce qui est un acte criminel aussi abject que pervers,une tache sur l'honneur de la région".

P.S. A propos de pompe à vélo Raymond Devos avait-il lu Flann O'Brien?Lui qui dans un sketch mémorable se promenait avec sa pompe à vélo pour éviter qu'on ne la lui vole:"Et j'ai bien fait parce que mon vélo on me l'a volé". 

 

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