Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
4 janvier 2016

L'Ecrivraquier/1/La manif

 L'Ecrivraquier

                                 Il s'était finalement décidé. Pourtant il n'avait pas la culture de la manifestation. On dit ça, souvent, des belles âmes, des sensibles, des prompts à arpenter, pour une bonne cause, qu'allez-vous chercher?. Mais pas lui, toute sorte de grégarisme lui était insupportable. Mais on disait qu'il y avait presque le feu. On n'allait tout de même pas laisser ce type investir notre beau théâtre à l'italienne? Alors, traînant les pieds, il s'apprêtait à rejoindre la Place de l'Hôtel de Ville, bien pleine somme toute. Il avait plus tard évalué à 3000 personnes environ, selon ses propres calculs, officieux, cela va sans dire. Pas mal pour une ville moyenne, très moyenne parfois. Percussions et slogans, drapeaux bien-pensants, mais c'est un pléonasme pour celui qui le brandit. Il tombait quelque pluie, trois fois rien, en ce petit soir, alors bon, ses principes...

                                De fait ils étaient presque tous là, ses amis, ses connaissances, ses ni l'un ni l'autre. Tant de monde ne pouvait avoir tort en même temps. Mais il n'était pas question qu'ils aient tort, mais non. Il lui sembla que quelques dizaines n'étaient pas excitées que par la défense de la démocratie. Mais une manif est rarement avare de petitesses. Après tout il en était, du bon côté, de celui qui est juste et tolérant, forcément. Fleurissaient quelques calicots, welcome aux uns, go home aux autres. Allez savoir pourquoi même les si françaises manifs s'anglicisent parfois. Les insultes à l'encontre des 150 partisans du type du théâtre, regroupés sur les marches, par contre, se faisaient en français vert au son des djembés.

                                C'est alors qu'il l'aperçut. Leur liaison, de notoriété publique, n'était plus depuis des années. Mais elle courut vers lui, l'embrassa, et le fracassa d"un "Oh! Ca me fait plaisir que tu sois venu". Ouf, il l'avait échappé belle. Nanti de cet aval, presque officiel, il n'était plus obligé d'attendre la dispersion. Il pourrait rentrer assez tôt. Tranquille. Il faut se méfier des manifs où l'on n'apparait pas. On pourrait croire des choses.

Publicité
Commentaires
S
Une nouvelle rubrique écrivraquieresque, Edualc :wink:<br /> <br /> 2016 commence plutôt très bien ici :lol:<br /> <br /> Et là, au moins, je peux mieux suivre ! Du vécu, du personnel, de ta belle écriture, ça va me faire grandir :wink:<br /> <br /> Je farfouille chez toi car je cherchais justement ton adorable mot-valise.<br /> <br /> Gros bisous
Répondre
M
Voilà qui donne envie de lire les suivants...
Répondre
E
A tous<br /> <br /> D'abord merci d'être venu et d'avoir lu. J'ai dit dans mon préambule:brut, sans explication, à prendre comme ça. Un petit mot tout de même. Aspho a bien voulu y voir de la subtilité. Et c'est bien ce que j'ai cherché dans ce petit texte très personnel. Que chacun y lise, y puise ce qu'il veut bien y trouver. Je voudrais que les choses restent un peu en l'air, avec différentes interprétations. Mais il me faut l'admettre cette rubrique parlera de moi (y a que ça qui m'intéresse) :D. Poésie, tranche de vie, variation, voire un tout petit peu de polémique, ce qui n'est pourtant pas mon genre, ébauche de nouvelle, Madame Bovary, c'est moi, a dit un auteur plutôt pas mal.<br /> <br /> Ce texte m'a été inspiré par un moment vécu, adapté en partie, avec des libertés qui sont celles d'un homme qui ne se reconnait pas, nulle part vraiment, même s'il a quelques sympathies. Une sorte d'étranger, parfois Persan parfois Huron.<br /> <br /> Le théätre est évidemment symbolique. Et surtout j'ai voulu faire passer l'ironie d'une situation que chacun appréhendera à sa manière, mais où j'ai tenté de saisir la curiosité de ce moment de vie où l'on aurait un peu trop vite tendance à se draper d'une dignité facile. Les deux dernières phrases me semblent essentielles:je n'avais pas aimé me voir décerner un brevet de civilité. <br /> <br /> Enfin il y a aussi de la romance...et pas mal de licence poétique (c'est comme ça qu'on dit).<br /> <br /> Celestine, je citerai Chewbacca, de Star Wars, dont le seul dialogue est approximativement " Grwaa" à moins que ce ne soit "Aargh". :P
Répondre
C
J'aime beaucoup ce premier essai, qui est transformé, évidemment, en coup de maître. <br /> <br /> J'aime beaucoup les "ni l'un ni l'autre" les gens qu'on ne connaît pas, les parfaits inconnus (qui n'ont de parfait que le fait que l'on ne connaît pas leurs défauts...)<br /> <br /> J'aime bien l'idée de défendre un théâtre. <br /> <br /> J'aime bien l'ambiance de la manif posée en deux trois phrases hypercutantes.<br /> <br /> Bon voilà, mea culpa. Ton ecrivaquier vainqueur crève l'écran et va vriller grave mon coeur.<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
Répondre
A
Se méfier du plus grand nombre qui pense que...<br /> <br /> La preuve pratiquement tout le monde pensait il n'y a encore que quelques siècles que la terre était plate, et que le soleil lui tournait autour ! E pur si muove ];-D
Répondre
V
On ne saura plus à l'épisode 2 sur cette manif, sur "elle" et sur ce narrateur ? Ton dernier paragraphe donne envie d'en savoir plus sur cette liaison ancienne qui semble avoir laissé quelques liens. PS : Un mot-valise, c'est bien pour appeler une valise de mots.
Répondre
A
P.S.: j'aime beaucoup cette rubrique, je crois que je vais beaucoup l'aimer.... ;)
Répondre
A
Hein hein !!! Tout en subtilité dis-moi tes participations aux manifs et sont-ce pour les bonne raisons ? :lol: Bises et à ttds :)
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 710
Publicité