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BLOGART(LA COMTESSE)

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18 septembre 2011

Géographie: Boise, Idaho

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            Parfois au cours de cette errance américaine,un peu wendersienne à l'écoute,je présente des musiciens très connus,d'autres dont je ne sais pas grand-chose.De ce groupe Chance the Gardener je n'ai glané que de maigres tuyaux.Je crois qu'ils ont choisi leur nom d'après l'excellent film avec Peter Sellers,Bienvenue Mister Chance. L'important c'est de nous rendre à Boise,capitale de l'Idaho,état du Nord-Ouest que nous avions jusqu'ici ignoré.Située sur la Boise River,ce qui nous avance bien,Boise compte 200  000 habitants et espère accueillir les J.O.d'hiver 2022.

chance  

http://www.deezer.com/listen-11700535  Boise,Idaho   Chance the Gardener

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15 septembre 2011

La difficile condition d'être un ange

si_loin_si_proche_1    

          Bien sûr Si loin,si proche! n'a pas tout à fait la poésie, l'élan, l'imaginaire de son frère aîné Les ailes du désir dont il faut sans cesse rappeler que le titre allemand Le ciel sur Berlin est tellement plus beau et moins affecté.Tout y semble un peu plus laborieux.La surprise est passée.Le mur de Berlin est tombé. Cassiel est un ange, comme Damiel autrefois, qui a préféré devenir humain par amour pour Marion, la trapéziste. Cassiel décide de devenir humain lui aussi, mais tout se passe mal.Si le mur est tombé  Berlin et le monde n'ont pas pour autant retrouvé leur morale et leur spiritualité.Le film navigue en deux niveaux ,une première partie, en noir et blanc assez proche du premier film, une seconde plus proche del'univers wendersien type thriller,L'ami américain par exemple..

   Tout cela est forcément un peu fourre-tout,ce noir et blanc en couleurs,ces allées et venues tiennent du patchwork et de l'artifice parfois.Mais il n'en reste pas moins que j'aime l'univers de Wenders et son regard sur la ville,cette symphonie berlinoise qui me donne envie de dire "Ich bin ein Berliner" mais quelqu'un d'autre l'a déjà dit.Le cinéphile sera évidemment privilégié vu les hommages au film noir,au serial,au feuilleton.La présence de Peter Falk en son propre rôle en témoigne.Wim Wenders,grand rocklover,a aussi convié un Lou Reed fantômatique à souhait.Enfin je ne résiste pas au beau nom du personnage joué par Willem Dafoe,Emit Selfit,Time itself,Le temps lui-même.Quant aux femmes,Kinski,ou Dommartin on sait depuis bien longtemps qu'elles n'ont jamais été mieux que chez Wenders.


Si_Loin_Si_Proche_1_W_Wenders

 

 

11 septembre 2011

Bienvenue à bord

        Facile voire enfantin pour les cinq premiers.Une autre paire de manches pour les cinq suivants bien qu'au moins deux d'entre eux soient très connus.Ce serait vraiment trop facile.Hardi moussaillons! Attention piège marin sur la dernière.Ne cliquez pas trop rapidement car c'est une récréation et la réponse apparaît vite sur l'agrandissement.

TI

AQ

LB

FI

PO

HOM

RE

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bumpo

 

 

8 septembre 2011

A vélo dans le Yorkshire

book_cover_une_anglaise_a_bicyclette_202215_250_400   

    Didier Decoin est certes un écrivain classique.Mais c'est vraiment un habile conteur et on comprend son attrait pour l'Angleterre,lui qui vit au bout du bout du Cotentin,doigt pointé vers Albion.Je lui trouve un charme d'auteur britannique dans cette histoire américano-anglaise et non pas anglo-américaine.Un photographe anglais sauve du massacre de Wounded Knee une petite fille Sioux.Revenu dans son Yorkshire il finit par l'épouser vingt ans après.Mais le plus étonnant dans cette histoire est le rôle de la bicyclette qu'Emily apprend à chevaucher et dont elle devient vite une addicte dans la verte campagne.

         Mais ce n'est pas tout.Didier Decoin nous entraîne dans un roman délicieux d'anglophilie qui plaira par exemple aux passionnés de Peter Pan et de Conan Doyle qui tient un rôle non négligeable dans notre histoire.Filez à l'anglaise dans cette histoire de fées.Arthur Conan Doyle,on le sait,était très versé dans le spiritisme malgré son fils littéraire devenu l'archétype du rationnalisme.Ajoutez à cela un policier soupçonneux sur l'origine d'Emily,pas si mauvais malgré tout.Saupoudrez de quelques vieilles dames anglaises comme la plupart des vieilles dames,très pressées d'être immortalisées sur pellicule par le photographe,avec cependant quelques retouches non encore numériques.Il y a une histoire d'amour sans histoire,pas mal d'humour,des gens bien élevés.Et si le héros,Jayson Flannery est affligé de lépidophobie( panique cause papillons) et de *****trucphobie (la terreur de la bicyclette,mais j'ai oublié le nom et j'ai déjà rendu le livre à la Bib.), il faudrait être hardly anglophobe pour ne pas prendre plaisir à cette belle balade dans un jardin anglais.

4 septembre 2011

Géographie: Detroit, Michigan

Detroit

http://youtu.be/SgIouUJp_s0 Detroit diesel  Alvin Lee

       Un point de sémantique:vous êtes parfaitement en droit de mettre un accent aigu,Détroit tenant son nom du français car c'est nous qui étions là-bas en premiers.Na.Pas étonnant pour une ville qui devait devenir la cité de la bagnole,Motor City,Motown.Les Big Three s'y sont implantées très tôt,General Motors, Ford, Chrysler.Mais les crises industrielles sont passées par là et,devenue une vaste métropole Detroit City proprement dite a pourtant perdu beaucoup de ses habitants et la pauvreté y est plus importante que la moyenne. Detroit est aussi une capitale musicale que nous avions manquée jusqu'à ce jour. Pourtant on connaît Berry Gordy et la fameuse firme Tamla-Motown, efficace, percutante, rude, entièrement noire (je ne sais pas si on peut encore écrire ça).

    Excusez du peu,voici les artistes les plus célèbres des sixties de la légendaire maison.Stevie Wonder, Marvin Gaye, les fabuleux groupes vocaux masculins ou féminins,Supremes, Marvelettes, Martha and the Vandellas,Gladys Knight and the Pips,Miracles,Temptations, Four Tops,etc...Une grande homogénéité,des auteurs attitrés, Lamont-Dozier,Holland par exemple, firent de la Tamla un ouragan musical qui influença entre autres deux petits groupes anglais que vous devienez sans peine.Mais tout cela finit par s'uniformiser et comme une équipe de foot la Motown perdit peu à peu ses meilleurs attaquants.Dès les années 72 l'âge d'or était passé.Quelques procès,nous sommes aux U.S.A.,opposèrent aussi Berry Gordy et plusieurs de  ses artistes.Le monde de l'argent phagocyta en quelque sorte la musique.

Detroit

       J'ai choisi comme vignette audio Alvin Lee et Ten Years After, qui est assez loin du son Motown.Mais le titre,Detroit diesel,est si bien approprié à la ville.Enfin un mot du MC5,cette bande d'énergumènes au torse nu,chantres d'un rock brutal nimbé d'incidents parfois graves qui eut beaucoup d'aura et dont se revendiquent aujourd'hui encore nombre de garage-bands. Le premier album des MC5 s'appelait Kick out the jams,Foutez en l'air les confitures.Vaste programme,pas très flower power.

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2 septembre 2011

Réussite en majeur

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       Datant de 1996 j'ignorais tout de ce film et n'avais vu qu'un seul film d'Allison Anders.Arte permet parfois des redécouvertes malgré son ton un peu doctoral et son immodestie.Il y a peu de films sur la musique pop qui échappent à la banalité ou à l'hagiographie.Grace of my heart m'a rappelé les années fastes du pop-rock, terme fourre-tout,à l'américaine.Une quinzaine d'années de la carrière d'une songwriter-chanteuse nous est contée.Quand on a vécu cette explosion musicale on est vraiment heureux de constater la finesse,la justesse et le punch de ce film injustement méconnu.La seule réserve est que beaucoup de choses peuvent échapper,me semble-t-il,à ceux qui n'auraient pas suivi cette vague d'aussi près.

      Illeana Douglas(?) incarne avec bien du talent une artiste que l'on dit inspirée de Carol King,qui écrivit beaucoup pour les autres avant d'enregistrer elle-même et de devenir une star en Amérique,moins en Europe.Célébrité relative cependant.Mais Grace of my heart a bien d'autres atouts et c'est un grand plaisir de découvrir les arcanes du show-biz des années 1965,parfaitement retranscrites par la réalisatrice.Il y a peut-être,je l'ai déjà dit,un côté private joke/happy few qui laissera de marbre ceux pour qui les Everly Brothers,duo célèbre de cette période,où les Crystals et autres Shirelles,groupes vocaux féminins noirs,sont de parfaits inconnus.Il n'empêche,moi,j'ai été emballé surtout par cet acteur diabolique et encore un peu sous-estimé,John Turturro dans un rôle très proche du producteur mégalo Phil Spector.Et aussi par la composition dramatique et écorchée de Matt Dillon en clone de Brian Wilson des Beach Boys bien que celui-ci ne soit pas vraiment mort.

   La musique qui est ici recréée (à ma connaissance il n'y a pas de tubes originaux) est fort bien vue.Ce n'est pas ma musique essentielle mais dans la monumentale histoire du rock elle a parfaitement sa place.Quant au film Grace of my heart il a d'ores et déjà la sienne dans les meilleurs films sur la musique,grace de nos coeurs.

http://youtu.be/DsetuT5XrwI  Bande-annonce

28 août 2011

Plus près de toi

Ohagan

      D'Ecosse nous arrivent Andrew O'Hagan et ce roman Sois près de moi qui nous présente un prêtre catholique muté dans la bourgade ouvrière de Dalgarnock,pas très loin de Glasgow,peu reluisante entre la bière,les bagarres et le Celtic Glasgow.Un livre intéressant sur un sujet devenu fréquent:les troubles de ce vicaire de Dieu vieillissant au contact de jeunes plutôt désoeuvrés.On n'est pas obligé de se passionner pour les problèmes existentiels du Père Anderton.On peut même souhaiter lire autre chose.Pourtant Sois près de moi ne m'a pas laissé indifférent.

     Le portrait du prêtre est attachant.L'homme ne se paie pas de mots,ne prétend pas détenir une vérité.Il cherche surtout à ne pas décevoir vraiment ses paroissiens qui en veulent à l'Anglais qu'il demeure.Quant aux autres,on sait leur opposition historique contre les papistes.Sa gouvernante,Mrs Poole est une femme peu commune qui ne le ménage pas,peu,impressionnée par les humanités du Père Anderton.Le passé du prêtre est douloureux sans être honteux.Sur ce chemin à la foi parcourue d'une houle discrète mais réelle et nourrie des réminiscences d'un père chirurgien mort brutalement et d'une mère écrivain et bien vivante quoiqu'éloignée le Père David se voit entraîné vers les tourments d'une affaire embryonnaire mais qui suffit aux commérages et aux représailles.La présomption d'innocence, on s'en doute,n'est pas trop bien partagée en ces terres méfiantes,voire hostiles.

    Le Père Anderton,très lucide sur ses faiblesses et sur la compréhension des hommes,aura à faire à sa hiérarchie et à la justice.Rien d'absolument catastrophique probablement.Assez cependant pour qu'on se prenne à aimer cet homme en ses erreurs et ses peines.Assez pour que personnellement j'ai songé à Georges Bernanos qui a si bien parlé de la tempête sur le crâne de l'homme de Dieu.Sois près de moi ressemble ainsi à ces îlots écossais désolés qur lesquels le Père David emmène ses jeunes gens.Parfois pour un début de perdition.

  

25 août 2011

Starring "The Bridge"

       Il suffit de passer le pont,c'est tout de suite l'aventure

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      Ces ponts là sont à la portée de tous.Si vous en connaissez d'autres...

 

23 août 2011

Géographie: Fresno, Californie

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http://www.deezer.com/listen-1774443  Fresno girl  Cyrus Clarke Band

                  Fresno,sixième ville de l'état géant de Californie,450 000 habitants,tire son nom des frênes qui peuplaient l'endroit lors de la conquête espagnole.Peu éloignée des séquoias millénaires de Yosemite Park la ville est à mi-parcours entre L.A. et San Francisco et de ce fait on a un peu de mal à individualiser toutes ces grandes villes dans cette Californie hyperurbanisée.Fresno est un important centre industriel, commercial et administratif de la vallée irriguée de San Joaquin, une des plus riches régions agricoles du pays. Les activités sont la production de coton, de laitages et d'une grande variété de fruits et de légumes ainsi que l'élevage.Bien des vins de Californie sont originaires du comté de Fresno.

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     Quant au Cyrus Clarke Band rien de particulier si ce n'est que cette musique ne cessera jamais de me plaire.Et que leurs albums mêlent classiques de Dylan, Haggard, Parsons, Guthrie et originaux du groupe.

20 août 2011

Paul,ce vieil ami

Paul Simon ; So Beautiful or So What @ SNL 2011

         Le tandem Simon & Garfunkel est bien loin dans le temps bien que pour moi ils fassent toujours partie de mon panthéon,certes assez vaste.Paul Simon,discret depuis quelques années nous revient avec un disque ciselé et bien agréable,plutôt tonique et rythmé avec place pour quelques ballades.Ce recueil, s'il n'est pas absolument bouleversant,s'avère plaisant et somme toute assez classique de la carrière solo de Paul Simon.Survolons quelques plages si vous le voulez.

      Paul sans Art,c'est quand même assez différent des chansons du duo magnifique et de nos vertes années.Le guitariste camerounais Vincent Nguini,collaborateur régulier de Paul Simon depuis 1990,donne la touche africaine notamment sur Getting ready for Christmas Day et The afterlife.Une centaine de secondes suffit à l'instrumental Amulet pour comprendre si besoin était la finesse du jeu de guitare de Paul.Musicalement très travaillée,la harpe notamment, Questions for the angels est une parabole biblique à l'américaine sur un pélerin sur le Brooklyn Bridge.Mais peut-être ai-je plus de tendresse encore pour Dazzling blue dont les harmonies rappellent Darling Lorraine,la plus belle chanson de mes 45 années à suivre Paul Simon.C'était sur l'album You're the one.En voici une version sur scène (j'ai abandonné le mot "live").La plupart des albums solo de Paul Simon viennent d'être réédités.Vous ne lui trouvez pas un air de famille avec Fabrice Luchini?

http://youtu.be/j26GODPWYTM   Dazzling blue  Paul Simon

16 août 2011

Voulez-vous jet-setter avec moi?

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        Légèrement irritant parfois mais somme toute plutôt marrant et assurément fort bien écrit voici Avec les pires intentions, satire pointue de l'Italie à travers le portrait de l'adolescence d'un jeune Romain nanti,qui débute comme un roman un peu branché,qui m'est apparu un peu vain,comme un cocktail  survitaminé et poudre aux yeux,avant de prendre une tournure plus grave,mais jamais sérieuse.Un grand-père opportuniste dans l'Italie fasciste,juif riche puis beaucoup moins.Un père entre deux continents qui prétend avoir vaincu le jet-lag,pardon,les inconvénients des fuseaux horaires,albinos et qui ne voit son fils qu'en vacances.Encore faut-il dire que ces vacances se déroulent par exemple à Positano sur la côte amalfitaine.Il est des étés pires.Daniel,le jeune héros,mal dans sa peau vivant une semi-judéité car sa mère est goy,donc pas bien ici mais mal à l'aise là,a toujours mieux devant lui,son frère ou certains de ses amis,Dav notamment,dont s'est amouraché Gaïa dont lui,le jeune homme est le meilleur ami,le sempiternel confident, vous voyez ce que je veux dire.

   Le roman d'Alessandro Piperno (la quarantaine) nous plonge dans les hésitations d'une jeunesse dorée, Dolce Vita des années 90,avec un Daniel qui ferait un excellent client sur le psy d'un divan de la Via Veneto.Ce Daniel Sonnino ne comprend pas pourquoi son oncle Teo, doué et séduisant,a  choisi d'aller vivre " dans ce pays insensé dénommé Israël ".Il ne vivra décidément pas comme lui.Dans cette  famille de la bonne bourgeoisie juive romaine, les Sonnino,une scintillante et futile existence semble écrite et, comme celle de son père Luca ,manteau croisé en cachemire, Porsche Carrera et fréquentation assidue de la business class, attend sûrement Daniel Sonnino.Mais son dilemme identitaire (être juif pour les gentils et gentil pour les juifs) ainsi que sa timidité sexuelle et son incapacité à entreprendre la belle Gaia feront qu'il se cachera toujours un peu derrière son ombre,sorte de second rôle alternatif dans ce beau roman picaresque et réfléchi malgré tout.Entre Proust et Philip Roth dit l'éditeur.Il y a en effet dans Avec les pires intentions une recherche du temps passé et des années de (dé)formation qui font penser à l'un puis à l'autre.

13 août 2011

Ce cher Saturnin

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   Saturnin Farandoul revient de loin.Quelques bloggers dont l'excellent  Flaneries ciné m'ont conduit à le repêcher in extremis et à me régaler de la simplicité et de l'imagination de ce cinéma de l'aube.Adapté des aventures écrites par Albert Robida, écrivain que j'ignorais et qui est pourtant né dans la ville de mes années de lycée,Compiègne,ce long métrage a été restauré de façon très convaincante. Saturnin Farandoul rescapé d'un naufrage a vécu sur l'Ile aux Singes qui l'ont éduqué mais il lui faut d'autres espaces.

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  On retrouve donc les inénarrables exploits de Saturnin en lutte contre un savant mi Tournesol,mi Mabuse,puis en quête de l'éléphant blanc sacré du roi de Siam,en héros de western à la poursuite d'un gangster nommé...Phileas Fogg.Tout comme si Robida avait un compte à régler avec Jules Verne.A l'heure ou le cinéma tourne à mon avis au barnum d'attractions foraines assommantes,prouvant que Méliès avait finalement vu juste, autant retrouver le spectaculaire d'antan,bon enfant et digne de la lanterne magique. Arte propose régulièrement une redécouverte de muets oubliés.Bonne idée.Les aventures extraordinaires de Saturnin Farandoul date de 1913,signé Marcel Fabre et Luigi Maggi.Il est "quasiment" en couleurs.

 

10 août 2011

Géographie: South Bend, Indiana

             South Bend dont le nom n'évoque rien à personne est le berceau des Sulentic Brothers,ensemble plutôt Southern-rock,avec du Allman et du Doobie si l'on veut,approximativement.La ville de South Bend est tout au nord de l'Indiana,état du Middle-West,tout près du Lac Michigan,et subit en fait l'influence de la métropole Chicago,Illinois.Ville moyenne à l'échelle américaine,100 000 habitants environ,mais on sait que les démographes parlent davantage d'aires urbaines que de cités au sens strict.

http://www.deezer.com/listen-8488647  South Bend  Sulentic Brothers Band

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  L'extrait proposé s'appelle South Bend,de l'album South Bend.Difficile de faire plus simple,non.Just let the good times roll.

7 août 2011

Concerto hambourgeois

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   Je ne connaissais rien de Siegfried Lenz.J'avais vu il y 25 ans un film de Jerzy Skolimowski qui m'avait bien plu,Le bateau phare avec Robert Duvall et Klaus Maria Brandauer.Je viens d'apprendre qu'il est adapté d'un roman de Siegfried Lenz.Mes lectures doivent parfois (presque) au hasard,je l'ai déjà dit.En phase germanophile ce titre,Le dernier bateau,m'a attiré et sa brièveté n'y était pas pour rien.Logorrhées et pavés me pèsent de plus en plus.Mais là si c'est le hasard il a bien fait les choses.C'est une des plus belles lectures de ces dernières années.

    Arne,douze ans,se retrouve orphelin.Un ami de son père le recueille au sein de sa famille.Les deux pères ont jadis navigué ensemble.Cet homme dirige un chantier de démolition navale à Hambourg.Diversement apprécié parmi les trois enfants Arne se révèle surdoué et hypersensible.Hans l'aîné se prend d'affection et l'amitié ne sera jamais démentie.Ils partagent une chambre,une chambre pleine de la Mer si j'ose dire.Les décors,les objets de marine,cartes,les couchettes proviennent de bateaux dégréés.C'est une belle réussite esthétique d'imaginer ainsi cette pièce où semblent souffler un vent hanséatique et un esprit ouvert au large.Tout hélas n'est pas aussi ouvert et Arne grandit de quelques années,restant cependant à la marge. Sans vraie méchanceté,par maladresse plutôt que par ostracisme,les jeunes,intimidés en quelque sorte, comme apeurés et notamment Wiebke la soeur de Hans ne sauront pas faire le geste,simple sûrement et qui aurait suffi.

     Comme si les sentiments parfois nous pesaient comme un carcan et qu'à force de ne pas se dire qu'on s'aime plutôt bien,on laissait une forme d'indifférence conduire vers le drame,inéluctable.Cette histoire magnifique et troublante nous entraîne à la manière d'une corne de brume qui mugirait vers des confins baltiques,alors que martellent les ouvriers du chantier sur les nefs en destruction et que la peine nous étreint.Je sais que d'autres ont aimé,comme Dominique Le dernier bateau - Siegfried Lenz.Je sais aussi maintenant que Siegfried Lenz est un écrivain majeur de l'Allemagne d'après-guerre.Il était temps,Lenz est né en 1926.Je sais enfin,mais ça je le savais déjà:ô combien de choses on ignore! 

 

4 août 2011

Ultime isole

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            On a certes beaucoup écrit à et sur Venise.Personne ne l'a fait comme Paolo Barbaro.Cet homme était ingénieur hydraulique,vénitien de toujours,auteur d'essais sur la construction des barrages.Plus de chroniques, récits,réflexions que de romans dans son oeuvre.J'avais lu il y a 10 ans Lunaisons vénitiennes dans la jolie collection Odyssées de 10/18.C'était une invitation à vivre douze mois dans une Venise insoupçonnée,proche du requiem mais aussi chatoyante des mille miroirs de cette anti-cité,pierres lumineuses et sensations méphitiques tout à la fois.Un chapitre en septembre s'appelait déjà Iles perdues. Barbaro ne nous emmène pas à la Douane de Mer ou à San Marco.Pas de soupirs des condamnés au Rialto et guère plus de gondoliers.La formation scientifique de Paolo Barbaro le conduit plus sur des sentes géographiques,géologiques,voire ichtyologiques.On peut être désarçonné par la prose de cet auteur original qui n'oublie pas cependant de parler des hommes et des femmes de ces lagunes,îlots,péninsules,le tout mouvant au possible.

   Le narrateur,et ce n'est nul autre que Paolo Barbaro en personne,ou tout comme, a pour tache dans les environs de Venise,années cinquante,et en tant que technicien,de remonter le niveau de certains îlots,de restaurer un phare, d'évaluer la pollution,et autres travaux.Ce qui est extraordinaire c'est l'osmose entre l'homme et le terrain si particulier de Venise.On ne sait plus où finit le solide et où commence le liquide. Barbaro connaît ça comme sa poche et nous y invite volontiers.C'est certes un peu surprenant et constellé de vocables véntiens.Mais on se laisse facilement embarquer et séduire par ces herbes folles et ces créatures mi-sirènes mi-femmes,on se laisse ensabler par ce récit qui frôle parfois des lisières fantastiques. Ce bel ouvrage mérite d'intégrer le rayon "insulaire" de toute bonne bibliothèque.Mais attention on s'y enfonce,s'y envase,s'y enterre si l'on n'y prend pas garde.La preuve:même mon illustration scannée flotte entre le visible et l'imaginaire.Sortilèges de la sérénissime,eaux douces,salées,saumâtres mais je n'ai pas trouvé plus stable.Qu'il est beau ce titre original,Ultime isole...

1 août 2011

La ligne des marks:action

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     La séparation c'est bien sûr dans ce Berlin de 1983 un certain mur presque anecdotique tant les sentiments des héros de ce roman sont bien éloignés de toute considération géopolitique.Vague toile de fond mais Berlin reste Berlin,même coupé en deux,qui devra attendre encore sept ans.Non,les séparations dont il est question sont d'ordre privé avec trois couples ,dont les éléments masculins intéressent visiblement davantage Peter Schneider,né en 1940 en Allemagne du Nord.

     Edouard est chercheur en biologie moléculaire et professeur à l'unversité.Ca aurait déjà tendance à me faire fuir vu ma culture scientifique proche de celle de l'huître.J'aurais tort.La ville des  séparations fonctionne pourtant un peu comme un procédé chimique qui tiendrait pour acquis qu'un couple dure en moyenne 3 ans,167 jours et 2 heures.Tout dépend bien sûr de la liberté qu'on accorde à ce couple.La relation d'Edouard avec Klara arrive à deux ans.Attention danger.André,son ami français compositeur planche sur un Don Juan avec son autre ami Theo qui lui habite plutôt à l'Est et tente de collaborer avec André comme librettiste de son opéra.Ces intellos se retrouvent fréquemment au "tent" sorte de Coupole pour happy few à cheval sur le Mur.Car à dire vrai dans ce Berlin on ne croise guère de vopos et on n'évoque pas plus Checkpoint Charlie.

      Ce qui intéresse Peter Schneider et le lecteur,un peu moins parfois,ce sont les difficiles et souvent dérisoires dérapages de chacun dans sa vaine tentative d'être à peu près bien dans sa peau.Tout ne va pas trop mal pour Edouard et les autres.André se voit nanti,puis envahi d'une extravagante belle-famille  juive russe.Lui qui préfère la musique concrète au violon slave est bien obligé de faire avec.Ses disputes avec Theo sont homériques car chacun méprise consciencieusement l'art de l'autre.Ceci peut s'avérer gênant quand on a en commun rien moins qu'un opéra.Et si ces bobos branchés étaient restés des enfants...C'est la leçon que je crois tirer de La ville des séparations,attachante chronique d'une réunification pas encore annoncée.Je n'irai pas jusqu'à dire qu'Edouard,André et Theo m'ont bouleversé.Ce qui n'interdit pas de trouver sympathique leur(s) légèreté(s).

   

29 juillet 2011

D'excellents morts

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    Le Sicilien Leonardo Sciascia a vu la plupart de  ses romans adaptés au cinéma.Certains ne sont d'ailleurs jamais sortis en France.Citons A chacun son dû (Ne pas oublier Palerme )Todo Modo,La mafia fait la loi.Les metteurs en scène en étaient Elio Petri,Damiano Damiani ou Francesco Rosi précisément pour Cadavres exquis,1975,d'après Le contexte.Rosi a fait l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque qui vient de se terminer.L'entretien avec Francesco Rosi,88 ans,est d'ailleurs visible pour un moment sans doute sur le site de la Cinémathèque. Monsieur Rosi y tient des propos passionnants et courageux.Bien sûr ce cinéma peut apparaître comme lointain.Mais outre que je n'accepte guère les notions de films ayant vieilli,c'est seulement le temps qui a passé et c'est tout à fait différent,les constats sociologiques, économiques ou politiques demeurent percutants.Les rapports très compliqués entre le pouvoir et la justice ne sont l'apanage ni des années 70,ni de l'Italie.

          Plusieurs très hauts magistrats sont assassinés.Théorie du complot, intimidations de la Pieuvre, simples délires d'un déséquilibré,l'inspecteur Rogas,Lino Ventura juste et seul,donne un supplément de vérité là où l'on attendait évidemment Gian Maria Volonte.Il bute sur des murs alors que tombent les cadavres,Charles Vanel dont le meurtre est particulièrement saisissant de mise en scène, Alain Cuny, Max von Sydow. Ecoutes,filatures,téléphones inquiétants.Nous sommes certes dans le classique de thriller politique.Mais des trouvailles nous titillent,humanisant ces messieurs plutôt glaciaux.Le vieux procureur Varga se délecte devant les momies du musée, parcheminé qu'il est lui-même.Le juge Rasto se lave les mains à tout propos avant de finir au lavabo.Ces notables étaient-ils aussi corrompus,jusqu'au ministre de la Justice?Rosi ne cherche jamais à convaincre et son cinéma n'a rien de simpliste?C'est sa grande force.

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    Et si son flic honnête,Lino Ventura retenu et sans grandes tirades démagogiques,dont on ignore tout de la vie privée,ce qui aussi muscle le film comme une métaphore,est condamné dès le début,on se passionne pour cette allégorie de l'impossible clarté du couple infernal entre le politique et le judiciaire,ce Janus aux deux visages qui est un peu en chacun de nous.Et qui surtout ne concerne pas que l'Italie bien que le cinéma de ce pays se soit depuis longtemps intéressé au sujet.Le Néoréalisme étant passé par là.

27 juillet 2011

Rude risque russe


le_20retour

  Les enfants russes auraient-ils une aura cinématographique particulière?Très impressionné par Bouge pas,meurs et ressuscite il y a 20 ans je découvre seulement Le retour,de 2003,singulier road-movie d'Andreï Zviaguintsev.Andreï et Ivan,quinze et douze ans,retrouvent leur père dix ans après.De retour,oui mais de retour d'où.On ne le saura jamais.Peu d'émotion de la part de ce dernier et interrogation des deux frères.Pourquoi?Et où veut-il en venir,ce père tombé du ciel,en les emmenant en voyage dans cette Russie peu identifiable si ce n'est dans son hostilité pluvieuse  et ses rares bâtiments cafardeux?Querelleurs mais complices,le second plus rebelle que son aîné,les deux garçons vont s'initier aux difficultés de vivre ainsi,quasi mutisme,sécheresse,mains levées menaçantes,froid et pluies d'un Nord russe peu explicite mais suffisamment pour nous dérouter.

   On affuble un peu vite tout film avec un bout de route du terme road-movie.Peu importe.L'important c'est l'avance au fil des kilomètres,l'évolution des personnages et leurs relations,qu'on a ici un peu de mal à qualifier de filiales ou paternelles.Le non-dit reste omniprésent et même les rares instants de détente à la pêche ne font que surseoir un court moment à l'inquiétude,à l'angoisse.Les lieux n'incitent guère à l'optimisme,lac immense et végétation inhospitalière,comme une chape de boue qui péserait sur les imaginations.Craint-on le pire?Pas tout à fait devant la relative détermination des enfants.Ces deux jeunes acteurs sont stupéfiants,vivant ce voyage comme en urgence.Le plus âgé,triste ironie du sort,est mort noyé accidentellement peu avant la sortie du film,alors que l'eau joue un rôle important dans cette histoire qui restera une interrogation.Qui est vraiment cette homme qui veut se faire appeler papa malgré tout.Une histoire d'amour et de haine qui a un petit côté La nuit du chasseur.J'ai cru en ce qui me concerne y voir une lueur de mépris du père,une incompréhension au moins pour cet homme de nulle part.Sur le plan de la mise en scène je retiens particulièrement la similarité de deux passages au début et à la fin,l'un initiant le thème de l'enfance,l'autre le clôturant.Tous deux se passent en haut d'une tour qui surplombe un lac.Entre les deux... probablement la fin de cette enfance.


Le Retour - Bande annonce Vost FR

24 juillet 2011

Géographie: Dodge City, Kansas

dodge_city_ks131

http://www.deezer.com/listen-12366374   New Dodge City blues  Ray Manzarek/Roy Rogers

    Encore un nom qui fleure bon son vieux western.Mais écoutez ce clavier.Il vous rappellera quelqu'un.Jim dort au Père Lachaise depuis 40 ans et croule sous les visites parfois douteuses  mais Ray n'a jamais été un comparse.Et comme Roy Rogers n'a rien d'un manchot ces deux-là nous offrent un album plein de vitamines et nourri des toutes les influences.Un régal.

cover

                      Dodge City,petite cité de 27 000 habitants,possède un Boot Hill Museum où, vous l'aurez compris,ce n'est ni le cubisme ni l'égyptologie qui règnent.Ici on a affaire à une des capitales historiques du bétail.Pas mal de gunfighters et de lawmen sur le livre d'or de Dodge City,la frontière entre les deux étant particulièrement floue.Let's go Roy and Ray!Pour un bel extrait de ce Blues translucide.Au cours de l'album des réminiscences de Love her madly ou de Light my fire ne nous rajeuniront certes pas, rappelant aussi la brièveté où les Portes étaient ouvertes.

 

21 juillet 2011

Enfin,en faim

RO40128666  Hamsun_LaFaim 

        Ce titre trottait dans ma tête depuis des siècles,livre célèbre d'un Prix Nobel,pas forcément tellement lu d'ailleurs,comme bien des titres si connus.Là je reviens un court instant sur quelques platitudes convenues, à savoir l'influence très relative de bien des grands bouquins.Après tout si peu de gens ont lu Ulysse ou l'intégrale de La recherche.Je n'avais jamais lu La faim et ne connaissais de Knut Hamsun que son Nobel 1920,sa longévité (1859-1952) et son soutien indiscutable à Adolf Hitler.Je possède La faim depuis quelques années,livre donné par une amie disparue,aux éditions PUF.La faim,dans l'exemplaire que je viens de lire,est de couverture toute noire,illustrée par une gravure représentant un pain semblant planer à 20 cm plus haut que la table.Je n'avais pas remarqué que cela représentait une allégorie de la nourriture. Volontairement j'ai laissé une autre image qui semble un peu l'antithèse de la première,accentuant le côté dandy du héros.La première est plus proche de l'univers du roman contrairement à la seconde qui lorgne vers un romantisme plutôt distant.Ce livre est nanti d'une préface de Gide,suivi d'une introduction de Mirbeau.

          Il est jeune,écrivain, et accessoirement crève de faim dans Christiania, aujourd'hui Oslo.Errant de garni miteux en dépôt pour miséreux,il ne présente pas ce côté romantique de la vie de bohême que l'on a souvent vu,ni ces amitiés tumultueuses qui font chaud au coeur,genre bataille d'Hernani.Cet homme est seul,seulissime.Pas de cheveux fous ni de poèmes contre un bon repas chaud.Ses cheveux il les perd à force de privations et ses textes,quand il a un crayon, naviguent au caniveau,minuscules esquifs naufrageant.Cet homme en est à ronger des copeaux. La faim est un roman dérangeant,un peu autobiographique car Hamsun,parti très jeune en Amérique a connu la vache enragée.Surtout ce n'est pas un texte que je rattacherai au naturalisme malgré la présentation d'Octave Mirbeau.Précis comme un cas clinique,froid comme la neige de Norvège,osseux comme les chiens sur le port,c'est une oeuvre sèche et forte,pas loin du constat d'un médecin légiste.Peu de place pour la rédemption mais un pessimisme voguant sur une terre inconnue,le pays du corps,étudié au scalpel par un homme qui savait ce dont il parlait.Un personnage non dépourvu d'arrogance malgré tout, orgueilleux de sa différence et qui trouve le moyen d'être lui-même parfois charitable,parfois odieux.

         Le cinéaste danois Henning Carlsen a adapté La faim et l'acteur Per Oscarsson fut récompensé à Cannes par le prix d'interprétation 1966.Je ne connais personne qui l'ait vu.En voilà cependant un aperçu.J'y ai ajouté la bande-annonce du biopic de Jan Troell (1996) où le grand Max von Sydow interprète Knut Hamsun.

http://youtu.be/M1HMw4Xw4KU  La faim

http://youtu.be/duX-wn3CVR4  Hamsun

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