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BLOGART(LA COMTESSE)
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9 octobre 2006

When I was young

Bien sûr presque personne ne se souvient des Zombies.S'il n'en reste qu'un je serai celui-là.Les Zombies ont un court moment joué dans la cour des grands mais le Moloch du rock dévore ses enfants et les rejette aussi vite.

     Retour sur la carrière des Zombies dont les leaders Rod Agent et Colin Blunstone devaient ensuite et en solo obtenir la reconnaissance de quelques initiés mais jamais du grand public.Les Zombies avaient au départ une culture musicale bien plus forte que les Beatles  et une solidarité rare dans les groupes pop.La musique de Zombies s'écoute encore de nos jours car sa frâîcheur et ses harmonies sont bien au delà des courants.Quelques titres: She's not there, Tell her no, I want you back again, Leave me be.

   Mais le bâton de maréchal des Zombies est sans doute le somputeux album Odessey and Oracle (1968) que les historiens du rock n'hésitent pas à classer au niveau de Sergeant Pepper's, du Pet sounds des Beach Boys, du L.A Woman des Doors, bref du nec plus ultra de la planète rock. L'illustration évoque la grandeur de la fin des sixties et la gloire des 30cm dont on pouvait épingler la pochette aux murs de nos adolescences vacillantes

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9 octobre 2006

Italo

Le Corbeau vient le dernierJoli titre comme souvent chez Italo Calvino l'un des auteurs italiens les plus originaux(1923-1985). Ce recueil, Le corbeau vient le dernier rassemble les premiers récits de celui qui fut entre autres traducteur de Raymond Queneau dont l'univers est proche du sien.L'oeuvre de Calvino est bourrée d'humour et d'ironie avec un petit air de fantastique bon enfant. Ceci ne l'empêcha pas d'être un intellectuel très en vue dans les annnées 50-60. Membre comme bien des écrivains et cinéastes du Parti Communiste Italien qu'il quitta après Budapest Calvino a écrit des nouvelles inspirées par la Résistance puis sa fabuleuse(au sens propre de l'ordre de la fable) trilogie souvent nommée Trilogie des Ancêtres mais que je préfère baptiser Trilogie des Aristocrates égarés.

Le Baron perchéLe Baron Côme décide en plein XVIII° Siècle de ne plus quitter les frondaisons des chênes verts. C'est de là en pleine époque des Lumières qu'il connaîtra marquises et politiciens dans un conte qui aurait plu sans doute au sieur Voltaire. Humour,dépaysement recul, rien n'est pareil vu des arbres. Il nous faudrait essayer de vivre ainsi.

Le chevalier inexistantQuand Charlemagne inspecte ses troupes il est plutôt étonné car le chevalier Agilulfe n'est pas ...dans son armure. Son écuyer Gourdoulou lui obéit pourtant régulièrement. Parabole sur l'identité et l'individualisme Le Chevalier inexistant mêle amertume narquoise et burlesque. Détonant hybride de chanson de geste,parodie de roman courtois et quête du Graal pas si éloignée de...Monty Python

    Le Vicomte pourfendu est à mon sens une version conte cruel de Dr Jekyll et Mr.Hyde. Coupé en deux par un boulet barbaresque le noble Médard voit ses deux moitiés vivre en toute autonomie leur propre existence. L'un pour le pire, l'autre pour le meilleur. Et lequel des deux est le plus drôle?

   Enfin Calvino est aussi l'auteur des aventures de Marcovaldo ce modeste manoeuvre romain à peu près aussi adapté à la grande ville que Charlot. Mais Marcovaldo lui est père de famille.A  lire aussi Le sentier des nids d'araignée,La route de San Giovanni...

9 octobre 2006

Kazan

Bien sûr cette photo n'a pas plu à tous.Je n'ai pas l'intention de revenir sur l'attitude d'Elia Kazan il y a 50 ans.J'aimerais simplement attirer l'attention sur un formidable livre de cinéma:Elia Kazan,une Amérique du Chaos,de Florence Colombani(éditions Philippe Rey).C'est un bouquin bref,concis,plein de punch,en aucun cas une biographie de Kazan,histoire typiquement américaine de cet émigrant grec né en Turquie.L'auteur nous fait pénétrer dans l'oeuvre intime de Kazan,pétrie de contradictions.L'homme Kazan ne se laisse pas enfermer,ni circonscrire.Il se sentira toujours outsider et doutera toute sa vie,partagé entre besoin d'approbation collective,culpabilité et arrogance.Un homme,un cinéma heurté,contradictoire à la rencontre d'autres hommes,difficiles eux aussi,Tennessee Williams,John Steinbeck,Marlon Brando.Florence Colombani en parle si bien que vous n'aurez qu'une envie,voir ou revoir au moins une dizaine de ses films qui traitent du chaos que sait être l'Amérique et de la passion des héros de Kazan.

9 octobre 2006

Sur la liste noire

item imageLe sel de  la terre est un film unique que je n'avais jamais vu.Réalisé quasi clandestinement en 54 par des victimes du McCarthysme il ne fut distribué aux Etats-Unis qu'en 1965. Bertrand Tavernier dit que ce film est incritiquable par son existence même. Tourner le film fut un exploit physique et moral entre les mauvais coups des milices,les coups tordus du FBI,les intimidations des syndicats. Herbert Biberman,Michael Wilson et Paul Jarrico terminèrent le film qui fut immédiatement boycotté et fort peu diffusé depuis. Je ne m'étendrai pas sur la sinistre chasse aux sorcières bien que cette période mérite d'être étudiée avec le recul nécessaire qui me semble encore manquer tant les démagogies diverses se portent bien.

   Mais que vaut le film Le sel de la terre? Les films dits militants ne m'intéressent pas souvent parce que schématiques et d'un courage très relatif avec une nette tendance à brosser dans le sens du poil sur laquelle je ne gloserai pas davantage.L'aventure du Sel de la terre c'est autre chose.Et le film qui raconte une grande grève de mineurs mexicains au Nouveu-Mexique présente une lecture plus déroutante que je ne l'aurais cru car je m'attendais bien sûr à la traditionnelle leçon de morale.Or le film décrit bien sûr la lutte de ces mineurs exploités mais il nous donne à voir un deuxième bras de fer bien plus engagé à mon avis,la volonté des femmes de mineurs d'avoir leur mot à dire.Et c'est dans ces images de femmes défilant en lieu et place de leurs maris que le film décolle vraiment en un noir et blanc qui évoque les merveilles néoréalistes dont je vous rebats les oreilles régulièrement. Le sel de la terre n'est pas un film féministe où quelques harpies s'en prennent aux hommes,c'est un film où les épouses se battent pour que leurs maris les traitent mieux que les exploiteurs ne le font des mineurs.Cette double lecture est de loin le plus intéressant de ce film pas comme les autres.Herbert Biberman fut l'un des Dix de Hollywood condamné à la prison.

8 octobre 2006

Vie d'un fusil et mort du Western

Winchester 73Winchester '73 est un western classique(1950) qui présente une idée originale:le personnage principal est l'arme elle-même, symbole de l'Ouest et qui le demeure encore beaucoup trop à mon gré.Anthony Mann confie à James Stewart son acteur fétiche la tâche de retrouver cette arme révolutionnaire qui passera de main en main (trafiquant, chef indien, assassin).

     Cette belle idée permet de balayer d'un regard quelques personnages types de l'univers du western,de ceux qui balisèrent régulièrement trente années de films sur l'Ouest.Et puis  cette silhouette longiligne de l'honnête homme James Stewart hantera souvent le cinéma d'Anthony Mann,en quête de vengeance,d'une arme,que sais-je,symbole du bien parfois aux prises avec le doute.Une bien belle figure que Stewart chez Mann et bien plus riche qu'il n'y paraît.Le questionnement de Stewart sur sa carabine volée se révèlera même carrément freudien avec au bout du compte un frère digne de "Familles je vous hais".Pour les encyclopédistes du cinéma,à voir Rock Hudson et Tony Curtis débutants.

La horde sauvage

   Ainsi le Western serait déjà mort plusieurs fois.Ses meurtriers,une bande d'outlaws:la télé,la science-fiction qui a remplacé ses héros,les spectateurs peu motivés et quelques tueurs à gages de talent comme Sergio Léone ou Sam Peckinpah.La horde sauvage(1969) est évidemment loin du cinéma d'Anthony Mann.On a l'impression que non pas 20ans mais un siècle les sépare.Peckinpah,nourri de mythologies du cinéma d'action et d'espace, dirige une bande de quinquas bourrés de colts et de mauvaises habitudes pour qui les valeurs de l'Ouest de légende ne valent plus un mauvais whisky.Ces gens là n'ont plus rien à perdre pas même une vague conscience politique du côté de la Révolution Mexicaine qui a de temps en temps recyclé quelques héros douteux et viellissants.

   Les chasseurs de prime de l'autre bord sont aussi abrutis et bas de plafond.Tout ce beau monde va soigneusement s'étriper rouge vif dans une sorte d'oratorio pour gunfighters avec quasi mise au tombeau de mon enfance westernienne.Film charnière,film charnier,film important et soleil couchant sur cadavres.Vous avez dit eastwoodien?

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8 octobre 2006

Un homme dans la ville

Giorgio Bassani est un écrivain du nord de l'Italie.Il semble qu'on commence à le redécouvrir.

Le cinéma nous l'avait déjà mis en lumière avec trois films dont le superbe Jardin des Finzi-Contini. Les éditions Gallimard proposent un ouvrage de référence rassemblant(et non compilant) tous les écrits de Bassani consacrés à sa ville de Ferrare. Bassani a lui-même réécrit ces six livres que l'on peut lire séparément. Cependant je crois qu'il faut lire le tout pour se faire une idée de la géniale appropriation du lieu géographique Ferrare par l'auteur. Essayons de procéder par ordre...

    Ferrare est une ville d'Emilie maintenant éclipsée par Bologne. Ville d'art très attirante Bassani y vécut presque toute sa vie au sein d'une famille juive et bourgeoise. La communauté juive de Ferrare était particulièrement intégrée y compris parmi les dignitaires fascistes. J'aime à faire comprendre que les choses sont souvent plus complexes et moins manichéennes qu'on voudrait le faire croire.

   Pourtant les lois raciales promulguées en Italie contraignirent Bassani à publier ses premiers poèmes sous un faux nom. Militant antifasciste c'est dans les années cinquante et soixante qu'il publia ses Histoires de Ferrare, regroupées ici dans Le Roman de Ferrare enrichi de nombreux documents sur l'auteur et sa ville.Cet ouvrage est un modèle d'érudition et de recherche pour qui veut s'imprégner d'une peuvre littéraire. Je n'avais jamais lu Bassani et ne connaissais que les films Les lunettes d'or et Le jardin des Finzi-Contini.

Le Roman de Ferrare : Dans les murs ; Les Lunettes d'or ; Le Jardin des Finzi-Contini ; Derrière la porte ; Le Héron ; L'Odeur du foin    Après une courte et tranchante préface de Pasolini Dans les murs propose cinq nouvelles ayant trait à la société de Ferrare juste avant ou après guerre.Nous assistons à une version transalpine de l'antisémitisme et de l'engagement politique, et surtout à l'ooportunisme qui sied si bien au genre humain. A Ferrare comme ailleurs les retours de guerre sont difficiles.

           Les lunettes d'or est un court roman plus connu depuis le film de Giuliano Montaldo ou Philippe Noiret campe ce professeur homosexuel en proie à l'incompréhension. Une belle oeuvre, pleine de retenue et qui n'angélise pas la victime, chose rare dans ce domaine.

    Le jardin des Finzi- Contini est une oeuvre d'une délicatesse et d'une grâce rarissimes. L'histoire d'amitié entre le narrateur et Micol, fille d'une famille juive riche toujours dans cette bonne ville de Ferrare se déroule dans un style assez précieux fait de longues phrases et de subordonnées d'une beauté à couper le souffle. Bassani sait ce dont il parle ayant fréquenté les cénacles bourgeois et éclairés des années trente. Il y a unité de lieu dans ce fameux jardin et le court de tennis verra se dérouler des sentiments d'une force et d'une ardeur accompagnées de promenades dans la nature idyllique de cette sorte d'éden pour amours enfantines et adolescentes. Mais que c'est difficile d'avoir 20 ans ou 50 d'ailleurs quand s'abat la peste  qui conduira la famille Finzi-Contini à la solution finale!

       Giorgio Bassani a désavoué le film de Vittorio de Sica et j'ignore vraiment pourquoi. C'est un peu dommage car la sensibilité de  de Sica est réelle même si elle est plus familière du petit peuple romain cher au Néoréalisme(Sciuscia,Le voleur de bicyclette) que des familles aisées du nord de l'Italie. A propos je trouve bien injuste  le purgatoire qui semble avoir saisi les films de de Sica, par ailleurs bien peu distribués en DVD.

       Le Roman de Ferrare contient encore Derrière la porte, Le héron et L'odeur des foins que je n'ai pas lus. Mais la prose de Bassani est si dense et procure  une brûlure exquise et tendrement douloureuse que je compte bien finir cette intégrale. Enfin je n'ai jamais lu une oeuvre aussi lovée au sein d'une ville, la ville de Bassani. Cela me donne diablement envie de voir Ferrare comme ces lecteurs amoureux qui visitent le cimetière de la ville pour rêver sur le tombeau de la famille Finzi-Contini qui est pourtant sortie de l'imagination de l'auteur. Bien bel hommage à la littérature, cette fleur vénéneuse et mortelle que j'aime tant.

8 octobre 2006

Capra c'est pas fini

En pleine crise de capraphagie c'est un plaisir de revenir sur la carrière de l'homme à la confiance inébranlable et à la foi sans bornes envers la démocratie. Un très bon coffret réunit quatre grands classiques d'un optimisme à toute épreuve.

   Les deux messieurs:Deeds-Gary Cooper l'extravagant qui s'en va en ville et Smith-James Stewart au Sénat de Washington sont de bien sympathiques archétypes de l'Amérique bienveillante. De toute la force de leur bonne et naïve volonté ils changeront (un peu) les choses l'un dans le monde des affaires suite à un héritage et l'autre celui de la politique en devenant sénateur bien que modeste chef scout pétri de valeurs pionnières et humanistes. On leur mettra bien des bâtons dans les roues en tentant de les ridiculiser par voie de presse l'un parce qu'il imite les cris d'oiseaux et l'autre parce qu'il joue du tuba dans l'orphéon de son village. Le rôle de la presse est capital chez Capra car toute liberté commence là et influencera Richard Brooks par exemple même si le ton Capra est de comédie.

   Outre Mr.Smith au Sénat et L'extravagant Mr.Deeds le coffret présente le bien joli Horizons perdus où un diplomate britannique trouve la sérénité sur les hauts plateaux tibétains. Une belle métaphore sur la paix dans ce lieu saint qu'est la lamaserie de Shangri-La. Enfin le road-movie NewYork-Miami entraîne Gable et Claudette Colbert dans un amour hors des conventions. Ces quatre films datent de l'immédiate avant-guerre et nous mènent au Capra engagé et producteur de la série de courts métrages Pourquoi nous combattons dans la lutte contre la barbarie.

   Capra c'est l'honnête homme et cela transpire dans tous ses films:L'homme de la rue,Vous ne l'emporterez pas avec vous et La vie est belle que je vais voir de ce pas et qui passe pour son chef-d'oeuvre.Il y aurait donc deux chefs-d'oeuvre du même titre. La thématique de Capra n'aura pas varié. L'individualisme américain hérité du meilleur des pionniers se retrouve au service de tous et pour le bien de tous. Ce message peut paraître désuet. Fidèle de ce vieux Frank je ne le crois pas.

8 octobre 2006

Retour d'un vieux copain

The US edition of The Animals' self-titled debut album. Je l'avais quitté il y a à peine 35 ans,quand son fabuleux groupe,né à Newcastle,avait explosé.House of the Rising Sun,Don't let me be misunderstood,Boom boom ce n'est pas rien quand même.Eric Burdon est de retour et je l'aime toujours.The Animals,encore un de ces groupes qui ont changé la musique en ces fameuses année soixante-cinq.Je les ai vus deux fois à l'Olympia.J'avais 15 ans et les éructations de Burdon me résonnent encore aux oreilles.Peu amateur de menthe à l'eau  Eric Burdon,humble prolétaire de Newcastle,savait mettre le feu et chanter ce rock-blues entre Ray Charles et Joe Cocker,tout en hargne et de sa petite taille Burdon faisait alors partie des plus grands.La deuxième fois le vent avait déjà tourné un peu et Burdon et les Animals n'étaient plus que la première partie d'un curieux type qui rongeait sa guitare,du  nom de Jimi Hendrix.

Il y a bien longemps que Jimi joue Voodoo chile parmi les anges.Eric est alors parti à San Francisco pour y graver d'excellents titres:Year of the guru,Monterey,San Franciscan nights.Puis ce fut quasiment le silence.Enfin j'apprends qu'il est en France et ses deux derniers albums sont magnifiques:un live enregistré à Athènes et en studio,Soul of a man.Voilà qui plairait à Wenders,Scorsese et à tous ceux que l'énergie brute et inchangée du maître des Animals a pu séduire.Welcome Eric!Great to see you again!La vie commence à 60 ans.

8 octobre 2006

Un film bien

Je viens de voir un film fort sur la résistance à l'oppression.

Je viens de voir un film sans budget,fait de bouts de ficelle et presque sans acteurs connus.

Je viens de voir un film choc comme l'on n'en avait jamais vu,impressionnant de violence.

Je viens de voir un film inoubliable,un film qui colle comme de la glaise à son pays,a son histoire,à son peuple.

Je viens de voir un film où les femmes sont des femmes,faibles et fortes,de rires et de larmes,et dont les enfants sont fiers.

Je viens de voir un film digne qui montre des enfants tels qu'ils  sont dans des circonstances dramatiques,et qui ne les utilise jamais pour une factice et facile émotion.

Je viens de voir un film,honneur du cinéma,un film révolutionnaire dans la seule acception de ce mot,à savoir humain tout simplement. 

Je viens de voir...Je viens de revoir...         

(Roberto Rossellini:1945)

Excelsa Film

8 octobre 2006

Rock-book

 Owen Noone & Marauder de Douglas Cowie                         Le tout premier roman de Douglas Cowie porte le curieux titre de Owen Noone & Marauder(éditions Christian Bourgois,souvent intéressantes).Il conte les trois années d'existence d'un groupe de rock,activité souvent soumise au siège éjectable ayant tendance à s'autodétruire assez vite.Pourtant dans ce périple rock américain peu de clichés,pas de défonce,pas de mésentente entre les membres(deux musiciens seulement),peu de filles en pamoison.Juste un peu de bière comme vous et moi si j'ose dire.Mais une belle description simple de la carrière fulgurante et dévoreuse d'un groupe de rock contemporain,aussi vite saisi par le succès que par le doute.Je vous laisse le découvrir vous citant une seule phrase,géniale et dont j'aimerais avoir eu l'idée.


Il vendait des poupées gigognes à l'effigie d'Owen Noone(leader du groupe).Dans Owen Noone se trouvait Kurt Cobain dans lequel se trouvait John Lennon dans lequel se trouvait Elvis Presley dans lequel se trouvait Buddy Holly.


On pourrait emboîter ainsi bien des poupées si chères à notre coeur de rocker.

8 octobre 2006

La première venue


Eve(1950) de Joseph Mankiewicz est un exemple d'intelligence de l'écran sous la houlette d'un maître absolu du scénario et du dialogue.D'une cruauté inouïe All about Eve est le tableau du monde du théâtre,terrain miné pour les naïvetés et les sentiments.Il y a dans Eve plusieurs scènes fabuleuses qui conjuguent l'ambition et la jalousie,au coeur d'un système où les bourreaux d'un jour sont les victimes du lendemain.Mépris,morgue,arrogance donnent une image assez révulsive de Broadway et par extension d'Hollywood,et par extension de l'Amérique et par extension de nous-mêmes.N'avons-nous jamais rêvé d'être calife à la place du calife?



Bette Davis,hautaine puis s'humanisant,Ann Baxter à l'inverse,l'extraordinaire George Sanders perfide et une distribution parfaite avec une dizaine de rôles importants et des personnages tous en place au cordeau achèvent de donner à Eve le statut de film culte bien au-delà de l'univers du spectacle.Statut qui valut au film six statues aux Oscars.Statut qui,surtout,empêche tout vieillissement de ce film,contrairement aux actrices.





8 octobre 2006

Docteur et dictateur

     Je n'avais pas revu le premier film de Richard Brooks depuis 40 ans.Il me paraît toujours très fort bien que les éléments politiques datent des années cinquante.Mais la dictature est un art qui n'est pas encore démodé et on peut tenter de tirer les leçons de cette fable qui a peut-être un peu inspiré Francesco Rosi ou Costa-Gavras. Cas de conscience(1950) met en scène le neuro-chirurgien américain Cary Grant obligé d'opérer le tyran d'un pays d'Amérique Latine,José Ferrer.Pressé par l'opposition de faire mourir son patient en kidnappant sa femme,que va faire le Docteur Ferguson?

   Bien des conventions d'époque bien sûr dans ce film américain du libéral Richard Brooks.Je rappelle que libéral n'est pas une insulte.Mais c'est aussi une sorte de thriller intelligent et relativement ambigu comme en témoigne la fin.José Ferrer dont c'est à mon avis l'un des meilleurs rôles est hallucinant de glaciale vérité et de logique tyrannique et m'a fait penser un court moment à Aguirre-Kinski,sacrée référence.

    On verra aussi dans ce film une discrète mais efficace critique de l'interventionnisme américain sous les traits les plus séduisants qui soient,ceux de Cary Grant.Moi qui suis paramédical mais pas chirurgien il me semble que mes mains trembleraient  si je devais opérer du côté de La Havane,Pyong-Yang,Tripoli ou Téhéran.Et plus encore à Achqabat, Turkménistan,dont vous connaissez peut-être le si sympathique Niazov, président à vie,dont la statue tourne avec le soleil et qui à entre autres interdit l'opéra.Entre autres...

   

7 octobre 2006

Le capital des Marx

     Mon excellent confrère en marxisme Eric m'a donné l'idée de vous parler des délicieux romans policiers de Stuart Kaminsky qui ont pour particularité de se dérouler à Hollywood de la grande époque. Autre particularité:ils sont affublés de titres français en forme de calembours de café du commerce comme Pour qui sonne le clap ou Chico,banco,bobo qui mettent en scène,devinez,Gary Cooper ou les Marx Brothers.

Chico banco boboKaminsky utilise les vrais décors et les vrais vedettes de Hollywood et les met aux prises avec de grandes difficultés financières ou intimes. Heureusement Toby Peters veille au grain,privé improbable croisement  des cultissimes Spade et Marlowe. C'est un détective au dos fragile,obligé de s'allonger sur une planche régulièrement et toujours fauché et plaqué. Entre escroqueries aux assurances,producteurs véreux et tueurs à gages peu loquaces Toby Peters aide Errol Flynn,Bette Davis ou Judy Garland à sortir de mauvaises passes.

    Rien de bien sérieux là-dedans mais beaucoup de clins d'oeil au cinéma que l'on aime et de bons moments auxquels il ne faut pas trop demander.Pour du plus lourd voir les "hard-boiled"(Durs à cuire) Chandler,McCoy,Hammett...A noter que Kaminsky quand il ne plaisante pas est quand même scénariste de Il était une fois en Amérique.Allez vous régaler chez 10:18,au moins une dizaine de titres parus.De puis le temps que je mets en évidence leurs couvertures ils pourraient me verser une prime.

7 octobre 2006

Joies matrimoniales

Inédit pour moi ce film d'Alfred Hitchcock est rarement cité par les innombrables fidèles du rondouillard maître du suspense.De fait c'est une comédie américaine plus proche de Hawks ou Cukor,une histoire de couple avec jalousie et parsemée d'humour, pas assez à mon gré, mais néanmoins très sympathique. Hélas je me suis infligé une version française calamiteuse qui gâche la prestance de Robert Montgomery et le trouble de Carole Lombard. Le titre français de l'époque Joies matrimoniales est tombé en désuétude. Bien sûr le film aussi,enfin en partie.

    Pourtant un film d'Hitchcock conservera toujours quelques qualités à savoir le portrait des parents particulièrement coincés du prétendant de Carole Lombard, ou la scène du restaurant ou Robert Montgomery fait semblant de parler à sa voisine de gauche, élégante alors qu'il dîne en vérité avec sa voisine de droite qui est une...une...une moins élégante. Charmant film que Mr.and Mrs.Smith. N'oublions pas qu'au coeur du frisson et de l'inquiétude Sir Alfred a toujours ménagé l'humour.

7 octobre 2006

Merci Bernard

Mais là je suis un peu familier.Merci Mr.Pivot pour 30 années de télé intelligente et discrète, à mille lieues des sornettes télévisuelles actuelles sur lesquelles je n'insisterai pas et qui touchent toutes les chaînes.Je suis d'une génération qui a rencontré  grâce à Mr.Pivot Soljenytsine et Yourcenar,Nabokov et Umberto Eco.Ce Mr.Pivot passait à 9h25,rendez-vous compte,tous les vendredis à une époque où la 2 ne se croyait pas obligée de passer une soirée polar insipide et interminable avec 3 séries avant ce carrefour littéraire sans prétention où j'ai vu défiler les écrivains les plus divers.Il y en avait pour tout le monde:Simenon,Bukowski,Le Clézio(rarissime) mais aussi des quasi-anonymes.J'y ai vu un mineur raconter son boulot,un terre-neuvas ses campagnes.Cela s'appelait Ouvrez les guillemets,Apostrophes,Bouillon de culture,etc...



     Mr.Pivot il savait mettre à l 'aise chacun sur le plateau ou devant son poste.Et quand il accueillait son pays Henri Vincenot,bourguignon comme lui on arrosait ça.Il a beaucoup écrit,Mr.Pivot,des articles surtout et toujours en hommage au français,notre langue si malmenée,notamment dans les blogs.Mais surtout ce passionné de littérature,de tous les livres(même de cuisine) aura beaucoup fait pour la francophonie.Je ne verse pas là dans le cocardier.Mes auteurs préférés sont italiens,américains,irlandais ou scandinaves mais Mr.Pivot il les aimait aussi comme il aimait les dictionnaires,la chanson de qualité,le théâtre et tout ce qui rend un peu plus intelligent.Je m'aperçois que je parle à l'imparfait.Non Mr.Pivot n'est pas mort mais une certaine idée de la T.V.,ben...oui.


P.S.Grâce à Mr.Pivot j'ai découvert Rachmaninov et ses concertos pour piano.C'est sûr,je dois beaucoup à Mr.Pivot.Alors merci Bernard.

6 octobre 2006

Le couple sur le pont

Vois là-haut sur le vieux pont arts-déco 

Qui enjambe mollement le vieux canal

On est loin de Venise et le ciel est ferreux

Les mouettes gueulent comme en enfer

Il n’y a que deux silhouettes

Un couple sur le pont

Dont je n’entends les paroles

Trop de bruit,de voitures

Est-ce un jeune couple,un couple de jeunes?

Un couple mûr,et mûr pourquoi?

D’ailleurs ou bien d’ici,il est surtout d’amour.

Il semble s’énerver,elle regarde l’eau

Je crois qu’elle ne nage pas

Voilà qu’il s’éloigne,lourdement

On le dirait cérémonieux

Cet homme-là n’est pas facile

Mais ses pas ne le conduisent guère loin

Il revient bras ouverts

On dirait un sémaphore au large

D’une île d’Irlande.

Elle se retourne,dos au courant

Elle a,je crois,hurlé “oui”

Je ne distingue plus qu’un

Enserrés dans ungrand manteau

Elle a des cheveux jais

Fredonnent-ils?Ou est-ce leur prière

Pour un monde qui leur soit meilleur?

Triste canal tu l’ignores

Avec ton vieux complice et ses arches vétustes

Comme tu sais mettre en scène

Les seuls amants.

   

6 octobre 2006

Meurtres dans un paysage anglais

Les joyeux démonsJ'aime bien les Grands détectives de 10/18.Ce sont des ouvrages sans prétentions mais bien écrits et documentés.A condition de ne pas lorgner sur Le nom de la rose,ConanDoyle,Leroux et Leblanc ou les  passionnantes histoires de détectives américains carburant au whisky comme leurs auteurs si foisonnants.La série des grands détectives nous balade dans le temps et l'espace et dans un milieu bien précis. Personnellement je me limite à trois ou quatre livres car il me semble éviter ainsi trop de redites.A doses raisonnables ce sont des lectures très agréables dont vous connaissez déjà certains héros.J'ai déjà présenté Toby Peters détective à Holywood(Stuart Kaminsky)

    Edward Marston nous propose les enquêtes de Nicholas Bracewell,régisseur d'une troupe de théâtre dans l'Angleterre d'Elisabeth Ière. D'auberges emplies d'opulentes serveuses en manoirs de nobliaux parfois pervers,de rivalités entre comédiens en bordels londoniens Bracewell déjoue les énigmes tout en assurant les représentations des Hommes de Westfield,compagnie itinérante qui lui assure subsistance.Une dizaine de titres sont parus dont La folle courtisane,Les joyeux démons,La route de Jerusalem.Truculence assurée et peut-être y rencontrerez-vous Shakespeare ou Chaucer.Attention certains morts ne se relèvent pas à l'issue du dernier acte.

6 octobre 2006

Voyage en Italie

Nouvelles complètesC'est l'amoureux du cinéma italien qui vient ici témoigner de la déception partielle à voir Le voyage,dernier film de Vittorio de Sica(74).Cette déception ne vient pas tant du film,mais de la version anglaise pour cause de coproduction qui oblige les personnages, aristocrates ou bourgeois siciliens à parler la langue de Shakespeare alors que tout le film se passe en Italie.J'avais déjà déploré cela surtout chez Visconti et sa version des Damnés en anglais sauf la Nuit des longs couteaux où les Allemands parlent...allemand.

Si l'on passe outre ces aléas Le voyage vaut le coup même si pendant des années les critiques on crû bon de dénigrer,voire de massacrer les derniers films de De Sica. On est certes loin de l'état de grâce du Voleur de bicyclette,de Sciuscia ou d'Umberto D.Pourtant cette adaptation du grand écrivain Luigi Pirandello n'est pas à négliger.Hantée par l'idée de la mort cette histoire qui oppose l'amour fou aux traditions,même au sein d'une famille évoluée,s'aventure aux rives du mélo,ce qui n'a rien de honteux.Le couple Burton-Loren,un peu improbable au début,prend de la substance au fil du temps et ce voyage en Italie mérite un détour,bien que moins fort évidemment qu'une oeuvre maîtresse presque homonyme ,Voyage en Italie de Rossellini.Ne jamais avoir peur de ses propres émotions est un des commandements du cinéphile.Et l'on aura compris qu'on est là au pays de mes amours de ciné.

Ceux qui s'intéressent à Pirandello verront avec un infini plaisir Kaos,contes siciliens(84) des frères Taviani,auteurs aussi d'un Kaos II,toujours d'après Pirandello,à peu près inédit.Il est vrai que les Taviani sont passés de mode...

6 octobre 2006

Pan dans le Mills

¨                       Un nouvel écrivain pour moi et c'est un régal que de le présenter,un certain Magnus Mills,anglais de son état et vaguement surréaliste d'inspiration.La maison 10/18 dont on ne dira jamais assez l'excellente collection Domaine étranger a publié trois de ses livres.Le dernier,Trois pour voir le roi,est  une ahurissante fable contant les fantasmes de quelques misanthropes et de leurs maisons de fer-blanc.Irracontable,simplement à situer(grosso modo)entre Buzzati et Lewis Carroll.C'est un livre assez bref,un livre de plaine,de plat pays très surprenant.A découvrir vite fait.

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                  Le premier roman de Magnus Mills s'appelle Retenir les bêtes.Un peu moins original mais fort savoureux il nous emmène dans le sillage deTam et Richie,deux Ecossais bougons et paresseux,contraints de clôturer des hectares de pâtures alors qu'ils ne rêvent que de soirées au pub.Un point commun entre les deux bouquins,une espèce de fascination de l'enfermement,mais rassurez-vous,beaucoup d'humour.

Je n'ai pas lu Sur le départ mais j'ai confiance.Mills a un ton  et  son univers est très personnel,alerte et plus bouleversant qu'il n'y paraît.

6 octobre 2006

Eleveurs et Mormons

   La mythologie du western a ses références bien précises et ses personnages aussi. En voici deux qui font partie du paysage westernien par excellence.

  Ciel rouge  Les éleveurs,essentiellement les gros éleveurs sont souvent des exploiteurs avec un patriarche et des enfants moins courageux en général.Le vieil éleveur est souvent veuf,allez savoir pourquoi, et au soir de sa vie se pose des questions existentielles. Dans le méconnu Ciel rouge(48) de Robert Wise avec Mitchum très jeune et peu bavard le puissant propriétaire n'est pas si antipathique dans le conflit qui l'oppose aux profiteurs. C'est une réalisation des studios RKO que Serge Bromberg ce cinéphile qui ne se prend pas la tête nous présente très simplement.

    Les Mormons traversent fréquemment le paysage western avec leur air peu avenant et leurs jolies filles de noir vêtues. En général ces joiles filles tombent amoureuses de modestes cowboys qui doivent alors s'arrêter de boire. Le Mormon de cinéma est très raide et ne plaisante pas comme en témoigne Le convoi des braves(50) de John Ford, l'un de ses films préférés d'après Bromberg.Ce film sans vedettes met en évidence trois des acteurs favoris de Ford,les grands seconds rôles Ben Johnson,Harry Carey Jr. et Ward Bond bien connus des fordiens. C'est un beau film noir et blanc qui reprend le thème éternel de la Terre Promise avec ses chariots,ses ornières et ses bals violonneux.et pas mal d'humour comme toujours chez John Ford. Et ces plans sur la caravane sont vraiment de toute beauté.

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