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15 avril 2019

Bi ou les roues de la discorde

bi

                                Pas mal du tout, cette lecture, sans prétention mais non sans plaisir. Pas mal d'humour aussi, de cet humour qui parsème des écrits sur le voyage ou le progrès technique, souvent apanage des Anglais, Jerome K.Jerome, Redmond O'Hanlon par exemple. Sauf que Uwe Timm est allemand de Hambourg et que son héros est taxidermiste de talent dans la petite ville de Cobourg en Bavière, cette ville a un passé un peu gênant puisqu'elle devint la première en Allemagne à élire un conseil municipal nazi. Ce n'est donc pas cela qui est drôle dans L'homme au grand-bi.

                               Un peu excentrique, un peu utopiste, Franz Schroeder a l'idée d'importer le grand bi, cette bicyclette préhistorique, dans la petite principauté de Cobourg, qui s'ennuie gentiment dans son décor d'opérette. Mais il ne s'attend pas à un tel tohu-bohu et à de telles réactions qui scindent bien vite la ville en deux camps. Cet avant-gardisme est dans l'ensemble assez suspect. Ne cacherait-il pas des sympathies socialistes? Mais un autre danger guette notre naturaliste éclairé. La concurrence débarque avec l'apparition face au grand bicycle aux deux roues extrêmes, d'un moyen bicycle aux deux roues parfaitement égales. Platitude et inélégance, pense Schroeder. Mais les adversaires ne désarment pas, mettant l'accent sur les risques de chute et de... stérilité, voire d'auto-castration des adeptes masculins de l'engin. De toute façon la selle de ces nouveautés n'est pas convenable pour un postérieur féminin.

                              C'est un bouquin fort sympa que L'homme au grand-bi, que j'aurais bien vu adapté par Lubitsch, jolie comédie douce amère, qui tente de décloisonner un peu cette société fin d'empire. Mais sans leçons, car certains bourgeois fraternisent avec les modestes, ne serait-ce que pour dire pis que pendre de cet original qui empaille les chiens des aristos aussi bien que le gibier des braconniers. Cette Allemagne là  avait encore le sourire, un peu figé, mais bon enfant.

                              "L'adepte du grand-bi suit son chemin, les sens en éveil, comme un Indien suit une piste. Fini les ruminations malsaines, il s'agit d'ouvrir l'oeil, et le bon. Le grand-bi est une machine à aiguiser les sens: vue, ouïe, toucher. Maintenir en érection, grâce au mouvement, ce qui est normalement destiné à tomber lourdement, voilà l'arterfact dont on fait soi-même partie intégrante, la beauté se  savourant elle-même."

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Commentaires
D
Bonjour eeguab, rien que la couverture de ce roman donne envie de le lire. Bonne journée.
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C
« Maintenir en érection, grâce au mouvement, ce qui est normalement destiné à tomber lourdement... »<br /> <br /> Une belle parabole de la vie, non ?<br /> <br /> Et de cette énergie qui nous pousse à aller de l'avant pour ne pas nous écrouler...<br /> <br /> Hauts les coeurs.<br /> <br /> Une fille sur un banc t'attend chez moi.<br /> <br /> Kisses and attb from miss W and so on...<br /> <br />  •.¸¸.•*`*•.¸¸☆
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V
Un retour en arrière sur le mode léger, ça promet une belle récréation. Surtout si tu le compares à l'humour anglais.<br /> <br /> A bientôt.
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D
je note ne serait ce que par la parenté avec O'Hanlon qui pour moi est un écrivain un peu fétiche et le thème me fait sourire bêtement en lisant ton billet
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L
C'est vrai que mon verrait plutôt ce reçoit en Angleterre.
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