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29 juin 2014

Un livre, un film (énigme 100), la solution

 

conf 2

conf

                                    

                                                               ... n'avait pas de secrets pour Aifelle, Dasola, Pierrot Bâton, Keisha, Asphodèle, fidèles parmi les fidèles. Un bel été à toutes, Mesdames (ça se confirme), et merci de vos passages, toujours brillants.

 

 

 

 

 

 

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28 juin 2014

Un livre, un film (énigme 100)

film

                                       En clôture de cette énigmatique saison partagée avec Claudia et Wens voici la toute dernière mouture pour un roman et un film portant le même titre et datant de 1951 pour le livre et 1970 pour le film. L'auteur, adapté à plusieurs reprises, et le metteur en scène sont de la même nationalité, ainsi que les deux femmes de lettres qui partagèrent successivement la vie de cet écrivain, un des plus célèbres de son pays. Il fut souvent source de scandale et inspira parfois ennui et mépris.  

                                      Le trait le plus caractéristique du changement radical intervenu durant ces dix-sept ans était la disparition d'une sorte d'excès de vitalité constitué par le bouillonnement d'instincts insolites et peut-être anormaux. Tout cela était remplacé par quelque chose d'un peu terne, d'un peu médiocre : du normal.

                                      Quant au metteur en scène, lui aussi connut un parfum de scandale, pour un autre film. Sexualité, critique un peu systématique de la bourgeoisie, firent que l'écrivain et le cinéaste connurent un zénith dans les années 60-80. Ils traversent actuellement ce qui ressemble à un purgatoire. A juste titre? Je ne sais, ni ne suis compétent. Mais je sais qu'être trop "à la mode" expose à des déconvenues. Un ultime cadeau:c'est un acteur français qui interprète le rôle principal du film en question aujourd'hui.

                                     Sur cette centième nous nous quittons donc. Merci à Claudia et Wens qui m'ont laissé la garde alternée de l'énigme. Merci aux participants et visiteurs de cette rubrique. Un jeu, en effet, n'est strictement rien s'il n'est partagé.

25 juin 2014

La poésie du jeudi, Marie Krysinska

chromo-oiseau-couronnc3a9-ana-rosa1                                             Voulez- vous danser, blogueuses?

                                                                                      Voulez-vous giguer, charmeuses?

                                                                                      Marie la Polonaise

                                                                                      Vous met à l'aise

La gigue

 

Les Talons

Vont

D'un train d'enfer,

Sur le sable blond,

Les Talons

Vont

D'un train d'enfer

Implacablement

Et rythmiquement,

Avec une méthode d'enfer,

Les Talons

Vont.

Cependant le corps,

Sans nul désarroi,

Se tient tout droit,

Comme appréhendé au collet

Par les

Recors

 

sans-titre

 

La danseuse exhibe ses bas noirs

Sur des jambes dures

Comme du bois.

Mais le visage reste coi

Et l'oeil vert,

Comme les bois,

Ne trahit nul émoi.

Puis d'un coup sec

Comme du bois,

Le danseur, la danseuse

Retombent droits

D'un parfait accord,

Les bras le long

Du corps.

Goulesque-Florence-Une-Femme-Poete-Symboliste-Marie-Krysinska-La-Calliope-Au-Chat-Noir-Livre-934640313_ML

Et dans une attitude aussi sereine

Que si l'on portait

La santé

De la Reine.

Mais de nouveau

Les Talons

Vont

D'un train d'enfer

Sur le plancher clair.

Marie Krysinska (1857-1908)

                                     Née à Varsovie Marie Krysinska fut une apôtre du vers libre. Et l'une des très rares femmes à adhérer à des cercles littéraires florissants dans le Paris de la fin du XIXème Siècle, les Zutistes, les Hydropathes et aussi  pensionnaire un temps du célèbre Chat Noir de Montmartre. Danseur tout en raideur que je suis, euphémisme, cette fantaisie aux talons qui claquent m'a pas mal réjoui.

22 juin 2014

Nuit dans les jardins d'Islande

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                                          Troisième tome de la somme romanesque d'exception de l'Islandais Jon Kalman Stefansson. L'ensemble tient du prodige littéraire mais du prodige un peu fatigant sur lequel il faut embarquer avec biscuits et morues salées. Si des néophytes veulent s'y aventurer je me permettrais un tuyau, disons deux. Un, notez les noms des personnages et leur situation, car ils sont nombreux et les prénoms islandais sont souvent difficiles à identifier comme ceux d'un homme ou d'une femme.Et deux, lisez les trois volumes, Entre ciel et terre, La tristesse des anges et Le coeur de l'homme presque dans la foulée. Car au pays de Stefansson, en passe de devenir un auteur cultissime pas forcément très lu, la recherche du plaisir littéraire nécessite du souffle, de bonnes chaussures, une vareuse à ne pas oublier (voir premier tome) et un pylore pas trop regardant sur le macareux boucané, que personnellement je goûte assez peu.

                                         Nous retrouvons le gamin rescapé d'un long voyage dans le nord-ouest du pays. Reprenant peu à peu ses forces chez le médecin, il doit songer à repartir. Et c'est le relatif printemps islandais. La communauté se querelle et se déchire parfois, les forces océanes y sont toujours cruelles, les scrupules tout aussi rares que sur n'importe quel continent. Beaucoup de personnages, je l'ai déjà dit, dans cet opéra de glace, j'y trouve parfois des relents wagnériens, les légendes nordissimes à fleur de pages. Une amazone prête à s'expatrier, un frère presque oublié, le vieux capitaine, Kolbeinn, aveugle et fataliste.Des femmes souvent fortes au nom imprononçable, et le gamin qui n'en est plus un, confronté au labeur immense,à la dépendance halieutique, à l'exil danois ou plus loin encore. Un monde extraordinaire, éprouvant parfois pour le lecteur. Un de ces ensembles romanesques qui vous laissent un peu pantois et pantelants, comme assommés par un sac morutier congelé, qui en ces latitudes fait office d'arme assassine, de couche clandestine,de ration de survie.

                                         Moyen mnémo pour retenir cet objet littéraire léviathanesque, mais aussi résumé à ma manière de l'ampleur de cette littérature: Tout là-haut, Entre ciel et terre La tristesse des anges fond sur Le coeur de l'homme. Allez, Bless! (au revoir en islandais, pour une fois quelque chose de simple).

Poésie meurtrière Entre ciel et terre

La lyre d'Islande La tristesse des anges

 

20 juin 2014

Les plumes...by Asphodèle: Un texte à vau-l'eau

                                                    Chez Asphodèle pour cette quinzaine, vingt-quatre éléments: tendresse-peau-solidarité-incompréhension-mosaïque-regard-amour-handicap-souffrir-tolérance-dispute-similitude-solitude-séparation-complémentaire-richesse-éloignement-étranger-égal-déranger-combattre-hagard-herbage-horrifiant.

                                                   Je n'ai pas aimé cet ensemble de mots pour un tel exercice. Non que ces mots ne soient  dignes d'intérêt mais pour un texte assez court j'ai eu l'impresssion qu'ils n'offraient pas beaucoup de liberté à l'imagination, et qu'il serait difficile d'échapper à quelque chose qui pourrait tenir du prêche bien sous tout rapport. Peut-être me suis-je trompé.Mais j'ai eu toutes les peines du monde à concocter ce laius que je considère sans doute comme une de mes plus médiocres participations, que j'ai d'ailleurs hésité à publier. En me débarrassant au passage de "complémentaire" qui me pesait comme un supplément calorique.

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                                                     Le regard bovin, comme perdu dans un herbage thiérachien, le jeune veau méditait sur l'incompréhension dont il se sentait victime de la part du troupeau.Certes il savait que la différence  souvent dérangeait,  chez les humains comme dans la gent animale, et que l'amour n'était pas toujours dans le pré. Pourtant nulle véritable dispute n'éclatait dans la communauté de cuir vêtue et son handicap, le terme était fort, ne l'avait jamais conduit à souffrir pis que pendre de la part des génisses et autres taurillons. Simplement, comme la séparation d'avec sa mère était imminente, et comme malgré tout sa peau, tout velin soit-elle, lui attirait plutôt un éloignement de ses condisciples es pâtures peu soucieux de solidarité avec  ce jeune et pourtant brillant quadrupède, il avait pris le parti de ne pas les suivre en estive. Après tout ça lui était égal et un peu de solitude ne lui faisait pas peur.

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                                                     Comme étranger à ces bovins moutons de Panurge il refuserait les bétaillères inconfortables et combattrait seul pour vivre sa vie de ruminant sans remâcher de stériles rancoeurs. Ils pouvaient bien, ces collègues de verdure hanter les mosaïques haut-alpines, au risque de se retrouver un soir hagards face à l'ours-destin et à une horrifiante agonie. Lui, tout à sa richesse intérieure, ne se voulait décidément aucune similitude avec ces grégaires que sa toison si particulière avait rendus envieux et dédaigneux. La tolérance, très peu pour eux. Quant au lait de la tendresse, il saurait bien  découvrir ce nectar dans ses vertes vallées. Ceux qui reviendraient seraient stupéfaits probablement de voir le veau d'or toujours debout.

 

 

 

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17 juin 2014

Le cinéma, mon vélo et moi/ 1/ Prévert et Carné

Le cinéma,mon vélo et moi

                                                                                  Cette bien jolie photo  est l'une des bonnes feuilles de la chère Asphodèle qui me l'offrit il y a quelques mois et à qui je dédie cette nouvelle rubrique qui sera totalement muette. Je n'ai pas réussi à trouver des documents où l'on voit un cycliste avec sa guitare dans une scène de film. Sinon vous pensez bien...Vous avez dit bizarre?

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15 juin 2014

Un livre, un film (énigme 98), la solution

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                                               Félicitations à Dasola et Aifelle, toujours expertes. Je rajouterai peu de choses, tout est dans l'extrait. Le livre est d'abord sorti sous le titre Pentimento et les débutants étaient Meryl Streep et Lambert Wilson. Vanessa Redgrave pour le rôle de Julia et Jason Robards pour celui de Dashiell Hammett reçurent l'oscar du meilleur second rôle. Et l'allusion au Train sifflera trois fois de Fred Zinnemann était de première classe. A bientôt.

 

 

 

14 juin 2014

Un livre, un film (énigme 98 )

film

                                    Cette semaine c'est vraiment simple. Le livre est peu connu, l'auteur peu connu, le film peu connu, le cinéaste un peu plus connu pour deux autres films. "C'est un peu court, jeune homme". Alors voilà. Le film date de la fin des années 70 et son titre se compose uniquement d'un prénom. Une actrice américaine multinominée et un acteur français qui fit pas mal de cérémonies sur la Côte d'Azur le mois dernier y firent leurs débuts. Le livre, publié en 1973, est en fait un récit proche de l'autobiographie et, à l'origine, n'a pas le même titre que le film. Comme très souvent il est ressorti plus tard avec le titre du film. J'ai conscience de la clarté un peu relative de mon propos alors quelques précisions en cette fin d'année cinélittéraire.

                                    L'auteure, qui fut aussi dramaturge et scénariste, est évidemment l'un des personnages principaux, bien que le prénom titre ne soit pas le sien. De même que son mari, célèbre écrivain également. Ca se décante là non? Que puis-je rajouter, une belle histoire d'amitié.Et puis, tiens, deux oscars d'interprétation. Et encore que j'entends siffler le train en évoquant le metteur en scène. Allez bon vent! Il me faut l'auteur, le livre,le film, le metteur en scène. Tout le reste est facultatif, par exemple les deux comédiens débutants.

                                   Retrouvez Claudia et Wens le 21 juin, puis ce sera ma dernière énigme le 28 juin.

11 juin 2014

La poésie du jeudi, Pierre-François Lacenaire

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                                         Lacenaire, je le connais depuis si longtemps. Enfin par le biais du merveilleux Les enfants du paradis, de Carné et Prévert  Alors j'ai voulu le lire au moins une fois ce gandin poète assassin. Et là, vive le net, j'ai trouvé quelques vers dont cette truculente pétition. Qui lui va comme un gant, du moins si on l'imagine comme Marcel Herrand dans ce rôle. Lacenaire, le vrai, (1803-1836, guillotiné) aurait inspiré Dostoievski pour Crime et châtiment mais il est aussi évoqué par Stendhal, Balzac, Gautier, Baudelaire et Lautréamont. Excusez du peu. Allez je vous laisse en bonne compagnie.

Pétition d'un voleur à un roi voisin

Sire, de grâce, écoutez-moi :

Sire, je reviens des galères...

Je suis voleur, vous êtes roi,

Agissons ensemble en bons frères.

Les gens de bien me font horreur,

J'ai le coeur dur et l'âme vile,

Je suis sans pitié, sans honneur :

Ah ! faites-moi sergent de ville.

Bon ! je me vois déjà sergent :

Mais, sire, c'est bien peu, je pense.

L'appétit me vient en mangeant :

Allons, sire, un peu d'indulgence.

Je suis hargneux comme un roquet,

D'un vieux singe j'ai la malice ;

En France, je vaudrais Gisquet :

Faites-moi préfet de police.

Grands dieux ! que je suis bon préfet !

Toute prison est trop petite.

Ce métier pourtant n'est pas fait,

Je le sens bien, pour mon mérite.

Je sais dévorer un budget,

Je sais embrouiller un registre ;

Je signerai : " Votre sujet ",

Ah ! sire, faites-moi ministre.

Sire, que Votre Majesté

Ne se mette pas en colère !

Je compte sur votre bonté ;

Car ma demande est téméraire.

Je suis hypocrite et vilain,

Ma douceur n'est qu'une grimace ;

J'ai fait... se pendre mon cousin :

Sire, cédez-moi votre place.

Pierre-François Lacenaire

 

 

9 juin 2014

L'ami dans le placard...

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                                                      Ce roman court de Ron Butlin est une curiosité qui ne m'a pas tout à fait convaincu mais qui ne manque pas d'originalité.  Morris Magellan n'a pas quarante ans. Cadre dirigeant d’une biscuiterie en Ecosse, il  vit avec une femme qui l’aime, dont il a deux enfants , et possède une maison confortable. Tout va plutôt bien pour lui. Mais voilà, Magellan a une faille, qui peut être terrible. C'est un alcoolique chronique et sa dépendance  est immense. Ce n'est pas un fêtard et on comprend très vite que toute rédemption sera impossible. Morris est depuis longtemps au stade où sa vie n'est possible ni avec, ni sans l'alcool. Avec son humour et son désespoir le récit est d'une absolue noirceur et renvoie au John Barleycorn de Jack London et à Sous le volcan de Malcolm Lowry, références absolues sur ce thème, constats hallucinants d'une dégradation, cliniques et méthodiques.

                                                    Parfois drôle mais souvent cauchemardesque Le son de ma voix est très curieusement construit puisque s'adressant à Morris lui-même, par le biais du pronom personnel "tu". Un peu désarçonné au début on s'immisce ainsi dans la vie de Morris, dans ses états d'âme et ses faiblesses, ses pusillanimités sont un peu les nôtres. Et surtout on a l'impression de vivre avec le John Barleycorn de London,à tout moment et en tout lieu. L'alcool est bel et bien un personnage clé. Il n'endosse jamais la défroque du joyeux compagnon qui vous fait voir (un peu) la vie en rose. Pas plus que la robe sentencieuse d'un diable ou d'un magistrat sinistre qui va vous étendre au tapis pour le compte. Non, simplement, il est là, et je ne sais même pas comment Ron Butlin parvient ainsi à le faire vivre. Si ce n'est que le terme boue, boueux, nous est allégrément infligé à forte dose, et que j'ai trouvé ça génial. Le son de ma voix est ainsi le roman de la boue, le grand roman de la boue, celle qui désagrège l'homme, l'homme aux  semelles de bourbe, que John Barleycorn détruit de toute sa hargne, parfois un brin séduisante, il nous faut bien l'admettre. Le son de ma voix, là, sur l'étagère qui brûle un peu, tout près de La faim de Knut Hamsun. Et, pas loin, le placard. J'ai trouvé une bande-annonce d'une adaptation théâtrale autochtone qui semble fascinante.

 

P.S. Ceux qui penseraient que ce Magellan auraient l'esprit détroit ne sont que des cap-horniques chroniques qui confondent eau de feu et Terre de Feu.gros16

 

 

 

7 juin 2014

Les plumes...by Asphodèle: Sus à la fesse

   La récolte d'Asphodèle cette semaine se compose de vingt-deux mots. Elle est la suivante: fesse-richesse-attendre-dent-refuser-doute-vieillesse-circonspection-vertu-crépuscule-lune-philosophie-âge-vanité-sérénité-psalmiste-paix-image-réflexion-graver-gracile-grenadine.

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                                            Gloire! Hosanna! La richesse de notre langue est telle que l'on peut avantageusement remplacer un mot par un autre et que des images  évoquent souvent parfaitement par leur sens figuré le vocable incriminé, le crépuscule des dieux, ça vous a tout de même une autre gueule que leur vieillesse par exemple. Mais vertudieu! comme cette fesse, que j'imagine en goutte d'huile, nous alourdit la démarche hebdomadaire, ôtant toute vanité à notre prose bien qu'à la réflexion ce soit la règle du jeu, et je me sens ainsi claudiquant et incapable de graver un assemblage dont je ne perçois plus du coup que l'hétéroclite, la circonspection et son adjoint, ou est-ce son supérieur, le doute, m'ayant sans attendre assailli tout de go dès la première lecture, mettant à mal mon parti pris de sérénité pourtant telle que celle d'un psalmiste latinisant ses versets de paix, tout dans sa philosophie refusant  les intentions callipyges, l'âge dit de raison probablement l'éloignant des rotondités même celles graciles  d'un croissant de lune, la dent dure peut-être, mais le coeur grenadine.

 

 

5 juin 2014

Six cordes, vingt-quatre images/1/ Paris Blues

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paris

  

 Saint Germain des Prés n'est pas évoqué avec une colossale finesse mais la musique est de Duke Ellington, les décors d'Alexandre Trauner, la photo de Christian Matras. On a vu pire comme équipe. Newman, Poitier et Reggiani font semblant mais nostalgie aidant, plutôt sympa. Un tour en cave, les amis?        

  Paris Blues, Martin Ritt,1961, Paul Newman, Joanne Woodward, Sidney Poitier, Louis Armstrong, Serge Reggiani

 

3 juin 2014

Peu de précipitation

pluie

                                         Ce polar pourrait entrer dans le sous-genre psycho puisqu''il se situe entièrement dans un hôpital psychiatrique, lequel établissement a une histoire et ruisselle de souvenirs d'une époque pas si lointaine où la médecine des troubles du comportement était rien moins que diablement carcérale. Diablement est le mot juste car le centre porte le nom pas forcément jovial de Théophobe Le Diaoul, jadis Théophile Le Bellec, un ancien patient illuminé ou assombri, c'est selon, et que la Grande Guerre avait conduit dans ces murs tragiquement continuateurs de l'aliénation des tranchées. Cette idée sous-tend toute la suite de l'enquête menée par Eric Lanester, flic et psychologue, et son équipe dans cet univers où l'on a coutume de dire que la différence entre les soignants et les soignés ne saute pas toujours aux yeux.

                                        En cette année centenaire la Grande Guerre est donc indirectement responsable une fois encore de morts violentes, celles d'un patient défenestré par son infirmier, puis le suicide de ce dernier. Le meurtre en ces lieux peut s'avérer essentiellement d'ordre chimique, antidépresseurs, psychotropes, gélules et pilules multicolores pouvant faire fonction de fameux objets contondants. Françoise Guérin, elle-même psychologue, décrit bien les arcanes et plus encore les archives si cruciales dans cet hôpital où l'on comprend trop vite l'importance de l'hérédité, des rivalités et des dynasties. Peu de professionnels collaborent vraiment aux interrogations de Lanester et de ses collègues, soigneusement stéréotypés, une râleuse, une extravertie portée sur la chose, un bleu maladroit. Pas trop d'aide du médecin-chef, pointilleux sur ses prérogatives. Par contre, Elisabeth Bassonville, elle, responsable de tout le passé historique du Centre Théophobe Le Diaoul, se prête si bien aux questions que ça en devient louche.

                                       On s'achemine ainsi vers une vérité subodorée depuis bien longtemps. Dommage que l'on soit depuis pas mal de pages resté assis à la cafeteria, à rêvasser à ce qu'aurait pu être une incursion réussie dans ce milieu hostile à toute curiosité. Les enfants de la dernière pluie, tout au plus une petite ondée de l'autre côté du rideau, celui qui sépare tant bien que mal la norme de la différence, sachant que l'individu dit normal n'a pas bonne presse dans la critique littéraire jamais exempte de démagogie, mais tout ceci reste insuffisant.

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