Le bel alexandrin

                                         Beaucoup de critiques positives sur ce beau livre, encore un, de Jean d'Ormesson. Et puis, de temps en temps, le sectarisme reprend le dessus, pensez donc, un ancien du Figaro, on va pas en dire du  bien, d'ailleurs on va probablement même pas le lire. On a le droit de ne pas aimer ses livres, voire de les détester, mais qu'on en reste au littéraire,de grâce. Très peu d'écrivains,surtout français, m'auront donné autant de plaisir de lecture que Jean d'O. Ca n'est pas rien. J'en parle assez souvent et je reconnais volontiers à chaque fois que le cher Jean peut irriter, si prompt à cabotiner cathodique, mais il a tant d'esprit, quand si nombreux cabotinent des humoristes inexistants, une engeance, ou des comédiens interchangeables, sans parler des sportifs ignares.

                                      L'auteur étant très âgé maintenant, j'ai lu qu' Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit prendrait des allures de testament. Je ne sais rien de tout cela, mais je sais que je l'aime encore, ce bouquin qui n'échappe pas toujours aux redites mais parvient à se faire bouleversant. Le temps, ce salaud aux ailes de séraphin et aux yeux à fondre, est l'autre personnage principal, partenaire de Jean, Jean qui nous parle souvent de Jean, mieux vaut parler de ce qu'on connait. Le temps, cette belle ordure au sourire d'arsenic, est aussi l'adversaire de Monsieur Jean. A propos, le nôtre aussi, d'adversaire, et qui part favori.

                                     Chateaubriand est du voyage, il fait parti du lot d'O. Et ce cher Aragon, tant aimé, bien que si loin sur l'échiquier politique.Il est comme ça mon Papy Jean. Il a de belles pages sur la physique ou les mathématiques, qu'il finirait par me faire regretter de les avoir toisées toute ma vie. A moins que ce soit elles qui m'aient battu froid. Le grand-père Sosthène refait une apparition, délicieuse commme il se doit, viscontino-guépardienne ( c'est pas un peu pédant,ça, dites-moi?). Quoiqu'il en soit nous finirons tous badernes, si Dieu ou d'autres nous prêtent vie. Ou ganaches, m'en fous si l'on me laissait un peu, rien qu'un peu, du talent d'écrivain de d'Ormesson. Cet homme-là, qui énerve, oui, même moi, pourrait bien manquer. Et beaucoup.

Comments

[sentinelle]

Un homme que j'écoute souvent mais que je lis peu. A tort sans doute.

[seia]

Bonjour!!!Je viens chez toi sur les conseils de sO, nous avons un point commun: jean d'ormesson, je disais dans mon dernier message que j'étais définitivement amoureuse de son esprit, c'est un homme brillant , j'ai lu pas mal de lui mais pas celui ci mais tu me donnes envie...je suis en train de finir "une fête en larme " c'est pas mal du tout mais mon préfère reste la douane de mer...

[EEGUAB]

A Malika. Merci de ton avis. C'est vrai que surmédiatisation il y a. Mais cet homme là a tant d'esprit, de culture, et d'humour aussi, et de lucidité, qu'à mon sens il résiste à cette surexposition. Je te donnerai deux réponses, la trilogie (très) romanesque,Le vent du soir, Tous les hommes en sont fous, Le bonheur à San Miniato, et plus grave, peut-être Voyez comme on danse. Jean d'O est probablement l'un des auteurs qui m'a donné le plus de plaisir de lecture. A bientôt et merci encore.

[Malika]

Oserais-je l'avouer, je n'ai jamais lu Jean d'Ormesson !! Le personnage ne me déplaît pourtant pas, je lui reconnais beaucoup d'esprit mais cela doit être lié à la surmédiatisation qui 'est pas faite pour créer le désir (enfin me concernant !!!).

Ton billet me donne envie de le découvrir en tant qu'auteur, si je ne devais en lire qu'un seul, ce serait lequel selon toi ?

[Soene]

Edualc, je l'adore aussi.

J'aime sa culture, sa belle prestance, son humour, son oeil malicieux et bienveillant. Quel grand Homme.

Et un "ancien du Figaro" c'est une belle référence :lol:

J'ai découvert quelques uns de ses livres il n'y a pas bien longtemps.

Beau billet, que Jean d'O. aurait aimé écrire, je crois :wink:

Gros bisous et bon mardi

[le Bison]

Le bonhomme m'attire pas du tout. Et de là à me permettre d'ouvrir un de ses livres, il faudrait peut-être que j'ai fini toute ma bibliothèque...

Cela dit, je vais avoir des regrets parce que tu en parles tellement bien de son bouquin...

[valentyne]

déja repéré cet opus de Papy Jean, ton billet me conforte dans l'idée de le lire bientôt..... j'espère qu'il va continuer à écrire encore longtemps ce cabotin cathodique

Bon dimanche ;-)

[denis]

moi qui aimais lire Jean d'O. je l'ai abandonné depuis plusieurs décennies (quand j'ai lu de sa plume qu'il n'aimait pas Camus !!!) je l'ai "sectarisé" homme de droite fermé !!! alors que tu prouves le contraire, donc je me dois de revenir vers lui

[celestine T]

Toi, tu en as tout dit! J'ai lu le premier opus en un voyage de train. C'est une chose étrange a la fin que le monde...je me suis donc jetée sur celui-ci avec une faim d' admiratrice, d'aucuns ont trouvé spirituel de dire qu'il était "un peu en dessous" du premier...n'importe quoi. Je le trouve encore plus achevé, avec ce goût de cendre tiède que laissent les livres quand on les quitte à regret après le mot fin, en se disant pourvu que ce ne soit pas le dernier.

Il fallait le voir à "la grande librairie" avec son complice Hubert Reeves, un autre grand monsieur de la littérature. Un moment de pur bonheur existentiel.

Merci de faire partager ce talent universel avec ton talent habituel.

[manU]

Un sacré personnage...

Beau billet !