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BLOGART(LA COMTESSE)
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18 juillet 2011

Engagez-vous,qu'ils disaient

49e_parallele_Edition_Collector_2_DVD_inclus_1_livret_de_50_pages_   

      Un film de propagande peut être une totale réussite.Octobre ou Naissance d'une nation ont fait leurs preuves.Le 49e parallèle sépare le Canada des Etats-Unis.En 1940 Michael Powell et les Hongrois exilés Alexandre Korda et Emeric Pressburger décident de mettre en chantier un film d'aventures à l'objectif sans détour: influencer l'opinion publique américaine pour convaincre le pays d'entrer en guerre.Le film bénéficie d'un budget confortable et de deux stars de l'époque,Leslie Howard d' Autant en emporte le vent et Laurence Olivier.Le Ministère de la Guerre est partie prenante.Un peu de remise en place:le Canada est en guerre, Commonwealth oblige,mais pas les Etas-Unis,Pearl Harbour n'étant qu'une base inconnue du monde. Le propos est parfaitement belliciste et limpide.

    49e parallèle,au titre premier plus clair encore,The invaders,se révèle un excellent film d'action,en grande partie tourné sur place et qui fonctionne comme une suite de quatre sketches présentant des personnages éloignés du conflit qui vont prendre conscience que ce qui se passe en Europe ne peut les laisser neutres.Laurence Olivier en trappeur québecois,Anton Walbrook en chef d'une église hutterite dont la plupart des disciples sont d'origine allemande,Leslie Howard en peintre cubiste détaché de tout,et Raymond Massey en soldat,tous vont tour à tour avoir affaire aux six,puis cinq,puis quatre,etc... membres d'un commando nazi rescapés d'un U-Boot détruit,qui traversent le Canada comme l'avant-garde de la puissance hitlérienne.

    Tourné avec des autochtones et malgré le parfait anglais du groupuscule nazi on se prend au jeu. Curieusement le personnage principal,que l'on voit le plus,est bel et bien l'officier allemand pur jus même si cela ne va pas jusqu'à une quelconque empathie qui eût été contraire à la thèse guerrière du film.Les auteurs ont cependant un peu adouci le propos,l'un des six fuyards étant un brave type.Convention du cinéma d'aventure oblige.

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19 février 2012

Wim and Ham in Frisco

          Je me souviens de l'accueil moyen de certains critiques à la sortie en 82 de Hammett de Wim Wenders.Il est bien connu,disent-ils,qu'un très bon cinéaste européen devient médiocre dès qu'il a traversé l'Atlantique.Bon d'accord c'est arrivé assez souvent mais pour ce film,boîtier qu'on ouvre et qui découvre comme des petits personnages de carton,l'auteur Dashiel Hammett,ses douteuses fréquentations, flics, souteneurs, et,grouillant, le Chinatown de San Francisco,ce raccourci légèrement xéno n'a pas lieu d'être.

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     Sur sa vieille Underwood,de dos,Hammett écrit The end.C'est la fin d'une nouvelle,et c'est la fin du film.Avant ça on a pas mal traîné dans ces années vingt,de la chambre assez miteuse du Dash aux bouges chinois où des  Monsieur Wang offrent en pâture à ces beaux messieurs de la chair fraîche.Attention,le film comme les bouquins de Hammett serait sûrement à réécrire si comme l'a si bien écrit Wens à propos de  Hergé. Tintin au tribunal. (Tintin au Congo) on se met à réexaminer les oeuvres passées avec nos lunettes bien sous tout rapport d'hommes éclairés,tolérants,et évolués.Ca c'est nous,pas les autres qui sont moins bien.Et par nous j'entends...nous.

     Wenders a adapté le roman de Joe Gores (1931-2011),un écrivain que je ne connaissais pas,pourtant pas un perdreau de l'année et qui a entre autres écrit un prequel au Faucon Maltais sous le titre Spade and Archer.Histoire incompréhensible au sens strict mais qu'est-ce qu'on s'en fout (oui, je deviens un hard-boiled blogger),du moment que les nuits sont parsemées de types qui vous suivent,que d'inquiétantes limousines se garent du premier coup sous les néons tout aussi clinquants,que sous les feutres coule le whisky,et que différentes personnes se retrouvent horizontales et dans un sac.

     Et puis il y a cette scène très courte,magnifique.Je voudrais ressembler à cet homme là.Hammett,fatigué, dos voûté,il est très grand,sort d'une ruelle et se trouve dans le haut bien éventé d'une de ces rues en pentes,célébrissimes à San Francisco.Ce grand escogriffe de Frederic Forrest,oublié du cinéma américain,courbe la tête et se penche,fragile et immense.Coppola,producteur et proche de Fred Forrest est peut-être pour quelque chose dans le choix de cet acteur pour endosser le grand manteau du génial écrivain.Autre carrure,Peter Boyle incarne un ancien policier à la dérive,de toute sa force un peu minérale.Voilà un acteur qui fut aussi bien sous-employé.Précision pour les cinéphiles incurables,Wenders a confié le rôle du chauffeur de taxi à Elisha Cook Jr, la petite frappe du Faucon Maltais de John Huston.Comme c'est quarante ans après on a enlevé le Jr au générique.Je vous avais prévenu,c'était pour cinéphiles incurables,des malades comme moi.

    Ce n'est pas parce qu' Alice dans les villes est le film le plus fort,et de loin à mon avis,de Wim Wenders,qu'il faut négliger cette superbe variation "polaroïde".Surtout pas dans un blog qui tire son nom de Bogart.

Alors,back to Frisco?   http://youtu.be/OoDSzhnifn8  Hammett

14 septembre 2012

Géographie: Jackson, Mississippi

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         Probablement des dizaines de Jackson constellent les Etats-Unis.On s'autorise à penser que Jackson,Mississippi est la plus célèbre.Capitale d'état,190 000 habitants,la ville rend hommage à Andrew Jackson,septième président du pays.Ancien comptoir français fondé par le Canadien français Louis LeFleur,traversée par la Pearl River,la ville a été témoin de troubles comme pas mal de cités sudistes au début des années 60.Nombre de romans,films ou chansons retracent ces moments.Nous en avons déjà parlé notamment à Oxford.Les écrivains Eudora Welty et Richard Wright,l'auteur de Black Boy,y ont vécu enfants.Musicalement Jackson est ici évoqué très sobrement par le folkeux Jason Luckett.Très sobrement, minimaliste, dirais-je.

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http://youtu.be/tUkKbHyhhZw   Jackson,Mississippi  Jason Luckett

20 août 2012

Billet de mille ou Géographie: Saint Quentin, Mississippi, à titre honorifique

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COUCHER SOLEIL

                      La destination d'aujourd'hui peut surprendre.Je ne suis pas sûr que la Route 66 vous y mène,ni la Dust Bowl,ni aucun road-movie d'aucune époque.Et ici quand on dit "roots" on pense plus aux betteraves voisines qu'aux origines du folk et du blues.Mais cette ville là,je la connais.Parce que celles que je vous ai présentées, si j'en ai vu quelques-unes, j'ai rêvé les autres.Mais le rêve, l'imagination,la curiosité,la passion ont fait le reste. Alors voici ma ville,ni pire,ni meilleure.Elle est Northern Line plus que Go West ou Deep South.Mais c'est ma ville.On peut s'y sentir bien,ou mal.Et chez vous?Le style y est soit espagnol du temps où même les Flandres étaient d'Espagne,soit Art Déco.Les pastels de Quentin de la Tour y sont chez eux.Les oiseaux y sont nombreux, les gens plutôt modestes,les souvenirs plutôt guerriers,les cimetières militaires fréquents et polyglottes.Pas de quoi geindre.Pas de quoi frimer.Juste un petit coucou à ceux qui furètent parfois du côté de la Comtesse.Je les remercie.Et,fidèle,je leur propose comme souvent un ou deux airs de blues de là-bas,du delta,bien qu'ici ce soit davantage le blues du canal.Quant à l'interprète,il est historique,a débuté avec Blind Willie McTell,s'est bagarré avec Lightnin' Hopkins,a pris une cuite avec B.B. King,secondé Howlin' Wolf, rivalisé avec John Lee Hooker et fait le boeuf avec Muddy Waters. Ou...tout comme.

P.S. Pour la cuite c'est vrai,mais c'était pas B.B. King,c'était Paulot,je crois.

P.S. Grand merci à Yves Keroas,guitariste généreux quant à ses conseils et ses plans sur la Toile.

 http://youtu.be/K_JAa73p71Y The ? blues (E blues de Y.Keroas)

http://youtu.be/hyY8cOWzy5Y In the evening

 

Mille

                   Mille,le compte est bon.Mille billets, chroniques ,missives, critiques, quelques jeux parfois.Mille trucs,quoi,que j'ai écrits depuis des années avec plaisir puisque j'adore l'écriture,avec un peu de peine parfois,avec soin toujours tant la passion de la langue et des mots et même de l'orthographe (là-dessus je frise l'intégrisme) me parcourt depuis tout petit. Je remercie tous ceux qui souvent ou plus rarement m'ont fait l'amitié de passer ici.Qu'ils sachent que leurs passages me sont précieux.J'aimerais aussi préciser que certains sujets sont très peu abordés par manque de connaissance,d'autres parce que je ne le souhaite pas.J'ai profité de ce millénaire pour vous parler un peu de ma région,qui n'a ni mer ni montagne à l'immédiat horizon,mais où j'ai vécu une grande partie de ma vie et où j'ai fait profession de soigner depuis bien longtemps.Mes goûts,vous les connaissez forcément.Je n'en dirai donc guère plus car ce n'est pas ici le lieu des épanchements,mais vous demande toute votre indulgence pour l'illustration musicale.

 

17 mai 2012

Géographie: Oxford, Mississippi

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                Oxford n'est qu'une petite ville de 20 000 habitants mais elle est assez célèbre.En histoire d'abord, Oxford,choisie comme siège de l'université du Mississippi,et nommée ainsi en référence à la grande école britannique,accueillit en 1962 pour la première fois un étudiant noir,James Meredith.Cela ne fit pas plaisir à tous.Mais cela donna naissance à plusieurs chansons sur le thème,floraison de textes engagés étant la norme dans les midsixties.Notamment celles de Bob Dylan et Phil Ochs.

             En littérature,Rowan Oak, grande demeure sudiste (photo), a abrité William Faulkner, son épouse, ses livres et ses alcools,tout cela n'étant pas forcément dans l'ordre préférentiel.Quant à James Meredith,les choses étant souvent plus complexes que la droite ou la gauche,par exemple,ou le blanc et le noir,il devint un soutien des Républicains.

http://youtu.be/1PLFKimdUOA  Phil Ochs  Ballad of Oxford

http://www.deezer.com/music/track/7365745   Bob Dylan  Oxford Town

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16 octobre 2012

Alors la mer se calma

              Jean Epstein fut un cinéaste très novateur d'une approche qui annonçait le Néoréalisme.Le tempestaire, court métrage de 23 minutes est son dernier film,en 1947.Les plus connues de ses oeuvres sont plus anciennes et muettes,La chute de la maison Usher et Finis terrae datent toutes deux de 1928. Voir Onirique qui mal y pense.Une référence:l'un des salles de la Cinémathèque de Bercy a été nommée salle Jean Epstein.Il m'a semblé que ce film avait sa place dans le challenge plein d'entrain et plein d'embruns de Claudia.

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                  Près de vingt ans après Finis terrae Epstein, qui n'a guère été reconnu, revient à la Bretagne qui le passionne.Sur la côte bretonne, dans une chaumière, une jeune fille,au rouet avec sa grand-mère, est dans l'angoisse en entendant le vent. Son fiancé n'est-il pas au large, pour la pêche à la sardine? N'y tenant plus elle obtient de la vieille dame un conseil.Le tempestaire est une sorte de sorcier qui domine les éléments.Pourquoi pas? C'est une Bretagne rude de noir et de blanc,les grand-mères sont en deuil et les jeunes filles bien crédules.Belle-Ile en Mer n'est pas encore une annexe du RER avec son NGV. L'homme, Le père Floch, refuse car il ne veut pas d'histoire. Il finit toutefois par sortir une boule de cristal et calme la tempête. La bourrasque décline, le fiancé rentre au port.

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          Peu de personnages dans Le tempestaire.Et,on s'en doute,du côté des taiseux.Pas loquace,le fiancé,pas démonstratif.Le tempestaire en personne est plus proche du mur de pierres bretonnes que du sauveur.Et les gardiens de phare, quoique plus modernes dans leur tour de guet,n'ont guère de solution.Bien sûr tout finira bien,enfin pour cette fois.Mon antique cinéphilie maladive lorgne,et ça va de soi,vers le Visconti de La terra trema et le Flaherty de L'homme d'Aran.Flaherty Visconti,même combat.

       Quelques vieux marins scrutent l'horizon.D'autres tirent ou ravaudent leurs filets.Et la mer,toujours recommencée.Les rochers de Belle-Ile et les gerbes d'écume font un casting étincelant.Et encore une fois...un film de silence.Pas de verbiage,pas de leçon,la vie là-bas,à l'Ouest.

 

                                        

26 février 2013

Blues is here to stay

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           Vieux de 40 ans ce bouquin sort enfin en France.C'est,je pense,une référence pour les amoureux de cette musique si belle et si méconnue ici.Nous en sommes pas en présence d'une encyclopédie qui compilerait les innombrables musiciens qui ont participé de près ou de loin à la naissance et la croissance du blues,des blues,devrais-je écrire.Ce n'est pas non plus un traité de musique sur les gammes mineures,le shuffle I-IV-V,ou les paroles assez conventionnelles à base de road again et de feeling blue.Non,c'est plutôt un voyage sur les chemins du blues et du early rock qui s'attarde sur le destinées musicales de quelques musiciens,pas forcément les plus connus,à l'exception de Muddy Waters et Howlin' Wolf.

         Particulièrement intéressants sont les chapitres sur deux maisons de disques,mythiques s'il en est,Sun Records et Chess Records.Sun,sous l'influence de Sam Phillips,enregistra nombre de bluesmen régionaux à Memphis,puis un jour signa le disque 209,d'un jeune camionneur né à Tupelo.Ce disque devait changer le monde,et le label jaune nanti de onze rayons de soleil allait conquérir la planète. Sam Phillips venait de découvrir Elvis Presley,illustrant ainsi la grande cohérence beuglée dans bien des morceaux de blues "Blues had a son and his name is rock'n'roll".

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             Chess Records, Chicago, est le label des frères Leonard et Phil Chess. Exploitants de clubs jazz plus ou moins douteux où la musique n'était que l'activité la plus légale,ces businessmen créèrent Aristocrat qui devint Chess Records et signa,excusez, Muddy Waters, Howlin' Wolf, Sonny Boy Williamson, Buddy Guy,avec un son de plus en plus électrique.Puis les seuls rockers noirs, Bo Diddley et Chuck Berry.Avec l'omniprésent grand contrebassiste et compositeur de blues Willie Dixon,a qui l'on doit My babe, Hoochie coochie man, Spoonful, You can't judge  a book by the cover.Un certain Keith Richards,à la question "Vos influences?" répondait "Tout ce qui sortait de chez Chess". Avec cet astucieux logo jeux d'échecs.

           Alcool, errance, précarité, prison furent les principales cases du jeu de l'oie des bluesmen,parfaitement évoquée par Peter Guralnik.Pour quelques gloires,et encore furent-elles tardives comme Muddy, John Lee Hooker, B.B. King,combien de ces formidables musiciens sont-ils morts misérables et fauchés?Grâce à ce bouquin, quelques-uns parmi les plus ignorés auront-ils au moins un peu de reconnaissance. Par exemple les deux oubliés de tous,y compris de moi-même, Robert Pete Williams,un des maîtres du Delta Blues et Johnny Shines,un compagnon de route du diable en personne,Robert Johnson.La troisième vidéo,elle,est tout simplement considérée par la Faculté du Blues de Beale Street, Memphis, Tennessee, comme le panthéon du blues acoustique,catégorie artisanale.Qui a dit "très artisanale"?

        

 
 
 Picture 26  http://youtu.be/Jkz2jz2sxtE   Prison cell blues
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

12 février 2013

Un peu de Lang-ueur,soyons Cole

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              Rubrique botanique,un art que j'aurais aimé pratiquer.Alors je bricole,je brikingcole dans mon coin quelques articles sonores butinés ça et là pour rendre hommage à la magie des fleurs.Cependant n'étant pas,ou pas encore docteur honoris causa de l'université d'Utrecht,Pays-Bas,je suis incapable de vous dire s'il existe des gardénias bleus.Par contre j'apprends en toute dernière minute que le gardénia serait plutôt un arbuste.Je savais par contre que son nom vient d'un botaniste qui se nommait Garden.Avouez qu'il portait bien son nom.

http://youtu.be/oJSp3k4HLr8    Blue Gardenia  Nat King Cole

 

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              Le film de Fritz Lang est un noir des fifties,pas trop flatté par les exégètes mais que j'aime bien.Le Blue Gardenia est en fait une boîte de nuit où Nat King Cole joue et chante.Cette chanson,devenue un standard,a été reprise par pas mal de ladies "soul" dont Dinah Washington et Etta James.Cest avec plaisir que j'offre ces fleurs à pas mal de blogueuses dont je ne citerai aucun nom, craignant l'émeute.Ce sont elles les fleurs de mon jardin.Nul doute qu'elles en apprécient le charme,au moins celui de Nat King Cole.

31 mars 2013

Voir Naples et mourir (avec Valentyne)

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               Valentyne et moi avons lu ce livre de Sandor Marai.Je suis un adepte du grand écrivain hongrois que personnellement j'aurais volontiers nobélisé.Nobel non,mais de haute noblesse d'écriture à mon avis.Septième abord pour moi,la plupart étant chroniqués sur ce blog.Le miracle de San Gennaro est un roman qui surprend,très éloigné de l'univers un peu classique,quand on l'a parcouru comme moi au long de six livres explorant l'histoire personnelle de Sandor Marai,de son pays et de ses combats,de ses exils et de ses espoirs.Cette parenthèse napolitaine dans la vie très cosmopolite de Marai est composée de deux parties tout à fait différentes.

                Il a lui-même vécu en Campanie et dans un premier temps nous plonge dans le Spaccanapoli et les douces collines  du Pausilippe,peu après la fin de la guerre.Un couple d'étrangers vit comme une anomalie parmi les gens du petit peuple,mais d'eux il ne sera question qu'indirectement dans cette moitié du livre.Il y a là des marchands,des chasseurs bredouilles, tout un monde, pas toujours animé des meilleures intentions envers les marins et les touristes.On a faim à Naples en 1949.Alors certains reviennent d'Amérique,pas vraiment cousus d'or.Les familles y sont nombreuses,les prêtres aussi,souvent faméliques,qui attendent le fameux miracle biannuel de San Gennaro. La religion y tient une grande place,souvent teintée de crédulité.Padre Pio vit non loin d'ici,célèbre dans l'Italie du milieu du siècle pour ses stigmates de la passion du Christ.Outre le miracle du sang liquéfié de Gennaro on y espère d'autres merveilles,la guérison d'un enfant,une pêche prodigue,de l'argent pour la grande traversée.Le ton est à la comédie napolitaine,enfin presque.J'y retrouverais presque mon cher cinéma italien,le petit,pas forcément celui des grands créateurs,mais qui a bien du charme et de la couleur.

               L'étranger est retrouvé mort au pied d'une falaise. Changement radical de ton, au revoir la légèreté et le pittoresque.Venu d'on ne sait où, cet étranger était-il le rédempteur dont la rumeur se faisait l'écho? Et quel a été le rôle de la femme qui vivait avec lui?Et que vaut ce messianisme dont paraît-il,on le créditait? La lecture de cette seconde partie du Miracle de San Gennaro s'avère autrement difficile. L'enquête diligentée par le vice-questeur l'est tout autant.Le témoignage d'un moine franciscain qui a beaucoup parlé avec l'étranger et sa compagne (ce n'est pas le terme qui convient) nous éclairera-t-il sur la vérité? Le vent,la mer et le Vésuve, omniprésents, ne nous aident guère et j'ai parfois un peu peiné à suivre ces questions presque théologiques.Le hasard a fait que Valentyne et moi avons lu ce livre alors que François d'Assise,très important dans la vie de ce mystérieux étranger,  est aussi à la une  des journaux,et pas  seulement à Naples et à Rome.

            Le miracle de San Gennaro est un livre très attachant qui m'a semblé un peu plus à distance que Les braises ou Libération, très Mitteleuropa,mais qui amplifie à mon avis l'aura littéraire de Sandor Marai, dont je rappelle la mort volontaire sur une autre côte, californienne celle-là, en 1989.

 

30 juillet 2013

Scènes de la vie de Bohème

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                              Athalie A les lire  m'avait rappelé ce livre dont je ne connaissais que le nom,et vaguement cette notion d'humour tchèque déjà rencontré chez Bohumil Hrabal et chez certains cinéastes.Jiri Weil,juif tchèque,sait ce dont il parle:les prémices de l'horreur,déjà une horreur en soi.Si le ridicule avait tué le monde aurait échappé à bien des carnages.Car c'est avec le sens de l'absurde et un humour solide que Jiri Weil nous balade dans la Prague de 1942.L'épisode historique est connu, notamment grâce aux films de Fritz Lang, Les bourreaux meurent aussi, et de Douglas Sirk, Hitler's madman. Heydrich, sympathique Reichsprotector adjoint en Bohème-Moravie,est assassiné et c'est un enchaînement de répressions qui s'abat sur la Tchécoslovaquie. Attention,Heydrich n'était pas un second couteau,fût-il long. Ses ambitions étaient grandes et il fut l'un des plus méthodiques instigateurs de la Shoah.La mort de Heydrich n'est qu'un catalyseur dans Mendelssohn est sur le toit.L'important du roman est ailleurs.

                        Deux modestes fonctionnaires sont réquisitionnés pour enlever la statue de Mendelssohn du toit du Palais des Arts.On ne va quand même pas laisser ce compositeur d'origine juive parader dans la nouvelle Prague.Seul souci,aucun nom marqué,comment reconnaître l'auteur du Songe d'une nuit d'été? Au nez,pardi! Oui mais le nez le plus sémite,sur ce foutu toit,semble être celui de Wagner.Je vous laisse imaginer la théorie des dominos pour trouver un responsable et c'est toute la grandeur de l'écrivain Jiri Weil de nous donner à voir par le petit bout de la lorgnette les facultés d'adaptation de tout ce petit monde pour,un,ne pas trop se faire repérer,deux,sauver sa peau,objectif somme toute relativement compréhensible.

                      Donc,et Athalie le note très justement,pas forcément de grandes bassesses chez tous ces gens,mais des faiblesses,des accommodements. Et nous,qu'aurions-nous fait? Ballade du dérisoire et de l'absurde,à la lisière de la tragédie imminente et toute proche,à Theresienstadt par exemple,où mourut  Desnos ("Je pense à toi Robert qui partis de Compiègne" *),  Mendelssohn est sur le toit  jongle avec la drôlerie pour mieux désespérer.A Prague pour cela on en connait un rayon, de Franz Kafka au brave soldat Chveik,en passant par Ian Palach en ce printemps raté de 68.

http://aleslire.hautetfort.com/archive/2013/07/06/mendelson-est-sur-le-toit-jiri-weil.html

* Robert le Diable,poème de Louis Aragon,mis en musique par Jean Ferrat

 

23 janvier 2016

Deux mâles en pitres

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                                Après avoir aimé La promo 49 Deux comédiens m'a déçu. Assez (mais jusqu'à quel point) inspirée du duo Jerry Lewis et Dean Martin, transposée dans les seventies,  cette histoire concoctée par Don Carpenter qui fut lui-même scénariste pour la télé américaine m'a considérablement ennuyé. Manifestement Don Carpenter règle ses comptes. Certains critiques ont aimé cette férocité, ces claques au système. A mon avis les moeurs d'Hollywood y sont pourtant brocardées sans véritable fantaisie, abondantes en sniffs et orgies, cuites et excès de vitesse, l'ordinaire... Personnages vains l'un comme l'autre, les deux comiques du roman ne m'ont pas intéressé, encore moins touché, et l'émotion vraie jouée sur la partition modeste de La promo 49, joli choral d'une génération, semble avoir été écrite par quelqu'un d'autre. Ici toutes des bimbos décervelés, tous des secoués de la poudre, tous des obsédés du compte en banque. Du temps perdu. Ca donne envie d'écouter le vrai Dean Martin chanter, ce qui est aussi du business mais au moins, de première classe.

                                On le sait Hollywood a souvent molesté les écrivains cachetonnnant côté ciné télé (Faulkner étant le plus célèbre mais pas le seul). Ceci explique donc cela. Cependant je crois que j'accorderai une troisième manche à Don Carpenter car son roman Sale temps pour les braves est, à ce que j'ai lu, ce qu'il a fait de meilleur. Don Carpenter s'est suicidé en 1995. Malade et dit-on, ne se remettant pas du départ volontaire, lui aussi, de son ami le grand mais allumé Richard Brautigan. Soyons clairs, nous ne sommes pas avec ces écrivains dans une association de tempérance.

7 novembre 2013

Centenaire Albert Camus

                                 A propos d'Albert Camus et d'après une très bonne idée de Bonheur de lire  pour le centenaire d'Albert Camus j'ai décidé de vous parler du  film de Gianni Amelio librement adapté du roman posthume et inachevé de Camus, Le premier homme.Mais avant j'engage ceux qui veulent mieux connaître l'auteur de L'étranger à visiter le blog susdit, mine sur Albert Camus et bien d'autres choses.

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                                   Albert Camus au cinéma jusqu'à présent c'était le très moyen La peste de Luis Puenzo et l'invisible L'étranger de Visconti.Le très fin metteur en scène italien Gianni Amelio (Lamerica,Les enfants volés) n'était pas le plus mal placé pour évoquer Camus. Evidemment ma lecture du Premier homme date un peu mais je me souviens du calme qu'il m'avait apporté, de la tendresse de Camus et de ses liens avec sa mère,si bien rendus. Gianni Amelio,jamais mièvre dans ses films, où il est souvent question de la famille (j'ai oublié de citer le très beau Les clefs de la maison Riches heures du cinéma italien ), propose une méditation sensible et déterminée avec le retour en Algérie, l'Algérie de "juste avant", d'un écrivain qui a tout de Camus lui-même. Jacques Gamblin, cet acteur à la fois lunaire et sérieux est tout à fait convaincant en intellectuel de retour sur les traces d'une enfance de soleil modeste. Maître mot du film Le premier homme, le respect. Respect de Jacques Cormery, l'écrivain double de Camus pour ce pays et ceux qui jusqu'à présent l'avaient fait,ce pays. Respect pour le personnage incontournable du vieux maître malgré le vieillissement artificiel raté de Denys Podalydès. Respect de Gianni Amelio qui ne tire pas trop cette Algérie vers la carte postale.

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                           Alors,devant tant de respect,de beaux esprits critiques ont fait la fine bouche. Et s'ils n'ont pas tout à fait tort arguant de la fameuse adaptation illustrative honnie depuis longtemps dès qu'on touche à un écrivain phare, je prétends que c'est un film intéressant qui a le mérite de revenir à Camus l'homme du peuple Prix Nobel. Alors c'est un peu sage,certes, et la musique, bof...et l'instit est tellement conforme à ces hussards de la république, bien sous tous rapports. Je trouve pourtant Le premier homme estimable,ce qui n'est pas (encore) une insulte.

Allez Valentyne
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Toute image susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée.

22 novembre 2013

Next stop, Greenwich Village

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                                                     Enfin un film dont j'aurais aimé être. Mais  Le Ranch sans Nom  et  Princécranoir en ont déjà parlé et très bien. Alors allez y faire un tour pour peu que le folk américain vous intéresse. Je n'ai rien à rajouter, ces gars-là sont passionnés comme moi et comme ils ont dégainé plus vite je vous laisse avec eux.Je me contenterai de quelques mots sur le bouquin qui a inspiré le film des Coen Brothers.

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                                             The mayor of MacDougal Street dont le titre français,super, est Manhattan Folk Story, raconte l'ascension du folk à Greenwich Village, New York City début des sixties, à travers la carrière de Dave Van Ronk, qui en fut l'un des princes, bien oublié aujourd'hui, qui est d'ailleurs resté parfaitement inconnu en France.D'autres ont tiré les marrons du feu,c'est la vie. Vous savez ma passion pour cette musique américaine que j'essaie depuis huit ans de blog de faire mieux connaître. Mais Dave Van Ronk, justement, je ne le connaissais pas. Personne, enfin presque,ici ne le connait. J'aurais voulu m'enthousiasmer sans réserves à la lecture de cette évocation de Washington Square, des hootenannies, scènes ouvertes où débutèrent de futurs millionnaires, des premiers clubs de Manhattan à accueillir quelques dépenaillés souvent montés des profondeurs du pays. J'aurais voulu, j'aurais voulu. Il m'a fallu convenir que le coeur n'y était plus tout à fait.

                                           Certes la vie dans le Village est bien décrite,manifestement Dave Van Ronk sait ce dont il parle. Il manie aussi pas mal humour et parfois autodérision. Parfois c'est le contraire et seul Van Ronk semble trouver grace aux yeux de Van Ronk. On piaffe un peu évidemment car on attend tous Robert Zimmerman, dont on sent que l'impact qu'il finira par prendre occultera sûrement bien des talents. Dure loi, mais c'est la loi. Les "vieux" comme moi souriront à l'évocation de la blonde Mary Travers, de Peter, Paul and Mary, eux qui furent ma porte d'entrée à ce monde enchanteur du folk, très vite désenchanté hélas car les addictions plurent (du verbe pleuvoir) et l'on connait la suite. Ils pleureront un peu comme moi en pensant à Phil Ochs qui choisit la nuit, lui qui fut l'un des plus prometteurs. Tom Paxton vit toujours et je l'écoute encore souvent. Mais combien de marins, combien de capitaines ont sombré dans l'anonymat, voire la misère, dans ce New York que Dave Van Ronk semble avoir effectivement parfois régenté, comme un Maire de MacDougal Street. Un maire plutôt très à gauche, comme tout un chacun dans ce quartier à cette époque. Ca, faites pas attention, c'est ma vieille obsession, quand on est si nombreux à être contre, c'est être pour qui devient précieux.  Beaucoup de noms sont cités, trop, et 80% ne m'évoquent rien. Le livre peut à cet égard paraître fastidieux. Un témoignage, certes de première main, mais c'est si loin tout ça. Et il y eut tant de losers.

D'autres avis sur le film, favorables, Dasola Inside Llewyn Davis - Ethan et Joël Coen et Natiora Film : "Inside Llewyn Davis" des frères Coen

http://youtu.be/uvgNQsTw1ew   Losers   Dave Van Ronk

Toute image susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée

 

1 décembre 2013

Le bel alexandrin

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                                         Beaucoup de critiques positives sur ce beau livre, encore un, de Jean d'Ormesson. Et puis, de temps en temps, le sectarisme reprend le dessus, pensez donc, un ancien du Figaro, on va pas en dire du  bien, d'ailleurs on va probablement même pas le lire. On a le droit de ne pas aimer ses livres, voire de les détester, mais qu'on en reste au littéraire,de grâce. Très peu d'écrivains,surtout français, m'auront donné autant de plaisir de lecture que Jean d'O. Ca n'est pas rien. J'en parle assez souvent et je reconnais volontiers à chaque fois que le cher Jean peut irriter, si prompt à cabotiner cathodique, mais il a tant d'esprit, quand si nombreux cabotinent des humoristes inexistants, une engeance, ou des comédiens interchangeables, sans parler des sportifs ignares.

                                      L'auteur étant très âgé maintenant, j'ai lu qu' Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit prendrait des allures de testament. Je ne sais rien de tout cela, mais je sais que je l'aime encore, ce bouquin qui n'échappe pas toujours aux redites mais parvient à se faire bouleversant. Le temps, ce salaud aux ailes de séraphin et aux yeux à fondre, est l'autre personnage principal, partenaire de Jean, Jean qui nous parle souvent de Jean, mieux vaut parler de ce qu'on connait. Le temps, cette belle ordure au sourire d'arsenic, est aussi l'adversaire de Monsieur Jean. A propos, le nôtre aussi, d'adversaire, et qui part favori.

                                     Chateaubriand est du voyage, il fait parti du lot d'O. Et ce cher Aragon, tant aimé, bien que si loin sur l'échiquier politique.Il est comme ça mon Papy Jean. Il a de belles pages sur la physique ou les mathématiques, qu'il finirait par me faire regretter de les avoir toisées toute ma vie. A moins que ce soit elles qui m'aient battu froid. Le grand-père Sosthène refait une apparition, délicieuse commme il se doit, viscontino-guépardienne ( c'est pas un peu pédant,ça, dites-moi?). Quoiqu'il en soit nous finirons tous badernes, si Dieu ou d'autres nous prêtent vie. Ou ganaches, m'en fous si l'on me laissait un peu, rien qu'un peu, du talent d'écrivain de d'Ormesson. Cet homme-là, qui énerve, oui, même moi, pourrait bien manquer. Et beaucoup.

15 décembre 2013

Un livre, un film (énigme 79), la solution

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                                         Par Lagerkvist (1891-1974)  publia Barabbas en 1950 et fut Prix Nobel en 1951. Cet auteur reste l'un des nombreux méconnus du Nobel.Le metteur en scène américain Richard Fleischer en fit en 62 un film plutôt réussi et non pas un peplum ordinaire. Le personnage de Barabbas, plutôt fruste, y acquiert au long du film une certaine capacité à s'interroger sur les évènements dont il fut l'un des maillons. Anthony Quinn y apporte son épaisseur, et une sorte de brutalité un peu naïve et parfois assez émouvante, pas si éloignée de Zampano de La Strada. J'ai lu ce livre dans l'édition Livre de Poche de mon père, ci-dessous,avec cette belle couverture. Je le possède encore et je pense à lui qui a su me donner le goût de lire, lui qui était apprenti à douze ans.

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                                          La couronne des vainqueurs, qui ne sera pas d'épines, ira donc à Dasola, Aifelle, Asphodèle,Pierrot Bâton. La semaine prochaine le calvaire hebdomadaire se poursuivra chez nos amis Claudialucia et Wens.Quant à moi je vous proposerai une énigme le samedi 11 janvier.Bonne Fêtes à tous.

13 novembre 2013

L'un de mes péchés mignons...

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             ... on le sait,est le cinéma italien. Animant au Temps Libre une série de six exposés sur le sujet j'ai décidé cette année d'ignorer les géants,déjà souvent présentés, pour me consacrer à l'équipe réserve du cinéma italien des annèes 50-80. Et croyez-moi la réserve se compose des quelques réalisateurs passionnants dont Luigi Comencini et Mario Monicelli. Je dois à Comencini probablement l'un de mes tout premiers souvenirs de cinéma,encore est-ce plutôt vague. L'histoire entre Vittorio De Sica et Gina Lollobrigida connut un immense succès au milieu des années cinquante.1954, bon enfant et pétillant, une pagnolade dans les Abruzzes en quelque sorte, Pain, amour et fantaisie marqua pour le metteur en scène un tournant important. Le triomphe public en Italie et son succès en France valurent à Comencini l'étiquette infamante de cinéaste à visées commerciales. Che vergogna!

                Sa suite, Pain, amour et jalousie n'arrangea rien on s'en doute. Pourtant au moins le premier du binôme est délicieux, tordant gentiment le cou au Néoréalisme exsangue d'avoir été trop brillant. Le prestige de l'uniforme,quoique modeste maréchal des logis d'une brigade de carabiniers d'un village du Sud, et la jeunesse de Lollobrigida, annonçant gaiement  Esmeralda de Notre-Dame de Paris, expédient vivement l'affaire, rappelant que le cinéma italien a eu ses heures sympas et toniques, en dehors des "Immenses". Dame, on ne peut regarder tous le jours Le Guépard, La dolce vita, Rome ville ouverte ou L'avventura. Mon intérêt pour le cinéma italien tient aussi au fait que,parfois médiocre, il est toujours resté terriblement italien jusque dans ses errances.

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                              Plus tard avec A cheval sur le tigre, vers 1960, Comencini parvient à marier de belle façon le film de prison avec tentative d'évasion, presque un genre en soi, et la chronique sociale héritière de l'après-guerre. Quatre petits malfrats se trouvent libres après bien des difficultés et une description carcérale assez précise pour l'époque. L'un des protagonistes tombe d'un toit de cinéma,le toit était ouvrant, fréquent en Italie en ces années. Cette mort violente au milieu d'une comédie est déjà en soi une audace. Le héros principal, impeccable Nino Manfredi, retrouve sa famille et, l'accent du film virant au grave, chose essentielle dans la comédie italienne, n'aura de choix que la trahison de son dernier compagnon. La truculence de la première partie, parfois hilarante, s'est mâtinée de sombre et de  désespoir. Nul mieux que les Italiens de la comédie, cette fameuse équipe B, Comencini ou Monicelli ou Risi ou Germi ou Scola, ne sait faire ça. Che dice? Que je suis partial. Si,si... Etre A cheval sur le tigre n'est pas confortable, mais en tomber risque d'être pire.

 

12 janvier 2014

Un livre, un film (énigme 81), la solution

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     Pan dans le mille. Ont visé au coeur du joli volatile Dasola, Pierrot Bâton, Celestine, Claudialucia, Aifelle.Qu'elles en soient félicitées. En 1908 le Belge Maurice Maeterlinck publia son conte théâtral L'Oiseau Bleu. Prix Nobel 1911, la référence aux insectes tient à sa passion pour l'entomologie, La vie des abeilles, La vie des fourmis, La vie des termites.

                                               Pour le cinéma il s'agit d'un film sorti en 76, assez peu diffusé et qui n'a pas très bonne réputation, l'avant-dernier du grand George Cukor (Sylvia Scarlett, Indiscrétions, Madame porte la culotte, Une étoile est née, Le milliardaire, My fair lady). Voir ci dessous. Merci à toutes.

 

                                  Par ailleurs, suite à certains commentaires ayant jugé cette édition un peu trop facile, j'ai l'intention de concocter pour le 25 janvier une énigme qui pourrait s'avérer plus difficile, dont je n'ai encore aucune idée, sur laquelle je ne dirai rien et n'en pense pas plus.

deux smileys

                                 Quoi qu'il en soit l'énigme Un livre, un film retrouve le 18 janvier ses parents légitimes Claudia et Wens.

 

 

 

 

9 février 2014

Un livre, un film (énigme 86), la solution

                                            Une certaine confusion ce samedi pour cette énigme. Je retiens la suggestion de Pierrot Bâton, châtier Soene Place Bellecour à Lyon, mais cela me paraît encore trop doux. Peut-être l'obliger une semaine à ne fréquenter que les fast foods de la capitale des Gaules,non? Voici les images et quelques explications que Dasola,très vite et avant Soene, avait parfaitement décryptées.

paria

                                         Un paria des îles est le deuxième roman de Joseph Conrad après La folie Almayer, que, bien plus tard La rescousse (indice)complètera pour composer la trilogie malaise. Né en Ukraine, Polonais nommé Teodor Józef Konrad Korzeniowski, marin français puis britannique, l'écrivain  a su donner à Willems le tragique et le jusqu'auboutisme qui le rapprochent des autres grands personnages conradiens, Lord Jim et le directeur de comptoir Kurtz d' Au coeur des ténèbres.

banni

                                       Après le désormais mythique Troisième homme et la Vienne d'après-guerre en 49 Carol Reed tourne Le banni des îles avec trois acteurs terriblement britanniques, Trevor Howard (aussi dans Le troisième homme), Robert Morley et Ralph Richardson. Assez proche du climat Conrad, éloignement, déchéance, rédemption, le film est souvent relégué parmi les productions anglaises 1950-1970, hâtivement baptisées et sans aucun recul colonialistes ou post-colonialistes. La vérité est évidemment autrement plus ambigüe mais ce n'est ni le lieu ni l'heure du débat.

                                      Coppola avec Apocalyse now mais bien avant lui Hitchcock avec L'agent secret (Sabotage), et Richard Brooks avec Lord Jim ont également adapté Joseph Conrad. Citons aussi Ridley Scott avec Duellistes, et plus récemment Patrice Chéreau avec Gabrielle. A noter que tant la lecture audio du bouquin que le film de Sir Carol Reed  sont disponibles intégralement sur la toile, mais il faut être parfaitement anglophone.

8 juillet 2014

Six cordes,vingt-quatre images/2/Accords et désaccords

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                                                                                  Années trente, l'histoire d'Emmet Ray, le deuxième meilleur guitariste de jazz au monde, présentée par le grand musicologue Stuart Allen Koenigsberg. Tendre et désopilante chronique du plus célèbre piéton de Manhattan qui reconnait  que pour lui la musique s'est arrêtée vers 1948 environ. Et Sean Penn compose un musicien à la fois lunaire et imbu de lui-même.

Sweet and lowdown, Woody Allen,1999, Sean Penn, Samantha Morton, Uma Thurman, Woody Allen

 

 

 

11 mai 2014

Un livre, un film (énigme 94), la solution

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                                        Voici les réponses illustrées. Les oreilles, la queue et toutes mes félicitations à Pierrot Bâton, Aifelle, Nathalie (qui cependant ne m'a pas officiellement donné la réponse). A noter que Rudolf Valentino joua aussi dans une première version des Cavaliers.Claudia et Wens vous attendent samedi 17. Olé!

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19 décembre 2014

Le cinéma, mon vélo et moi/5/ Presque le bonheur

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                                                                                   Presque le bonheur, en tout cas pas longtemps. Prévert et Carné donnent à Gabin un court répit dans le très sombre et très beau Le jour se lève. Fin des années trente, le désespoir se porte bien. Marqué par la fatalité, le cinéma du réalisme poétique. Un film sur deux du fameux tandem comporte un suicide.

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29 septembre 2014

L'Anglaise et le continent

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                                          Gemma Bovery, le film d'Anne Fontaine, pour moi, est une entreprise très sympa, sur laquelle nous avons un peu discuté lors d'une séance au cinoche. Et puis j'ai ainsi appris ce qu'était réellement un roman graphique car c'est la première fois que j'en lis un. J'avais pris soin d'apporter le bouquin de Posy Simmonds et de le faire un peu circuler car notre multiplexe proposait comme souvent un verre de l'amitié après le débat. Les spectateurs ont ainsi eu une idée du style de l'auteur, de ses dessins noir et blanc, de la ressemblance de Luchini avec le Martin Joubert du livre. Plus qu'à Gustave Flaubert les spectateurs ont été sensibles à deux axes, le numéro d'acteur de Fabrice et la peinture des Anglais en France, de l'idée qu'ils se font de la France et plus encore de l'idée que les Français se font de l'idée qu'ont les Anglais de la France.

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                                            Les critiques ont été divisés sur Gemma Bovery, lui reprochant sa peinture bobo de la Normandie sous influence britannique, et un côté imagerie bien sage, moins féroce en tout cas que celle de Flaubert sur les notables, le pharmacien Homais en tête. Reprochant aussi la récurrente exagération de Fabrice Luchini. Outre qu'il soit ici relativement sobre, je trouve que cet acteur n'est jamais envahissant tant son amour des lettres et des textes transfigure le plus ordinaire de ses films. Et l'addiction de Martin Joubert à Madame Bovary, au point d'en perdre les pédales, au moins est une addiction peu banale. Et puis si un ou deux spectateurs se mettent à lire Flaubert, c'est tout bon,non. Lequel Gustave, sauf erreur, n'apparait qu'au générique de fin, dans les remerciements au Livre de Poche pour l'utilisation de sa couverture. Lequel livre est au coeur de ma bibliothèque, souvenir de mon père, qui fut lecteur patenté, de la génération qui quittait l'école à douze ans. Ca laisse un peu rêveur. Ci dessous deux avis amis.

Gemma Bovery - Anne Fontaine / Mademoiselle Julie - Liv Ullmann (Dasola)

Gemma Bovery (Aifelle)

22 octobre 2014

Six cordes, vingt-quatre images/3/ Porte des Lilas

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                                                                                     L'homme qui ne vint qu'une fois au cinéma. Peu concluant, le film résiste mal au temps. Je crois qu'il vaut mieux lire La grande ceinture,  le roman de René Fallet, ce sympathique écrivain dit "populiste" avant que ça ne soit devenu une injure. Probablement par amitié pour Brasseur et Fallet Georges se laissa convaincre, tourna, et...n'aima pas. Dans le rôle de l'Artiste (c'est tout) il interprète quelques chansons. Les agents en pélerine, par contre et on s'en doute, ne dépaysèrent guère Brassens. Peu enclin au travail en équipe il refusera de jouer un berger pour Marcel Pagnol. Clap de fin pour la carrière d'acteur du grand Sétois moustachu.

Porte des Lilas, René Clair, 1957, Pierre Brasseur,Henri Vidal, Dany Carrel, Georges Brassens, Raymond Bussières

26 août 2014

Le cinéma, mon vélo et moi /3/ Elégance pour un chant du cygne

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                                                                                    Pour une rentrée bloguesque, classe? Non? Un cinéma de séduction, Newman, Redford. Un cinéma qui n'excluait pas la gravité et comme un parfum de western agonisant, avec changement de selle. Une rentrée d'autant plus prometteuse qu'Asphodèle m'a fait un bien joli cadeau,ci-dessous. Merci de tout coeur.

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30 août 2014

"Where have you been" Blues

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                                         Une novella, je ne savais pas ce que, c'était. Ainsi est présenté le recueil de Joseph O'Connor, Les âmes égarées (titre français médiocre pour Where have you been?, moins pompeux, plus sobre, que je traduirais bien par "Qu'est-ce que t'as foutu?), sept nouvelles + une novella, nommée Un garçon bien-aimé. Si j'ai bien compris une novella serait un court roman d'une centaine de pages avec des chapitres. Appelons ça comme on veut, on s'en fiche. Joseph O'Connor a déjà été abondamment chroniqué ici que ce soit romans, Muse, Redemption Falls, Inishowen ou nouvelles, Les bons chrétiens. Il fait partie de l'invincible armada des écrivains irlandais dont je découvre toujours de nouveaux matelots. J'extrairai de ce beau recueil, où Dublin tient une place importante,ce qui m'intéresse au plus haut point, deux nouvelles qui m'ont particulièrement emballé.

                                         Deux petits nuages, qu'O'Connor définit comme une réponse à une nouvelle de Joyce, Un petit nuage, dont je ne me souviens plus mais que je vais relire, est une formidable tranche de vie sur les retrouvailles à Dublin de deux quadras, le narrateur et Eddy, mainteanant soi-disant dans le show-biz, proche de Bono et pote avec Van Morrison, et dont les enfants s'appellent Kurt et Courtney, vous voyez le genre. Addict aux substances et divorcé menant une vie agitée Eddy se moque de son ami vivant à Londres. Sauf que rien n'est vrai (les enfants se nomment Luca et Emma) et qu'il vit tout à fait bourgeoisement avec son épouse enceinte d'un troisième, ce qui est finalement bien plus original mais quand le dit anticonformisme devient orthodoxie...J'ai vraiment beaucoup aimé la chute de cette nouvelle qui m'a pas mal touché.

                                         Orchard Street, à l'aube revient (c'est récurrent chez les auteurs de l'île verte) sur New York, première ville irlandaise, et la difficile insertion de ces émigrés de la fameuse famine dite des pommes de terre du XIXème Siècle. Très poignante avec la mort d'un bébé cette nouvelle symbolise très bien l'axe transatlantique, omniprésent dans cetet littérature dont je ne me lasse pas. On pense à Dickens, contemporain, car la misère à cette époque n'était pas géographiquement exclusive.

                                            La dite novella, Un garçon bien-aimé, raconte quelques années de la vie de Cian Hanahoe, divorce, déprime, du classique dans une ville de Dublin qui a beaucoup changé, avec une évocation de son père Colm d'une grande portée émotionnelle. O'Connor cite d'ailleurs Dickens, souvent incontournable bien qu' anglais. Dans cette ville moderne qu'est devenue la capitale irlandaise, entre "salons de coiffure à l'africaine et cybercafés polonais" le rock-blues de Rory Gallagher traîne toujours et à côté quelques substances gangréneuses, hélas, pas de la petite bière. Bien que la bière là-bas soit tout sauf petite.

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