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29 septembre 2019

Retour de là-bas

Milan_duomo

                                          Photo mensongère. Sur la Piazza del Duomo, là-bas, on est en fait environ 2000. Assaillis de mendicité, de vendeurs de bouts de ficelle colorés, de selfie-made people qui ne considèrent la cathédrale que comme le théâtre qui leur permettra de dire "j'y étais", de centaines de pigeons qui défigurent la statue équestre de ce pauvre Victor-Emmanuel. Le vrai voyage n'est plus. Moi, j'aurais voulu voyager comme Liszt ou Chateaubriand, mes malles arrivant au port, et être en tête à tête avec la Cène de Leonardo. Mais bien sûr je faisais partie de cette foire aux vanités. Sans perche à selfie, faut pas exagérer.

                                          Ceci dit, beaucoup de choses intéressantes à Milan, à commencer par le Duomo. Quelques images et quelques impressions bientôt.

 

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22 septembre 2019

Là-bas...

Milan_duomo

 

                        ...une  semaine, donc, moins là.

18 septembre 2019

In the name of rock/Mary Lou

                                 Au dessus de la mêlée se tenait cet homme. Nous étions nés la même année. Avec Bob, Leonard et Neil il formait un carré d'as majeur et magique. Mais lui il avait quelque chose en plus. Mais qu'est-ce qui me prend? Je parle de lui au passé. Du coup je crois bien que de moi aussi je parle au passé. Le Boss est bien là. Son dernier album, Western Stars, tout de nostalgie un tantinet FM, est quand même rudement bien n'en déplaise à certains.  On y salue le soleil, on y fait du stop, on y roule au Nord vers Nashville, on fait une pause au Sleepy Joe's Cafe, on y prend le train pour Tucson, etc... Ca ressemble un peu au périple musical transaméricain de jadis sur ce blog, ce blog qui lorgne doucement vers l'Ouest et le soleil couchant. 

 

                                  Mais bon après tant d'années Bruce Frederick a bien le droit à un petit air de Sunset. Tournée européenne 2020 tout de même. Stade de France semble-t-il. Why not? Mais j'oubliais qu'on est là pour parler des filles. Je sais que ça ne se fait pas. Pas d'inquiétude, mes filles à moi, et celles du Boss, sont maintenant au patrimoine. Cynthia, Mary Queen of Arkansas, Janey don't you lose heart, Frankie, Linda let me be the one, Kitty, Rosalita...Mary Lou.

 

15 septembre 2019

Les bleus d'enfance du Danube

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                          Val https://lajumentverte.wordpress.com/ et moi n'avons pas hésité à nous lancer dans l'enfance et la jeunesse de Janos Szekely. Je pense qu'elle sera de mon avis pour considérer L'enfant du Danube comme un très grand roman, entre Dickens et Gorki, par exemple. Mais il nous faut dire un mot de l'auteur (1901-1958), hongrois d'origine, scénariste à Berlin, Vienne puis Hollywood. Paru en 1946 aux Etats-Unis sous le pseudo original de John Pen et le titre Temptation, le livre sort en Hongrie en 48 où il est très vite retiré des librairies. En 56, plus ou moins (?) chassé par le maccarrthysme, Janos Szekely revient s'installer à Berlin. Il y fait une demande de retour en Hongrie. Malade, il ne reverra pas son pays natal. Une vie.

                          C'est son enfance et son adolescence que raconte Szekely au long de 850 pages, passionnantes, rudes, pittoresques et bouleversantes. Ignoré, au sens propre, de son père de hasard, quasiment abandonné de sa mère aux mains d'une vieille prostituée, mais pas au grand coeur car les filles dites de joie peuvent aussi être des carnes (on pense bien sûr à l'univers londonien d'un Dickens, déjà cité). On suivra ainsi Bela une quinzaine d'années. le plus passionnant pour moi est la vie d'un grand hôtel de Budapest où il débute à 15 ans. Cette sorte d'hotel de luxe où tout peut arriver, souvent vu au cinéma, avec sa faune de demi-mondaines, je suis mesuré, d'escrocs, d'indics, d'homme d'affaires plus ou moins véreux, de girouettes politique. La foule des petites gens aussi, travailleurs inlassables, souvent noctrnes, et qui rentrent à pied dans leur lointaine banlieue, le tramway trop coûteux.

                          Roman d'apprentissage évidemment, de tous les apprentissages, y compris celui du sexe, une beauté fatale et alcoolisée, aux doigts troués, vaguement épouse de sénateur, fera l'affaire en ce qui concerne Bela. Les amitiés, les trahisons, les tentations, le mauvais alcool, et la conscience politique pas très claire encore, tout cela mène au rêve de la valise, Vienne, premier port, si j'ose dire, pour l'Amérique.

                          L'enfant du Danube est une fresque, pas un roman choral malgré la multiplicité des personnages. Szekely est bien sûr en grande partie Bela. de très beaux portraits, la mère de Bela, son père, à éclipses, la faim, elle aussi est presque un personnage. La lecture est très fluide et c'est un grand livre de la ténacité, une immersion dans cette Mitteleuropa dont j'aime tant l'histoire pour le moins chaotique. Ne craignez pas d'affronter ce pavé car il est d'une bien belle facture.

6 septembre 2019

Irlandissime

testament

                                 Quatrième incursion chez l'un des (nombreux) grands écrivains irlandais actuels, Sebastian Barry. Après Les tribulations d'Eneas McNulty, Un long long chemin et Du côté de Canaan, voici Le testament caché, jolie plongée dans la psyché irlandaise dans toute sa complexité. Ceux qui me lisent un peu savent mon attachement à ce pays. Pourtant je retrouve presque toujours chez les auteurs de là-bas l'histoire d'Erin avec ses fractures, dissensions, trahisons, cruautés fratricides. Roseanne McNulty a cent ans dont la moitié passée à l'institut psychiatrique de Roscommon. L'établissement vétuste va être détruit et le Dr. Grene, psychiatre, doit évaluer l'aptitude de Roseanne à réintégrer la société.

                               Il s'agira d'une longue enquête car la vie de Roseanne aura été un fleuve tumultueux, comme ce pays. Irlandissime, ce très beau roman, très fouillé, est irlandissime. J'entends par là que les thèmes traditionnels y sont si magistralement traqués, développés, analysés, évalués à charge et à décharge. Les luttes intestines des Irlandais, bien plus complexes qu'on ne le croit, entre les partisans de l'indépendance et ceux du maintien dans le Royaume-Uni, avec des clans et des factions. Le rôle de l'Eglise Catholique, si lourde et si répressive, à travers le Père Gaunt, véritable inquisiteur. La psychiatrie assez hors d'âge malgré le beau personnage du Dr.Grene, humain jusque dans ses renoncements. Et la sacro-sainte famille irlandaise, souvent complice du pire, pas toujours.

                              Tous deux, le médecin et Roseanne ont écrit leurs journaux et c'est à travers ces  écrits forcément sujets à caution que l'on s'immisce dans l'univers hautement douloureux de cette Irlande, Janus aux deux visages, dont le folklore sympathique, ce n'est pas moi qui dirai le contraire, cohabite hardiment avec les hideurs de la réaction la plus archaïque. On pense aux Magdalene Sisters, aux romans de Dermot Bolger. Barry est un Grand d'Irlande. Il y en a beaucoup. Qulques mots du journal de Roseanne: "Mais tout est si obscur, si si difficile. J'ai peur uniquement parce que je ne sais pas comment procéder. Roseanne, tu dois sauter quelques fossés à présent. Tu dois trouver dans ton vieux corps la force de sauter".

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                              Je viens de découvrir qu'un film a été tourné il y a quelques années par Jim Sheridan (My left foot, The field, Au nom du père). avec Vanessa Redgrave en Roseanne âgéem. A mon avis inédit sur les écrans français, je l'ai commandé.

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