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BLOGART(LA COMTESSE)
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30 juin 2013

Athalie,Paulina et moi

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                           Lecture commune avec Athalie A les lire  , Paulina 1880,oeuvre dont le titre est relativement connu mais dont je ne suis pas sûr que les lecteurs aient été si nombreux,est un roman qui n'a guère d'équivalent,très ambitieux dans sa concision. Mais cette oeuvre,qui devrait être brûlante,ne m'a pas remué les entrailles,alors qu'il semble que beaucoup d'écrivains en aient été bouleversés.Le livre date de 1925 et l'histoire se situe dans l'Italie du Nord de la fin du XIXème Siècle.Paulina Pandolfini ,enfant,puis jeune bourgeoise milanaise, fille d'un marchand prospère, se complait dans la dévotion et le culte des images saintes et de la statuaire des nombreuses églises du pays.Cette tendance très forte cohabite en elle avec une irruption du désir,de plus en plus impérative,en la personne du Comte Michele Cantarini, une connaissance de son père.Paulina est encore très jeune lorsqu'ils deviennent amants,ce qui n'empêche pas la dualité de régner sur son esprit, Dieu et la culpabilité s'accomodant parfaitement des nuits chaudes mais silencieuses dans la demeure familiale.

                       Après la mort du père,resté dans l'ignorance Paulina,qui l'aimait profondément,est à peu près libre,la femme du Comte Cantarini ayant perdu l'esprit.Pourtant elle se réfugie une première fois dans un couvent,confite dans ses remords d'avoir trahi son père.Chez les Soeurs de la Visitation de Mantoue le doute persiste et elle finira par retrouver le Comte à Florence mais ne connaîtra la paix qu'au prix du meurtre et d'une longue condamnation-expiation-rédemption.Paulina 1880,je l'ai dit a suscité beaucoup d'enthousiame au moins chez les poètes et les artistes.

                Problème:je ne suis ni l'un ni l'autre car ce livre,censé être un diamant sur le plan littéraire et censé metttre le feu aux âmes et aux coeurs m'a laissé presque de marbre.J'oserai même dire que cet ouvrage m'a pesé et que,et je prie Athalie de m'en excuser,l'ayant lu il y a deux mois environ je n'ai pas pris la précaution d'écrire immédiatement mes impressions,déjà mitigées.Donc nul envoûtement chez moi pour L'ange bleu et noir (c'est le titre d'un chapitre), nulle pression malgré la beauté de certains passages,nul trouble vénéneux.On cite souvent le livre de Pierre Jean Jouve parmi les très hautes incandescences de la littérature du siècle dernier.Mais les braises de Paulina 1880 m'ont-elles seulement effleuré?

Il viaggio

                   Bon,il restera toujours quelque belle prose  sur notre chère Italie,et de quoi rejoindre le cher voyage http://chezmarketmarcel.blogspot.fr/p/il-viaggio.html .Et puis on a,Dieu merci,le droit d'avoir une autre approche.C'est le cas d'Inganmic

http://bookin-ingannmic.blogspot.fr/2011/12/paulina-1880-pierre-jean-jouve.html

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27 juin 2013

Des mots,une histoire: De passage

                     L'escarcelle 107 d'Olivia cette semaine: secret-mystère-dessert-gomme-mâcher-chewing-gum-s'étirer-libération-tondre-brebis-galeuse-puce-sale.Je n'ai pas réussi à échapper à la "brebis galeuse".Je pense qu'il faut, lors du choix, se méfier des associations trop évidentes.Ce n'est bien sûr que mon avis.Vous constaterez aussi que ce texte est "épucé",incapable que j'étais d'introduire ce sympathique parasite ni sur le marché,ni à l'oreille.

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                              Comme j'aimais la voir tondre ses quelques arpents de pelouse.La plupart du temps elle étaît vêtue d'un short kaki et d'un polo jaune qui scintillait lors que je l'observais à la dérobée dans le secret des thuyas protecteurs.Mal aimée du village,le qu'en dira-t-on allait bon train quant à cette femme récemment débarquée d'on ne sait où dans cette calme bourgade picarde qui n'appréciait guère les nouveaux visages.Sans être tout à fait traitée de brebis galeuse on ne goûtait pas trop le halo de mystère qu'elle semblait suggérer.Après les vétilles,chewing-gums dans sa boîte aux lettres,assez vite apparurent les sales insinuations devant la poste ou la boulangerie, puis un calicot ,à l'orthographe incertaine "A la Libération,vous savé ceux qu'on leurs faisait?" que le maire fit enlever,pas assez prestement.Je me souviens surtout du geste qu'elle faisait après avoir fini ses travaux verts,elle s'étirait longuement jambes et cuisses et j'avais la chance d'apercevoir ses reins qui m'affolaient quelque peu.J'appelais ça mon dessert de printemps.Elle n'est guère restée plus de deux saisons dans notre village.Je n'ai jamais su son prénom.Depuis,quand je pense aux femmes de ma vie,pourquoi est-ce son image qui me revient si vite? Rêveur,je mâche un crayon hors d'âge,j'écris sur elle,ni gomme ni rature,spontanément,elle me sourit.

25 juin 2013

Reste le titre,peut-être

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             Il se passe entre Ernest Hemingway et moi comme un divorce,rare.Mais je n'ai pas réussi à relire récemment les nouvelles de Paradis perdu,et cette adaptation hollywoodienne de Le soleil se lève aussi,que je n'avais pas vue depuis 40 ans ne m'a guère fait frémir.Bon,je n'ai jamais lu ce bouquin sur lequel les avis sont tranchés.Jadis considéré comme un bon roman de Hem il est maintenant systématiquement dénigré comme Hem lui-même d'ailleurs.Voici le temps du purgatoire pour le légendaire auteur-chasseur-buveur. Qui sait dans quelques dizaines d'années ce qui se dira de l'auteur de tant de nouvelles et de romans hélas (mal)traités par le cinéma, Les neiges du Kilimandjaro ou la seconde version de L'adieu aux armes entre autres.

                 Papa Hem,je l'aime encore bien au moins dans mon souvenir.Henry King a fait de très bons westerns, Jesse James, Bravados. Tyrone Power,quel magnifique Zorro en 1940! Ava Gardner,son personnage de La Comtesse aux pieds nus a donné son nom à ce blog. Errol Flynn,bondissant Robin des Bois, sémillant Capitaine Blood, quelle prestance! Mel Ferrer est l'un des deux héros du plus beau duel à l'épée du cinéma,celui de Scaramouche. Et le Paris américain de la Coupole et de Montparnasse,celui-même de Paris est une fête où Ernest et Scott comparent leurs anatomies respectives,and the winner is...Tout cela m'avait séduit jadis,très jadis.Mais que reste-t-il de cette sage chromo sur la Génération Perdue, entre deux guerres,entre deux rives,entre deux alcools?

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         Le sable s'est écoulé entre mes doigts depuis ma vision adolescente.Les livres d'Hemingway ne seront décidément pas ceux qui auront le mieux traversé le fleuve temps.Récapitulons.Dans ce film tous sont beaucoup moins bien qu'ils n'ont été. Bien sur ce sont des choses qui arrivent. Mais quelque chose comme une vague tristesse m'a traversé à revoir Le soleil se lève aussi.Une jolie phrase,une belle ville,des acteurs du passé,un film,somme toute,parfaitement démoralisant.Une envie peut-être, loin de cette Espagne de sable et de sang qui, inexplicablement,a tant plu à des gens que j'ai aimés,celle de boire,un verre,un peu plus,à la mémoire de ces héros de celluloïde,qui me semblent partir comme une vieille copie argentique.Le cinéma se meurt parfois.Avant de rejoindre le challenge de ma chère Asphodèle qui,de retour de la vie de Zelda,nous en a récemment appris de belles sur Hem et Scott.

      

   

23 juin 2013

Naguère les boutons

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                    Aujourd'hui la jardinerie ne fait pas dans le prestige.Un modeste champ de boutons d'or fera l'affaire.Quant à la musique elle ferait plutôt dans le déménagement, genre funky soul move,ben quoi? Jr.Walker and the All Stars vont vous obliger à taper du pied.Le génial saxophoniste faisait partie de la légendaire écurie Tamla Motown,du temps béni et lointain de la splendeur de Detroit City, Michigan. Supremes,Four Tops,Temptations, Little(à l'époque) Stevie Wonder, Marvin Gaye,etc...

http://youtu.be/0ELlFoXuRVg    Pucker up buttercup

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              Bouton d'or est le nom familier des renoncules,chacun sait cela,ça va de soi.Il en existe 1500 espèces dont j'hésite à vous faire la liste exhaustive surtout avec leurs noms scientifiques en latin.Par contre, untitled toujours soucieux de stimuler la créativité de chacun je vous propose un joli coloriage,parfum d'enfance.

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20 juin 2013

Jours de Galles

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                     Rien de racoleur dans ce roman d'un auteur néerlandais jamais lu.J'aime tenter ma chance ainsi avec des inconnus et avec Gerbrand Bakker,la cinquantaine,Le détour vaut le détour.Une universitaire hollandaise,qu'on imagine 45 ans à peu près,loue une maison paumée dans un coin perdu du Pays de Galles.Elle aussi est un peu égarée.Festival de la lose,pour emprunter une langue un peu pas de mon âge mais expressive.Elle est en rupture avec son mari,avec la communauté aussi,après une liaison scandaleuse aec un étudiant.Elle prend pas mal de comprimés.Malade?Et dans ce bout du monde elle reprend sa thèse sur la poétesse Emily Dickinson, souvent évoquée danqs les blogs littéraires, moins souvent lue, dont Bakker nous gratifie de ci de là de quelques citations. Quelques jours de la vie galloise nous sont ainsi contés,avec les tâches banales,réparer une clôture ou mettre une bûche dans le poêle.Tout cela est écrit très simplement,très concrètement,ce qui,parfois,entre herbe et pluies d'automne,entre boulangerie là-bas au bourg et quelques visites,est d'un bel effet poétique.

                   Qui sont-ils,ces visiteurs arrivant du sentier,alertant les oies du voisinage?Rhys Jones,un nom plus gallois tu meurs, éleveur de moutons dans le voisinage s'intéresse à elle.Mais surtout son fils Bradwen,20 ans,garçon un peu lunaire,affligé d'un léger strabisme,qui l'aide à bricoler au jardin,guère communicatif mais attentionné.Il répertorie les chemins piétonniers pour un guide touristique,près du Mont Snowdon assez proche,point culminant de Galles,1085 mètres,la "montagne" la plus gravie du Royaume-Uni.Complicité,tendresse,voire plus (?),s'installent doucettement entre les deux,pas mal déboussolés,lors de ce Détour,saine coupure ou vaine transition.C'est que le mari est à sa recherche, avec la bénédiction des parents de la fugitive,accompagné d'un policier clairvoyant.

                Mais dans Le détour,rien de tout cela n'est vraiment important.seules comptent dans cette escapade galloise,cependant grave,le cri des oies dans l'enclos mal fermé,les traces d'un blaireau agressif,le chien tout mouillé de Rhys Jones,et le regard de Bradwen sur elle,sa propre fatigue.Depuis combien de temps ne l'a-t-on pas regardée ainsi?Et pour combien de temps encore?J'ai illustré cette chronique d'une des plus belles chansons de Simon et Garfunkel,qui cite Emily Dickinson.Elle est très ancienne,Paul et Art étaient très jeunes,moi aussi.

simon_garfunkel-the_dangling_conversation_s  http://youtu.be/k3Ij_UapnwE 

 

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9 juin 2013

Interruption...

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                   ...pas très longue,ça j'en suis à peu près incapable,mais cependant nécessaire,je crois.Il me semble qu'il faut se garder un peu d'une certaine blogorrhée.Alors disons quelques jours...

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http://youtu.be/bpkHtXdufd4

 

8 juin 2013

Récits de corail

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                Superbes,ces nouvelles sont superbes et comme j'aime Joseph Roth dont j'avais découvert il y a très longtemps La Marche de Radetzky et La Crypte des Capucins,avant de lire cinq ou six autres romans un peu plus récemment.Neuf textes courant de 1915 à 1936 constituent ce splendide recueil qui se termine par Le marchand de corail.Au moins six de ces nouvelles m'ont régalé.Par exemple l'une des plus courtes,Sa Majesté apostolique imériale et royale,petite chronique sur l'une des dernières sorties du vieil empereur d'Autriche-Hongrie,symbole d'une autre époque,où nous frappe cette attraction-répulsion de Roth pour ces "temps d'avant".Rien de nostalgique chez Joseph Roth,plutôt d'ailleurs contre l'autoritarisme,mais Le buste de l'empereur est l'occasion d'une analyse remarquable sur la décomposition d'une société qui fait place à une autre,pas forcément enchanteresse.Grand lucide, Roth évoque les notions de patrie et de nationalité chez un comte jadis autrichien devenu polonais,à en perdre son latin et son identité.C'est profond,et ça en dit beaucoup sur la Grande Guerre et le grand tournant.

                    Le chef de gare Fallmerayer,modeste fonctionnaire,bouleverse sa vie pour une comtesse russe victime d'un déraillement. Souvent chez Joseph Roth un déclic, accident ,maladie, deuil, transforme le destin de personnages besogneux et falots. Le marchand de corail, le discret commerçant juif ukrainien Nilssen Piczenik, court à sa perte, victime de sa passion pour l'or rouge des fonds.Les petits héros des nouvelles de Roth,disséminés dans les landes en déréliction de l'ex-monarchie viennoise,ou errant au Prater maintenant banalisé,sont à leur manière,presque tous,des victimes de 14-18.Pour eux rien ne sera plus comme avant,même les noms ont changé.J'aime profondément la sensibilité de Joseph Roth,qui a toute sa place près de Zweig ou Schnitzler,autres grands d'Autriche.

                   Joseph Roth (1896-1939) mourut d'alcool et de misère à Paris après avoir fui le régime qui brûla ses livres.Juif autrichien né en Galicie,dans cette sorte de macédoine que constituait l'empire de François-Joseph,il fut journaliste et s'interrogea beaucoup sur la fin des puissances centrales,qui imprègne son oeuvre dont nombre d'articles pour les journaux viennois, témoignages. Il repose dans un cimetière de banlieue parisienne après une sorte de lent suicide que son ami de toujours Stefan Zweig ne put empêcher avant de choisir à peu près la même désespérance..

3 juin 2013

Fitz au Ritz

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               Avec l'éternel retour du sémillant Jay Gatsby j'ai eu l'occasion de lire quelques nouvelles de Fitzgerald.Il y en a presque trop dans ce recueil de 27 textes dont le plus célèbre donne son nom à l'ouvrage.Elles ne m'ont pas toutes séduit outre-mesure. J'avais pourtant envie de m'enflammer sur les jeunesses perdues de Scott,de Zelda et de moi par la même occasion.J'ai presque peiné à m'intéresser à certaines de ces chroniques d'une jeunesse étudiante puis adulte,à tous ces personnages qui d'ailleurs se croisent dans un univers un peu frelaté d'aisance et de conformisme.Mais rien n'est si simple avec Scottie et quelques textes sortent du lot malgré tout.

             A travers cette inégalité qualitative j'ai cependant découvert cinq ou six pépites où l'émotion affleure en quelques dizaines de pages.Le plus souvent tout semble terriblement autobiographique dans ces lignes,Fitzgerald a surtout écrit sur Scott et Zelda. Dans ce moments j'ai retrouvé la grandeur et la douleur de The great Gatsby et Tendre est la nuit,les deux incontournables qu'on aurait tort de contourner.

             Retour à Babylone s'avère bouleversant et explore le très "people" Paris des écrivains américains de l'entre-deux guerres. Charlie Wales a vécu quelques années folles entre Ritz et Montparnasse avec sa femme Helen et sa petite fille.Krach et crises aidant la vie est devenue plus difficile.Revivra-t-il avec sa petite Honoria,pour l'heure sous la tutelle de la soeur de son épouse décédée?Cette nouvelle touchera tous les pères,sans grandiloquence et pathos.On s'en doute, l'alcool coule allégrément au long du recueil, dans Un voyage à l'étranger par exemple où un jeune couple très glamour,ça rappelle quelqu'un,est confronté lors de  ses escales européennes à un autre couple,en fait eux-mêmes,un peu plus vieux.Effrayant.

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             La lie du bonheur est une énième variation sur le malentendu amoureux qui conduit l'homme et la femme à sacrifier leur félicité au souvenir .Souvent le monde dépeint par Fitz nous semble privilégié.L'est-il vraiment,je n'en suis pas certain.Sans nul doute par contre,et même si cet ensemble se révèle disparate et frise parfois le ridicule,ce monde s'avère d'une immense fragilité où l'on a vite fait,très vite fait,de perdre la santé,voire la raison,voire la vie.Parmi les dernières nouvelles,très brèves,j'ai aimé surtout La mère d'un écrivain,quatre pages où une vieille dame meurt en confondant son fils,auteur,avec un duo de poétesses bon marché. Splendide humiliation.Et aussi Trois heures entre deux avions,brèves retrouvailles  de Nancy et Donald,plus de vingt ans après une amourette d'enfants,en fait une méprise.Et qui se termine par cette désespérance "Donald avait pas mal perdu au cours de ces quelques heures entre deux avions,mais étant donné que la seconde moitié de la vie est un long processus d'abandon de certaines choses,cet aspect-là de son expérience n'avait pas probablement pas d'importance."

        Désespérant,je vous l'avais dit,surtout que la deuxième moitié de la vie,pour Fitzgerald,commença à 21 ans.Paradoxalement le dernier texte,La fêlure,qui traite de l'impuissance créatrice qui saisit Fitzgerald assez rapidement m'a laissé de glace,malgré cette belle métaphore,"J'avais le sentiment d'être debout au crépuscule sur un champ de tir abandonné,un fusil vide à la main".C'est pourtant une phrase qui s'applique à toute panne.

          

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