Transaméricaine,transes américaines(Easy rider)
Transaméricaine, transes américaines (Easy Rider)
Elles ressemblent à des entrailles
Ces autoroutes,rubans interminables
Embrasées par instants
D’un soleil acéré qui leur donne un air de Mexique.
Elles attendent l’homme,disponible
Comme dans un road-movie
Un cinéma de l’errance,ouvert
A des rencontres d’un autre type
Droit sorties de nos fantasmes
De rêveurs décalés.
Sont-ce,attardés quelques disciples de Kerouac
Qui guettent l’un de ces fabuleux camions?
Itinéraires dérisoires
Le pouvoir des fleurs a quitté la Californie
Les nomades que j’y ai croisés
Ne sont plus ni pionniers ni musiciens
Adieu Grace Slick!
J’aime la poésie horizontale
Des petites boîtes de toutes les couleurs
Ces motels,carrefours des grands chemins à moteur.
Ils réinventent,naïfs,à chaque halte
Ce curieux amalgame
De laideur et de sublime
D'une civilisation soda
Qui a brûlé les étapes
L’Amérique a eu si peu de temps
Pardonnons,parfois elle ne sait...
Sur les parkings d’étonnants véhicules
A la teinte vestige-vertige
Psychedelique
Lovent leurs silhouettes
Auprès de ces jeux de cubes
Oasis informes pour ces modernes caravanes.
L’Amérique éternelle est là quand même
Une rengaine,plus loin,sort d’une cabine
Une mâle histoire d’amour
Un chauffeur du Kentucky
Et la fille d’un relais,une quelconque Nancy
Dans un quelconque Alabama.
Moi je sais bien qu’on peut trouver encore
Qui s’égrènent au fil de l’espace T
ous les clichés des sixties
Si chers à la réminiscence,autant
Que les pièces d’un puzzle futuriste
Monde éclaté de vitesse et violence.
Où sont allés ces hommes aux cheveux de comètes
Que chantaient Ginsberg et la Côte Ouest?
Le temps a repris à la course la mémoire
Et les passants sur la route
Ne sont plus en quête d’un festival
Improbable d’amour et de paix
Slogans poussiéreux,désuets.
Puis comme des tribus belliqueuses
Dans le bruit et la fureur
Des hordes vrombissantes
Strient les cicatrices conremporaines
Echappées d’un cauchemar de faits divers
Où voisinent poètes égarés
Et illuminés aux pulsions maladives.
Crainte et attirance
Nourri de cette littérature
Et dévoyé de cinéma
Je les entends qui m’appellent
Ces hauts chemins de l’Occident.
Résonne le chant des cavaliers tranquilles.