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7 décembre 2023

Pays perdu

LOST-COUNTRY 

           Succès très modeste en spectateurs pour l'un des plus beaux films de la rentrée. Pays perdu est un film qui nous vient de Serbie, ce qui n'est pas si fréquent. Je tenais à le proposer aux curieux de cinéma. Vladimir Perisic est le metteur en scène de ce très délicat et dramatique récit d'apprentissage qui touche vraiment au coeur et à l'intelligence. Peu de films montrent avec une telle acuité le désarroi d'avoir seize ans. Et la Yougoslavie de 1996, enfin ce qu'il en reste, est l'endroit idéal pour qu'un ado ne s'y retrouve pas. 

          Stefan vit seul avec sa mère divorcée à Belgrade. Comme une peau de chagrin la Yougoslavie vit ses dernières années. Milosevic, qui sera plus tard emprisonné et mourra à La Haye avant la fin de son procès au tribunal créé spécialement pour juger les criminels de guerre de l'ex-Yougoslavie, dirige encore le pays mais ça bouge pas mal. Stefan a plutôt de la sympathie pour les manifestations qui se multiplient dans les grandes villes mais voilà. Sa mère Marklena, dont le prénom est un amalgame de Marx et lénine, est une dignitaire du régime, qui plus est chargée de la communication. Très exposée elle devient l'objet de haine et de mépris, d'intimidations aussi, enfin de menaces. 

          Et l'adolescent sensible qu'est Stefan de découvrir la difficulté d'être. L'indifférence puis l'humiliation lui vient de ses copains (belles séquences au club de water-polo, l'esprit d'équipe?). Une jolie histoire d'amour semble s'ébaucher mais même cette jeune fille condamne le fils au nom de la mère. Belle mais courte respiration à la campagne avec le grand-père de Stefan, vieux communiste  pourtant mais qui semble mieux le comprendre que sa mère. Vladimir Perisic ne cache pas l'important versant auto biographique de Lost Country, sa propre mère ayant été sympathisante du régime en place.

          Est-ce la chronique d'un drame annoncé? Un professeur plein d'empathie pourra-t-il enrayer la machine infernale? Les amitiés adolescentes parfois si belles résisteront-elles? Et les démagogies, j'ai pris l'habitude de n'employer ce mot qu'au pluriel? Dites, et les démagogies? Notre cinéma au moins, a programmé Lost Country. Tout espoir n'est peut-être pas perdu, comme ce pays des Slaves du Sud qui vola en éclat.

 

 

 

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Commentaires
A
Je ne me souviens pas l'avoir vu dans mes salles Art et Essai, il me semble que je l'aurais repéré. Dommage.
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P
Très bel avis sur ce film à la diffusion sans doute trop limitée. J'avais déjà vu passer dans un Positif un avis enthousiaste. Mais rien sur l'écran radar de mes cinémas de prédilection, Lost Country en effet. J'aurais sans doute dû regarder vers le nord pour mieux partir vers l'Est.<br /> <br /> Je te souhaite très beau dimanche.
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