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BLOGART(LA COMTESSE)
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31 décembre 2007

Discret départ du discret balladin

   

          Ou putain de fin d'année!Maintenant qu'il est parti,à 56 ans,le 16 décembre comme tout le monde l'ignore,on pourrait peut-être écouter enfin Dan Fogelberg.Moi-même je le connaissais assez peu et n'ai pas envie de revenir sur sa biographie.Je voudrais que vous sachiez que ce songwriter s'était très vite échappé du star-system qui le guettait notamment lors de sa collaboration avec les Eagles.On le sait peu ici mais il a eu nombre de chansons à succès autour des années 80.Je crois savoir qu'il a lontemps vécu à l'écart dans les montagnes du Colorado.Si vous aimez la discrétion qui n'occulte ni le talent ni l'émotion,écoutez n'importe quoi de l'ami Dan.Il n'y a rien de mauvais chez lui.A son souvenir:

Leader of the band.  http://www.youtube.com/watch?v=VafGvoiUhtQ

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29 décembre 2007

Palabres à la romaine

     Pas le meilleur Scola,loin de là,mais quelques dialogues à méditer et quelques émotions bien réelles parsèment La terrazza que je viens de revoir 27 ans après sa sortie.L'extrême longueur du film, 2h40, est,il est vrai assez rhédibitoire et favorise bien des baisses de régime.Cependant la richesse et la finesse des interprètes et plus encore les échanges verbaux où le fiel le dispute à l'amitié donnent à La terrasse un regain d'intérêt.A égale distance du film choral où les protagonistes font un bilan de leur vie(La bilanomanie ayant été un des dadas du cinéma,Les copains d'abord,Le déclin de l'empire américain et son rejeton Les invasions barbares,les films de Sautet.Je n'ai rien contre ayant moi-même tendance à la bilanomanie, maladie de l'âge que l'on dit mûr.),et le film à sketches(spécialité très transalpine) La terrasse,romaine et huppée comme il se doit car l'on n'est plus au temps du Voleur de bicyclette,en tout cas pas chez ces gens-là,nous présente Sergio,Mario,Luigi,Enrico et Amedeo,tous quinquas et tous plus ou moins intellectuels, scénariste, député de gauche évidemment,journaliste,etc... aux prises avec leur conscience(un petit peu élastique, c'est bien les consciences un peu élastiques,j'en ai une) et le décalage entre maturité et jeunesse.Le thème du film est l'arrangement,qui nous guette tous et que Scola avait déjà fort bien illustré avec Nous nous sommes tant aimés,plus picaresque,plus cinématograhique et moins bavard.

      Tour à tour les héros nous intriguent et nous content leur mal d'être.Je n'insisterai pas sur le côté artificiel et un peu irritant du défilé que guettent les clichés.Tout cela est dangereusement statique et l'ennui point chez certains spectateurs.Pourtant La terrasse vaut qu'on y prenne un verre entre amis car Scola et ses complices les éternels Age et Scarpelli de la comédie italienne ont de bonnes idées,la mort de Reggiani dans la neige synthétique d'un tournage télé par exemple,mort de dénutrition à ne pas vouloir grossir.Certes le film parle trop,comme ces soirées entre amis qui refont le monde et qui,finissent par s'engueuler avant de s'embrasser car ces gens-là s'aiment,critiques envers les autres,très tolérants quant à leurs propres accommodements.

   Deux citations pour terminer.De Scola lui-même présentant les héros de Nous nous sommes tant aimés:"Nous voulions changer le monde et c'est le monde qui nous a changés".Et de je ne sais pas qui mais que j'assume à fond:"S'il fallait accepter des autres ce que l'on accepte de soi-même la vie serait tout bonnement invivable".Rien de novateur sur cette riche Terrasse de Rome,mais des hommes,tout simplement,vous et moi peut-être.Et si La terrasse s'appelait Le miroir...

http://www.youtube.com/watch?v=l--3SCgJsUg  La terrazza

28 décembre 2007

Pâles étoiles de la Grande Ourse

Vaghe stelle dell'Orsa

      Très viscontophile je n'avais jamais vu Sandra(65) et ne m'en portais pas plus mal.Je n'ai guère prisé ce film et trouve que le parti-pris vénéneux qu'instille Visconti ne m'entraîne pas loin dans cette quête d'un passé trouble de Sandra et Gianni,frères et soeur qui ne m'ont inspiré ni osmose,ni même la moindre sympathie.Il y a bien la grande maison de Volterra et un peu deToscane nocturne,pays que j'aime pourtant profondément.Mais il y a surtout le jeu fraternel faussé et aucun personnage à aimer.De Sandra me resteront deux choses qui heureusement se passent très bien de cinéma.Les variations pour piano de César Franck qui couvrent parfois le texte et c'est presque mieux ainsi.Et le magnifique titre original dû au grand poète du romantisme italien,Léopardi.Ni César Franck ni Giacomo Léopardi n'ont besoin de Visconti.Visconti qui reste bien sûr dans mon panthéon pour bien d'autres films.

28 décembre 2007

Le blues de la vallée du Pô

      Cherchant un angle pour présenter le très beau Il grido de Michelangelo Antonioni(1957) j'ai eu l'idée d'une sorte de blues accompagnant un road-movie au long de la vallée du Pô,symbole d'une Italie du Nord industrielle,grise et pluvieuse...Années cinquante c'est l'adieu au Néoréalisme dont Antonioni était un compagnon de route plus qu'un véritable adhérent.Mais il y a dans ce très beau Cri de très belles réminiscences du grand mouvement de liberté et les décors réels de cette vallée du Pô qu'Antonioni avait déjà filmées dans Gente del Pô donnent une très forte authenticité à cette oeuvre.Le cri,bien que linéaire et décrivant le monde ouvrier,assez étranger au bourgeois de Ferrare qu'était M.A.,préfigure aussi les grandes oeuvres des années soixante.J'ai déjà évoqué L'Avventura et L'éclipse,ces films perpétuelllement à revoir comme les plus grandes oeuvres du cinéma,celles qu'on n'explore pas comme ça,un peu vite.

     Si l'on n'est pas encore dans les méandres existentiels de l'incommunicabilité le drame d'Aldo que sa compagne quitte après sept ans illustre bien le mal de vivre.Non mariée avec lui,ce qui est déjà dans l'Italie de 57 un choix courageux des auteurs,elle prend les devants et ça c'est carrément révolutionnaire.Mais le film est surtout le voyage de cet homme,d'abord avec sa fille de sept ans,qu'il aime malgré ses maladresses,puis seul,au gré de quelques femmes de rencontre,ployant souvent sous le faix de leur propre solitude.Le cri n'est pas un cri de désespoir total,du moins au début et l'on se prend à croire un peu aux lendemains.Mais l'homme(Wayne Cochran,très bon acteur américain tout à fait à sa place) est fatigué,trop fatigué.Le blues d'Aldo,qui traîne sa peine au long du fleuve,finira mal.Jean Gili,remarquable historien du cinéma italien,parle clairement et simplement de ces films qu'il aime,autant que moi et ce n'est pas si fréquent.

28 décembre 2007

La règle du jeu(dernière 2007)

         Point commun?Et petite aide parce que c'est Noël:il s'agit une fois encore du couple infernal cinéma et littérature.Bonne fin d'année et meilleurs voeux à tous les amis qui passent par ici!

  "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

   Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots"

Bon,allez,on ne badine pas avec la réponse.Bravo Oggy.Mandy Patinkin dans Impromptu en 90,Yves Rénier dans George qui? en 73,Jean Cocteau dans La Malibran de Guitry en 43,Benoît Magimel dans Les enfants du siècle en 99 ont tous incarné Alfred de Musset.

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27 décembre 2007

Une chanson:Whiskey in the jar

     

        Comme chanson conviviale,comme chanson à boire,comme chanson ultime libation en ces périodes dites festives je vous propose cet excellent millésime,Whiskey in the jar.Comme le whiskey les versions abondent,très variées.Celle de Metallica,celle plus traditionelle des Dubliners,une en français et pas mauvaise de Joe Dassin.J'adore celle de Thin Lizzy,le groupe de Phil Lynott,et je pense que ce groupe est souvent trop oublié.En attendant trinquons,tant qu'il reste du Whiskey in the jar.

http://www.youtube.com/watch?v=TehFZ38kt6o Tchin!

25 décembre 2007

Cérémonie de l'Oscar

                 Assez ignorant en jazz j'aime beaucoup le phrasé d'Oscar Peterson et l'émotion qui s'en dégage.Farewell Mr.Peterson!Quelques notes venues de Toronto et l'éternité du noir et blanc pianistique.

           http://www.youtube.com/watch?v=HHr6ZZxb3G4

22 décembre 2007

Grand pays,ville d'acier

http://www.youtube.com/watch?v=e3Veko70OfQ Steeltown

     Début 80,pas très éloigné de U2,était Big Country,mené par l'Ecossais Stuart Adamson.Ce groupe qui n'a guère survécu aux nineties faisait sonner ses guitares comme des cornemuses et comme l'indique son nom aimait les grands espaces et les sujets sociaux.Fields of fire(exode rural,sur un album antérieur) ou Steeltown de l'album homonyme,par exemple.Le succès fut énorme mais ne dura pas très longtemps,ce qui fut le cas de Simple Minds entre autres.Il est vrai que les deux groupes ne faisaient pas dans la légèreté. Pourtant constitué de très bonnes individualités dont le génial Matt Brzezicki,batteur,qui a ensuite rejoint l'antédiluvien mais excellent(pas incompatible) Procol Harum,Big Country a vécu,maillon intéressant de notre longue chaîne musicale,dont à mon avis la principale faille est une certaine monotonie de leurs harmonies, puissantes mais un peu stéréotypées.A verser au dossier donc,pour éventuelle compulsation ultérieure par les fouineurs du rock.Et puis sur ce disque ,une superbe ballade,ma préférée,Girl with grey eyes.

http://www.youtube.com/watch?v=CMorbx3Sji0  Girl with grey eyes

22 décembre 2007

Ryan

http://www.youtube.com/watch?v=Jg7H_KpispY  

Southside of Heaven 

       Ryan Bingham avec ses Chevaux Morts Vivants(le nom du groupe) nous livre avec Mescalito un bel album tendance Grand Sud bien sûr,Louisianais avec un zeste de Tex-Mex.Je me régale toujours avec ces histoires de vagabonds cherchant du boulot même si Ryan Bingham est encore très jeune.Les paroles font songer à toute une tradition de la musique populaire américaine.Evidemment on a mille fois entendu ces pédales wah-wah,ces slide guitars,ces tambourins et ces harmonicas depuis la nuit des temps.Et là je m'insurge un peu contre certains commentaires blogs ou presse écrite.La musique ne peut à chaque CD se renouveler et Mozart lui-même n'a pas échappé à certaines redites.Il n'est guère facile d'innover et les blogueurs, dont je suis,ne sont pas les derniers à se répéter.Il en est ainsi de tous les arts.Il y a les précurseurs,les suiveurs de talent,les obscurs.En sachant qu'un précurseur peut très vite tourner à la recette.Seul moyen de l'éviter,faire comme Hendrix, Morrison, Cobain,et quelques autres.Cher payé!Quant à Ryan Bingham il est particulièrement à l'aise quand se mêlent les deux langues du Sud(Boracho Station,Gare des Ivrognes).Autres titres les plus réussis Bread and water,Dollar a day,Ghost of Travelin' Jones.

20 décembre 2007

Woody et ses frères

   Prochainement Le Rêve de Cassandre,something completely different.Très différent le dernier Allen,tous l'ont souligné,certains lui reprochant un peu d'avoir quitté Manhattan et son microcosme où il nage si bien et d'autres lui reprochant au contraire de ne pas l'avoir fait plus tôt(avant Matchpoint et Scoop).J'ai vaguement lu qu'il pourrait s'agir du dernier opus d'une trilogie londonienne avec les deux films précités. Aucun intérêt à mon avis de répertorier ainsi les trois films.Grand intérêt par contre de voir Le Rêve de Cassandre que j'écris avec une majuscule car,je l'ignorais,c'est le nom du bateau restauré par les deux frères,Ewan McGregor et Colin Farrell,nouveaux venus chez Woody Allen.Ils sont remarquables et plus encore Farrell dont je trouve que c'est le meilleur rôle,en modeste ouvrier mécanicien.

   Il me semble que Cassandra's Dream est un film sur la culpabilité,mais aussi sur la poisse,le manque de pot qui colle au destin des deux frangins.Pas mauvais bougres mais entrainés par leur oncle autrement moins hésitant,et par la déchéance et la misère pointant son nez,Ian et Terry vont commettre l'irréparable.Et alors?Alors c'est toute la dernière partie de ce rêve de Californie et de fortune qui tourne au cauchemar.Nous assistons  au trouble qui saisit les frères,puis au remords intenable.Dostoïevski n'est pas si loin et l'on pense un peu à Crime et châtiment.Pour ma part j'ai davantage songé au Prince Michkine, L'Idiot,à travers les affres de Terry(Colin Farrell) et ses "offres" de rachat.Très beau film à mon avis,un peu trop linéaire à mon goût,voire un peu trop littéraire mais je ne vais pas vraiment m'en plaindre.Et belle histoire d'amour fraternel et pourtant...

16 décembre 2007

Le vrai du faux,ou billet d'humeur peu fiable

  Bientôt mais rien n'est sûr.Ou tentative de chronique d'un film qui s'échappe, qui nous échappe,et qui se moque bien de nous.Vérités et mensonges,le dernier film d'Orson Welles,mérite bien sûr l'attention.Mais je comprends fort bien que ce film puisse irriter tant cet éloge du faux sonne bizarre et fait du spectateur une sorte de cobaye plus ou moins consentant d'une esbrouffe qui a au moins l'avantage de nous faire entendre une umtime fois la belle voix du géant aux ailes trop grandes.On connaît vaguement le prétexte:une enquête sur le peintre,faussaire de génie,Elmir de Hory à travers le livre de Clifford Irving,auteur d'une biographie de Hory mais aussi "faux" biographe de Howard Hughes,lui-même grand mythomane comme vous le savez.Vous n'avez pas bien compris?Moi non plus.

        Au départ projet de François Reichenbach que Welles devait seulement commenter,puis réaliser sous forme de moyen métrage,Vérités et mensonges finira par devenir un film à part entière,essai cinématographique sur la création et l'imposture,où  nous naviguons sans cesse en eaux troubles entre tous ces affabulateurs dont Orson Welles n'est pas le moindre,il suffit pour ça de  se souvenir de Mr.Arkadin,déjà très complexe écheveau de la saga wellesienne.Ne comptez pas sur moi pour vous dire ce qu'il faut penser de F.for fake.Il ne manquerait plus que ça.Mais ne comptez pas sur moi non plus pour vous dire ce que j'en pense.Je l'ignore.Mais je sais qu'au bout d'une heure environ Welles filme magnifiquement deux minutes et demie de la cathédrale de Chartres entre chien et loup,heure magique,Chartres,oeuvre d'art qui,elle,n'a souffert nulle supercherie et reste un témoignage unique du génie de l'art des hommes.Alors,peu importe la signature..."Maybe a man's name doesn't matter that much".Fascinant autant qu'énervant,Vérités et mensonges nous embobine,mais avec quelle rouerie.

16 décembre 2007

On est les rois

Kings of Leon

                                  Les trois frères Followill et leur cousin ne manquent pas d'opiniâtreté,avec un nom pareil.Ces braves gens du Tennessee,que je viens de découvrir par blog interposé et par hasard publient Because of the times,leur troisième album.Je laisse aux spécialistes de la scène rock contemporaine le soin de critiquer bien ou mal Kings of Leon.Mais je suis tombé sous le charme de ce groupe sudiste à la fois énergique et mélodique.Bien embarrassé pour écrire davantage que des banalités biographiques sans intérêt je vous convie si vous le voulez à écouter par exemple Knocked up. http://www.youtube.com/watch?v=B59QrYueJOw

14 décembre 2007

Mes hommages,Madame,une fois de plus mes hommages éblouis

            Sans conteste l'un des plus beaux films français de tous les temps.A ce qui doit être ma dixième vision il m'apparaît toujours raffiné,intelligent,cruel et novateur.Les plus jeunes pourraient craindre qu'il s'agisse là d'un bon film de "qualité française" des années cinquante,pas désagréable, gentiment désuet,et au parfum de nostalgie.Je prétends que Madame de ... est un modèle de rouerie et d'émotion,les deux intimement mêlées et très vite marquées du sceau du déclin d'une époque et même d'une marche vers la mort,inéluctable à travers la coquetterie et le mensonge.

          Je n'ai jamais lu non plus la nouvelle de Louise de Vilmorin et n'ai découvert le film qu'assez tard. Admirateur d'Ophuls qui adapta si bien Zweig,Schnitzler ou Maupassant je trouve que la grâce de Madame de... évolue en permanence au long du film.La dramatisation s'insinue à mesure que les boucles d'oreilles voyagent,faisant de l'héroïne une sorte de martyre de la cause des femmes.Brillants,mais alors brillants et incisifs dialogues de Marcel Achard,fabuleux montage en particulier des scènes de bals entre Darrieux et De Sica et ce "Je ne vous aime" pas qui crucifie les amants font définitivement partie du florilège du cinéma français bien qu'Ophuls soit alllemand d'origine mais d'une culture européenne classique et éclairée.Le plus beau duel de cinéma passe pour être le final de Scaramouche entre Mel Ferrer et Stewart Granger.C'est magnifique,probablement le plus beau duel que l'on puisse voir,c'est vrai.Pourtant le cinéma sachant être aussi l'art de suggérer et de "s'imaginer" au sens propre j'irai jusqu'à dire que la plus belle confrontation pour l'honneur au cinéma oppose hors-champ le comte Charles Boyer et le diplomate Vittorio De Sica.Hors- champ certes mais avec tant de présence quand le premier coup de feu n'est suivi que du glacial silence qui emportera Madame de... et son monde d'hier.

13 décembre 2007

Une chanson:River deep mountain high

                     

http://www.youtube.com/watch?v=W2omNw2wjlA

                Pardon pour la vidéo débile mais j'ai envie d'écouter ce monument d'Ike et Tina Turner.Rien à rajouter,mais plein les oreilles.Et good bye Ike,it was pretty great.

9 décembre 2007

Jouons un peu en attendant pire

       Point commun entre ces messieurs?Déjà un élément de réponse grâce à Oggy.Un peu de précision est cependant requis quant au lien entre ces sept cinéastes.De l'aide semble nécessaire vu les commentaires amis.Sept hommes,une femme...et relisez bien à fond le nom de la catégorie.

    Pas trop inspirés par Jacques,Robert,Anatole et les autres...Cela m'inspire une certaine tristesse...Et un grand bravo à Dasola une fois  de plus.

   

8 décembre 2007

Cinéphile gériatrie

   

             Je n'avais vu que quelques images des Fraises sauvages,souvenir antédiluvien de noir et blanc avec un vieux monsieur sentencieux et une voiture noire sur les routes de Suède.Peu connaisseur de Bergman,bien qu'ayant dévoré Laterna Magica,livre superbe d'intelligence et d'imagination,autobio de Bergman et qui permet,je crois,de cerner un peu le personnage pour le moins complexe.J'entreprends donc tardivement mon propre voyage en Bergmanie(voir note sur Monica) un peu comme le professeur Isak Borg, interprété à la perfection par l'un des maîtres de Bergman,le metteur en scène Viktor Sjöström(1879-1960).

   On a beaucoup parlé de l'austérité des films de Bergman,souvent très justement,et de la mort comme l'un de  ses thèmes de prédilection.Le vieux savant prend sa voiture pour un road-movie qui pourrait bien être le dernier,en compagnie de sa bru qui ne lui voue pas vraiment un amour filial.Mais probablement était-ce difficile d'aimer cet homme sévère,drapé de ses certitudes,trahi par sa femme des décennies plus tôt,et dont le fils unique reste distant.Sa très vieille mère quasi-centenaire le reçoit sans aménité,lui,seul survivant de ses dix enfants.D'ailleurs un tribunal de mauvais rêves le déclare "coupable de culpabilité". Chemin faisant,assez lourd de symboles,une horloge sans aiguilles,un corbillard accidenté et un mort sans visage,Isak est assailli de fantasmes et de cauchemars et finit par s'interroger sur sa vie.Qu'est devenue Sara,son amour de jeunesse,qui cueillait des fraises sauvages non loin de la maison de vacances familiale?

     Plusieurs rencontres émaillent le périple dont celle d'une jolie blonde un tout petit peu effrontée et qui finira par l'appeler Papa Isak,apportant au film une touche de fantaisie très bienvenue et pleine de promesses.Les retrouvailles avec son fils ne se passent pas trop mal et sa vieille gouvernante n'hésite pas à le contredire.Au soir de sa vie Isak,l'un des plus beaux personnages de vieillard du cinéma,semble comprendre la futilité et la vanité des honneurs et s'endort,peut-être en paix.Dans ce que j'appelle les portraits de l'âge un seul autre vieil homme a su m'émouvoir autant,le merveilleux vieux fonctionnaire d'Umberto D. de Vittorio de Sica(voir Cinéma d'Italie).Pour conclure comme je l'ai déjà écrit souvent,laissez leur chance à ces films,dérangeants parfois,marquants toujours.Je ne me résignerai pas à ce que des créateurs comme Bergman ou Antonioni soient sans cesse marqués d'intellectualisme.Un peu court,cette appellation.

7 décembre 2007

La rue des Roses

       Le cinéma de Margarethe von Trotta n'est jamais léger ni très original.Il a pu parfois prendre des allures de pensum.Mais en ces temps d'effets spéciaux et de surenchère il est intéressant de suivre un film,très classique dans sa forme,sur un sujet fort et peu connu,les mariages mixtes entre aryens et juifs dans l'Allemgne du Reich,plutôt en fin de règne.Rosenstrasse à Berlin,des dizaines de femmes allemandes guettent sur le trottoir la libération de leurs maris jufs,qu"elles obtiendront d'ailleurs pour la plupart.On pense évidemment aux Folles de Mai du régime argentin.On pense surtout à toutes les femmes de ces régimes bien actuels qui n'ont même pas la possibilité de se réunir.

    Jouant un peu lourdement des aller-retour dans le temps pour nous faire mieux comprendre ce pan de l'histoire Margarethe von Trotta ne signe en aucun cas un film poiltique.Rosenstrasse ne s'intéresse pas vraiment à la logique de l'horreur du régime hitlérien mais au désarroi et au désepoir de ces femmes,pas inquiétées personnellement,mais qui ont commis l'irréparable,leur mariage.Ce faisant,et un peu laborieusement, elle parvient à évoquer une tragédie universelle que des volontés particulières ont parfois pu mettre en échec,sans pour cela empêcher,ni peut-être vouloir vraiment le faire,la honte et la lâcheté érigées en dogme.

1 décembre 2007

24 heures de la vie d'une ville

berlin-symphonie

                   Berlin,symphonie d'une grande ville(1927) est un film à part,documentaire avec une star,Berlin, magnifiquement mise en valeur du petit matin laborieux à la nuit dévolue aux théâtres et aux dancings.Maître d'oeuvre,Walther Ruttmann a su imposer un montage d'anthologie,un modèle d'efficacité qui fait encore référence.En vedette principalement les transports en commun,les trains sont filmés de façon sublime et certains plans font songer aux contemporains Metropolis ou  L'Aurore.C'est la curieuse et courte époque,très cinégénique où,dans les grandes capitales,limousines pour nantis voisinent avec les voitures à cheval encore très présentes.Et le télescopage est souvent très réjouissant.

   Symphonie du labeur aussi que ce Berlin e 1927,tant pour les commerçants et les petits métiers des rues que pour les financiers de la Bourse ou les peintres en bâtiment. Engrenages, pelleteuses, taxis, écoliers, policiers.Casse-croûte sur le pouce où déjeûners Unter den Linden pour les plus favorisés,quand l'appétit va tout va.Et passe ainsi la journée d'une grande ville,égrenée de plans sur la grande horloge,,vers la sortie des usines et des bureaux,alors que ne cessent de cracher les chemnées des usines et que le ballet des voitures sous la pluie du crépuscule emmène les noctambules vers les cinémas(plan des pieds de Charlot),les bals d'élégantes et les lendemains qui ne chanteront peut-être pas toujours.Mais ceci est une autre histoire.

    Walther Ruttmann va vite et ses cadrages donnent parfois une impression de vertige.Quand il filme les rails c'est presque une attraction foraine.La suractivité des Berlinois donne-t-elle déjà le sentiment de danser sur un volcan?On peut y penser.Je crois plutôt,qu'à cete mi-distance entre 1918 et 1939 l'homme semblait encore en mesure ce choisir son destin.Berlin,symphonie d'une grande ville est un splendide poème,une très grande oeuvre du muet,guère connue que des cinéphiles,qu'il faut voir pour la richesse du cinéma allemand.Les choix ultérieurs de Walther Ruttmann,il est vrai,seront pour le moins douteux.

1 décembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 2,ou bonne note à Zéro de conduite

   

    En 1932 Vigo,déjà ou toujours malade réussit à tourner un film dynamite,un film cauchemar,un film étoile filante.Enfin s'il réussit à le tourner il me réussira pas vraiment à le montrer.La censure veillant sur le moral des Français Zéro de conduite ne sera sauf très rares exceptions projeté qu'en ...1945.Entre temps il y aura eu les Ligues,le Front Populaire,la Guerre,Vichy,la Résistance et l'épuration. Replaçons le film à sa sortie en 33 devant une salle de professionnels de la profession comme dirait Godard.Les spectateurs payants, eux,attendront 12 ans.André Gide n'a pas aimé,Georges de la Fouchardière(auteur très en vogue de La chienne) non plus.Ils ont qutté l'Artistic avant la fin du film qui dure...45 minutes. Mais il y a eu quelques applaudissements assez nourris,des frères Prévert notamment.

   Vigo,je ne reviens pas sur sa vie,règle manifestement ses comptes,et ceux de son père.Car il y a partout dans la maigre oeuvre de Jean Vigo la figure paternelle,qu'il lui aurait certainement fallu tuer si la providence ne s'en était chargé.On comprend à revoir ce film la fureur qu'il provoqua.Nous sommes en 32 et Vigo ne propose rien moins que la révolution.Car ce n'est pas une gentille histoire de cancres qui font le mur,sortes de sous-doués années trente.Un des élèves dit merde à deux reprises et chez un adolescent de cinéma de cette époque c'est déjà beaucoup d'autant plus qu'il s'adresse aux professeurs,symboles d'autorité.Le directeur,un nain grotesque incapable d'ccrocher son chapeau et les autres notables sont plusque brocardés,vilipendés lors de la fête finale.Même sexuellement Vigo y va fort,fesses et sexe apparaissent, oh,très furtivement mais... Evolution des mentalités aidant on peut même subodorer un soupçon d'amitiés particulières et une caresse peut-être équivoque,peut-être car il faut se garder d'extrapoler par delà les années.

    La bataille de polochons que Vigo ralentit se transforme en sarabande débridée et le vieux pion Pète-Sec est crucifié à son lit.Inquiétant tout ça et la musique de Jaubert semble ridiculiser les institutions en transformant la fête de l'école en cirque et bacchanales.Et sur le toit,quatre anges du diable,les élèves en révolte semblent nous montrer leur fesses.Ainsi Jean Vigo montra-t-il les siennes.Comme je vous l'ai déjà dit cela ne plut guère.

   Et maintenant.Certes le film est célèbre,enfin surtout le titre du film.Mais détrompez-vous!Zéro de conduite reste peu diffusé hors des cénacles de  ciné-clubs un peu tatillons.Son format de moyen métrage s'est toujours mal inclus dans les programmations.Et puis surtout comme A propos de Nice et mieux que L'Atalante à mon gré,le brûlot n'a rien perdu de la verdeur de ses étincelles.François Truffaut le fidèle,lui au moins,saura s'en souvenir même si mon frère Antoine Doinel n'est pas tout à fait dans le même registre.Il reste de ce zéro pointé le souvenir d'un film peu vu,peu aimé,très important et Vigo ne pouvait aller plus loin.Avoir zéro et puis mourir,ou presque.

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