La poésie du jeudi, Antonio Machado
Campagne
Le soir meurt
comme un humble foyer qui s'éteint.
Là-bas, sur les montagnes,
il reste quelques braises.
Et cet arbre brisé sur le chemin tout blanc
fait pleurer de pitié.
Deux branches sur le tronc blessé, et une
feuille fanée et noire sur chaque branche !
Tu pleures ?... Entre les peupliers d'or,
au loin, l'ombre de l'amour t'attend.
Antonio Machado (1875-1939), Champs de Castille, traduit par Sylvie Léger et Bernard Sesé
Venant de terminer mon séminaire cinéma avec Almodovar j'étais un peu à l'heure espagnole, ce qui ne m'arrive pas très souvent. Une vieille chanson de Ferrat sur un texte d'Aragon m'est venue à l'esprit. Machado dort à Collioure, trois pas suffirent hors d'Espagne. Dans ce texte sobrement intitulé Les poètes il est en compagnie de Hölderlin, Verlaine, Marlowe. On a connu de pires castings.