Service minimum
J'avais pensé pour ce challenge de l'ami Phildes me singulariser par un nombre peu commun dans le titre et voilà que,pris par le temps,je me contente du service strictement minimum,à savoir le chiffre 2,ce qui,avouez-le, ne relève guère le niveau.Ca m'apprendra à faire le malin.J'ai donc fouillé dans les livres de mon père et lu un auteur que j'ai beaucoup fréquenté dans les années soixante-dix,gros vendeur à l'époque,le sympathique Bernard Clavel,prix Goncourt avec le quatrième opus de sa belle série La grande patience,Les fruits de l'hiver.
Quarante ans ont passé et ce roman de l'artisan Clavel,séduisant self-made man passé du stade d'apprenti boulanger dans le Jura à celui de convive chez Drouant et best-seller,publié en 93,ne m'a pas permis de retrouver le grand plaisir de lecture de La grande patience,ou de L'Espagnol,ou encore du Seigneur du fleuve.Est-ce moi qui ai changé?J e crains que oui.Clavel a amalgamé des éléments historiques sur les mouvements des canuts,ces tisseurs lyonnais aux conditions de travail dantesques.Il connait bien cette bonne ville de Lyon bien sûr,et l'opposition traditionnelle entre la colline du Labeur et la colline des Prières.Son personnage principal,Pataro,handicapé,contrefait,survit péniblement en rendant menus services avec ses chats,ses rats et ses oiseaux.Ses services il les rend parfois aux canuts,parfois aux bourgeois.
Les gones et gonesses se sont sûrement régalés à cette histoire où leur ville et leur fleuve crèvent l'écran.Le vocabulaire leur en est familier.Moins pour moi,sorti des traboules,je peine à situer l'action.Autre personnage,tout jeune,mais appelée à un grand avenir,la guillotine.Bernard Clavel a ainsi brassé les époques pour une fresque sociale un peu à la Zola,avec des relents des Misérables.Lu très vite,je crois que Clavel n'était plus dans sa période la plus forte.Où est-ce ma capacité à m'émouvoir qui fout le camp?Dessécherais-je?