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13 juin 2018

Art et Essai

Affiche LA_TETE_A_L_ENVERS  Ne négligeons pas les derniers films dits d'auteur de la saison 17-18 et revenons sur les difficultés à intéresser un plus large public dans une ville moyenne. Le challenge est assez passionnant mais semé d'embûches et de désillusions. L'âge relativement mûr des fidèles de l'Art et Essai, c'est comme ça que ça s'appelle, même si je récuse ce terme, n'est certes pas très encourageant quant au renouvellement des cadres. Je suis aussi très circonspect quant à l'absence remarquée des enseignants dont on pourrait attendre un peu plus de soutien. J'entends bien que les actifs, dont je ne suis plus, peuvent avoir d'autres priorités. Mais sans être là à chaque fois une présence un peu plus marquée serait la bienvenue. 

                                   La tête à l'envers a été bien reçu, comédie un peu noire de l'Autrichien Josef Hader sur la mise à l'écart d'un critique musical viennois. Teinté de pas mal de cynisme le parcours du personnage vire àl'obsession, à l'infantilisme, à la férocité gratuite. Ca reste de l'ordre de la drôlerie, à la limite du drame social de la mise au placard. Hader, célèbre en Autriche pour ses one man shows, ne franchit pas cette borne. Rappelons qu'il fut il y deux ans un remarquable Stefan Zweig, l'adieu à l'Europe.

Affiche The rider    Nous avions projeté il y a deux ans Les chansons que mes frères m'ont apprises le premier film de la sino-américaine Chloé Zhao. Dans The rider elle décrit la vie difficile d'un jeune Amérindien, Brady, as du rodéo, qu'une chute de cheval a interdit de compétition. Elle y décrit aussi toute la précarité de la condition de ces indiens du Dakota. Brady Jandreau et sa famille jouent leur propres rôles. C'est d'ailleurs son histoire à peine romancée. The rider est ainsi à la limite du documentaire. On comprend que Chloé Zhao, comme dans son premier film, s'interroge sur la place de l'indien au XXIème siècle. Laveurs de carreaux au sommet des gratte-ciel ou cavaliers cherchant à vivre leur passion et de leur passion, il n'est pas si facile d'être un native au coeur de l'Amérique. Apprécié du public qui supporte toujours mal l'euthanasie équine inhérente au milieu.

Affiche Sonate pour Roos  Beau film que Sonate pour Roos du cinéaste néerlandais Boudewijn Koole, qui pâtit un peu de l'ombre écrasante, jusqu'au titre français, de Bergman. On l'a bien vu lors des réactions du public. Comment faire autrement quand l'action se passe dans une Norvège profonde, toute en neige et en relations mère-fille très difficiles. Ajouter à cela une révélation et vous avez toute latitude à penser aux films du grand maître. Il ne faut pas. Il faut apprécier dans Sonate pour Roos l'art de mettre en valeur les sons. Bengt, le jeune frère de Roos est passionné d'enregistrements. Et l'on entend le bruit de l'eau qui ruisselle, la glace qui craque, les pas sur la neige, composant avec le piano original un joli concerto en blanc majeur.

                                 Les rapports si tendus entre Roos et sa mère sont souvent faits de silences et de non-dits, sans rage véritable, et c'est d'autant plus impressionnant. Certes austère, parfois lumineux, les jeux de Bengt et de Roos, sur fond de manque de ciel et d'horizon, oppressant, sensuel et douloureux, Sonate pour Roos a convaincu la majorité des spectateurs. Réconfortant à l'heure où l'on peut douter d'une action cinéphile efficace.

3230364_jpg-c_224_335_x-f_jpg-q_x-xxyxx  Ce sera plutôt pour moi la révolution paresseuse. Mon ami Martin a dit l'essentiel sur le très utile film allemand de Lars Kraüme La révolution silencieuse. Je le rejoins complètement. Ca s'appelle Se taire et résister et je ne résiste pas à me taire pour vous inviter à lire son billet.

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Commentaires
I
Mince, j'ai loupé The rider, moi qui avais adoré Les chansons que mes frères m'ont apprises...
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L
3 films que j'aimerais beaucoup voir... (oui, je ferais l'impasse sur le premier)...
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M
Cher Eeguab, très cher Eeguab... d'abord te dire combien je suis touché par ton renvoi vers mon blog. Tes mots très simples n'en sont pas moins touchants. Je te dis donc un grand merci !<br /> <br /> <br /> <br /> Ensuite, sur les trois premiers films ci-dessus évoqués, je n'ai pas grand-chose à en dire, n'en ayant vu aucun. Je regrette d'avoir laissé passer celui de Chloé Zhao. "La tête à l'envers" ne me fait pas trop envie, mais quelque chose pourrait m'attirer vers "Sonate pour Roos". Je ne suis pas sûr cependant d'avoir très envie de le voir maintenant.<br /> <br /> <br /> <br /> Encore une fois, bravo de garder le cap de ton action en faveur du cinéma dans toutes ses dimensions. Je te sais gré de partager ici tes avis et émotions, sources d'un dialogue toujours enrichissant.
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V
Il faut que les cinémas "Art et essai" continuent à vivre. Pour des programmations comme celle-ci. Les quatre films paraissent tous intéressants, bien qu'étant dans des registres très différents. Emporté par ton commentaire, je note en tête Sonate pour Roos, qui semble celui que tu défendrais le plus.<br /> <br /> À bientôt.
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D
Bonsoir eeguab, on se rejoint pour La révolution silencieuse. Concernant Sonate pour Roos, j'y suis allée un soir où je n'avais pas le moral (ça m'arrive) et j'avais hâte qu'il se termine car on devine très vite de quoi il retourne. Les paysages sont sublimes. Sinon merci pour ce titre "Sonate en blanc majeur". Bonne soirée.
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M
Je n'avais pas envie de voir la révolution silencieuse mais le billet en lien m'a convaincue. Il faut juste que je regarde s'il passe encore chez moi
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