Chant gregorien
Ce livre est paru pour la première fois en 79.J'aime bien cet auteur de la Mitteleuropa,thème parmi mes préférés.Gregor von Rezzori n'a pas toujours fait partie de la jet set,même s'il a parfois fréquenté le cinéma (voir le précédent article le concernant,tournage de Viva Maria).De par ses origines,né en 14 en improbable Bucovine,nom qui semble sortir des aventures de Tintin,et qui était en fait l'extrême orient de l'Empire austro-hongrois,Rezzori a toujours été un déraciné.De luxe parfois,mais d'un luxe paneuropéen à l'élégance raffinée en sa perdition.Car bien sûr le monde premier de Gregor von Rezzori n'existe plus.
Dans la famille von Rezzori on a toujours vu des Juifs,Europe Centrale s'entend.Comme des Roumains,des Ruthénes,des Moldaves,etc...Il ne paraît pas que cet anitisémitisme constitutif ait été si flagrant chez Gregor.Mais à l'évidence il n'est pas absent. D'où d'ailleurs est-il absent?L'auteur dans ce récit d'une partie de sa vie manie humour et désespoir,un désespoir qui ne s'en laisse pas conter au long de trois mariages dont le deuxième avec une femme juive accessoirement. Affabulateur Rezzori certes l'est et ses pluseurs livres de mémoires sont un régal d'imagination,de celle qui s'appuie sur le vécu de Bucarest entre deux guerres ou la Vienne d'avant l'Anschluss.
Apatride en quelque sorte ou cosmopolite, à quel canton rattacher Gregor von Rezzori?Je l'ignore.Ce dont je me porte garant c'est qu'il rejoint pour moi l'impressionnant bataillon d'outre Rhin,outre Danube des Musil, Schnitzler, Zweig, Marai, Roth,etc...La mine Mitteleuropa est inépuisable pour moi.Le baroudeur du vieux continent Rezzori s'est calmement éteint sous les cyprès toscans en 1998.Quand je vous disais que cet homme ne pouvait pas être vraiment mauvais.Un tel goût...