Quelques heures dans la vie de Torsten Bergman
Couverture en allemand pour ce livre suédois de Lars Gustafsson car je n'ai pas trouvé de visuel français. Mais L'après-midi d'un carreleur publié en France,Presses de la Renaissance en 1992,est un roman qui nous rappelle que le Nord n'est pas l'apanage des polars,un peu envahissant parfois.Dans cette courte histoire qui se déroule effectivement en un après-midi un ouvrier sexagénaire veuf et dépressif effectue un petit boulot,comme on dit,pour quelques heures et au noir,cela va sans dire.Se retrouvant dans une maison inhabitée ces quelques moments vont l'amener à rencontrer un ancien collègue tout aussi désargenté.Ces quelques moments,dérisoires dans une vie ratée,réveillent en Torsten les souvenirs en un bilan d'un pessimisme qui fait penser à un autre Bergman,cinéaste celui-là.
Mais l'austérité de ce sujet,l'homme vieillissant et délabré dans un no man's house désespérant,se teint parfois de poésie quand le carreleur retrouve le goût d'un bel alignement dans une salle de bains.Ou quand quelques bribes du temps passé lui reviennent en mémoire,du temps du travail bien fait.Dans un pays comme à l'abandon un brin d'imagination,quelques fleurs du souvenir,le sourire d'un enfant peuvent suffire un court,un bien court instant à éclairer le visage de Torsten ou de son ami Stig.Après tout voilà quelques heures de passées.On a connu pire...