Des mots,une histoire: De passage
L'escarcelle 107 d'Olivia cette semaine: secret-mystère-dessert-gomme-mâcher-chewing-gum-s'étirer-libération-tondre-brebis-galeuse-puce-sale.Je n'ai pas réussi à échapper à la "brebis galeuse".Je pense qu'il faut, lors du choix, se méfier des associations trop évidentes.Ce n'est bien sûr que mon avis.Vous constaterez aussi que ce texte est "épucé",incapable que j'étais d'introduire ce sympathique parasite ni sur le marché,ni à l'oreille.
Comme j'aimais la voir tondre ses quelques arpents de pelouse.La plupart du temps elle étaît vêtue d'un short kaki et d'un polo jaune qui scintillait lors que je l'observais à la dérobée dans le secret des thuyas protecteurs.Mal aimée du village,le qu'en dira-t-on allait bon train quant à cette femme récemment débarquée d'on ne sait où dans cette calme bourgade picarde qui n'appréciait guère les nouveaux visages.Sans être tout à fait traitée de brebis galeuse on ne goûtait pas trop le halo de mystère qu'elle semblait suggérer.Après les vétilles,chewing-gums dans sa boîte aux lettres,assez vite apparurent les sales insinuations devant la poste ou la boulangerie, puis un calicot ,à l'orthographe incertaine "A la Libération,vous savé ceux qu'on leurs faisait?" que le maire fit enlever,pas assez prestement.Je me souviens surtout du geste qu'elle faisait après avoir fini ses travaux verts,elle s'étirait longuement jambes et cuisses et j'avais la chance d'apercevoir ses reins qui m'affolaient quelque peu.J'appelais ça mon dessert de printemps.Elle n'est guère restée plus de deux saisons dans notre village.Je n'ai jamais su son prénom.Depuis,quand je pense aux femmes de ma vie,pourquoi est-ce son image qui me revient si vite? Rêveur,je mâche un crayon hors d'âge,j'écris sur elle,ni gomme ni rature,spontanément,elle me sourit.