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1 avril 2022

J'irai jamais sur ton Islande

editions-metailie 

Masse

                  Masse Critique Babelio et les éditions Métaillié, que je remercie, distillent avec ce roman un air glacé, celui, bien connu maintenant, du polar nordique. Mankell, Nesbo, Indridason and co.  sont passés par là. Probablement peu de surprises à attendre me disais-je. Je me disais bien.  Aurora, qui vit en Angleterre, part en Islande à la demande de sa mère, car Isafold, sa soeur ainée, n'a plus donné de nouvelles depuis plusieurs semaines. Même dans ce petit pays où l'on croit que tout le monde se connait on peut donc disparaître. Curieuse Islande. Ce sont d'ailleurs les quelques particularités distillées à travers le livre sur la vie dans l'état insulaire qui m'ont paru les plus intéressantes, voire les seules car l'intrigue policière et les personnages n'offrent guère d'empathie. Froid comme l'enfer est un polar banal qu'on lit dans le train, au moins ainsi 100% des voyageurs ne seront pas rivés sur les boîtes diaboliques. Et si le lecteur n'a pas fini Froid comme l'enfer et l'oublie au terminus ça n'a guère d'importance. 

                Par contre j'ai été relativement troublé par le mal que semble penser l'auteure à propos de son propre pays. Lilja Sigurdardottir démolit consciencieusement l'Islande. Loin de l'univers de Jon Kalman Stefansson dont l'Islande est pourtant rude mais si profonde et lyrique. Mais ne comparons pas. J'espère ne pas divulgâcher en évoquant les violences conjugales dont l'île semble être une championne. Pour l'alcoolisme on était au courant. Pour les différentes addictions si sympathiques on s'en doutait mais là encore Madame la fille de Sigurdar appuie sur le champignon (hallucino cela va sans dire). 

                N'oublions pas les fraudes financières historiques et les montages complexes. L'Islande n'en détient pas le monopole mais tout s'exacerbe dans cet espace clos si souvent dans la nuit. Les disparus, vu le peu de population et le relief tourmenté de cette île encore trop grande, sont plus rarement retrouvés que partout ailleurs. Et, mais peut-être en ai-je déjà trop dit, cette conception très particulière de la justice à propos de l'homicide. Là-haut, pas très loin du pôle, les prétoires aussi seraient glaciaux. Seize ans de prison maximum, la plupart du temps ramenés à dix. Je sais pas vous, mais moi...froid dans le dos. 

 

 

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Commentaires
P
Bonsoir Claude,<br /> <br /> J'ai devoré cet article volcanique qui bat en brèche mes insulaires représentations sur le pays de Bjork. Une formidable matière à romans néanmoins.
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V
Je suis bien sûr plus emballé par le roman précèdent Reine de cœur même si un polar de temps en temps ne me déplaît pas. J'aime beaucoup les auteurs que tu cites, qui ont tous les trois des héros récurrents forts.<br /> <br /> A bientôt.
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L
Il y a l'Islande poétique de Jon Kalman et il y a l'autre Islande, celle des polars (que je connais surtout par Indridason). On dirait deux pays différents que seuls le blizzard et la neige pourraient confondre.<br /> <br /> Moi aussi je préfère l'Islande de JK, là je m'y verrais bien y boire et m'y perdre... La vie a plus besoin de poésie que d'homicides, ma vie serait peut-être une autre vie au milieu du blizzard. Pour réunir les deux univers de cette Islande, je proposerais le lyrisme alcoolique. ;-)
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