Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
31 octobre 2007

Se souvenir des belles choses

      L'auteur a un nom de dictateur éthiopien.Et de fait il l'est,pas dictateur mais éthiopien d'origine.Jeune écrivain arrivé  au U.S.A. à l'âge de deux ans Dinaw Mengestu fait preuve dès ce premier roman d'une maîtrise et d'une finesse remarquables.Le héros,lui-même émigré tient une modeste épicerie à Washington, sa vie est tout aussi modeste et ne semble guère offrir d'aspérités.A travers le portrait de Sépha on perçoit une étude très originale de ce curieux statut d'émigré et de son immense solitude,humble et paisible car la violence n' a pas cours chez cet homme plutôt doux et tranquille.Les grandes douleurs savent être muettes.

      On suit Sépha pendant quelques semaines aux alentours de Noel,avec ses deux seuls amis le Kenyan Kenneth et le Zaïrois Joseph,partageant leur mal du pays et leur pathétiques soirées arrosées où le jeu principal et effrayant de désarroi est de dénombrer le maximum de coups d'état en Afrique,réussis ou non.Il faut dire qu'ils s'y connaissent en dictateurs et l'humour n'est jamais absent quoique désespéré.Avez-vous remarqué ainsi que ce sont les colonels qui prennent le pouvoir,arrogants et encore un peu faméliques?Jamais les généraux,déjà ventripotents.C'est l'un des aphorismes que l'on retrouve dans cette belle histoire de l'épicier éthiopien de Logan's Circle,quartier de la capitale lui-même en déshérence avant rénovation.

    Les belles choses que porte le ciel est un livre sensiblement dérangeant,pas tonitruant ni démago,pas donneur de leçons que j'exècre,mais une musique de chambre sur la difficulté d'être ailleurs en exil de soi comme des autres.L'arrivée dans ce quartier déshérité de Judith,jeune prof blanche et de Naomi sa fille métisse changera les chose,juste un peu,ce n'est pas sûr.Ce qui l'est sûr c'est que le dictateur Mengistu,l'homme de la terreur rouge vit tranquille au Zimbabwe.Ce qui est sûr c'est que parfois Washington ressemble à Addis-Abeba,Nairobi ou Kinshasa.Ce qui est sûr c'est que "Par un pertuis rond je vis apparaître les belles choses que porte le ciel" est une belle citation de Dante qui résume la lueur qu'entrevoit Sépha le déraciné.Tout en comptant le nombre de conflits africains où meurent les enfants soldats.

   Entretien avec l'auteur sur http://www.afrik.com/article12278.html

Publicité
Commentaires
V
Coucou Eeguab Comme tu le dis "les grandes douleurs savent être muettes" et l'humour n'est jamais loin comme le désespoir ;-) <br /> <br /> Je vais aller lire l'entretien avec l'auteur de ton lien <br /> <br /> Bises .
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 666
Publicité