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BLOGART(LA COMTESSE)
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23 décembre 2006

Tableaux d'honneur

   Peinture et cinéma ont rarement fait bon ménage. Rappelons les échecs de Planchon (Lautrec),de Carol Reed(peu à l'aise avec le Michel-Ange de L'extase et l'agonie).La vie passionnée de Vincent Van Gogh fut un film bien décevant de Minnelli et James Ivory s'est égaré avec Surviving Picasso.Huston(Moulin Rouge) et Becker(Montparnasse 19,Modigliani) s'en sont mieux sortis comme Ed Harris plus récemment(Pollock).Mais tous ont eu bien du mal à approcher les mystères de la création picturale.Seuls Pialat(Van Gogh) ou Tarkovski(Andreï Roublev) ont pu capter,me semble-t-il,au moins une partie des affres de leur cheminement.Peintre lui-même,Charles Matton a réussi avec Rembrandt(1999) un film très estimable.

   Charles Matton déjà auteur de quelques films intéressants dont L'Italien des Roses a bénéficié d'un budget très correct et d'une très belle photographie pour évoquer Amsterdam au beau milieu du XVII° Siècle.Les ambiances de tavernes et d'amphithéâtres sont bien rendues et le grand Brandauer,ce délirant géant du cinéma compose un Rembrandt crédible.Un film ne remplace pas une expo mais je crois qu'une visite en pleine cohue du Rijksmuseum ne permet plus de s'immiscer dans sa science du clair-obscur ni dans l'intensité de sa méditation.Quoi qu'il en soit la connaissance plastique de Charles Matton lui a permis au moins de nous entr'ouvrir les portes de l'atelier du maître et ce n'est déjà pas si mal.

   Le film Rembrandt situe très bien aussi la société protestante et notable de la Hollande de l'époque, capable à la fois de condamner l'esclavage et de juger et ruiner la carrière de Rembrandt pour conduite immorale et dettes.Enfin un tuyau pour briller dans les dîners:à la question "Quel était le prénom de Rembrandt?" répondre "Rembrandt" car il s'appelait Van Rijn,prénommé Rembrandt.

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23 décembre 2006

Une chanson:Coz I luv you

    Ames délicates et mouchoirs de batiste passez outre.Nous sommes loin des aristos du rock,loin de tout en ces années 70-72.Loin du rock progressif du Floyd,loin des harmonies vocales californiennes,loin aussi des Rolling Stones au rock'n'roll autrement élaboré.On est même loin du glam-rock de Marc Bolan et T.Rex, principaux rivaux de Slade à la première place du hit-parade pendant quelques années.Très gros vendeurs les quatre hurluberlus de Slade on vociféré allégrément des titres,volontairement écrits en mauvais anglais pour bien marquer leur différence:Mam weer all crazee now,Take me bak 'ome,Cum on feel the noize,Look wot you dun.

   Nantis de trois accords basiques et souvent de hauts-de-forme et pantalons discrets les gaillards ont su (ré)insuffler au rock une pugnacité de bon aloi,avec joie de vivre,braillements divers et maîtrise instrumentale parfois rudimentaire comme en témoigne le violon électrique un peu craignos de Jim Lea.Bien sûr on n'est pas dans les hautes sphères mais "qu'est-ce que ça donne envie d'faire la route à l'envers".Quand,une bière à la main et 20 balais on écoutait Slade,ça trépignait,ça trépignait...A propos,le gars,là,qui joue du violon,est devenu psychologue.Je crois que je l'aimais mieux en hurleur chevelu.Bref comme diraient Lester Bangs et mon ami Chtif si le rock c'est l'énergie,l'épure et le punch,alors le rock... c'est Slade.

Hir Slade Kryin'! http://www.youtube.com/watch?v=p_X4AyZW6LM

24 décembre 2006

Trêve des confiseurs,paresse

Le fils de l'homme invisible

Noël oblige je vais me taire une semaine,ce qui est beaucoup pour moi.Non sans avoir dit tout le bien du livre de François Berléand,pas du tout un livre "people" mais un grand bouquin,simple,concis sur les si douloureuses rives de l'Enfance.Et mon ami le Cinéphage en a si bien parlé.Et,croyez-moi,il connaît bien Berléand.Allez le voir de ma part.

9 mars 2007

Cleo,Paris et le temps qui passe

   Je n'avais jamais vu le film qui révéla Agnès Varda.Il date de 61 et j'ai bien aimé ce noir et blanc(sauf le prologue couleurs).Puisqu'il faut toujours ranger un peu les oeuvres,juste un peu,disons que c'est un Demy Godard.Affirmation abusive?Jeu de mots facile?Voyons!

  On sait que Cleo de 5 à 7 se passe en temps réel.Cleo, jeune femme assez libre attend dans les rues de Paris les résultats de ses analyses biologiques et craint le pire.On assiste à ses répétitions car elle est chanteuse(Michel Legrand est bien sûr son pianiste),à un bref baiser de son amant trop occupé,à sa conversation avec une amie qui pose pour un sculpteur.Mais le temps passe,ce drôle de temps auquel nous sommes ou serons un jour confrontés.Ce temps entre deux eaux,où les bruits de la ville nous semblent insupportables et délicieux,où les autres ont l'impudeur de boire un verre,de travailler,d'aimer,de vivre.Putain comme elle peut être odieuse la vie des autres,odieuse du seul fait d'exister,cette vie.

  Mais Cleo n'est pas un film triste ou larmoyant et l'on sent bien là la combattante féministe Agnès Varda car son personnage ne s'en laisse pas conter.Proche de son mari Jacques Demy par l'importance des notes musicales qui parsèment cette heure et demi Cleo de 5 à 7 est aussi un film compagnon de route de la Nouvelle Vague.Je sais qu'Agnès Varda s'en défend mais la liberté du ton,le naturel,les acteurs peu professionnels,Paris même rôle majeur du film donnent à ce film une sorte d'estampille NV. bien sympathique d'ailleurs.Et au rayon des clins d'oeil,film dans le film,Godard lui-même joue avec Karina le duo d'amoureux du court métrage burlesque projeté au cinéma.On sait la tendresse de Varda pour les courts.Film époustouflant de vie Cleo de 5 à 7 mérite une place très particulière dans le cinéma français.N'oublions pas Corinne Marchand,une Cleo désarmante,irritante et...vivante.

29 mars 2007

La nuit melvillienne

   La nuit est parisienne.Couleur Paris ascenseur nocturne,avec boîte de nuit,pianiste et voitures se garant facilement.La nuit est melvillienne et sait écouter en faisant peu de bruit.La nuit et l'aube suivante sont reptiliennes quand l'homme à l'imperméable se fond dans le décor métropolitain dans un film bleuté, improbable et magique mariage entre Bresson,le film noir américain et la rigueur japonaise.

   Le samouraï,particulièrement peu bavard,est d'une extraordinaire maîtrise,flagrante démonstration d'une caméra qui épouse la chorégraphie de Delon,qui évolue dans le film comme une sorte de Noureev du banditisme.Froideur et décision,mutisme et comme une espèce de sensualité féline et insolente font du personnage de Jeff Costello le sobre et sombre héros d'un chef-d'oeuvre noir et glacial qui m'évoque presque l'art martial.

  Il est des films hableurs et beaux parleurs.Le samouraï est un film silencieux,à,l'écoute de la ville et de ses pièges.Le chasseur sait qu'il est aussi la proie.C'est fascinant.Melvile et Delon feront ensuite Le cercle rouge et Un flic.Deux très bons films.Qui n'auront pas tout à fait la grâce du Samouraï.

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8 avril 2007

Une chanson:Conquistador

   

      Parmi les merveilles de Procol Harum j'ai choisi une perle extraite du premier album,éponyme de 1967.La version Live with the Edmonton Symphony Orchestra de 72 est plus connue et marque la totale osmose du rock de Procol Harum et du monde philarmonique.Voir chronique ancienne:Le protocole de Procol.P.H. est à ma connaissance l'un des rares groupes qui,déclinant les noms de ses membres,mentionnait toujours le parolier Keith Red.A juste titre car les paroles de Procol Harum sont parmi les plus belles,étonnantes et souvent surréalistes de la Grande Histoire du Rock.

Conquistador a vulture sits
upon your silver shield
                    http://www.youtube.com/watch?v=qtpAw_FpIAY

25 avril 2007

Duvivier,deux belles prises

   Amusant comme à propos de Pépé le Moko l'on s'ingénie maintenant à trouver le film factice,pacotille et,le mot est lâché,colonialiste..Triomphe de l'aberrante pensée politiquement correcte.Factice le film l'a toujours été avec sa casbah aux studios de Joinville.Et colonialiste pardi,en 1936,comment croyez-vous que l'on se représentait l'Algérie?Et alors?

  Pépé le Moko n'est pas le meilleur Duvivier ni même impérissable mais reste un excellent film d'atmosphère que j'ai envie de décrypter un peu histoire de couper les cheveux(gominés) en quatre.Le film est adapté d'un roman de Henry la Barthe,dit Ashelbé.On connaît l'histoire qui a fait partie du mythe fondateur de Jean Gabin,mélange voyou,déserteur et prolo parigot.Pépé le Moko ne me surprend plus mais conserve pas mal de charme.

   La casbah recréée a des touches expressionnistes avec ses angles aigus et ses perspectives.Avec un peu d'imagination(beaucoup?) j'y ai trouvé une vague réminiscence du Dr.Caligari.La bande à Pépé est truculente à souhait avec les trognes classiques de l'avant-guerre:Saturnin Fabre,Gabriel Gabrio colosse peu avenant,Charpin en balance,Dalio en limace rampante.Mireille Balin vénéneuse aux bijoux,Fréhel et sa goualante à faire chialer Margot sur le métro de Paname,les femmes sont à leur poste.Tout le monde à bord on peut embarquer pour les îles de la Fatalité à travers les écueils de la Trahison et aucun salut à espérer.Gabin est condamné dès le début:dans le cinéma désespéré de Duvivier et malgré leur coeur tendre les mauvais garçons n'on pas d'avenir au delà de 90 minutes,mais des minutes dialoguées par Henri Jeanson.

 

   1938 Duvivier signe un film désespérant et finalement optimiste.La fin du jour confronte quelques vieux cabotins dans une maison de retraite pour comédiens.Numéro d'acteur pour Louis Jouvet,vieilli pour l'occasion et qui séduit la toute jeune Madeleine Ozeray,comme dans la vie.Duvivier le féroce sait alors se faire presque tendre en confiant à Michel Simon un rôle de comédien piteux et mythomane que l'oraison funèbre lue par Victor Francen,gloire oubliée du cinéma français,transfigure non en acteur prodigieux mais plus simplement en très brave type.Et si Duvivier aimait le genre humain tout compte fait.Son regard sur ces histrions pathétiques ne manque pas de grandeur,à mille lieues de choses sinistres genre Les vieux  de la vieille.Il y a des conventions,propres à l'époque mais cependant,un film sans jeune premier,dans ces années "qualité française",n'est pas si fréquent.

21 avril 2007

Une chanson:Truganini

     Attention chanson récente.En effet Truganini date de 1992,extrait de l'album Earth and sun and moon.J'aimais bien Peter Garrett et sa bande de kangourous qui certes n'étaient pas un groupe d'une grande délicatesse mais qui savaient faire preuve d'efficacité dans le registre écolo-rock cher au leader.Je n'irai pas jusqu'à dire que toute démagogie était absente de leur musique mais bof...Garrett fait maintenant plus ou moins carrière politique.Qu'est vraiment devenu Midnigh Oil?Pourquoi Truganini?J'aime l'histoire de cet aborigène et les chansons de Midnight Oil,à défaut d'être inoubliables,sont de bons souvenirs.

http://www.youtube.com/watch?v=2m3oYeVYdvg Truganini story

16 avril 2007

Une chanson:Night of the long grass

 

      Avec les Troggs nous sommes dans le rudimentaire. Mais moi j'aime assez le rudimentaire.Moins rigolards que Slade(un peu plus tardif) et vaguement considérés comme pre-punks selon certaines sources Reg Presley,ci-devant joueur d'ocarina dans le simplissimissime Wild thing,tube stratosphérien que même Tulsa Train savait jouer( http://eeguab.canalblog.com/archives/2006/10/18/3044872.html), et ses potes ont égrené quelques riffs bien carrés,du gros qui tache,dans les annnées 66-67.J'ai un faible pour cette nuit des hautes herbes.Voulez-vous jeter une oreille distraite?

http://www.youtube.com/watch?v=WyyD5MtW1Zc

13 mai 2007

Une chanson:The sun ain't gonna shine any more

http://www.youtube.com/watch?v=YJ8XLglx8HQ

    Bon d'accord c'est de la soupe.Mais comme cette soupe a été populaire et comme elle ramène à des temps immémoriaux bénis.Bon j'arrête de gâtifier et je vous laisse écouter eu égard à mon âge.Un peu plus sérieusement:ces trois-là n'étaient ni frères ni Walker et ils on tous trois tenté une carrière solo,tout en se retrouvant à plusieurs reprises.Scott Walker a accédé semble-t-il au statut d'artiste culte dont personne n'écoute la musique.Mais on peut commencer à s'en faire une idée certains bloggers assurant une promotion tardive et méritée.

26 mai 2007

Une chanson:I'm a man

     

     Avec ce titre très original(?) le Spencer Davis Group,enfin surtout son leader Stevie Winwood âgé de seize ans terminera déjà sa carrière première manière.Fin 66 les choses vont très très vite dans le petit monde rock et Spencer Davis,Pete York et les frères Muff et Steve Winwood ne joueront plus vraiment ensemble.On se demande souvent quel est l'avenir des jeunes rockers quand ils ne sont plus en haut de l'affiche.Réponse un:ils meurent.Réponse deux:ils sont toujours en haut de l'affiche,mais d'une toute petite affiche sur un club de Manchester ou de Cincinnati.Réponse trois:ils deviennent producteurs chez Island.Réponse quatre:ils disparaissent.Mais tout a un peu changé depuis la naissance des blogs.Beaucoup d'amoureux de la musique vont,viennent et déterrent ces sexagénaires pour les faire connaître à d'autres amoureux de la misique.Ainsi va la vie.

   Deux ou trois ans plus tard sortira la version d'anthologie de I'm a man,extraordinaire fusion de Chicago Transit Authority.Steve Winwood,lu,sera de l'aventure Traffic.Na!

http://www.youtube.com/watch?v=NnywnNFdAv0 I'm a man

9 juin 2007

Une chanson:Working in the coal mine

   

    Né et mort(26-86)à la Nouvelle-Orleans Lee Dorsey,outre d'être l'immortel créateur de Ya ya twist, vaguement repiqué  un soir de carnaval sur une comptine enfantine,a aussi enregistré quelques succès très Louisiane,entre,pour faire court,Fats Domino et Professor Longhair.Je citerai Holy cow,Get off of my life woman,Ride your pony.A ma connaissance son bâton de maréchal reste ce Working in the coal mine fringant et rythmé(66). Curiosité Lee Dorsey devait mourir d'insuffisance respiratoire en 86,comme s'il avait lui-même travaillé dans les mines de charbon.

http://www.youtube.com/watch?v=U2AjiSwBZoc Allez,on descend...

23 juin 2007

Une chanson:It's a sin

    Pourquoi,complètement imperméable à toute la pacotille   électro-pop de ces années mid-eighties,rebelle à toute orchestration salmigondis techno-disco,déjà trop vieux en ces années pour apprécier Erasure ou Communards, oui, pourquoi est-ce que le climat installé par les Pet Shop Boys me touche?Existentielle et essentielle question qui vous empêchera sûrement de dormir.Le texte très culpabilisant de cette chanson y est pour beaucoup. Aimer It's a sin c'est peut-être une sorte de coming out psychanalytique où se rejoignent Narcisse, Freud et Dorian Gray.Mais que celui qui n'a jamais péché...

http://www.dailymotion.com/video/xi0nt_pet-shop-boys-its-a-sin_music A écouter avec repentance

19 juillet 2007

Un stylite,ce Simon

Dernier film mexicain de Bunuel ce moyen message de 45 minutes est pus proche de la pochade que du cinéma.Cependant c'est un maillon cohérent dans l'obsession et les fantasmes de Don Luis,cette espèce de chrétien athée.Simon essaie d'atteindre l'ascèse en vivant perché sur une colonne,et même à la fin sur une seule jambe.Chacun ses goûts.Se mortifiant ainsi il doit subir les tentations du Malin sous les formes d'une ingénue forcément perverse,d'un christ qui frappe l'agneau innocent à coup de pied,d'une vamp dans un cercueil roulant.Bunuel iconoclaste bien sûr,c'était devenu sa marque de fabrique.

   Il y a pas mal d'humour dans cette farce bien qu'il soit difficile d'y voir autre chose qu'une plaisanterie de fin de banquet.On est assez loin de L'ange exterminateur ou de Viridiana.Personnellement pour le rachat de mes bassesses je choisirais l'option anachorète(solitude en caverne) plutôt qu'en stylite car j'ai le vertige.   

21 juillet 2007

Rude semaine aux Antipodes

       Ce livre paru en 71 semble connaître une seconde jeunesse à l'occasion de la parution chez Autrement de Par-dessus bord.Kenneth Cook(1929-1987),australien,est d'après Frédéric Vitoux,du Nouvel Obs,un écrivain hustonien.Je trouve cette définition formidable et motivante  pour qui veut se plonger dans l'aventure littéraire,celle qui se confond avec l'action,et que le grand John a explorée toute sa vie de chasse en bar,de femme en table et qui n'est pas loin d'Hemingway au meilleur de sa forme.Attention nous sommes là chez des chasseurs, buveurs,coureurs,des hommes qui n'ont jamais oublié que la vie,l'action et l'art ne faisaient qu'un.Quand je pense que j'écris besogneusement sur mon petit bureau ou sur cette maudite bécane,et non au bar du Raffles à Singapour...

   Cinq matins de trop ne fait que 150 pages et ne vous prendra qu'une heure et demi environ,car vous ne le lâcherez pas,embringués dans l'ahurissante virée dans l'outback australien où les hommes ne sont pas vraiment des poètes et où le sport préféré est le biathlon boire des bières/massacrer des kangourous.Ils s'y entendent à merveille pour l'un comme pour l'autre.John Grant instituteur dans un bled de l'ouest veut rejoindre Sydney pour ses vacances.Mais les autochtones l'invitent à boire et chasser.Leur invitation est aussi musclée que leurs habitudes.Je vous conseille de les suivre.D'ailleurs vous n'aurez pas le choix,ces gars-là ne plaisantent guère avec l'hospitalité qu'ils pratiquent à leur manière.

   Kenneth Cook est de ces écrivains qu'on n'oublie pas.On a l'impression qu'il sait de quoi il parle: "Hustonien" a-t-on dit?

  Un autre avis?Par exemple celui de Cathe:  Cinq matins de trop. - Kenneth Cook (Autrement,...

18 août 2007

Ray,feuilletonniste

     L'auteur belge Jean Ray est,je le sais,l'objet d'un véritable culte et il existe des conventions,des associations perpétuant son souvenir.Il y a tant à lire que je ne m'étais encore jamais penché sur cet auteur.Jai lu pas mal de Sherlock Holmes,d'Arsène Lupin,ou de Rouletabille et ai bien de la sympathie pour ces écrivains,de grand écrivains à mon avis.On ne trouvera plus personne pour ravaler en seconde zone ces grands feuilletonnistes ni les écrivains "Série noire" qui leur ont succédé.J'ai choisi au pif une aventure de Harry Dickson,le héros récurrent de Jean Ray,souvent présenté comme le Holmes américain.Les sites spécialisés m'ont d'ailleurs appris que Jean Ray était au départ le simple traducteur des histoires d'Harry Dickson. Deux titres dans ce petit recueil trouvé en bibliothèque:L'île de la terreur et Les sept petites chaises.

   Le premier m'a décu.72 pages d'une intrigue amalgamant la ruine d'un aristocrate anglais,sa retraite dans une île écossaise battue par les flots comme il se doit et cette aventurière belle et folle qu'on a tôt fait de confondre.Les ingrédients sont là mais j'oublierai très vite ce conte pas drôlatique et cette enquête sans indices ni véritable mystère.Harry Dickson brille plutôt par sa discrétion et si ses tribulations sont toutes aussi fades je comprends que Mr.Holmes et d'autres lui dament le pion.

   Les sept petites chaises,titre séduisant par la magie du chiffre,ne m'a pas convaincu davantage.Cette histoire,digne des pulp magazines les plus ordinaires,n'effraie ni n'inquiète.Et puis ces intrigues où dès la troisième page "des cris déchirent la nuit" sont vraiment un peu "cheap".En résumé je n'ai guère l'intention de fréquenter à nouveau ce Harry Dickson.Pour cela je manque de temps.Même dans le métro il y a sûrement mieux à lire.Je m'attendais à des ambiances et des recherches autrement charpentées.

1 septembre 2007

Cédant à l'amicale pression de mes amis Oggy et Fantasio j'ai donc visité Malpertuis

        Et j'ai bien fait.Ce récit d'une rare puissance d'évocation n'a rien à voir avec les vétilles décrites dans Ray,feuilletonniste et témoigne d'un souffle fantastique exceptionnel.D'un abord que je considère relativement difficile Malpertuis est une demeure inoubliable que je ne connaissais que par quelques photos du film d'Harry Kumel.On ne peut trop raconter ce livre car il est de ceux dont il faut laisser l'interprétation de chacun vagabonder et échafauder ses propres hypothèses.Vertige de la création littéraire mêlant la mythologie grecque aux influences du roman gothique Malpertuis est une parabole des confins de l'humanité quand l'homme ce vil mortel se met en tête des idées d'immortalité.On ne joue pas impunément avec les dieux fussent-ils mineurs ou en disgrâce.

     Malpertuis est également une oeuvre baroque un peu à la sud-américaine avec une multiplication des narrateurs et des points de vue qui désarçonne le lecteur.Celui-ci devra faire quelques efforts pour se réapproprier l'histoire.Ce n'est pas si simple mais peut-être Jean Ray le précurseur a-t-il en quelque sorte inventé le concept d'interactivité et de "livre dont on est le héros".Touffu,traumatisant,objet littéraire peu convenu,Malpertuis vous attend.Traversez donc le miroir comme Cocteau dont j'ai crû voir la silhouette le long des murs murmurant de cette bâtisse d'inconfort et de crainte.

26 septembre 2007

Une chanson:The highwayman

    

     Contrairement à la précédente chanson The highwayman est un joyau composé et interprété par Jimmy Webb, honteusement méconnu alors que ce génie musical précoce est l'un des artistes les plus étonnants,depuis le triomphe de MacArthur Park,la somptueuse ballade chantée par l'acteur Richard Harris.Voir Une chanson:MacArthur Park .Né en 46 Webb a connu des débuts fulgurants comme compositeur,arrangeur,producteur notamment des meilleures chansons du folk-singer Glen Campbell(Galveston,Wichita lineman) et dans un style très différent vu l'éclectisme du personnage les sublimes mélodies du groupe vocal The Fifth Dimension(Go where you wanna go,Up up and away).

   Puis Jimmy Webb devint lui-même interprète avec un succès moyen et cette magnifique chanson The highwayman,composée en 77 ne devint un classique que dix ans après dans la version de Johnny Cash.The highwayman est une mélodie d'une telle richesse qu'elle permet les interprétations les plus diverses.Je vous propose celle de Jimmy Webb seul au piano et celle du supergroupe d'un disque,The Highwaymen,composés excusez du peu,de Johnny Cash,Willie Nelson,Kris Kristofferson et Waylon Jennings.

   Les paroles de The Highwayman,poétiques et oniriques, semblent sortir de la légende du Hollandais Volant,capitaine du Vaisseau Fantôme et...immortel,avec un zeste de  celle du Cavalier sans tête.Si vous l'écoutez vous comprendrez qu'une chanson de cette qualité s'offre à nous aussi bien dans une version néo-romantique,seul au piano, ou dans un "boeuf" country,mais country upper-class.Vous comprendrez aussi que tant que l'on peut écouter Webb, Cash, Nelson,Kristofferson et Jennings on ait le droit de dire I love America.

http://www.youtube.com/watch?v=8LmD0TE41Xk  Jimmy Webb

http://www.youtube.com/watch?v=uw1bHaUk1CM  The Highwaymen

I was a highwayman, along the coach roads I did ride,
With sword and pistol by my side.
Many a young maid lost her baubles to my trade.
Many a soldier shed his lifeblood on my blade.
The bastards hung me in the spring of twenty-five:
But I am still alive.

I was a sailor, I was born upon the tide.
And with the sea I did abide.
I sailed a schooner round the Horn to Mexico.
I went aloft and furled the mainsail in a blow.
And when the yards broke off, they said that I got killed:
But I am living still.

I was a dam builder across the river deep and wide;
Where steel and water did collide.
A place called Boulder on the wild Colorado,
I slipped and fell into the wet concrete below.
They buried me in that great tomb that knows no sound:
But I am still around.
I'll always be around,.
And around and around and around and around.

I fly a starship across the Universe divide.
And when I reach the other side,
I'll find a place to rest my spirit if I can.
Perhaps I may become a highwayman again.
Or I may simply be a single drop of rain;
But I will remain.
And I'll be back again,

And again and again and again and again

   

26 octobre 2007

Une chanson:Turn turn turn

    Un jour à peu près comme les autres dans la campagne picarde si méconnue,et que parsèment les étangs au charme automnal de venin et les moulins,imposants monastères de briques.Je roule comme je le fais depuis bien longtemps.Tous les matins ma tournée m'emmène voir les patients dont la moitié environ est constituée de vieilles dames charmantes en même temps qu'exigeantes.Mais j'ai compris depuis quelques années que c'est peut-être là que je suis le plus heureux,le plus moi-même au moins.Sur les petites routes sinueuses je suis chez moi.Pour tout dire je suis le kiné du coin.Il n'y en a pas trente-six alors ils me font confiance,ils n'ont guère le choix même si j'aime à croire qu'ils m'apprécient.La fin de carrière se profile et me prend l'idée de ces quelques lignes sur fond de musique sortant du lecteur CD,ce compagnon quotidien qui permet de sauter en trente secondes de Tim Buckley psalmodiant à Mme.Michot jérémiant (là il ya d'une part pseudonyme et d'autre part licence poétique,le verbe jérémier n'étant pas à ma connaissance homologué).

   "Qu'est-ce qui lui prend au père Eeguab?" vous entends-je dire déjà.Rien si ce n'est que je ne connais pas grand-chose de plus beau que le Turn turn turn des Byrds,par une petite bruine grise zébrée du vol des hérons d'un paisible canton au nord de la Seine.Chanson sans âge même si l'on en a tous un,d'âge et que les paroles de l'Ecclésiaste nous confirment la vanité des choses et la fugacité du beau.Me certifiant au passage que tourne le temps et que je n'ai ni filmé Citizen Kane,ni écrit Le désert des Tartares.Et valsent un court instant quelques prénoms de femmes.

http://www.youtube.com/watch?v=aNopQq5lWqQ et Le vol des Oyseaux

8 novembre 2007

Une chanson:Surfin' bird

         Comme vous l'avez remarqué je suis fan absolu des ballades à texte des géants Dylan,Cohen,Young et consorts. Parmi les bijoux ciselés de paroles magnifiques sur des musiques d'une harmonie à ravir les tympans les plus délicats permettez-moi de faire découvrir aux plus jeunes ce fabuleux groupe The Trashmen et ce monument de 1964, Surfin' bird.A noter l'influence très nette sur NIck Cave ou Velvet Underground.

http://www.youtube.com/watch?v=aIojsiyxZs8

18 novembre 2007

Une chanson:You've lost that lovin' feelin'

      

               C'était un temps déraisonnable,un temps où je suis tombé fou amoureux,comme des millions d'autres,d'une chanson(pas seulement),qui n'avait rien,mais rien de rock.La vie est ainsi faite.Il faut dire que Mr.Phil Spector et son Wall of sounds étaient passés par là.Les Righteous Brothers,ni frères ni à ma connaissance particulièrement vertueux,entraient défintivement dans la légende.Hors du temps à l'époque déjà You've lost that loving feeling est à mon avis le Dorian Gray de la chanson.Vous vieillissez,pas elle.Ce n'est pas possible.C'est en tous les cas l'effet qu'elle me fait.Cela entre-t-il dans la catégorie rock?A l'évidence,pour moi et sans ambages,oui.Toute ma vie cette culture rock aura marqué mes jours et You've lost that loving feeling est une pépite parmi beaucoup d'autres,satinée d'un parfum crooner et d'une préciosité à nulle autre pareille.Anecdote passionnante et qui n'intéressera personne,pas même moi:dans les choeurs,véritable Chapelle Sixtine (sur)chargeant cette chanson,Sonny and Cher.Le duo des Righteous Bros.,pour qui on inventa le terme Blue eyed soul est une véritable institution aux U.S.A. et le cinéma ne s'est pas privé d'utiliser ses chansons.

http://www.youtube.com/watch?v=7827EMkm5ko Allez,faites pas la gueule.Bring back that lovin feelin'.

24 novembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 1,ou à propos d'A propos de Nice

      Devant faire une conférence illustrée sur Jean Vigo je me propose de vous en dévoiler les bonnes feuilles comme on dit dans l'édition.Et son premier film,moyen métrage de 23 minutes,A propos de Nice,n'a à mon avis rien perdu de sa verdeur et demeure l'une des oeuvres les plus audacieuses.Tentatives d'explication.

     Avec son complice Boris Kaufman,frère ou cousin du cinéaste russe Dziga Vertov,théoricien du cinéma-oeil,Jean Vigo dont il faut toujours garder à l'esprit l'héritage anarchiste, pamphlétaire et frondeur de son père,mort en prison curieusement en 1917,ne rêve que de cinéma, passionné de montage et des pères fondateurs Charlie et Serguei.Son idée est de faire d'A propos de Nice un laboratoire,catégorie documentaire,de ce nouveau cinéma,plus libre,plus caustique,plus nerveux, plus politique,avec rage et mauvaise foi parfois.J'ai donc revu plusieurs fois A propos de Nice et ce film me frappe toujours de plein fouet,d'une violence inégalée,sauf par Vigo lui-même dans Zéro de conduite.

     Pourquoi Nice en cette année 29?Présence des studios de la Victorine,climat ensoleillé convenant à Vigo,toujours malade,lumière de ce midi d'azur.Et puis Vigo cherche à réaliser un poème visuel sur une cité traditionnellement connue pour ses plaisirs,encore assez peu démocratiques à cette époque,et qui doit lui permettre forces paradoxes,et oppositions entre le labeur,la pauvreté,d'une part et l'oisiveté,le faste d'autre part.On sait bien sûr de quel côté penche le fils de l'anarchiste mais cela n'empêche pas d'apprécier ce film,en ôtant la petite part de démagogie inévitable.Et puis Nice est aussi la capitale du grotesque avec ce carnaval,sinistre pochade dont la vulgarité  et la laideur ne sont pas du goût de Jean Vigo.

    A propos de Nice est un film déstabilisant,usant et abusant de plongées et contre-plongées,au montage parfois désinvolte d'apparence,un film muet ne l'oublions pas mais qui donne le tournis par sa richesse d'invention et ses idées multiples.Vigo se sert aussi très bien de figurines en papier mâché pour moquer les touristes descendant de leur train-jouet.Corps sur la plage,rombières en chaises-longues,messieurs à lorgnons lisant le Financial Times, Promenade des Anglais et Anglais en promenade, palmiers lissés et artificiels,sont quelques unes des images assez féroces de cette faune des palaces.J'avoue me demander presque sérieusement si ce film ne tomberait pas dans le délit de racisme anti-vieux,tant les visages des nantis expriment déjà et brutalement une prochaine agonie et bien peu de candeur.Les employés des hôtels,ou les Niçois des quartiers pauvres sont au contraire,pour la plupart d'une jeunesse rimbaldienne.Et même des plus vieux semble émaner ue énergie.La vie,simplement.

    Le blanc des voiliers et des joueurs de tennis n'empêche pas un hydravion,peut-être trop lourd,comme les ventripotents aux terrasses,ou à sec,comme les vieilles et leurs caniches,de rater à plusieurs reprises son envol dans la Baie des Anges.Mais j'arrête, croyant qu'il ne faut pas faire d'A propos de Nice une lecture trop dichotomique et qu'il faut voir ou revoir ce film évènement, oeuvre de jeunesse d'un cinéaste qui ne fera que cela,des oeuvres de jeunesse et pour cause,comme un sonnet un peu surréaliste,corrosif et un tout petit peu "mal élevé" ne serait-ce que pour comprendre en partie l'art du montage que nécessitaient la concision et la ferveur du film.

15 septembre 2007

Une chanson:In the year 2525

   

    

      Je vous demande bien pardon.Je suis rarement tombé aussi bas.J'ai honte.J'essaierai de ne pas naufrager davantage.Je n'ai aucune excuse.Que vous dire?Ben voilà Messieurs et Mesdames,c'était il y a si longtemps.Moi,moi je ne voulais pas mais,entraîné par des copains de 18 ans,j'ai suivi.Et j'ai participé au succès de cette bêtise auditive.J'espère que je vaux un peu mieux que ça.Vous avez vu,hein,des fois je parle de Dylan,de Cohen,de Young,et de gens bien.J'ai craqué mais j'étais si jeune.Oui j'avoue que j'ai aimé In the year 2525 des dénommés Zager and Evans.Et puis vous savez,je crois que je l'aime encore un peu,rien qu'un peu.Larmes...

http://www.youtube.com/watch?v=WhNM2K8cmU8

16 juillet 2007

Eeguab's Journey through the French Cinemathèque

   Voilà.J'ai ma carte d'abonné et je suis membre de la confrérie des fêlés des salles obscures.Quelques mots sur les lieux.Dasola a raison:cet endroit n'est véritablement pas chaleureux et j'ai eu bien du mal avec les différents niveaux de la bibliothèque,à ne pas confondre avec l'iconothèque. Cet univers semble hélas annoncer une approche du cinéma un peu glaciale et que n'améliore pas vraiment la librairie où manque une flamme.De plus le restaurant était fermé, tout cela n'allant pas dans le sens de la rigolade.Il est vrai que l'humour n'est pas forcément la qualité première de nombre de cinéphiles.La bibliothèque est très complète avec pas mal de bouquins dont je prétends qu'ils sont quasiment illisibles en dehors de quelques exégètes souvent eux-mêmes peu compréhensibles.Ces escaliers et ces couloirs sont plus proches d'Antonioni que de Claude Sautet.J'aime beaucoup les deux.

   La collection permanente Passion Cinéma,héritière du capharnaüm d'Henri Langlois,recèle des merveilles historiques,à savoir nombre d'appareils anciens et préhistoriques,rutilants et aux cuivres somptueux.Ces objets témoignent de l'ancienneté du cinéma qu'on peut logiquement faire remonter à trois siècles,sachant l'importance des illusionnistes et des automates,des lanternes magiques et des tours de passe-passe.N'est-ce pas Mr.Méliès?

<b><p style=''text-align: justify;''>Triple lanterne de projection </br>« The Climax Tri-Unial »</p></b>

   Ces objets sont certes superbes mais le Huron que je suis ignorant tout de la technique cinématographique je me suis lassé assez vite des merveilles lustrées pour me plonger dans quelques affiches chamarrées et de très belles vues sur plaques que diffusaient les lanternes magiques,comme cette extraordinaire image de la collection Will Day,un esthète britannique à qui l'on doit un legs prodigieux.

<p style=''text-align: justify;''><b>Plaque de verre peinte à la main de la Royal Polytechnic attribuée à W. R. Hill</b></p>

   Evidemment le spectateur sortira toujours frustré de n'avoir trouvé son objet culte préféré même si l'on tombe sur le célèbre cadeau de Hitch à Langlois,la tête de Mme. Bates dans Psychose, ou sur la robe de Scarlett,ou sur le costume de robot de Brigitte Helm dans Metropolis.Le seul musée exhaustif du cinéma loge quelque part au fond de votre coeur et de vos souvenirs et il ne me paraît pas qu'il faille sacrifier à un fétichisme exagéré.La scénographie est bien faite,l'ensemble Passion Cinéma évoque un certain bazar forain et c'est très bien comme ça.

La Cinémathèque propose deux fois par an une expo temporaire et actuellement se termine la suivante:

    L'image d'après confronte le regard de dix photographes Magnum sur les passerelles éventuelles entre Cinéma et Photo.J'ai été happé par la beauté de certaines corrélations notamment sur les univers de Wenders,du Film Noir Américain,du Païsa de Rossellini,d'Antonioni,de Tarkovski.J'ai détesté la brutalité des corps du cinéma japonais comme amplifiée par le photographe Antoine d'Agata.

  Gruyaert et Antonioni

    Soth et Wenders

    Pinkhassov et Tarkovski

  Cette mise en perspective de l'infernal duo Cinéma/Photo est souvent passionnante même s'il me semble y déceler du moins dans les commentaires une once de snobisme de bon aloi,jamais très éloigné dans le domaine du cinéma.Peut-être suis-je de mauvais foi.

   Quant à voir des films hier je n'en ai vu aucun mais je sais qu'elle est formidable avec une variété,une profusion de films qui vont des meilleurs et des plus mauvais cape et épée jusqu'à Bresson en passant par le bis et l'avant-garde.On trouve tout à la Cinémathèque.Le tout est de ne pas se perdre dans ces moches couloirs et de bien  regarder les horaires.

1 décembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 2,ou bonne note à Zéro de conduite

   

    En 1932 Vigo,déjà ou toujours malade réussit à tourner un film dynamite,un film cauchemar,un film étoile filante.Enfin s'il réussit à le tourner il me réussira pas vraiment à le montrer.La censure veillant sur le moral des Français Zéro de conduite ne sera sauf très rares exceptions projeté qu'en ...1945.Entre temps il y aura eu les Ligues,le Front Populaire,la Guerre,Vichy,la Résistance et l'épuration. Replaçons le film à sa sortie en 33 devant une salle de professionnels de la profession comme dirait Godard.Les spectateurs payants, eux,attendront 12 ans.André Gide n'a pas aimé,Georges de la Fouchardière(auteur très en vogue de La chienne) non plus.Ils ont qutté l'Artistic avant la fin du film qui dure...45 minutes. Mais il y a eu quelques applaudissements assez nourris,des frères Prévert notamment.

   Vigo,je ne reviens pas sur sa vie,règle manifestement ses comptes,et ceux de son père.Car il y a partout dans la maigre oeuvre de Jean Vigo la figure paternelle,qu'il lui aurait certainement fallu tuer si la providence ne s'en était chargé.On comprend à revoir ce film la fureur qu'il provoqua.Nous sommes en 32 et Vigo ne propose rien moins que la révolution.Car ce n'est pas une gentille histoire de cancres qui font le mur,sortes de sous-doués années trente.Un des élèves dit merde à deux reprises et chez un adolescent de cinéma de cette époque c'est déjà beaucoup d'autant plus qu'il s'adresse aux professeurs,symboles d'autorité.Le directeur,un nain grotesque incapable d'ccrocher son chapeau et les autres notables sont plusque brocardés,vilipendés lors de la fête finale.Même sexuellement Vigo y va fort,fesses et sexe apparaissent, oh,très furtivement mais... Evolution des mentalités aidant on peut même subodorer un soupçon d'amitiés particulières et une caresse peut-être équivoque,peut-être car il faut se garder d'extrapoler par delà les années.

    La bataille de polochons que Vigo ralentit se transforme en sarabande débridée et le vieux pion Pète-Sec est crucifié à son lit.Inquiétant tout ça et la musique de Jaubert semble ridiculiser les institutions en transformant la fête de l'école en cirque et bacchanales.Et sur le toit,quatre anges du diable,les élèves en révolte semblent nous montrer leur fesses.Ainsi Jean Vigo montra-t-il les siennes.Comme je vous l'ai déjà dit cela ne plut guère.

   Et maintenant.Certes le film est célèbre,enfin surtout le titre du film.Mais détrompez-vous!Zéro de conduite reste peu diffusé hors des cénacles de  ciné-clubs un peu tatillons.Son format de moyen métrage s'est toujours mal inclus dans les programmations.Et puis surtout comme A propos de Nice et mieux que L'Atalante à mon gré,le brûlot n'a rien perdu de la verdeur de ses étincelles.François Truffaut le fidèle,lui au moins,saura s'en souvenir même si mon frère Antoine Doinel n'est pas tout à fait dans le même registre.Il reste de ce zéro pointé le souvenir d'un film peu vu,peu aimé,très important et Vigo ne pouvait aller plus loin.Avoir zéro et puis mourir,ou presque.

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