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4 février 2006

Dixieland(Louisiana Story)

Il y a quelques années j'avais écrit ce texte sur la Nouvelle-Orléans et la Louisiane.Le voici avec un nouveau titre,hommage au grand cinéaste Robert Flaherty.

Le crépuscule sudiste est descendu

Enveloppant le Vieux Carré d’un mélange

De nostalgie et de révolte

Dans l’air tant de choses ont changé

Qu’est devenue la Cité du croissant?

Encombré de lectures

J’ai en vain poursuivi

L’immuable,le séculaire

Les traces

Mais le Meschacebe a dû se perdre

Définitivement.

Alourdi de bien trop d’images

Perclus d’illusoire j’ai traîné

A la recherche des parfums d’Antilles

Je les croyais si proches

Le fleuve ne porte plus

Ni cannelle ni coton

Le fleuve a ses geôliers

Verticaux

Tours et gratte-ciel éloignent

Le souvenir des Natchez

Comme celui des élégants corsaires

La mort de l’Ancien Monde

Fut ici la plus théâtrale

Il a suffoqué,français ou castillan

Voici longtemps sous la raison

Antebellum

Où dorment les crinolines

Des belles dames du Sud

Aux valses pétillantes?

Restent de si jolis noms

Iles Chandeleur,Fleur de Paris

Fontainebleau,Palourde

Comme une touche de Vendée

Evanescente.

Au Cabildo j’ai répondu à l’invite d’un fiacre

Rue Chartres,rue Toulouse

L’orphéon de King Oliver

Les sémillantes créoles

Ont cédé le pavé de Bourbon Street

Aux industries de nos années

Celles du voyeur

Peep shows et revendeurs

Orleans s’st égarée

Jelly Roll Morton boude le Carnaval

Masques et perruques de M ardi-Gras

Ne sont que vestiges

Et Satchmo est bien mort

J’ai voulu quitter la ville

Devenue comme jumelle d’autres lieux

Le tramway poussif de l’avenue Napoléon

Les fauteuils cannelés

Je les ai oubliés comme les colonnades

De Saint Charles

Aux ragtimes électriques.

Sur la route des marais

En quête de province,rêveur impénitent

J’égrenais lettre à lettre

Bâton Rouge,Pontchartrain

Pointe Coupée

Beautés du vocabulaire

Poésie de la topographie

Sonnant comme une chanson du terroir

Au creux du delta

D’Amérique.

Le pays qui marche sur les eaux

Tend ses myriades de bras

Etait-ce le paradis terrestre?

Des allées de chênes laissant filtrer

Les colonnes doriques de la grande demeure

D’un magnat nostalgique

Entretiennent les chimères

Au ciel le bruissement des aigrettes,des spatules

Cyprès et seringas

Gardent les plantations

Dont les fastes anciens décorent

Ces manoirs-hôtels de stuc et d’albâtre

J’y ai goûté le julep,le café-brûlot

Au rythme de ma fantaisie

J’ai dérivé vers les paroisses.

Mais,voisin,le géant texan

S’est chaque jour accolé davantage

A la Louisiane et les derricks

Salissent le lit des rivières

Où maraudait Huckleberry Finn

Alors j’ai abandonné ce Sud

Un peu celui de notre enfance à tous

Pour voir ailleurs ce qui restait

Peut-être

De mon Amérique à moi.

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