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3 août 2018

Ladies and gentlemen

snobs

                               Voilà un excellent roman du très bon écrivain, scénariste, metteur en scène britannique Julian Fellowes dont j'ai déjà chroniqué Passé imparfait. Et ce livre nous dépayse totalement, immersion en terre inconnue dans un pays exotique et aux antipodes du nôtre. Ce pays est l'Angleterre. Fellowes est le scénariste du Gosford Park de Robert Altman et de la série Downtown Abbey. C'est dire s'il s'y entend à décrypter les moeurs de cette curieuse ethnie inconnue dans l'hexagone, l'aristocratie anglaise. Une fois n'est pas coutume, je vais vous révéler l'intégralité du roman. Edith, un peu roturière quand même sans être dans la gêne, épouse Charles, comte de Broughton, famille assez prestigieuse, bien qu'il y ait presque toujours plus prestigieux que soi. Très vite le mariage bat de l'aile. Va-t-on vers un shocking divorce? Simon, acteur de  seconde zone, a séduit Edith. Vous savez tout.

                             Julian Fellowes, en plus de 400 pages, 10-18, ne sort jamais du cénacle de ces nobles ou nobliaux pour qui comptent surtout les apparences, les chevaux et les clubs. Délicieux clubs, à mon avis, que la France n'a jamais cru bon d'adapter à son climat. Il me semble que j'aimerais, moi, un cercle bien feutré bien fermé bien masculin. Ne rêvons pas. L'intrigue, inexistante, sans aucun suspense, repose sur le ratage attendu et rapide de cette union . On embraie aussitôt sur la liaison dont tout bon tabloïd se régale, qui elle-même, s'effiloche tout aussi vite. Alors Edith cherche à revoir Charles. Quelle aventure! Pour cela il lui faut déjouer bien des conventions et les pièges de l'ancienne belle-famille et plus encore la rancune tenace de l'ennemi historique. J'ai nommé la belle-mère.

                             C'est tout. Cela peut paraître sans intérêt, indigeste, une pacotille littéraire. Sauf que Julian Fellowes, et Altman ne s'y était pas trompé, lui-même intronisé pair à vie du Royaume-Uni en tant que Baron Fellowes, connait parfaitement arcanes et rouages  de cette société unique au monde, et qu'on a l'impression qu'on va le rencontrer au détour d'une exposition, d'une soirée caritative à Covent Garden, et qu'il va nous en raconter de belles sur ce petit monde. Tout cela n'est pas sérieux, mais très bien écrit et décrit. Assez vache avec les aristocrates qui tiennent le haut du pavé depuis Mary Tudor, plus encore avec les néo-aristos, copies peu conformes mais si conformistes, la plume de Fellowes est aérienne, souvent très drôle, et nous enchante de bons mots et de beaucoup d'esprit.  You know what? Finalement je les aime plutôt bien. Ils ne sont pas pires que certains bien-pensants, bien penchant, et prompts à donner des leçons. A lire, à déguster avec un drink en écoutant le très talentueux, acerbe et un peu snob Neil Hannon et sa Divine Comedy. Nonobstant le fait qu'il soit Nord-Irlandais, n'est-il pas? Et nonobstant le fait que cette chanson soit belle à pleurer et bouleversante. Et nonobstant le fait que cette chronique soit signée par un monsieur français d'un certain âge.

A lady of a certain age (extrait de Victory for the Comic Muse).

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Commentaires
P
Gosford Park, Downtown Abbey et The Divine Comedy en prime (et cette mélancolique et magnifique chanson qu'il nous a offerte sur scène lors de son dernier passage rémois), le cocktail parfait pour faire de ce livre un cadeau idéal pour ma dulcinée. <br /> <br /> Thanxalot.
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V
Hello Edulac<br /> <br /> <br /> <br /> je me note de compter ces comptent apparences, ces chevaux et ces clubs. (par forcément dans l'ordre...) <br /> <br /> quand ? mais cet hiver pourquoi pas ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Je viens de finir mon billet sur Winter (j'ai compté deux chevaux, j'ai bon ?) <br /> <br /> <br /> <br /> bisess
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S
La chanson est vraiment superbe, merci de nous partager cette petite pépite. Pas encore lu Julian Fellowes, mais j'ai dans ma PAL "Passé imparfait". Y'a plus qu'à (hmhmh).
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V
Je reprendrais ce que tu dis si joliment, cette Angleterre-là est très exotique, il n'y a pas plus loin de moi.<br /> <br /> J'ai vu Gosford Park à sa sortie et c'est assez loin. Mais je me souviens d'une ambiance particulière, une chorale de bons mots et de sous-entendus et chuchotements. <br /> <br /> Une superbe chanson de Divine Comedy. Tu me fais regretter de ne pas avoir suivi ce groupe.<br /> <br /> À bientôt.
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D
Gosford park ou Downton Abbey je ne m'en lasse pas mais j'ignorais que Fellowes était aussi écrivain alors je note pour l'ambiance pour l'humour noir
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