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BLOGART(LA COMTESSE)

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15 mars 2012

Géographie: Fort Worth, Texas

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              Fort Worth,ville jumelle de Dallas,fut longtemps l'une des capitales du bétail.Son surnom n'est-il pas Cowtown? C'est drôle comme les Américains aiment donner des sobriquets à leurs villes. La ville s'enorgueillit du plus grand dancing country and western au monde.Je vous dis ça au cas où cela vous démangerait impérativement.

         Encore un blues,inépuisable filon,un country blues plus exactement.chanté par un blanc,Steve Earle,vieux routier du protest-song ancestral.Earle,né en 55,fugueur à 14 ans,a collaboré avec bien du monde,un peu avec la justice aussi d'ailleurs,incarcéré quelques mois pour abus d'abus.Je ne comprendrai jamais trop le conformisme de ces gens que j'aime par ailleurs,mais qui n'ont pas encore saisi qu'il était vite devenu plus original de porter une cravate et de boire de l'eau minérale.Il a aussi beaucoup fréquenté Shane McGowan(The Pogues),ce qui est bien musicalement et plus encore "alcoolément".Mais Steve Earle est un grand songwriter et cela n'enlève rien à mon estime pour sa musique.Il a écrit Fort Worth blues pour son ami Townes Van Zandt, autre grande figure du folk, trop tôt disparu,selon la formule.Steve Earle figure aussi sur le quadruple CD Chimes of freedom,tout récent hommage à Bob Dylan.Album pour lequel je n'ai pas été contacté malgré la rubrique de reprises régulières de Zimmerman ici même.Ce dernier trait se veut d'humour,cela va sans dire et mieux en le disant.

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 http://youtu.be/LMknbUBLu5E Fort Worth blues   Steve Earle

In Ft. Worth all the neon's burnin' bright
Pretty lights red and blue
But they'd shut down all the honky tonks tonight
And say a prayer or two
If they only knew

You used to say the highway was your home
But we both know that ain't true
It's just the only place a man can go
When he don't know where he's travelin' to

But Colorado's always clean and healin'
And Tennessee in Spring is green and cool
It never really was your kind of town
But you went around with the Ft. Worth Blues

Somewhere up beyond the great divide
Where the sky is wide and the clouds are few
A man can see his way clear to the light
Just hold on tight
That's all you gotta do

And they say Texas weather's always changin'
And one thing change'll bring is somethin' new
And Houston really ain't that bad a town
So you hang around with the Ft. Worth Blues

There's a full moon over Galway Bay tonight
Silver light over green and blue
And every place I travel through, I find
Some kinda sign that you've been through

But Amsterdam was always good for grieving
And London never fails to leave me blue
Paris never was my kinda town
So I walked around with the Ft. Worth Blues

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12 mars 2012

Lettre tordue,lettre tordue

 le retour de silas jones   

         Sous ce curieux titre,le titre original (Crooked letter,crooked letter),se cache en fait un truc mnémotechnique pour apprendre aux enfants à écrire Mississippi.M, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Bossu,bossu, I.Tom Franklin dont La Culasse de l'Enfer cette description de la vie d'un comté américain entre milices et justice, m'impressionna fort il y a quelques années,nous a concocté une histoire classique d'amitié inattendue dans ce Sud américain qu'on croit connaître tant on a lu sur ce pays.Silas Jones,constable noir rural est revenu de Chicago et a retrouvé Larry Ott,son seul ami d'enfance,blanc et solitaire accusé d'un meurtre ancien,et,pendant qu'on y est, d'un nouveau.En plus il est fan des bouquins de Stephen King.

     C'est l'occasion de renouer avec un passé très lourd qui apporte son lot de personnages obtus et ras de la casquette,de machos et de brutes,en un paysage littéraire bien campé qu'on a lu souvent.La séance drive-in se termine mal,les bourgades ne vivent un peu que devant le base-ball à la télé et il n'y a même plus de Vietnam. C'est dire si suinte l'ennui.J'ai trouvé Le retour de Silas Jones moins fort que La Culasse.Il y a ici un récit bien balisé,la ballade de la probable erreur judiciaire.Mais je n'ai pas ressenti la claque que m'avait assénée La Culasse.Le portrait de ces deux hommes est efficace avec une inversion des stéréotypes,à savoir que le plus marginal des deux n'est pas celui qu'on trouve en général dans les romans Southern.On se prend au jeu et on a lu un livre intéressant,en aucun cas absolument essentiel contrairement au dernier livre chroniqué ici même il y a peu,estampillé Texas et non Mississippi.Plus passe le temps plus je demande à la littérature.Ce même Retour de Silas Jones m'aurait trouvé probablement plus enthousiaste trois en arrière.

 

 

9 mars 2012

Des mots,une histoire: Blues des accords d'Evian

       Les mots imposés pour l’édition 57 de Des mots, une histoire sont : automne – nord – chauffeur – ceux-ci – amandier – crayon – page – maison – chantier – ventripotent – azur – philosophie – rubicond – apologie – princesse – rose – bananier – clavier – nid – ruiner – harmonica – coquelicot – magnétique – beurre – comédie

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           Il allait mieux,le gamin,et du haut de ses douze ans il se mit à revoir la vie en rose.A la télé en noir et blanc passaient souvent depuis l'automne les images de ceux-ci qui avaient quitté leur maison là-bas de l'autre côté de la mer pour un Nord qu'ils espèraient clément,de ceux-là qui sous un ciel d'azur s'apprêtaient à relancer le chantier de leur vie."Tourner la page" écrivaient les journaux.

             De l'Algérie il savait bien peu  de choses,hors les diatribes  du chauffeur de car,le crayon vissé à l'oreille,comme son père dans sa boucherie,en moins rubicond peut-être.Mais il savait bien que son cousin plus âgé,le fils aîné de son tonton ventripotent,était revenu de là-bas tout cassé.Il le rencontrait parfois sur le port,dans son fauteuil roulant à regarder les méthaniers,les bananiers accostés et actifs.Ses parents au gamin,ils en parlaient rarement,avec des mots compliqués,ils disaient qu'il fallait prendre ça avec philosophie, sans faire l' apologie de la haine.

            Alors ils le poussaient vers le clavier pour qu'il bosse un peu ses gammes.Ca l'ennuyait,le piano,mais ça comptait pour du beurre,le nid familial aussi parfois,mais tout à sa joie d'avoir échappé à la guerre,il allait savourer cette journée,courir voir Martine,sa princesse,c'était juré.Et lui jouer cette musique qu'il aimait tant,de son harmonica plaintif,lui couleur coquelicot,elle regard magnétique.Et pas de la comédie,non,à s'en ruiner le coeur,déjà...En attendant il courait...et chantait: "J'avais l'plus bel amandier du quartier"

7 mars 2012

Cynophile cinéphile

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  1. 2
  2. bou
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  4. fl
  5.  1
  6. 2
  7. 3
  8. 4
  9. 5
  10. 1

                Cette semaine c'est plutôt récréation,rien de très difficile,sauf peut-être le numéro 10,film assez obscur dont on a peu parlé.A part le 5 je n'ai pas fait dans le chien méchant que je n'aime guère.J'en profite pour saluer les amis Pluto, Milou, Idéfix, Rintintin, Lassie, etchienterra....Je leur devais bien ça,ayant fait un questionnaire photos chats il y a quelques mois.Parité oblige. 

 

             

      

 

  

 

5 mars 2012

Vienne cesse parfois de chanter et de danser

ames 

            Arthur Schnitzler (1862-1931) fait partie de ma galerie depuis longtemps. C'est d'ailleurs le cinéma qui m'a permis de découvrir ce Juif Viennois. Max Ophuls,pas viennois mais on le croirait,m'avait ébloui,enfant,sur la télé de mes grands-parents,avec La ronde,adapté de la pièce de Schnitzler qui fit scandale.Liebelei,et pas mal d'autres textes m'avaient enchanté.Ce recueil publié sous le vocable La pénombre des âmes,aucune nouvelle ne portant ce titre choisi par Schnitzler en personne,prouve encore une fois que ce vivier littéraire estampillé Mitteleuropa était décidément une mine.Cet homme avait parfaitement compris la poudrière austro-hongroise et son crépuscule annoncé,eu égard à son éducation très classique de fils d'un grand spécialiste médical,en butte à la longue hostilité de son père envers ses ambitions littéraires.Arthur Schnitzler ne se sentit d'ailleurs vraiment libre qu'à la mort de ce père qui l'avait obligé à des études de médecine et de psychiatrie qui ne satisfirent jamais totalement l'auteur de Mademoiselle Else,passionné par l'écriture et plus encore par le théâtre,expression reine dans la Vienne fin de siècle.

         Une dizaine de nouvelles dans La pénombre des âmes,toutes marquées du sceau de l'inéluctable,de la mort,belle ballerine viennoise qui hante le Ring et les soirées.La camarde ici se veut élégante,au détour d'un duel ou d'un suicide,car il n'est de belle compagnie qui ne se quitte.De très beaux tableaux de cette vie viennoise,l'on y sent obscurément que les temps changent.Bien sûr les adultères y sont essentiellement bourgeois,les cochers de fiacres restent à leur place,les officiers supérieurs ouvrent le bal.On s'aime et on se déchire allégrément et surtout on meurt bien à Vienne,une mort trois étoiles pour sauver un honneur,ou d'une maladie post-romantique,et on veut que sa mort bénéficie si,possible d'une belle mise en scène.Dans La mort du vieux garçon ce dernier laisse une lettre où il confesse cinq liaisons avec les femmes de cinq amis qu'il convoque après son dernier soupir.Dans Les morts se taisent Emma abandonne le corps de son amant et fuit le scandale avant une probable rédemption devant son mari universitaire,que Schnitzler nous laisse orchestrer. Immense écrivain,Arthur Schnitzler fait de nous des Viennois d'adoption.Promenons-nous donc au Prater,les équipages y sont gracieux.

Des nouvelles d'Arthur

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2 mars 2012

Où est passée ma bohême?

logo romantisme

     Je ne suis pas certain que le modeste Henri Murger(1822-1861) soit admis au cénacle du Romantisme.Mais comme je l'ai souvent écrit on peut avoir dans une même famille un grand professeur de médecine à la Salpêtrière et son cousin généraliste dans un chef-lieu de canton en voie de désertification médicale (croyez-moi,je connais).Tiré des Scènes de la vie de bohême et de la pièce qui s'en suivit, le joli film de Marcel L'Herbier (tourné sous l'Occupation) relève de ce que j'appelle le romantisme de rapin et de cabaret,celui qui ne s'éloigne guère de Montmartre et du Quartier Latin.Chez ces artistes besogneux et affamés on ne lorgne pas le Pausilippe Napolitain,ni l'Oberland Bernois,ni même les falaises normandes.On reste là,à Paris,et encore pas dans tout Paris et sûrement pas dans le tout Paris  (quoique...on ne sait jamais,si venait le succès...).Mais dans la bohême le succès ne vient jamais,ou trop tard,ou ce n'est plus la bohême.Louis Jourdan,séduisant et ténébreux est Rodolphe,poète désargenté comme il se doit.Commencé dans la printanière légèreté de l'amitié avec un Jardin du Luxembourg rêveur à souhait La vie de bohême se termine au lit de mort de la tendre Mimi et sur ces mots définitifs et qui finalement font un peu mal,surtout si l'on a pas mal arpenté du côté de la Fontaine Saint-Michel (mais il y a longtemps de ça): "Notre jeunesse,Rodolphe,notre jeunesse".

    C'est un peu ça le problème avec le Romantisme,c'est souvent "Mourez,nous ferons le reste" Mimi ou Marguerite Gautier,phtisiques,ça va.Octogénaires ça irait moins bien.Et ça dépasse de loin le XIXème Siècle:James Dean,Jim Morrison,voire Rudolf Valentino ou Raymond Radiguet,ça reste de toute première fraîcheur et pour cause.On pourrait ainsi multiplier les exemples.Mais ceci est la version pessimiste du Romantisme.Il en existe une autre:participer à un challenge romantique,celui de Claudialucia.Outre que cela donne l'occasion de replonger dans les délicieux tourments de l'âme,on ne nous demande même pas notre âge.

laboheme     

 

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COMEN

        Quelques affiches de différents films d'après Henri Murger.Le film muet de King Vidor,visible sur YouTube,le film du grand romantique finlandais (si,si) Aki Kaurismaki,la version filmée du célèbre opéra La bohême de Puccini,mise en scène par Luigi Comencini.Et pour conclure la bande annonce d'une dernière version avec Netrebko et Villazon.


La Bohème - Tráiler. Puccini cinematográfico

 

28 février 2012

Géographie: Lansing,Michigan

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http://www.deezer.com/listen-8669033   Lansing  Sam Corbin

   Lansing,située sur la Grand River, au nord-ouest de Detroit, capitale du Michigan,120 000 habitants,a énormément souffert de la crise automobile comme ses voisines Detroit ou Flint.En fait Lansing fut avant même Motor City le berceau de la mythique firme Oldsmobile ,du nom de son créateur,Olds.On nous dit à présent que le relève mécanique est en marche.Peut-être.Lansing a remplacé Detroit comme siège du Capitole en 1847.

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   Sam Corbin est un folksinger.Ils sont innombrables et c'est très bien comme ça.Ce titre,Lansing est extrait d'un album,Michigan's waltz.De l'importance de la géographie dans le folk américain,c'est d'ailleurs un joli pléonasme.

Rappel de l'itinéraire

    Abilene,Albuquerque,Asbury Park,Atlanta,Atlantic City, Austin, Bakersfield, Baltimore, Baton Rouge, Berkeley, Birmingham, Boise, Brooklyn,Cedar Rapids, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Clarksdale, Cleveland, Dallas, Denver, Detroit, Dodge City, Flagstaff, Folsom, Fresno, Galveston, Jacksonville, Kansas City, Knoxville,Lafayette, Lansing, Laredo, Las Vegas,Long Beach,Los Angeles, Memphis, Mendocino, Miami, Milwaukee, Mobile, Muscle Shoals, Muskogee, Nantucket, Nashville, New Orleans, Oakland, Omaha, Philadelphie, Phoenix, Pine Bluff, Pittsburgh, Portland, Rapid City,Reno,Saint Louis,San Antonio,San Bernardino,San Diego, San Jose, Santa Fe, Savannah, South Bend, Springfield, Statesboro, Tacoma, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Washington, Wichita, Youngstown.

26 février 2012

De boue,de sang... et le bruit des sabots

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           Des critiques assez dithyrambiques circulaient partout.Justifiées.C'est un grand roman que Bruce Machart nous propose.Comme ça se passe dans le Sud et qu'il y a terre et famille on a parfois convoqué Faulkner.On convoque assez souvent le chantre de Yoknapatawpha. Je suis beaucoup moins sûr qu'on l'ait lu tant que ça.Là n'est pas la question.Mais qu'est-ce qu'on aime tous un peu jouer à ces Sept Familles littéraires.La terre c'est celle du Texas,du Texas des bêtes à cornes,pas du pétrole,ou pas encore.Et la famille ,voire le clan, voire la communauté, c'est celle de ces émigrants tchèques  dont la ville s'appelle d'ailleurs Praha.Vaclav Skala en veut à son quatrième fils,Karel,qui a "tué" sa mère en naissant.Il y a des départs plus en fanfare.Matériellement tout du moins,en cette fin du XIXème l'avenir est prometteur à qui veut bosser dur comme ce rude paysan qui traite  ses chevaux mieux que ses fils.Mais c'est ainsi et le coton et la bière vont faire la fortune de ce Karel mal-aimé alors que ses trois aînés ont épousé les filles d'un riche voisin hispano-mexicain.

         Bruit et fureur,tiens donc,brutalité et règlements de compte,vols de tonneaux,incendies,le sel de cette vie,la lutte pour posséder,ce que j'appelle la violence des bornes,pour un arpent de terrain.Du terre à terre dans cette sorte de saga d'où tout miel est exclu dans le bruit des bottes et le sifflement des fouets.Et puis, présent comme rarement, le pays,ce pays en devenir avec ses poussières et ses ravines,ses champs de coton immenses et ses mots étranges pour l'ignare en botanique que je suis,ces mots qui vous font ouvrir un vieux dico,les pacaniers,les mesquites,les gommiers, que la technologie actuelle nous permet de voir d'un clic.En ce sens on vit une époque parfois formidable.Bruce Machart ne craint pas de s'arrêter deux pages sur les tribulations d'un grand duc dans la nuit texane,ni sur la curiosité d'un vieux curé que sa maladresse a emprisonné sur les barbelés.Ni sur la castration d'un cheval fringant dont l'avenir s'obscurcit d'une charrue.

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      Le sillage de l'oubli dont le titre original parle plutôt de pardon,de rémission, The wake of forgiveness,est un grand roman de l'Amérique où les héros cognent et encaissent,tuméfient et cicatrisent,bâtissent et brûlent, vivent "en quelque sorte".Une littérature belle et très élaborée,très structurée,de belles circonvolutions comme celles des arbres de là-bas.Prenez une page au hasard de ce livre,je vous défie de ne pas chanceler tant l'écrivain a su brasser corps et âme cette humanité pour en faire un grand oeuvre sur les hommes en peine et en colère, tout de haine et de vulnérabilité.Machart rejoint la galerie immense de ces grands Américains qui de Steinbeck à Cormac McCarthy, d'Erskine Caldwell à Tom Franklin, n'en finissent pas de réenchanter le lecteur. Louons encore et toujours les grands hommes de là-bas! Quittes à frissonner lors du contact des doigts sur la crosse d'une arme.D'autres ont aimé...

Keisha http://0z.fr/VVFwq

Mimi Pinson Le sillage de l'oubli

 

25 février 2012

Les plumes de l'année:Pas très en train,Mademoiselle

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        Asphodèle nous propose ces 21 mots: nouvelle – notoire – nigaud(e) – nature – nuance – nacelle – neutre – noix – naufragé(e) – nuage – nirvana – nana – nymphéa(s) – nouille – noble – noise – nitrate – nenni – noctambule – neuf-nougat .J'ai fait avec,c'est la deuxième fois que je m'y attache.L'exercice est stimulant.

                      La voix si neutre de la S.N.C.F martelait consciencieusement la nouvelle:vu la nature du retard,encore une soirée à la noix pour Mademoiselle,une naufragée parmi d'autres dans la docte et noble assemblée du compartiment de première classe du TGV ,ce grand serpent mi génial mi nigaud quand il se met en tête de musarder en pleine brousse.Son rendez-vous parisien s'effritait ainsi et ce n'est pas en cherchant noise au contrôleur qu'elle oublierait que le nirvana ne serait pas de rigueur ce soir.Ce qu'elle ignorait c'était que l'homme en question,ô que nenni ,ne ferait guère dans la nuance et que,noctambule notoire,il se consolerait bien vite dans les bras d'une nana,fut-elle la plus nouille de la ville.Rien de neuf sous le soleil,et Mademoiselle essaya de se persuader que ce serait peut-être l'ultime nuage avant que la capricieuse nacelle de la vie ne la hisse vers une prochaine extase.En attendant,grignotant un nougat après l'autre,elle reprit son occupation de fortune:un vertical,sept lettres,une tartine renversée.Sur la revue de sa voisine souriaient les nymphéas de Giverny.Toute à sa déconvenue,a-t-elle jamais trouvé le mot nitrate?

22 février 2012

Trio majeur

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       Il faut s'y faire,le film a 50 ans.Je ne voulais pas le revoir,croyant le connaître sur le bout de ma mémoire. Il faut s'y faire,il est intact.Il faut s'y faire,l'actrice,que par ailleurs j'avoue avoir appris à détester au long des décennies pour ses minauderies,ses affectations et ses vanités,est une merveille de liberté.Il faut s'y faire,la Grande Guerre n'a jamais été si bien évoquée à l'écran.Il faut s'y faire,les acteurs n'avaient pas à se remettre de ce film,ce qu'ils ont fait d'ailleurs.Il faut s'y faire,ce film reste la révolution.Il faut s'y faire,même Antoine Doinel mon vieux complice en Truffaldie me serre un peu moins le coeur.

     Il faut s'y faire,jamais une voix off ne fut plus convaincante.Il faut s'y faire, même l'omniprésent Stéphane Hessel ne m'a éloigné de l'aventure de son père.Il faut s'y faire,on pourrait analyser ce film des heures durant.Il faut s'y faire,jamais amour et mort n'ont dansé aussi tendrement enlacés.Il faut s'y faire,je ne banaliserai pas le plus beau film français par un extrait platement cueilli sur la toile.Il faudrait s'y faire,l'imagination devrait survivre.

21 février 2012

Enigme qui pourrait tenir sur Twitter ou presque

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            Il a tenu son journal en Russie.Au Sud des Etats-Unis le roi a eu les siens.Une version féminine et giraldacienne circule dans un quartier de Paris.Au cinéma une française oscarisée par ailleurs en emprunta le navire.Et Chabrol nous a présenté les siens,divins.Alors?

           Vous saviez,vous,qu'il y avait autant d'images de points d'interrogation sur la toile?Quelques millénaires d'énigmes possibles.

19 février 2012

Wim and Ham in Frisco

          Je me souviens de l'accueil moyen de certains critiques à la sortie en 82 de Hammett de Wim Wenders.Il est bien connu,disent-ils,qu'un très bon cinéaste européen devient médiocre dès qu'il a traversé l'Atlantique.Bon d'accord c'est arrivé assez souvent mais pour ce film,boîtier qu'on ouvre et qui découvre comme des petits personnages de carton,l'auteur Dashiel Hammett,ses douteuses fréquentations, flics, souteneurs, et,grouillant, le Chinatown de San Francisco,ce raccourci légèrement xéno n'a pas lieu d'être.

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     Sur sa vieille Underwood,de dos,Hammett écrit The end.C'est la fin d'une nouvelle,et c'est la fin du film.Avant ça on a pas mal traîné dans ces années vingt,de la chambre assez miteuse du Dash aux bouges chinois où des  Monsieur Wang offrent en pâture à ces beaux messieurs de la chair fraîche.Attention,le film comme les bouquins de Hammett serait sûrement à réécrire si comme l'a si bien écrit Wens à propos de  Hergé. Tintin au tribunal. (Tintin au Congo) on se met à réexaminer les oeuvres passées avec nos lunettes bien sous tout rapport d'hommes éclairés,tolérants,et évolués.Ca c'est nous,pas les autres qui sont moins bien.Et par nous j'entends...nous.

     Wenders a adapté le roman de Joe Gores (1931-2011),un écrivain que je ne connaissais pas,pourtant pas un perdreau de l'année et qui a entre autres écrit un prequel au Faucon Maltais sous le titre Spade and Archer.Histoire incompréhensible au sens strict mais qu'est-ce qu'on s'en fout (oui, je deviens un hard-boiled blogger),du moment que les nuits sont parsemées de types qui vous suivent,que d'inquiétantes limousines se garent du premier coup sous les néons tout aussi clinquants,que sous les feutres coule le whisky,et que différentes personnes se retrouvent horizontales et dans un sac.

     Et puis il y a cette scène très courte,magnifique.Je voudrais ressembler à cet homme là.Hammett,fatigué, dos voûté,il est très grand,sort d'une ruelle et se trouve dans le haut bien éventé d'une de ces rues en pentes,célébrissimes à San Francisco.Ce grand escogriffe de Frederic Forrest,oublié du cinéma américain,courbe la tête et se penche,fragile et immense.Coppola,producteur et proche de Fred Forrest est peut-être pour quelque chose dans le choix de cet acteur pour endosser le grand manteau du génial écrivain.Autre carrure,Peter Boyle incarne un ancien policier à la dérive,de toute sa force un peu minérale.Voilà un acteur qui fut aussi bien sous-employé.Précision pour les cinéphiles incurables,Wenders a confié le rôle du chauffeur de taxi à Elisha Cook Jr, la petite frappe du Faucon Maltais de John Huston.Comme c'est quarante ans après on a enlevé le Jr au générique.Je vous avais prévenu,c'était pour cinéphiles incurables,des malades comme moi.

    Ce n'est pas parce qu' Alice dans les villes est le film le plus fort,et de loin à mon avis,de Wim Wenders,qu'il faut négliger cette superbe variation "polaroïde".Surtout pas dans un blog qui tire son nom de Bogart.

Alors,back to Frisco?   http://youtu.be/OoDSzhnifn8  Hammett

17 février 2012

Des mots,une histoire: Le bas-bleu

              Les mots imposés pour Des mots, une histoire, 56 sont : grillage – chat – andante – apesanteur – caroncule – chant – contexte – plume – couffin – barbouillages – croquis – enfant – lame – livre – vertige – saigner – chapon – climatique – catalogue – match – roboratif – sangloter – allumettes – mouchoirs – enfance – préparation – délicieux

Première participation,avec les 27 mots,dans cette aventure ourdie par Olivia Des mots, une histoire

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              Sans plus de préparation me voilà plongé dans le catalogue de mots du challenge.Bien fait pour moi,l'heure n'est plus à sangloter et mes mouchoirs jetables viennent à manquer.Trêve de vertige,le grand enfant que je suis resté a donc pris sa plume pour en finir au plus vite.L'idée m'avait effleuré d'une poésie faisant rimer barbouillages et grillage.

            J'abandonnai rapidement trouvant que ça ne menait guère loin,du niveau sinon du couffin,tout au moins de l'enfance.Je regrettai déjà mon inscription,pas assez fine lame pour disputer ce match,alors que quelques autres avaient déjà posté ici un texte délicieux,là une amorce de conte,type La petite marchande d'allumettes ou Le chat botté.

             Bien sûr j'avais écrit un livre,jadis,tout petit,ce livre, d'ailleurs mais dans un contexte si différent.Non vraiment le chapon aura beau gonfler sa caroncule à en saigner,il n'égalera jamais le chant du coq.Mené andante et à défaut d'être roboratif,j'en ai conscience,ce court laïus,à peine un croquis,au souffle microclimatique,marquera certes les lettres par son apesanteur.

16 février 2012

Voir le tagué à la récré

     On ne m'avait jamais tagué.Wens, qui nous concocte avec Claudia de très bons jeux ciné-bouquins,a brisé, cette malédiction.Voici donc mes réponses...

Les réponses aux onze questions doivent comporter des titres de films.

Si tu étais une ville    Je dînerais avec les Gens de Dublin

Si tu étais un monument  L'un des Bridges of Madison County

Si tu étais un animal   Le Guépard

Si tu étais un conte ou une légende  Excalibur

Si tu étais le jour ou la nuit    La nuit de Varennes

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Si tu étais un (autre) homme   A serious man, mais je me verrais bien aussi en Falstaff qui est tout sauf sérieux

Si tu étais une (autre ) femme   Madame de...

Si tu étais un jeu.   Un jeu,je ne sais pas, mais je respecterais ô combien La règle du jeu

Si tu étais un nombre   A tout coup:400

Si tu étais une profession   Gardiens de phare (parce que ça fait romanesque mais qu'est-ce que ça m'aurait ennuyé)

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Si tu étais au bord d'un cours d'eau Une Chambre avec vue (sur l'Arno) mais le Rio Bravo coule aussi dans mes veines

P.S. Pour la profession j'ai un peu séché et de plus je n'ai jamais vu ce film de Grémillon,plus ou moins perdu un moment d'ailleurs.

15 février 2012

Imitant Jean Harlow

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http://youtu.be/8dGZBSeFUzk   Hollywood David McNeil

     Cette chanson de David McNeil a maintenant quarante ans et toujours la même fraîcheur.Je n'aime guère la version souvent présentée avec les obligatoires Le Forestier,Renaud,Clerc et consorts.Je goûte peu ces réunions faussement spontanées.Cette version reste délicieuse d'imagination et ennuagée,sobre et transaméricaine et malgré tout surréaliste comme je les aime.David n'est pas seulement un très bon A.C.I. mais aussi un romancier précieux.Je rappelle pour mémoire son superbe récit Quelques pas dans les pas d'un ange, consacré à un papa nommé Chagall.Il y a aussi Tous les bars de Zanzibar, Angie ou les douze mesures d'un blues,et bien d'autres.   

     D'une pierre deux coups,entre parenthèses,n'est pas une rubrique aisée à remplir.Je veux y inclure uniquement des chansons ou des morceaux qui évoquent le cinéma,en aucun cas des chansons ou musiques de films.C'est une autre démarche.

13 février 2012

Molto rarissimo,parlo calcio (V.O)

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                     Le calcio,championnat italien de foootball,est une institution.Voilà une curiosité des années cinquante, probable inédit,un film de Mario Camerini(1895-1981),prolifique réalisateur qui oeuvra de la comédie "telefono bianco" au peplum (Ulysse-Kirk Douglas,c'est lui). Camerini consacra la fin de sa vie à la Cinémathèque de Milan. Les héros du dimanche serait maintenant considéré un peu comme un film choral.On suit lors d'un week-end le déplacement à Milan d'une équipe de foot plus modeste et qui attend son heure de gloire.N'attendez pas une étude sociologique sur les joueurs,les dirigeants ou les supporters mais une sympathique comédie ou de braves types prennent l'espace d'un après-midi leurs rêves de midinettes pour le haut du classement.N'est-elle pas belle cette affiche où Raf Vallone,la star du cinéma italien juste avant l'explosion Marcello,tête plongeante, déchaîne les passions.

         A propos il est là aussi ce cher Marcello,forcément,footballeur lui aussi. Et,tout jeunes,Franco Interlenghi et Paolo Stoppa,qu'on verra si souvent chez Fellini ou Visconti.C'est un film qui reflète bien son époque,ce sont souvent les films modestes qui éclairent le mieux l'histoire et l'esprit d'un pays.Cela ne fait pas de ces films des oeuvres importantes mais de vrais témoignages.Des héros du dimanche si on veut,mais surtout des gens simples aux prises avec leurs querelles d'amoureux,leur problèmes familiaux,leurs faiblesses et leur honnêteté. En 1952 le Néoréalisme,bien que maintenant rentré dans l'histoire,perce encore un peu dans ce cinéma du dimanche,comme les héros,sympathique et toujours plaisant à connaître pour qui aime l'Italie.Vous savez sûrement que je suis de ceux-là,plutôt deux fois qu'une.

 

11 février 2012

Le pire aîné est le cadet de mes soucis

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       Enigme littéraire.Il s'agit de trouver un "personnage" qui apparaît dans nombre de livres...Plus familier que vous ne le pensez...Par contre évitez de cliquer sur le lien suivant non pas que ce titre soit mauvais,c'est même un  excellent classique écrit par Randy Newman,je crois, mais...il vous donne la réponse.Alors patientez un peu.Merci.

http://www.deezer.com/music/track/6760525

9 février 2012

Affreux,propres et méchants

cinema_germi_locandina     

                      Pas sérieux,le jury de Cannes 66 couronne ou co-couronne Ces messieurs dames de Pietro Germi.Quolibets et houris dans la salle forcément,une comédie,et à sketches.Si vous voulez mon avis il a rudement bien fait,sous la houlette,il est vrai, de Sophia Loren,car Ces messieurs dames est une charge étourdissante de précision et trépidante d'une humanité mesquine,prétentieuse,et pusillanime.Des gens comme vous et moi donc.

                  1. Dans une ville de Vénétie,nous sommes donc au Nord,un groupe d’amis qui constitue la bourgeoisie locale navigue entre sauteries et coucheries. Toni Gasparini confesse son impuissance à son médecin, lequel ne tarde pas à ébruiter le secret, avant de déchanter cruellement. 2. Plus loin, le comptable Bisigato séduit la serveuse du bar de la place, projetant de quitter sa femme, une mégère tyrannique. Mais ses amis, la cousine de sa femme et même la police lui mettent des bâtons dans les roues. 3. Lorsqu’arrive en ville une jeune fille aguichante venue faire son shopping, tous les amis se passent le mot pour profiter de son ingénuité. Quelques jours plus tard déboule le père, furieux, qui les menace de porter plainte pour détournement collectif de mineure.

                   On le sait ,le film à sketches était fort prisé en Italie et Fellini,Visconti,De Sica n'ont pas cru déchoir en y participant.Mais le film à épisodes signé d'un seul metteur en scène était bien plus rare.C'est oublier que Pietro Germi était l'un des plus féroces signataires de la comédie italienne,une vraie morsure dont paradoxalement les Italiens pourtant rudement brocardés étaient fous. Signore é Signori est de fait un régal.La pantalonnade y devient un art de vivre,la mauvaise foi y devient un panthéon,l'amitié un festival de flagorneries et de coups bas.Nous sommes en présence de monstres(souvent évoqués chez Dino Risi principalement,mais le monstre à l'italienne,en général un mâle arrogant, chauvin,piccolo borghese,sommeille en chacun de nous,ma si,ma si...).


Signore e Signori (Ces messieurs dames) . Pietro Germi 1965

       Médecin,pharmacien,commerçant,avocat,tous les mêmes,tous pourris,tous complices mais en fait si mesquins et si humains qu'on les adore.Et puis,on se dit qu'on vaut mieux qu'eux.Alors on se vautre un peu,un peu comme eux tout compte fait.Au pays de ces merles noirs triomphants on aurait bien tort de croire les femmes mieux servies.Fausses ingénues,harpies jalouses,grenouilles caritatives, ah,elles sont belles,les belle donne.Tout cela au son d'une musique génialement ringarde et sautillante.Et servi par les acteurs italiens au mieux de leur forme,pour une fois aucun des Cinq Colonels,Marcello,Vittorio,Ugo,Nino et Alberto,mais de très bons comédiens dont Gastone Moschin et mon préféré,Franco Fabrizzi,le plus somptueux faux derche de la péninsule.Essayez de me trouver Franco Fabrizzi franc du collier dans un film et je vous offre une pizza Via Veneto.Et pour le plaisir le très fin titre du film pour l'exploitation américaine.510ZLYTdNWL__AA300_

7 février 2012

Mes héros de celluloïd

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          1972,la musique des Kinks,un des groupes phares de la Swinging England avec les mots de Ray Davies  et l'hommage à Hollywood et à nos héros de celluloïd. Avec l'évocation de Garbo, Bela Lugosi, Valentino , Bette Davis, etc...Hollywood Boulevard,Marilyn,et le rêve de glamour au pays des illusions.Extrait de l'album Everybody's in showbiz.

I wish my life was a non-stop Hollywood movie show,
A fantasy world of celluloid villains and heroes,
Because celluloid heroes never feel any pain
And celluloid heroes never really die.


The KINKS - Celluloïd heroes (1972)

 
 
 
 
4 février 2012

Malle tournait (?), titre infiniment discutable

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         Encore un écrivain à découvrir.Son livre le plus célèbre n'est pas évoqué ici.Ce n'est pas une raison pour être grossier.Ca ne me semble pas trop difficile.Il suffit d'ouvroir grand les yeux.Si vous vous imaginez que je vais en dire plus...S'il vous plaît pas de réponses directes pour préserver l'intérêt.Merci.

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