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19 juin 2015

On voyait les chevaux de la mer

COUV_Ostende_bande

                               J'ai de très bons souvenirs de la ville d'Ostende qui nargue la Mer du Nord comme une chanson de Jacques Brel et traîne le désespoir du genre humain depuis la chanson Ferré et Caussimon. Sur cette côte flamande se retrouvent Stefan Zweig et Joseph Roth, les deux immenses et si différents écrivains autrichiens. D'autres intellectuels aussi avant leur partance goûtent les derniers feux de la belle saison avant la longue nuit. Il y a aussi Hermann Kesten, Egon Erwin Kisch, le dramaturge Ernst Toller, Arthur Koestler, tous écrivains ou journalistes juifs. Quelques femmes aussi dont l'écrivaine Irmgard Keun, seule aryenne, qui partage quelques mois la vie de Joseph Roth et son goût pour l'alcool. Tous plus tout à fait en villégiature et pas encore vraiment en fuite.

                               Ostende 1936 de Volker Weidermann, directeur littéraire du Franfurter Allgemeine Zeitung, croque ainsi quelques moments au bord du gouffre. Chacun à sa manière sait à peu près l'inéluctable et ils ont déjà pas mal erré, ces dégénérés, Zurich, la Côte d'Azur, Amsterdam, plus ou moins interdits de publication.  L'amitié de Zweig et Roth (photo), si dissemblables quoiqu'issus tous deux de l'Autriche-Hongrie, était assez explosive, l'un célèbre auteur de nouvelles raffinées, l'autre dans la dèche et la déprime et qui ne serait reconnu que bien après sa mort. Critiquant parfois vertement et réciproquement leurs oeuvres ils  s'appréciaient néanmoins, Zweig acceptant volontiers les conseils littéraires de Roth, celui-ci acceptant encore plus volontiers l'aide financière de Zweig.

Roth

                               En juillet 1936, tous ces réfugiés partageaient encore un apéritif sous le ciel de la mer du Nord. Koestler allait couvrirr la Guerre Civile Espagnole. Berlin allait avoir ses Dieux du Stade. Expression consacrée, l'Europe dansait sur un volcan. Thanatos planait déjà sur la côte belge, qui devait conduire au suicide Ernst Toller, à New York, Stefan Zweig et sa jeune femme Lotte Altmann, au Brésil. Alcoolisme terminal et déprime maximale firent de la mort à Paris de Joseph Roth plus qu'un simulacre de suicide. Ce court roman-vrai de Weidermann est très intéressant, une saison à la plage en compagnie de sces écrivains "massacrés" qui restent des hommes, Dieu merci, et non des icônes. J'aurais aimé peut-être quelques éléments biographiques d'accompagnement car si j'ai beaucoup lu Roth (La marche de Radetzky est un de mes chocs littéraires) et un peu Zweig pourtant plus connu (c'est vrai que le cinéma y est pour beaucoup), les autres figures importantes de ce livre demeurent assez ignorées en France. Dominique partage cet avis. Ostende 1936 - Voker Weidermann

 

 

                              

 

 

 

 

 

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Commentaires
N
Coucou Claude,<br /> <br /> <br /> <br /> Voilà à nouveau une excellente critique dont tu as le secret. J’ai aussi de très bons souvenirs d’Ostende qui « nargue la Mer du Nord et traîne le désespoir du genre humain » (métaphore sublime…). <br /> <br /> <br /> <br /> Combien j’aurais aimé la connaître, cette mer, au temps de Brel, assise sur une jetée à écouter la voix des hommes dans leur plus grande humanité… Un « court roman-vrai » à découvrir, pour vivre, le temps d’une lecture, en compagnie de ces écrivains…<br /> <br /> <br /> <br /> Bisous et bon weekend
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A
Alors moi, rien que le nom "Ostende" me plonge dans un état de mélancolie joyeuse, tu ne peux même pas imaginer ! J'ai lu un Zweig dans ma jeunesse (loin d'Ostende) mais depuis j'ai acquis un coffret de cinq oeuvres qui m'attend, je compte bien les lire. Je ne connais pas Roth mais si tu parles de choc littéraire, je vais m'empresser de noter même si le titre me paraît un peu austère, non ?. Et merci pour la chanson, que j'adore tu t'en doutes... Bises et à ttds ;)
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E
A Soene...Hello ma So coucou. Je n'ai pas lu Le monde d'hier mais Zweig est un auteur passionnant, notamment ses nouvelles ,Amok, 24 heures de la vie d'une femme, Lettres d'une inconnue. A bientôt.
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S
Encore le Hasard :roll:<br /> <br /> Je viens piquer un lien chez toi pour trabouler et que lis-je ? que tu lis un Zweig !<br /> <br /> Nom d'un chat :lol:<br /> <br /> Le dernier livre choisi au Club de lecture était Le monde d'hier du même auteur. Impossible de le lire (j'étais en plein dans la préparation du Congrès). Alors, j'ai lu La confusion des sentiments et j'ai beaucoup aimé l'écriture de cet auteur ultra lu et apprécié.<br /> <br /> Je vais donc reprendre Le monde d'hier, calmement. Il paraît que c'est un bijou.<br /> <br /> Tu le connais ?<br /> <br /> Gros bisous sous le soleil
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C
J'ai lu quelques œuvres de Zweig comme "Le joueur d'échecs" que j'ai adoré, "Lettres à une inconnue"... Une écriture, une histoire qui m'a laissé dans le plus grand désarroi, mais je ne connais point de Roth ! ^^<br /> <br /> <br /> <br /> Il va falloir que je remédie à cette lacune.
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C
J'ai un ami bibliophile qui ne jure que par Zweig.<br /> <br /> Aussi vais-je me jeter sur son œuvre dont je n'ai jamais lu une ligne pour l'instant, et il semblerait que ce soit une grave lacune, si je vous en crois l'un et l'autre.<br /> <br /> Heureusement, la vie m'offre une opportunité merveilleuse de la combler d'ici peu de temps. <br /> <br /> Big kisses from you Angel baby<br /> <br /> ATtb <br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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V
Coucou Edualc :-)<br /> <br /> Merci pour la vidéo :-) <br /> <br /> <br /> <br /> Bisessss
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I
C'est tentant, mais du coup, je vais plutôt noter le titre de Roth que tu cites en fin de billet dans un premier temps..
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E
A Valentyne...Ces chevaux-là ne se montent que si l'on est surfeur.Version Jean-Roger Caussimon, si bon parolier de Léo Ferré. Je rajoute la vidéo.
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V
Belle chronique qui donne envie <br /> <br /> Petite question " pourquoi ce titre de billet ? "<br /> <br /> Bisesss
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D
on aurait voulu le faire .....mon billet paraitra demain sur ce même livre !<br /> <br /> je vais mettre un petit lien, j'ai bien aimé aussi même si comme toi il me manquait un peu des détails sur certains personnages (vive le web)
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L
Une période terrible juste avant l'enfer. La vie des écrivains esr souvent moins interessante que leur oeuvre.
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