Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

BLOGART(LA COMTESSE)

Derniers commentaires
Pages
17 août 2010

Géographie: Washington, DC

200px_Trouble_no_more

           Aujourd'hui rien de moins que la capitale fédérale.Dans la croisade anti-Bush parfois un brin démago John Mellencamp fut l'un des plus en pointe.Voici,repris d'une vieille ritournelle traditionnelle,To Washington,son brûlot contre le Texan si détesté.Presque sexagénaire aujourd'hui John ex Cougar Mellencamp est pourtant très prolifique et largement aussi intéressant que bien d'autres. Mais les Français continuent d'ignorer cet homme à tout faire de la musique américaine.Assez proche de Springsteen dans la peinture de la vie américaine,des petites villes,des déboires familiaux et financiers John Mellencamp mérite d'être écouté, notamment Scarecrow,son plus bel album d'après les documents que j'ai pu consulter.Car je dois confesser que moi-même je connais assez mal ce folkrocksongwriterdirectorpainter.  Oui John Mellencamp est tout ça.Ce n'est certes pas Thierry qui me contredira    

JOHN MELLENCAMP : On the rural route 7609 (2010, coffret 4 CD)

http://www.youtube.com/watch?v=XR5HuJU0Ndw To Washington

Publicité
16 août 2010

Le ciel immense

 

                Une troupe d'indiens à cheval hâle un bateau en remontant le Mississipi.Cette image au demeurant fort rare est l'une des beautés de ce beau film d'Howard Hawks,western élégiaque et rousseauiste connu sous le titre La captive aux yeux clairs,moins joli que The big sky,qui avait le mérite d'une cosmogonie au delà des modestes trappeurs aux prises avec la Compagnie des Peaux plus qu' avec les natifs.On lorgne un peu du côté de Fenimore Cooper mais sait-on encore qui était l'auteur du Dernier des Mohicans?Kirk Douglas trouve là l'un de ses très bons rôles,bondissant et plein d'humour,touché par la grâce de la jeune captive.Rivalité mais amitié,bivouacs à l'accordéon,rénégats sur la rive face au petit voilier sur le grand fleuve,rapides très rapides (?),et une certaine douceur de vivre.

            C'est que La captive aux yeux clairs est un peu l'antithèse de La prisonnière du désert.Par contre on peut évidemment y trouver un soupçon d'angélisme,une sorte de long fleuve presque tranquille comme une amitié idéfectible qui est très éloignée de la relative brutalité fordienne de La prisonnière...Il y a pourtant dans les deux films un mariage mixte,traité il est  vrai d'une façon radicalement différente.Cela n'est que de peu d'importance quand on a la chance d'avoir là deux si beaux westerns dont le classicisme est indémodable.Et choisit-on entre Ford et Hawks?

15 août 2010

Et la défaite continue

                     Me revoilà plongé dans Yves Gibeau....Et la fête continue qui date  de 1950 n'est guère un ouvrage optimiste.Mais bon sang,de quelle trempe était fait cet écrivain,avec son regard sur cette fin de guerre à Marseille?C'est que les fins de guerre sont difficiles, comme les milieux de guerre,les débuts de guerre,les avant-guerre,les après-guerre.Pour le reste ça peut aller.Le jeune homme n'a guère le coeur à la Canebière.Il cherche surtout à trouver de quoi bouffer,c'est le terme en usage quand la question est essentiellement d'ordre alimentaire au sens propre,ce qui est le cas,même dans le Midi.Et puis Stéphane,ancien prisonnier,doit éviter les mauvaises rencontres.On a vite compris la proximité de Stéphane avec Yves Gibeau.

              Il a bien une ou deux connaissances,des tenants de la débrouillardise,un impresario douteux,une prostituée et surtout Nathalie avec qui le ciel peut s'éclaircir,du moins l'espère-t-il.Cela nous vaut une grande tendresse,une sorte de sentiment un peu timide,car ce grand escogriffe aux jambes flagada pour cause de diète,meurtri par l'enfance,cette "petite guerre", n'est autre que Gibeau lui-même,cet amoureux de la littérature,ce blessé des autres.On ne mange guère a sa faim dans ...Et la fête continue,et la quête n'est pourtant pas que de nourritures terrestres.Un peu tous les métiers,selon l'expression consacrée,et c'est bien de ça qu'il s'agit,survivre,même si pas bien loin de la pègre.J'ai eu la chance de rencontrer cet homme sur le tard de  sa vie.Il n'était guère plus lourd que le Stéphane de Marseille.Et je revois ses yeux de grand enfant que les coups durs,ceux du Landerneau littéraire entre autres,n'avaient pas réussi à atténuer.Il y a  ainsi dans l'histoire de la littérature des prolifiques intéressants,des prolifiques casse-pieds,des discrets fascinants dont la vie et les écrits errent toujours en un pli de notre mémoire.Yves Gibeau est de ceux-là.

14 août 2010

Le coup de Crace

   
  
 

 

 

                Jim Crace,encore méconnu en France,est né en 46 en Angleterre.Deux fois finaliste du prestigieux Booker Prize,il est l'auteur de L'étreinte du poisson, Quarantaine, Six ,Le garde-manger du diable. Et de De visu,curieux titre français de The pesthouse,dont je vous dis un mot ci-dessous.

            De visu est un roman de fin du monde dans un climat assez proche de Malevil.Nanti d'une jolie verve poétique ce voyage vers l'Est constitue ainsi l'avatar ultime et inversé de la ruée vers l'Ouest.Dans cette Amérique d'après la catastrophe(celle que vous voulez,Crace vous laisse le choix) Margaret et Franklin veulent retourner aux navires susceptibles,sur "le puissant fleuve à une seule rive",de quitter le continent pour l'autre terre promise.
              Parabole sur le Nouveau Monde,prématurément vieilli,livré aux pillards et aux maladies,De visu est une histoire d'amour qui devra passer par la case Moyen Age pour envisager à nouveau la sérénité.Et si le cauchemar futuriste servait au moins à cela:donner aux hommes l'occasion de faire mieux.

 
   
 
 

 

 
 
 
   
 
 
11 août 2010

Géographie: Knoxville, Tennessee

Knoxville_R

http://www.youtube.com/watch?v=GL0I8YasI-U  Knoxville girl

    C'est l'histoire d'un meurtre,une vieille chanson enregistrée avant le déluge et reprise par Nick Cave.Ca se passe à Knoxville,200 000 habitants,troisième ville du Tennessee,dont elle fut capitale quelques années au début de l'Union,et dont nous avons déjà visité Memphis et Nashville.Plus modeste Knoxville a bénéficié d'une expo internationale en 1982 qui l'a dopée quelque peu.Rien n'y fait face à Memphis ou Nashville mythiques hauts lieux musicaux.Nick Cave,une belle tête de repris de justice,a fière allure en meurtrier dans Knoxville girl.

     Les "murder ballads" ont été un genre à part entière dans l'histoire folk aux Etats-Unis.Le blues s'en est bien inspiré aussi.La plus célèbre étant probablement Tom Dooley,"Hang up your head Tom Dooley",l'un des rares exemples de chansons devenues films.Classique des feux de camp bien des chanteurs français l'ont reprise dans les années cinquante.Très connue aussi,et très reprise,Stagger Lee.Et ne vous avisez pas de sortir du droit chemin.

Publicité
8 août 2010

Je suis un morettiste

morettije.jpg

        Premier film de Nanni Moretti,en des conditions rudimentaires de super 8 et de budget famélique,Je suis un autarcique s'avère déjà passionnant tant le personnage,toujours très proche de Moretti lui-même,et ses acolytes savent nous ramener à leurs obsessions de fin seventies,et plus encore de début de la fin de leur jeunesse.Et ça c'est universel.Bien sûr tout ça est pas mal bricolé,ou mis en scène comme bricolé parfois,mais j'ai marché,j'ai suivi les premiers pas de Moretti avec ce film que je n'avais jamais vu.Michele Apicella et ses amis,peu laborieux,rêveurs de lendemains qui chantent,quelle idée,détracteurs du cinéma d'avant,comme tout le monde,n'est-ce pas la Nouvelle Vague,"donnent" dans le théâtre d'avant-garde.Ca vous pose un homme,ça.Ca vous pose surtout un groupe,mi TNP grande époque mi Pieds Nickelés.Ou 20% TNP 80% Pieds Nickelés.Il faut vous dire que j'adore les Pieds Nickelés,bien oubliés des bédéphiles à propos.J'ai noté une citation extraordinaire d'un critique théâtral dans le film;"Le cinéma meurt, seul le théâtre dessine encore des hyéroglyphes signifiants".Cette phrase est merveilleuse...

   Encore quelques hyéroglyphes signifiants dans cette chronique si vous l'acceptez.Peu de vie de famille dans Je suis un autarcique,cela ressemblerait à des histoires de fratries ou de mères siciliennes,de ce cinéma maudit sur lequel Nanni Moretti,homme que je tiens d'une haute intelligence,pas si fréquent au cinéma,a bien sûr changé d'avis.Dans les bonus on le  voit d'ailleurs se chamaillant avec Mario Monicelli.Comme si Nanni n'était pas à la fois le dynamiteur et le continuateur de ces généraux sublimes,Roberto, Vittorio, Luchino, Federico, Michelangelo mais aussi Mario, Luigi, Dino,Francesco, Pietro, Mauro, Valerio....Comme si l'oeuvre totale de Nanni Moretti ne s'inscrivait pas parfaitement dans l'immense cohérence du plus beau cinéma du monde.

   Moretti a un peu la main lourde sur ce théâtre contemporain.En cela il n'est pas si loin de cette comédie italienne.Il ne sera pas si loin non plus de Fellini dans Aprile,de Rosi dans Le caïman.Voir Je suis un autarcique plus de 30 ans après permet d'apprécier le cheminement de ce créateur assez peu prolixe,mais qui ne craint pas d'aborder le cinéma dans toute son envergure depuis la blague potache jusqu'au drame familial,et ce en toute italianité,ce qui ne peut que me séduire.Voir l'avis de Ed Nanni Moretti (coffret dvd : les premiers films)

6 août 2010

Simple mais beau

  54yts7

                     J'ai déjà dit comme j'aimais Neil Hannon.J'aime la littérature.Alors quand Neil présente ses héros je ne puis que fondre.Même si je n'aurais pas fait un choix identique.Forte consonnance anglo-saxonne chez cet Irlandais unique.Mon goût est d'ailleurs déjà en partie dans l'abécédaire de mes écrivains majeurs.Et si vous ne me laissez que trois livres,que ce soient ceux-là.A eux seuls ils peuvent presque dispenser des autres.Car ces trois livres ont "changé" ma vie.D'aucun je ne suis sorti indemne.

http://www.youtube.com/watch?v=vPzS91gGzLM The booklovers

desert_des_tartaresetude_sur_l_trange_cas_du_dr_jekyll_et_de_mr_hyde_robert_louis_stevenson_8033432QUICH

    

5 août 2010

J'peux vraiment pas les voir en peinture(13)

ENS

        James Ensor ne quitta guère Ostende et la côte flamande durant sa longue vie (1860-1949).On sait que son oeuvre abonde en masques et squelettes.Ses tableaux les plus connus sont souvent inquiétants.J'ai découvert par hasard en naviguant cette Cabine de bain peinte à, l'âge de seize ans.C'est un petit format qui ne présage guère les obsessions futures d'Ensor.C'est vraiment une nouveauté pour moi et c'est ainsi que j'peux vraiment pas la voir en peinture cette modeste cabine face à une Mer du Nord que zèbrent quelques steamers sous un ciel de de Flandre,j'peux pas la voir en peinture ,parce qu'à l'évidence les plus beaux écrivains peuvent mentir mais en aucun cas les peintres,même débutants.

2 août 2010

Sérieux ne pas s'abstenir

                      

                Roberto Rossellini a consacré toute la dernière partie de sa carrière à la télévision.Il avait une très haute idée de ce qu'aurait pu être ce nouveau mode de diffusion.La R.A.I fut très intéressée,l'O.R.T.F aussi d'ailleurs.Vu de maintenant on croit rêver.J'ai déjà parlé ici même de l'extraordinaire Prise de pouvoir par Louis XIV.Le coffret Carlotta regroupe quatre oeuvres exigeantes,difficilement exploitables au cinéma effectivement,durée,austérité,presque jansénisme,hauteur et an-émotion,pardon du néologisme.Néanmoins passionnant même si j'ai découvert ces films très progressivement.Sans entrer dans les détails dont certains m'ont probablement échappé je voudrais insister sur la grande rigueur artistique de ce témoignage unique en en livrant quelques sentiments.

    Une encyclopédie historique de Roberto Rossellini

                    L'âge de Cosme de Médicis (4 heures environ quand même) est une somme remarquable sur les débuts de la Renaissance,la république florentine,et l'humanisme (pas celui à deux balles dont on nous rebat les oreilles en 2010 à grand coups de coeur dits citoyens,pardon,je m'égare),non,celui de ces visionnaires artistes,architectes,ingénieurs,polyvalents absolus et parfois quelque peu despotes éclairés.Rossellini,pédagogue autoritaire,ne cherche aucun morceau de bravoure mais des tractations,des questionnements,au long d'un film qui parle beaucoup,qui n'est certainement pas un objet cinématographique.Mais comme cela donne des regrets que la démarche n'ait jamais été suivie.Je rêve à une salle de cinéma qui serait étiquetée Histoire et idées,comme on a Art et essai,par ailleurs terme partculièrement pompeux et que je récuse.

    Je ne m'étendrai pas davantage sur les trois autres films,mes compétences limitées ne m'y autorisent guère.Il s'agit De Blaise Pascal, d' Augustin d'Hippone et de Descartes.Le jeu pour la plupart de non professionnels donne un cachet un peu scolaire absolument revendiqué par Rossellini qui voulait expurger de toute facilité d'acteur le récit,tout à sa cohérence didactique.Il me semble avoir connu Roberto Rossellini plus proche des acteurs,ou surtout des actrices.A mon avis ceci explique cela.J'ai tout à fait conscience de l'inutilité d'un tel article mais je n'aurais pas aimé n'en point parler.

   Pour conclure je rappelle qu'aucun metteur en scène de cinéma au monde ne s'est autant questionné et remis en question que Rossellini.Je lui vois au, moins cinq périodes:les films peu hostiles au régime,oui,oui,les chefs d-oeuvre néoréalistes,les introspections bergmaniennes (Ingrid pas Ingmar quoique...)la parenthèse enchantée de François d'Assise,les films pour la télévision dont l'époustouflante Prise de pouvoir par Louis XIV déjà chroniqué ici.

 

1 août 2010

Ne tirez toujours pas sur le pianiste(récréation)

day

legend_of_1900

632

grant

paris_blues

days

lacorde

mortvenise

eddy_20duchin_20CL790

LaurelHardyL_468x319

l_accompagnatrice_1991_fichefilm_imagesfilm

LaTourneuse

80b0c27a02a021cec944a11yh6

Image_1

donald_oconner_rain

images56highsociety

americain_a_paris

Jamie_Foxx_in_Ray_Wallpaper_6_800

4222964_std

MERCI_POUR_LE_CHOCOLAT_2000_diaporama

amadeus

debattremoncoeur

pianistephoto

samourai_3

aristo

Gainsbourg_Vie_Heroique_image_on_video

green_card

grant

fcshine2

cole

Chico_20Marx_2020

casa

article_Lepianiste

Tuesday_20Opening

poster_jazzsinger_lg

031fabbakerboys

phantom1

tom_26_jerry_piano_concerto

piano_blues

LE9ON

4699_tirez_sur_le_pianiste___tirez_sur_le_pianiste

30 juillet 2010

Ne tirez pas sur le pianiste

         

     Embarquez si vous le voulez pour une énième histoire d'immigration et de mafia.Mais le voyage est longuet et Le parrain il y a 40 ans fera tout aussi bien l'affaire et coûtera moins cher.Enfin j'ai emprunté Willy Melodia à la Bibliothèque et  ne regrette pas,enfin ne regrette pas de l'avoir emprunté plutôt qu'acheté.J'ai certes un peu la dent dure mais c'est vrai qu'il y a une bonne idée de départ,à peu près la seule.C'est que le héros narrateur maintenant très âgé n'a vécu tout ça que comme spectateur,privilégié,proche certes,mais jamais tout à fait partie prenante.Willy,né Guglielmo Melodia,n'a qu'un talent,très utile.Il est pianiste né,excellent,et c'est souvent au son de ses accords qu'ont lieu les réunions,querelles,voire massacres inhérents à cette littérature.

    Soyons juste,ce livre se lit assez bien,de bouge minable en hôtel de luxe,de corruption en soutiens électoraux douteux,de bellicisme très intéressé en trafics de toutes sortes.Comme dans ce genre d'ouvrages ce personnage de  fiction est amené à rencontrer les grands de ce monde,bien réels eux.On y croise même Elliot Ness,Duke Ellington,Frank Sinatra.D'où l'envie de réécouter Satin doll ou Sweet Lorraine.C'est une idée,ca.Peut-être même qu'on n'est pas obligé de lire Alfio Caruso,pas vraiment un ténor.Sur les rapports de la mafia et du pouvoir,ou par exemple sur l'étonnant moment où la Sicile faillit devenir américaine,ou indépendante,le même Alfio Caruso a écrit une Histoire de Cosa Nostra.

27 juillet 2010

Le grand Yves

num_risation0001

                                    Une fois n'est pas coutume si l'illustration de cet article est assez personnelle il doit bien y avoir une raison.La voilà.Les hasards blogosphériques m'ont fait découvrir Allonszenfants,consacré à l'écrivain Yves Gibeau et plus largement à la Grande Guerre.Très intéressé par ce thème et passionné de ce que j'ai lu de ce grand auteur,méconnu,oublié,peu prolixe de plus,j'ai contacté l'auteur du blog.Ce dernier m'a demandé d'écrire quelques mots sur Yves Gibeau,que j'ai eu la chance de rencontrer à trois reprises.

    Le vieil exemplaire en Livre  de Poche d' Allons z'enfants qui avait appartenu à mon père a ainsi fait l'objet de cette gentille dédicace.J'animais à l'époque un club cinéphile et nous avions projeté le film d'Yves Boisset adapté du roman.Ce film est assez souvent un peu dédaigné comme bien des films de Boisset.Si ce n'est pas inoubliable c'est pourtant une oeuvre honnête et sobre.Yves Gibeau défendait ce film,bien qu'assez réservé sur les  adaptations.De plus Allons z'enfants est plus qu'un roman tant Gibeau a mis de lui-même,enfance,adolescence,corps et âme dans ce livre sorti en 1952.Au passage je trouve que les couvertures des premiers Livre de Poche étaient superbement illustrées.

  Pour Simon,fils de l'adjudant Adrien Chalumot,la route est toute tracée.Il quitte la Champagne à 13 ans pour Les Andelys et l'école d'enfants de troupe.Comme Yves Gibeau.A travers le destin de Simon c'est toute la condition militaire de Courteline à Kafka,et  bien pire hélas, que l'auteur fait revivre,du fond de sa pudeur et de toute sa verve.Passionné de bêtises comme le cinéma ou la poésie Simon,enfant meurtri et exacerbé,vivra mal ce décalage pour le moins douloureux.J'écris ces quelques lignes plus de 25 ans après avoir lu le livre.Et je suis un piètre "relecteur" car Chronos nous guette et il est intraitable.

gibeau

     Quelques années après,en 88, Yves Gibeau,à qui je remettais une modeste plaquette de poèmes sur le cinéma classique qu'il admirait tout comme moi me dédicaçait ce qui devait rester son dernier livre,Mourir idiot,méditation sur la vieillesse et sur la vie,imprécation presque célinienne version tendresse malgré tout,les ultimes cris d'un auteur que l'on aura en grande partie manqué.Mais je ne peux qu'engager à découvrir Yves Gibeau et pour cela nul meilleur guide que Allonszenfants qui saura vous parler de lui,et qui sait,convaincre que l'homme enterré près du Chemin des Dames,vaut le voyage littéraire.

24 juillet 2010

Géographie: Galveston,Texas

http://www.deezer.com/listen-729706 Galveston flood

  Galveston est un port du Texas.Pas mal de chansons sur cette ville,le grand standard de Glen Campbell,Galveston,un peu plat.Le beau Galveston Bay de Springsteen inspiré du film de Louis Malle Alamo Bay sur les pêcheurs asiatiques.Tom Rush,peu connu en France,nous raconte les inondations du Texas dans ce titre déjà ancien, Galveston flood.Il faut dire que cette ville,qui est en fait une île dans le Golfe du Mexique,a subi à plusieurs reprises ouragans et crues sévères.Florissante au XVIIIème Siècle du commerce du coton la ville fut vite supplantée au sud du Texas par Houston.Quelques enfants célèbres:le cinéaste King Vidor,le guitariste Larry Coryell,le chanteur Barry White.

 

                    C'est en 1900 qu'eut lieu l'une des plus grandes catastrophes humaines sur le sol américain qui,on le sait,n'en est pas avare.La chanson de Tom Rush date de 70.Depuis Galveston,60 000 habitants,serait plutôt devenue station balnéaire des métropoles texanes,bien plus peuplées.Tom Rush,né en 41,semble avoir influencé James Taylor et Jackson Browne,devenus plus connus que lui.C'est souvent la loi.

21 juillet 2010

Géographie: Texarkana, Arkansas

    L'une des chansons les plus connues de R.E.M. issue de l'album triomphe Out of time où figure aussi le plus grand succès en Europe du groupe,Losing my religion,nous emmène à Texarkana,Arkansas.A dire vrai il semble que la chanson ne s'intéresse guère à cette modeste ville qui comme son nom l'indique est double car une moitié des 60 000 habitants de Texarkana vit en fait au Texas.Ceci a donné cet audacieux néologisme qui mélange les vocables Texas et Arkansas.Passionnant tout cela,autant que la magnifique affiche que je vous propose.Soyons sérieux un instant.En fait la bande à Stipe ne cite même pas Texarkana.A travers 20 000 chances gâchées,30 000 idées fixes,40 000 étoiles R.E.M. quête une sorte d'improbable eldorado ésotérique.Alors pourquoi ne pas l'appeler Texarkana,ville plutôt "Amérique profonde" bien loin de cette perfection?

Afficher l'image en taille réelle

http://www.youtube.com/watch?v=jP--MxYzTuo Texarkana

19 juillet 2010

Des nouvelles moins bonnes que le facteur

    

                         Ce n'est pas l'ami Eireann CAIN James / La Fille dans la tempête  qui me contredira.Le recueil de nouvelles de James Cain,paru aussi sous le titre Retour de flamme est décevant à mon sens.L'âpre et noir conteur d' Assurance sur la mort et du Facteur sonne toujours deux fois nous offre une quinzaine d'histoires publiées dans divers magazines dans les années trente.On a souvent parlé de ces nouvelles type Pulp Stories.Force est de constater qu'elles ne sont pas toutes du même acabit.Certaines très courtes nous laissent de glace(Escamotage,Le cambriolage),teintées d'un humour qui ne m'a pas fait sourire.Les meilleures sont pour moi Le veinard ou En route pour la gloire,assez proches du climat du chef-d'oeuvre adapté quatre fois au cinéma.La littérature américaine de la crise a avec Edward Anderson,Horace McCoy,John Steinbeck mieux à nous proposer.Sorry James mais vous avez déjà une place au Panthéon.

17 juillet 2010

Ma vie sans...Masters of war

                       

                          Sur l'album The freewheelin' Bob Dylan figure Masters of war,qu'on peut qualifier de protest-song typique,écrite en pleine Guerre Froide.On sait la limite de ce genre d'exercice,ce qui me conduit à ne pas considérer ce titre comme majeur chez Dylan.On ne refait pas l'histoire et Masters of war appartient dans toute sa splendeur à l'époque sixties.J'ai choisi la version de Pearl Jam le quintet de Seattle mené par Eddie Vedder.

  http://www.youtube.com/watch?v=fEPAx37GsU0  Masters of war

dylanwar

14 juillet 2010

La valse des truands ou la samba des tueurs

ongaro

                  Alberto Ongaro,longtemps complice de Hugo Pratt,est vénitien.Il a connu un certain succès avec La taverne du Doge Loredan que je n'ai pas lu.Voici Rumba dont la couverture avec les yeux de Bogart et quelques joujoux estampillés film noir ne pouvaient que m'émoustiller.L'écrivain John B.Huston (sic) enquête dans le Brésil des années cinquante sur l'assassinat de la somptueuse Cayetana Falcon Laferrere (resic).Un abject milliardaire cultive son adipeuse ressemblance avec Sydney Greenstreet (reresic).Un tueur méticuleux,un avocat marron comme tout bon avocat de polar,des femmes belles à se damner mais aussi des enfants des rues apprentis tueurs à gages,spécifité carioca,et une troublante rumba évocatrice de souvenirs pour plusieurs personnages.L'un d'entre eux dans une soirée très  sélecte interdit d'ailleurs au pianiste de la jouer.Ca ne vous rappelle pas  Ingrid Bergman et Play it again Sam de Casablanca?Bogartesque en diable,plus fort même que le diable,vous pensez bien que tout ça ne pouvait que m'emballer. C'est le cas malgré une fin un peu décevante.Ongaro cite nommément vers la fin de l'ouvrage la thématique de l'échec chez John Huston,le vrai:Le faucon maltais,Le trésor de la Sierra Madre,Asphalt jungle,lieux ou objets quasi virtuels, inaccessibles, improbables graals pour le détective,l'écrivain ou le lecteur.

              Ongaro,né en 1925,est auteur de bandes dessinées sous différents pseudonymes.Scénariste,reporter,il a souvent situé ses romans à Venise bien sûr,outre La taverne...,La partita,Le secret de Caspar Jacobi.Je ne l'avais jamais lu mais j'avoue avoir été séduit par ce feuilletonniste hors pair.De plus Rumba donne vraiment très envie de relire ou revoir Le faucon maltais.

9 juillet 2010

Le patron,sa vie,son oeuvre

 

                  Ce livre n'est pas une biographie même si le premiers tiers reprend chronologiquement l'enfance,l'adolescence,puis l'âge adulte du fils Springsteen,mi-irlandais mi-italien d'origine,depuis Freehold,New Jersey,jusqu'aux stades internationaux des cinq continents.Deuxième mouture d'un ouvrage parue en 2002,cette version réactualisée par deux connaisseurs est passionnante à plus d'un titre au sujet d'un artiste que l'on croit savoir par coeur.Hugues Barrière et Mikaël Ollivier m'ont donné envie de consacrer 3 jours de vacances à potasser l'intégrale du Boss,dont je ne possède qu'un tiers environ,muni de leur bouquin,comme pour un bachotage musical sur cette grande figure du rock,infiniment plus complexe qu'on ne l'a laissé entendre.L'essentiel de ce livre est consacré aux thèmes et aux influences de Springsteen.J'en reprendrai simplement quelques-unes.

L'enfant de Tin Pan Alley

     Bruce Frederick Springsteen a été bercé de cette culture musicale américaine elle-même africaine,klezmer, latine, irlandaise, mexicaine,caraïbe,scandinave.Vous savez ce fameux melting pot.Nul mieux que lui n'a assimilé,brassé cet héritage fantastique,qui commença au XIXème Siècle,dans les rues avec des casseroles comme instruments(Tin Pan Alley).Il ne faut donc pas s'étonner d'entendre chez Springsteen des accents blues, rock,  folk, gospel, jazz, country, bluegrass, etc...C'est que,pourtant auteur d'une prolifique moisson de titres,le Boss n'a jamais hésité à reprendre sur scène tant le blues de John Lee Hooker que les vieux folkeux,Woody Guthrie,Pete Seeger, tant les phares sixties, Stones, Animals, Creedence,tant les rock'n'rollers Jerry Lee Lewis,Bo Diddley,Chuk Berry, que les rois Presley et Dylan.Somptueux amalgame de la puissance musicale d'un pays immense qui a toujours chanté la route et les hommes (voir rubrique Géographie),le chant de Bruce Springsteen traverse depuis 40 ans le temps et l'espace.Nous avons là une richesse tant musique que textes  d'une exceptionnelle envergure.Je pèse mes mots mais voudrais tant que le succès planétaire et durable de cet homme ne le réduise pas au phénomène de ventes et de scène.Oui Springsteen remplit les stades.Oui Springsteen est richissime.Non Springsteen n'a pas besoin de la moindre ligne supplémentaire. Mais il arrive que les gens qui réussissent soient des géants.Il arrive que le triomphe soit mérité.

Routes et voitures

      Enfant modeste du New Jersey  Bruce au comme premières amours les bagnoles et le rock'n'roll.Sa musique y reviendra souvent de Pink Cadillac en Used cars ou Car wash.Mais très vite la route sera l'un des thèmes récurrents des ballades les plus déchirantes, que ce soit la route vers l'Ouest pour fuir la crise,vers le Nord à travers la frontière,vers nulle part pour les assassins. Springsteen,écolier peu assidu,est un autodidacte qui a appris sur le tard l'histoire de son pays qu'il n'en finit pas de révisiter avec notamment les albums The river,Nebraska,Ghost of Tom Joad.

La guerre

     On ne reviendra pas ici sur la chanson Born in the U.S.A et la méprise qu'elle engendra longtemps.Des dizaines de titres parsèment l'univers springsteenien  sur le Vietnam et surtout l'après Vietnam,Brothers under the bridge,Shut out the light.Le vieux War d'Edwin Starr est en scène une de ses reprises les plus rageuses.Plus récemment il aborde l'Irak avec Devils and dust ou la reprise de Pete Seeger Bring them home.Mais le catalogue du Boss est si pléthorique entre albums studios,albums live et diverses reprises qu'on pourrait l'explorer longtemps sur ces différentes thématiques.

Influences littéraires

   Au-delà des influences musicales et cinématographiques fondamentales il est particulièrement et plus surprenant à mon avis de revenir sur les lectures, relativement tardives,de Springsteen.Steinbeck à l'évidence mais aussi la grande écrivaine sudiste Flannery O'Connor,plus récemment Philip Roth et Carlos Fuentes(ses nombreuses chansons transfrontalières).Le grand photographe Robert Frank l'a aussi beaucoup inspiré.

     Ces quelques lignes n'ont d'autre but que de souligner,au-delà de l'immense succès,l'importance de Springsteen dans le siècle.Nul mieux que lui n'a su amalgamer toute l'histoire musicale de son pays, douloureuse ,joyeuse, grandiose, injuste,en un mot américaine.Je sais qu'il n'a guère besoin d'aide,je sais que nombre de jeunes talents piétinent.Je sais aussi que l'on peut être riche et célèbre,et méconnu malgré tout.Je sais aussi que les textes de Bruce valent bien quelques exégèses.Mieux encore ses mots valent le coup de les mettre en musique.Ca tombe bien il a déjà fait tout ça.Ecoutez Springsteen,seul,avec les complices de la première heure du E Street Band,avec les  folkeux-countreux-dixieux-fanfareux-gospeleux du Sessions Band,en duos, innombrables, avec d'autres artistes.Originaux ou reprises souvent radicales.Vous avez une géométrie variable.C'est ça  aussi le Boss.

Et Boom boom  http://www.youtube.com/watch?v=d46Wwl2X8Uk

4 juillet 2010

Géographie:Rapid City,South Dakota

http://www.deezer.com/listen-1478722   Rapid City

       Je ne vous ferai pas l'injure de vous nommer le cinéaste grâce à qui ce monument est devenu universellement célèbre.La ville de Rapid City,au pied des Black Hills,Dakota du Sud,est la porte d'entrée pour le Mont Rushmore où vous attendent George Washington,Thomas Jefferson,Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln.Je ne vous ferai pas non plus l'injure de vous présenter Richard Ruane car je le connais bien mal.Il y a tant de folk singers talentueux et je ne me lasse pas de les découvrir.Son groupe s'appelle ou s'appelait Bread and bones.

RUANE

                   Enfin pédagogie oblige le Dakota du Sud est un des territoires les moins peuplés des U.S.A.Sa capitale,Pierre,est une immense mégapole de... 13 000 habitants.Musique!

1 juillet 2010

Souvenirs d'Autriche

                   Le grand écrivain israélien Aharon Appelfeld a scindé son roman en deux.En Autriche peu avant l'Anschluss,puis 25 ans après le conflit.Un auteur juif,ami de Zweig et admirateur de Kafka,subit les attaques de la presse, insidieuses puis directes.Le plus curieux est qu'il est lui-même presque antisémite.C'est un cas de figure pas si rare dans cette Autriche corsetée qui depuis qu'elle n'est plus la légendaire Autriche-Hongrie s'apprête à accueillir triomphalement son enfant le plus célèbre,tristement cela va sans dire et encore mieux en le disant.L'écrivain a des rapports difficiles avec sa femme et son fils de douze ans,et plus encore avec la communauté juive.Le temps des prodiges n'est pas une ample machine littéraire sur les débuts de l'apocalypse.Non,c'est plus que ça.Une ballade des errements d'un intellectuel qui finit par flotter en son identité, aussi éloigné des rabbins en caftans que des sirènes aryennes.Espérance réduite quoiqu'il en soit.

          La seconde partie c'est le retour du fils Bruno,en 1965,dans la paisible bourgade provinciale qui vit la fin de son enfance.Les murs ont changé bien sûr,et les hommes.Pourtant il croit reconnaître une silhouette,parmi les survivants.Mais c'est essentiellement son fardeau de culpabilité,ses années d'enfance chaotique,qu'il tente d'assumer revenant sur les lieux,comme lui-même en déshérence de l'auberge à la rivière.A peine y croise-t-il des fantômes,et bien réels une cousine à peine juive,un Japonais qui noie sa nostalgie dans la bière.On n'est pas tellement sûr,à la lecture de ce beau roman du vieux continent,que l'après,ambigu,exonère l'humanité de l'avant,assassin.

               Né comme Gregor von Rezzori à Czernowitz,actuelle Roumanie,Aharon Appelfeld fut déporté à huit ans,fuyard en Ukraine,incorporé à treize ans dans l'Armée Rouge.Juste après-guerre il se retrouve brièvement en Italie et rejoint le tout jeune état d'Israel où il vit à Jerusalem.C'est la première fois que je le lis,pas la dernière je l'espère.

Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 687
Publicité