Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
neorealisme
22 janvier 2011

Moretti:le dévoilement

    

           La décennie 1990-2000 a vu Nanni Moretti ne réaliser que deux longs métrages,en fait un dyptique Journal intime et Aprile.Rarement cinéma n'aura été aussi narcissique et universel cependant.Depuis Palombella rossa Moretti est devenu producteur,la Sacher Film,du nom de sa célèbre pâtisserie préférée.Les autres jeunes cinéastes, Mazzacurati, Luchetti, Calopresti, peuvent compter sur lui.Un peu moins la France qui distribuera tout ça chichement.1993, le film "manuscrit" Caro diario est en fait composé de trois parties de 30 minutes dans lesquelles Moretti s'implique corps et âme,même si ses films-rôles antérieurs,du Michele de Bianca au Don Giulio de La messe est finie n'ont en fait été qu'une très longue introspection, toujours en cours depuis 35 ans.En vespa est une superbe virée en scooter dans une Rome quasi déserte ou Moretti donne libre cours à son amour pour la ville,peut-être un clin d'oeil à Fellini et à la cinéphilie,ce gravissime virus qui nous vaut un hilarant règlement de comptes avec un critique et une balade sur les plages où vécut et mourut Pasolini.

     Dans Les îles Moretti retrouve un ami dans l'archipel des Eoliennes.Il trouve dans l'insularité et dans l'éloignement motif à se colleter à ses thèmes de prédilection,le rôle aliénant de la télé,l'éducation des enfants,le portrait d'une génération alors quadragénaire.Comme toujours chez lui une certaine gravité souriante irradie le film.C'est qu'il n'a jamais été dupe de la relative réussite de son cinéma,ni de l'engagement,ni de sa propre position,une sorte de leader en Italie,qu'il n'a surtout acquis que dans les années 2000.Journal intime est un hymne à l'écrit au moins autant qu'au cinéma.le générique silencieux et écrit,les têtes de chapitre,les ordonnances.Moretti a écrit tous ses films,souvent seul.Et comme l'écrit Alexandre Tylski,de la revue Cadrage,on peut considérer Journal intime comme un générique entier,rejoignant l'étymologie avec une sorte de genèse retrouvée au contact des volcans,en une Méditerranée où naviguerait toujours Ulysse,d'îles en îles justement.

  Ce chapitre sur les îles Salina,Stromboli,ramène aussi aux ancêtres,Rossellini bien sûr,mais aussi de façon très drôle et à travers les tyrannies téléphoniques des enfants à un certain manque de communication,celui d'Antonioni dont le film le plus célèbre, L'Avventura,se déroule lui aussi dans une île.

   La troisième partie de Journal intime est évidemment encore plus personnelle.Woody Allen à qui Moretti fut souvent comparé pointe un peu ses lunettes mais l'hypocondrie allénienne légendaire est battue en brèche par la réalité morettienne puisque Nanni a vraiment vécu les affres du cancer et les rebonds de spécialiste en spécialiste,ici nommés le premier dermatologue,le deuxième dermatologue,le troisième dermatologue,le prince (?) des dermatologues,le remplaçant du prince des dermatologues.C'est en se penchant sur lui-même,de façon épidermique,c'est le cas de le dire,que Moretti touche à son pays,intégralement,le radiographiant tout comme son propre corps dans le scanner.C'est bouleversant,caustique et hilarant.Peu,très peu de cinéastes en disent autant.

    Aprile en un sens va plus loin encore puisque Moretti endosse ici son engagement politique au même titre que son travail de cinéaste et finit par les mêler à sa propre existence et notamment à la naissance de son fils Pietro.Tant et si bien qu'on ne sait plus ce qui incombe à la fiction et au document et c'est en cela qu'Aprile est une grande réussite. Commencé avec la défaite de la gauche en 1994 et la première victoire de Berlusconi,devant la télé,avec sa mère,la vraie, le film embraie ensuite avec l'arrogance d'un journaliste français et cette impression de mouvement,cette impression de mise en marche,ce sentiment d'éveil qui constellent Aprile au long d'une balade à l'italienne sur ces deux ou trois ans de vie politique et privée.

               La désormais célèbre scène où Moretti jouant Moretti récite une surréaliste liste de publications qu'il achète afin d'en faire un mur,non,une couverture voire un linceul,se déguste toujours avec délectation.Cette démarche citoyenne,mais je déteste ce que l'on  a fait de ce mot,se mélange avec les interrogations sur le prénom de son enfant,partagées avec sa compagne,et entrecoupées d'appels téléphoniques souvent en lien avec le cinéma.Père et fils dans le miroir,ceci après le départ de Silvio et les cris de victoire de Nanni,pour la naissance de Pietro plus peut-être que pour le succès de la gauche,nous emmènent vers la fin du film,en vespa,cela va de soi.

            La conclusion d'Aprile,un brin traumatisante,joue du temps qui passe,qui a passé.Il est vraiment plus que temps de réaliser cette comédie musicale toujours remise au lendemain,sur la vie d'un pâtissier trotskiste incarné par Silvio (Orlando évidemment,pas l'autre).

Publicité
2 août 2010

Sérieux ne pas s'abstenir

                      

                Roberto Rossellini a consacré toute la dernière partie de sa carrière à la télévision.Il avait une très haute idée de ce qu'aurait pu être ce nouveau mode de diffusion.La R.A.I fut très intéressée,l'O.R.T.F aussi d'ailleurs.Vu de maintenant on croit rêver.J'ai déjà parlé ici même de l'extraordinaire Prise de pouvoir par Louis XIV.Le coffret Carlotta regroupe quatre oeuvres exigeantes,difficilement exploitables au cinéma effectivement,durée,austérité,presque jansénisme,hauteur et an-émotion,pardon du néologisme.Néanmoins passionnant même si j'ai découvert ces films très progressivement.Sans entrer dans les détails dont certains m'ont probablement échappé je voudrais insister sur la grande rigueur artistique de ce témoignage unique en en livrant quelques sentiments.

    Une encyclopédie historique de Roberto Rossellini

                    L'âge de Cosme de Médicis (4 heures environ quand même) est une somme remarquable sur les débuts de la Renaissance,la république florentine,et l'humanisme (pas celui à deux balles dont on nous rebat les oreilles en 2010 à grand coups de coeur dits citoyens,pardon,je m'égare),non,celui de ces visionnaires artistes,architectes,ingénieurs,polyvalents absolus et parfois quelque peu despotes éclairés.Rossellini,pédagogue autoritaire,ne cherche aucun morceau de bravoure mais des tractations,des questionnements,au long d'un film qui parle beaucoup,qui n'est certainement pas un objet cinématographique.Mais comme cela donne des regrets que la démarche n'ait jamais été suivie.Je rêve à une salle de cinéma qui serait étiquetée Histoire et idées,comme on a Art et essai,par ailleurs terme partculièrement pompeux et que je récuse.

    Je ne m'étendrai pas davantage sur les trois autres films,mes compétences limitées ne m'y autorisent guère.Il s'agit De Blaise Pascal, d' Augustin d'Hippone et de Descartes.Le jeu pour la plupart de non professionnels donne un cachet un peu scolaire absolument revendiqué par Rossellini qui voulait expurger de toute facilité d'acteur le récit,tout à sa cohérence didactique.Il me semble avoir connu Roberto Rossellini plus proche des acteurs,ou surtout des actrices.A mon avis ceci explique cela.J'ai tout à fait conscience de l'inutilité d'un tel article mais je n'aurais pas aimé n'en point parler.

   Pour conclure je rappelle qu'aucun metteur en scène de cinéma au monde ne s'est autant questionné et remis en question que Rossellini.Je lui vois au, moins cinq périodes:les films peu hostiles au régime,oui,oui,les chefs d-oeuvre néoréalistes,les introspections bergmaniennes (Ingrid pas Ingmar quoique...)la parenthèse enchantée de François d'Assise,les films pour la télévision dont l'époustouflante Prise de pouvoir par Louis XIV déjà chroniqué ici.

 

4 juin 2010

Mon général

generalerovere

     Assez boudé par l'intelligentsia à sa sortie Le Général Della Rovere,l'un des derniers films de Roberto Rossellini avant ses travaux pour la télévision,a gagné ses galons avec le recul.Jugé trop linéaire,d'une facture trop classique à sa sortie en 1960,année où d'autres Italiens devaient prendre le pouvoir(La dolce vita,L'Avventura),ce film habile et interprété magistralement conjugue l'émotion d'un parcours d'homme,escroc de comédie italienne en des temps de tragédie,et la cruauté de la guerre finissante,au moment où, hideuse,elle semble ne jamais vouloir rendre les armes

     Il ne convient pas à mon sens d'employer le grand mot de rédemption pour qualifier l'attitude courageuse de Bardone,endossant les habits du Général.C'est plus simple et plus humain.Bardone a tout bonnement un niveau d'abjection forcément limité.Escroc assez sympa (pléonasme) il prend tardivement conscience de l'inhumanité de cette guerre en même temps que de  sa propre veulerie.Sans grands effets de manche Vittorio de Sica trouve là l'un de ses meilleurs rôles,quand l'étonnement fait place à la stupeur et la stupeur à l'indignation.A cette époque tant Rossellini que De Sica tendent à devenir des hommes du passé.Rome ville ouverte et Le voleur de bicyclette sont des pièces de musée.Et les deux hommes se respectent sans probablement beaucoup s'aimer.Le Général Della Rovere ne sera pas un grand succès malgré le Lion d'Or de Venise 59.Sclérosés l'un comme l'autre par les honneurs et l'académisme,dit-on...

   Pour moi c'est un grand film sur l'homme dans la guerre,universel,pleutre et héroïque,passionnant rejeton de tous les paradoxes qui font un homme.Et des personnages médiocres ou malhonnêtes peuvent s'avérer grands.L'inverse hélas est plus vrai encore.Face à un colonel allemand complexe,Hannes Messemer qui campa souvent ces officiers,De Sica,tête à claque,finit par nous toucher profondément.Le mystificateur rencontre son destin,inattendu,sous la forme de graffitis de condamnés politiques.Dès lors plus d'arrogance,plus de faux semblant.Pas assez retors mais déjà annobli Bardone répondra à l'ultime appel "Della Rovere!".Quinze ans après la fin des hostilités Rossellini et De Sica ont bouclé la boucle. Le prêtre de Rome ville ouverte et le chômeur du Voleur de bicyclette,héros très ordinaires,peuvent dormir tranquilles:leurs pères de cinéma ont bien mérité du cinéma italien.

      

18 avril 2010

Noir romain

 maladeto  

                             Ce maudit imbroglio (titre original) fut distribué en 1959 en France sous le vocable alors exotique de Meurtre à l'italienne. Pietro Germi n'a pas encore opté pour la franche comédie,fut-elle assez noire.Rome,admirablement rendue par la piazza et la cour d'entrée de l'immeuble,par les fontaines nocturnes où se garent d'encore assez rares voitures,est la vraie star de Meurtre à l'italienne,comme elle le sera chez Fellini ou Scola.Pietro Germi interprète lui-même le commissaire au chapeau inamovible,et son équipe allie l'humour et l'efficacité,à l'italienne bien sûr.J'ai pensé au grand auteur de polar Giorgio Scerbanenco qui aurait quitté Milan et le Nord pour Rome.En fait ce film est adapté de L'affreux pastis de la rue des Merles de Carlo Emilio Gadda,auteur d'essais plus que de polars.

                         Tous les amoureux de Rome comme moi se régaleront de cette faune mêlant bourgeois cossus,médecin véreux, commandatore et dottore friands de titres ronflants mais assez peu regardants.Le petit peuple n'est guère mieux traité par le féroce Signore Germi:receleurs,gigolo,prostituées.Certes ce n'est pas Affreux,sales et méchants mais Germi fait preuve d'une belle vitalité,assassine selon l'adage "Qui aime bien châtie bien".La bureaucratie policière ne s'embarrasse pas non plus de trop d'éthique mais le commissaire Ingravallo n'est pas un mauvais cheval.Meurtre à l'italienne est une plongée sans vergogne mais pleine de ressources,qui sinue habilement dans les méandres dignes du cours du Tibre.Franco Fabrizi est une fois de plus vaniteux,veule et vénal(quel grand  acteur c'était!) et Claudia Cardinale toute jeune peut encore jouer  une (à peu près) ingénue.

   Les tout derniers feux du Néoréalisme brillent encore un peu dans cette belle oeuvre où une ambiance Simenon serait tombée dans une trattoria au lieu du Café du Canal.Pietro Germi devait abandonner le métier d'acteur pour signer entre autres Divorce à l'italienne,Signore et Signori, Séduite et abandonnée. Invisibles hélas sont ses premiers films des années 45-50 pourtant tentants d'après les histoires du cinéma italien.Jean Gili,si brillant spécialiste,le contraire des pontifiants,présente cette édition Carlotta de Meurtre à l'italienne avec esprit et compétence.

16 avril 2010

Par le petit côté

negatif_eloge_1b736

           Dédaignant les deux heures de file d'attente pour l'expo Yves Saint-Laurent bien que le soleil brille sur les Champs Elysées je me suis immiscé par la petite porte du Petit Palais pour voir une petite expo sympa avec un petit nombre de visiteurs(j'étais seul).Grand bien m'en a pris.Eloge du négatif nous emmène en Italie annnées 1850,recherchée par les photographes qui au début de cet art balbutiant veulent de la lumière.Un procédé technique que je suis incapable de vous décrire,le calotype,va permettre sur un support papier de transcrire un négatif  qui pourra multiplier la diffusion.Le daguerréotype venait de naître mais c'était une pièce unique.Les pionniers anglais,allemands,français vont ainsi faire le voyage en Italie,cette figure imposée du siècle,tout comme Liszt ou Stendhal.

   Si les maître étrangers s'adonnent aux jardins toscans,aux ruines romaines,aux palais vénitiens avec ferveur et bien de la patience les photographes italiens,qui vivent les soubresauts de l'unité ,deviennent à leur manière les ancêtres du Néoréalisme,immortalisant les paysans des Pouilles,les acteurs du Risorgimento,les rues agitées, tout ce qui fait que l'Italie rêvée des romantiques va basculer dans une modernité tourmentée.

Piot3w_15727

       Sur ce papier salé cette péninsule en négatif permettra aussi les retouches du ciel ou des nuages,à la gouache ou au crayon graphite,nimbant ainsi ces précieux témoignages d'une aura poétique que l'on retrouvera un siècle plus tard dans les ardentes premières armes des cinéastes du réel,du réel certes mais du réel italien.

Publicité
28 février 2010

Metello vu par Mauro

                     Metello est l'un des films les plus connus de Mauro Bolognini,sorti en 1970.Film qui se veut social d'après l'écrivain Vasco Pratolini,Toscan résistant au Fascisme à qui l'on doit aussi trois autres oeuvres adaptées au cinéma:Les jeunes filles de San Frediano et Journal intime,par Valerio Zurlini,et Chronique des pauvres amants,par Carlo Lizzani.Mauro Bolognini engage pour le rôle titre le chanteur Massimo Ranieri qui s'avèrera très convaincant.Nous sommes à Florence au tournant du siècle.Metello Salani découvre la condition très difficile des ouvriers maçons.La Florence vue ici n'est guère Renaissance mais plutôt un foyer d'agitation qui ne pouvait que séduire Pratolini et Bolognini.Rappelons que cet écrivain très influencé par le Néoréalisme était déjà de l'aventure de Païsa avec Rossellini et de Rocco et ses frères avec Visconti.Il est vrai aussi que 99% des cinéastes et écrivains italiens de l'après-guerre étaient de cette mouvance avec toutefois souvent une pointe d'opportunisme dont l'on ne devisera pas davantage ici.

METELLO

                     Bolognini,styliste sérieux,soigne ses images sur les quais de l'Arno et les places florentines,ses costumes et ses décors.Reconstitution sage mais qui ne manque pas d'ampleur et atteint le coeur du public qui partage le sort des prisonniers et s'enflamme avec eux lors des rebellions.Le metteur en scène  a pris la précaution de ne pas trop charger les patrons,nombre de films ou de livres ayant tendance à cette surenchère misérabiliste assez écoeurante.N'ayant pas lu Metello je ne sais si la romance adultère est fidèle au livre ou si elle est plutôt rapportée par convention romanesque.Ceci n'empêche pas le film d'être très intéressant même s'il ne faut pas  s'attendre à ce que Bolognini fasse le cinéma de Francesco Rosi par exemple.Richesse du cinéma italien...mais là je me répète.

 

 

 

 

22 décembre 2009

Séquences franciscaines

  En 1950 Rossellini réalise un film unique qui ne  se rattache dans son oeuvre ni au Néoréalisme historique,ni à l'existentialisme préantonionien,ni aux expériences télévisuelles tardives.Mais quelqu'un a déjà dit tant de bien de Onze fioretti de François d'Assise que je me contenterai de vous y renvoyer.On peut lui faire confiance.

http://nightswimming.hautetfort.com/tag/rossellini  L'avis d'Ed de Nightswimming

14 novembre 2009

Veuf et pigeon

pigeon                  

    De l'âge d'or de la Comédie italienne j'ai extrait aujourd'hui le célèbre Pigeon de Monicelli et le moins célèbre mais cocasse Veuf de Risi.Même millésime à peu près,1959.Le pigeon n'a rien perdu de ses ailes qui paillonnent toujours au firmamentdes comédies drôles (pas si fréquent),défintivement drôles.On connaît l'argument que l'on doit un peu à Jules Dassin et à son Rififi chez les hommes,célèbre récit d'un hold up que Monicelli souhaitait parodier.On parle aussi d'une vague nouvelle d'Italo Calvino mais je n'en ai guère trouvé trace.De toute façon Le pigeon devait très vite creuser son propre sillon er devenir lui-même film référence du casse manqué (à ce niveau de ratage c'est du grand art) et surtout du renouveau de la Comédie italienne qui,si elle existait avant Le pigeon,n'avait pas cette fougue ni cette ironie.Le film de Monicelli,au titre italien I soliti ignoti,Les inconnus habituels,autrement plus fort et dérisoire,marche en fait sur les brisées du Néoréalisme maintenant défunt puisque ses cinq maîtres ont tous suivi d'autres voies.Mais un néoréalisme version optimiste,ce qui n'est guère le cas du Voleur de bicyclette ou de Sciuscia.

    Sans refaire l'histoire du cinéma italien rappelons vite fait les origines multiples de la comédie italienne,le théâtre antique de Plaute,Goldoni,la farce napolitaine,les intermèdes comiques du cinéma muet,et une certaine littérature,par exemple Nouvelles romaines de Moravia .Beaucoup de choses passionnantes dans Le pigeon.Le parrainage du grand Toto qui en prof de casse joue presque son propre rôle de passeur de relais de la comédie à ces jeunes loups que sont Gassman et Mastroianni.Le melting pot à l'italienne qui inclut un Sicilien plus qu'ombrageux,un Nordiste(Gassman) hâbleur et un peu méprisant pour ceux du Sud,un orphelin romain qui cache pudiquement sa condition et ses trois "mamans" de l'institution.Le ratage permanent qui inonde le film dès les premières images de vol de voiture,l'humour désespéré,typiquement italien,italianissime dirai-je,de ces branquignols qui croient peut-être aux lendemains qui chantent(pas sûr).Toutes ces scènes  pour moi inoubliables,l'enterrementde Cosimo où ce grand flandrin de Gassman n'ose pas lui-même porter son bouquet,la visite de Mastroianni à sa femme en prison,scène ou Monicelli renverse habilement le cliché du mari incarcéré avec ce personnage féminin fort qui a fait bouillir la marmite devant l'infantilisme de son époux;ceci en trafiquant les cigarettes,l'ahurissant hold up,pas loin de vingt minutes avec le butin que l'on sait.

  Mais pour moi le plus beau du Pigeon c'est ce petit matin,nos héros attendant leur bus,pour une nouvelle journée qui,qui sait,sera peut-être moins galère.Je ne serai pas aussi affirmatif.Je le serai par contre sur la prodigieuse réussite de ce film et de son équipe car les scénaristes ont fait là un bien beau travail.Allez vous en étonner sachant qu'il s'agit d'Age-Scarpelli et de Suso Cecchi d'Amico.I soliti ignoti est aujourd'hui aussi drôle qu'à sa sortie.Comme Chaplin et comme,comme qui au fait?

  veuf

   Avec Le veuf de Dino Risi c'est toute la veulerie d'Alberto Sordi,prodigieux pleurnichard hypocrite de tant de comédies plutôt acerbes.Contrairement aux héros du Pigeon le personnage de Sordi,homme d'affaires milanais,mais surtout époux d'une dame fortunée,n'attire pas immédiatement notre sympathie.Mais comme souvent chez les "monstres" de Risi toute leur mauvaise foi,leur vénalité,leur misogynie,leur comédie face à la vie finissent par nous convaincre qu'avec tant de défauts un homme ne peut être complètement mauvais.Füt-il un Sordi assassin de sa femme ou qui tente de l'être.Pleutre et génial Sordi,moins exportable que Gassman ou Mastroianni,plus romain courtelino-combinard que vrai Matamore,apporte à la plupart de ses films ce délire à l'italienne,troppo troppo.

16 août 2009

Compagnons

             Abusivement présenté sur la jaquette comme un grand film néoréaliste alors que c'est plutôt un gros budget nanti d'acteurs connus et de techniciens hors-pair Les camarades de Mario Monicelli,unique survivant de l'après-guerre italienne section cinéma,reste un film diablement intéressant,soigné et terriblement italien.Le cinéma italien n'a jamais eu peur d'aller à l'usine,lui.La trame raconte l'une des premières grandes grèves au Piémont à la fin du XIX ème Siècle.Dans cette usine de tissage proche de Turin les conditions de travail sont proches de Zola.I compagni (plus joli que camarades à mon sens) présente d'un côté les ouvriers,de l'autre les patrons.Dire que le film échappe totalement au manichéisme serait mentir bien que je l'aie lu sur certains sites plus proches du brûlot daté que de la critique ciné.Revenons à nos camarades.S'il choisit son camp comme tous les cinéastes italiens Monicelli,pas manchot et si bien accompagné du tandem doré des scénaristes Age-Scarpelli,le fait avec assez de recul et plus encore cet alliage tendresse-humour qui caractérise même les petits maîtres italiens.Monicelli n'étant pas d'ailleurs un cinéaste à mésestimer.

      Co-prod. française oblige nous retrouvons Bernard Blier,François Périer et Annie Girardot dans un rôle qu'elle a souvent endossé dans sa jeunesse. Mastroianni est délicieux en professeur venu conter la bonne parole socialiste aux ouvriers. Intellectuel,enfin relativement,mais aussi un peu Pierrot de Comedia dell'arte jamais très loin dans ce cinéma italien qui n'a jamais fini de m'enchanter.Parfois franchement drôle:je pense à la scène où le Sicilien encore plus miséreux que les autres,n'arrive pas à ouvrir son couteau pour venger la gifle patronale.Patrons et ouvriers restent sur leurs positions.Et le professeur n'est finalement pas tellement plus proche de la base.C'est ce que l'on ressent lorsqu'il cherche ses lunettes près du corps de la victime des carabiniers.Les camarades (63) avec les antérieurs Le pigeon et La grande guerre me semble être du très bon Monicelli.

   Mario,94 ans, était l'an dernier invité de la Cinémathèque française .Je ne l'ai pas vu et c'est un grand regret.Il était cette année à Lausanne et témoignait fort bien de l'incroyable activité de 70 personnes environ,les réalisateurs et scénaristes des années d'après-guerre,qui se voyaient tous les jours dans les cantines de Rome,s'écoutaient et s'envoyaient promener vertement jusqu'à demain.Ce qui donna les associations que l'on sait.Grazie Mario.

13 juillet 2009

Le sel de la mer

cine_the_long_voyage_home 

  John Ford et John Wayne ont été associés des dizaines de fois et pas seulement pour des westerns.Cependant en 1940,dans Les hommes de la mer (The long voyage home) Wayne,très juvénile,n'est qu'un acteur parmi d'autres de ce film qu'on pourrait qualifier de choral car aucun rôle dans ce film ne se détache vraiment.John Ford a adapté avec Dudley Nichols quatre pièces sur la mer d'u grand dramaturge américain Eugene O'Neill.Rien de ce qui concerne la marine n'aura échappé à John Ford,passionné des hommes et des navires.Très intéressant techniquement par sa photo et ses éclairages (Gregg Toland) Les hommes de la mer est un poème épique sur la condition de ces drôles de gens ,les marins.Pourtant tourné en studio la mer est d'une rare présence dans ce film qui suit  ces hommes en mer lors d'une visite de prostituées,puis à l'ouvrage,puis à l'escale.

long01

Pour la première partie Ford nous offre quelques plans d'Antillaises que je trouve d'un superbe érotisme.Les hommes de la mer nous fait partager le quotidien claustrophobique et la promiscuité de ces hommes embarqués souvent malgré eux et l'amitié comme la méfiance ont embarqué avec eux.Il n'y a pas de héros dansThe long voyage home,des hommes simplement.Et s'il y a un voyage il n'ya pas forcément de home au bout.Comme en témoigne la dernière partie du film,consacrée à l'escale et au retour difficile pour tous ces oiseaux de mer incapables de fouler la terre ferme sans que la taverne ne reprenne ses droits.

  Crédits photos:Shahn       

C'est cette partie que j'ai préférée en ce film peu spectaculaire qui nous emporte malgré tout et malgré l'artifice théâtral assez marqué de la présence d'O'Neill,auteur de quatre pièces habilement agencées par le grand scénariste fordien Dudley Nichols.Les scènes de rue traduisent admirablement l'influence de l'expressionnisme allemand de la grande époque pour lequel Ford a toujours confessé son admiration.A ceux qui pensent que Ford n'est que l'auteur de quelques magnifiques westerns je suggère de prendre la mer avec lui sur le Glencairn.

30 novembre 2008

Si c'est ça la paix,je crois que je préfère la guerre


ALLEMAGNE ANNÉE ZÉRO / ROSSELLINI - SUICIDE D'EDMUND

    Rigueur.C'est le maître mot à propos de Allemagne année zéro qui clot la trilogie fin de guerre de Roberto Rossellini.Après la douleur de Rome et la remontée de la botte italienne en ses cinq épisodes de Païsa Rossellini ausculte l'ancien allié en sa capitale historique.74 minutes composent Allemagne année zéro et cela suffit à ce diable d'homme pour nous faire toucher du doigt la si grande détresse de la paix et la sinstrose des après-guerres et des réglements de compte.Un jeune Allemand de treize ans tente de survivre dans ls éboulements et la déréliction de l'ancienne ville phare du Reich qui en perdra même son titre de capitale avant d'être tranchée en quatre.Maintenant ce sont les familles elles-mêmes qui sont dévatées et décimées.Entre un père mourant,un frère qui n'a pas su changer de camp assez vite,chose fortement déconseillée en ces temps de basculement,une soeur qui hésite sur les extrêmités classiques qui guettent une jeune femme en ces moments,le jeune Edmund vit de rapines et d'expédients,en attendant pire.

  Le Néoréalisme,en s'exportant si peu de temps après la Guerre dans les décombres encore fumants de Berlin,tourne l'une de ses plus belles pages.Ce constat,sans la moindre facilité ou fioriture, absolument vierge de tout tic d'acteur,de tout ego de metteur en scène,de toute couleur locale en l'occurence,est à voir impérativement tous les cinq ans environ.J'ai vu le film pour la première fois à quinze ans et je viens de le revoir avec la même émotion,une émotion qui n'a rien d'un sentiment un peu racolé ou flatté,une émotion que je qualifierai d'"intellectuelle" tant ce film comme les deux autres de la trilogie mais avec cette différence qu'il parle des vaincus,distille longtemps et pour toujours l'intelligence du cinéma.Ce n'est pas si fréquent.Les cinq dernières minutes sont parmi les plus impressionnantes du cinéma(vidéo).Allemagne année zéro c'est aussi Beyrouth,Gaza,Kaboul,etc...

 

 

24 novembre 2008

Des gens ordinaires

  Domenica_d_agosto   

        Gente di Roma avait été filmé par Ettore Scola il y a quelques années.En 1950 Luciano Emmer,cinéaste élevé au Néoréalisme invente en quelque sort le film choral,presque ethnologique,décrivant non pas la vie des Papous de Nouvelle-Guinée,mais celle des Romains un dimanche d'été,en route pour Ostie,la plage  de Rome.Cette Ostia n'est pas celle de Pasolini mais se donne pour quelques heures à toute une faune de gens modestes qui se précipitent à la première heure en vélo,scooter,train de banlieue ou voiture.Laborieuse la voiture...Je n'ai pas peur de dire que Dimanche d'août est un enchantement qui réussit la gageure d'échapper à toute démagogie,ce que même le grand Renoir n'a pas toujours su.

   Car tous ces gens sont vrais,mioches,adolescents émoustillés, matrones affectueusement collantes,pères ou mères seuls avec leur fille.Ne manque même pas une équipe de bras cassés genre Le pigeon qui profitent de l'exode dominical pour fomenter un audacieux casse dans un abattoir.Pas de héros ou plutôt que des héros quotidiens ou hebdomadaires en l'occurence.Bien sûr chacun ment,gentiment,juste ce qu'il faut pour avoir l'air un peu plus riche,un peu plus malin,pour séduire,quoi.Mais il y a tant de fraternité,tant de justesse dans ces petits pointillés de la vie de la grande cité en cette après-guerre où le miracle italien commence à peine.Rejeton tardif,presque ultime du grand mouvement cinématographique italien,Dimanche d'août est une perle rare.Luciano Emmer a signé par la suite surtout des documents et La fille dans la vitrine,belle fiction sur l'immigration italienne en Belgique.Né en 18 il n'est pas mort à ma connaissance.On continuera donc de l'ignorer.

19 octobre 2007

Un dimanche au bord de l'eau

      Connaissez-vous un film au générique duquel on trouve Robert Siodmak,Billy Wilder,Edgar G.Ulmer et Fred Zinneman,quatre grandes signatures américaines?Voici un bijou allemand de 1929,Les hommes le dimanche,car ces quatre cinéastes ont tous fui l'Allemagne mais avaient eu le temps de tourner cette oeuvre atypique dont je pense qu'elle a influencé nombre de grands films.En gros Les hommes le dimanche a un petit air de surréalisme,de Renoir-Maupassant,de néoréalisme souriant(ce qui n'est guère compatible mais tout de même).Ce film tourné avec des non-professionnels est aussi précurseur de cinéma-vérité,de nouvelle vague qui aurait un accent populo berlinois(bien que muet).

   Les hommes le dimanche raconte très simplement la journée de repos de deux couples,un chauffeur de taxi,un représentant,une vendeuse et une comédienne sans emploi.D'une légèreté faisant un peu songer à Une partie de campagne,la journée de détente se croque comme une friandise,nulle menace ne semblant encore obscurcir le ciel berlinois.Et c'est à une symphonie pour la grande ville que l'on assiste,bon enfant, pleine d'espoir,avec des héros modestes occupés à flâner,à plaisanter dans une ambiance pré Front Populaire.En France la même année Carné tournait son court métrage Nogent,eldorado du dimanche.Il faut reconnaître que Menschen am Sonntag est d'une toute autre trempe.Somme toute ce film est un témoignage, fragile,fugitif,une certaine idée de ce qui pourrait ressembler au bonheur,simple comme un dimanche au bord de l'eau.Ce n'est pas si loin d'être révolutionnaire,en 1929.A rapprocher aussi d'un magnifique film italien de 49,scandaleusemnt ignoré,au tittre proche,Dimanche d'août,de Luciano Emmer.

16 septembre 2007

Italie,couple,premières crises

    Ce film,intelligent,émouvant,clinique prouve l'infinie cohérence de ce cinéma italien à nul autre pareil.Je ne reviendrai pas sur ma vénération de Roberto Rossellini, l'homme de Roma cita aperta,de Païsa, d'Allemagne année zéro et sur le Néoréalisme,honneur du cinéma et mon leitmotiv sur ce blog ciné depuis les origines.En 53 Rossellini s'est éloigné des critères néoréalistes,à sa manière,comme les quatre autres  figures majeures prénommées Vittorio,Luchino,Federico et Michelangelo. Déjà il y a eu en 51 le très dérangeant Europe 51 où la grande Ingrid est tentée par la sainteté après le suicide de son fils.Rossellini a toujours été dérangeant.Il est même le prototype du cinéaste de la remise en question.

   On a parlé d'Antonioni au moins quelques jours après sa disparition.Voyage en Italie préfigure la crise existentiellle que le metteur en scène de L'Avventura portera à son apogée.Rossellini se penche sur le couple avec une acuité toute personnelle lors d'un voyage de bourgeois anglais près de Naples.Dans la pauvre campagne napolitaine ou dans les hôtels de luxe les deux époux,sans enfant,ne se sont jamais tant vus et cette intimité est douloureuse. Comment ne pas partager cette inquiétude feutrée d'abord puis patente devant la déliquescence de ce couple finalement comme vous et moi?La jalousie s'installe sournoise mais Voyage en Italie n'est pas un film sur un triangle amoureux quelqu'il soit.C'est par contre une oeuvre magistrale sur la difficulté d'être à deux,et l'humanité ne semble guère douée pour ce que j'appelle "l'être ensemble".

     En Italie plus qu'ailleurs et surtout dans les années cinquante on est confronté à la beauté antique et à la noirceur contemporaine.Souvenir de la guerre pas si lointaine un jeune poète ami de Katherine lui revient à l'esprit.Ce n'est pas du gôut d'Alexander peu porté sur la sensibilité.Les fuites de l'un comme de l'autre dans les catacombes(symbole) ou les musées aux troublantes statues pour Katherine,et dans les mondanités pour Alexander,semblent un temps sonner le crépuscule de ce mariage stérile.Images de landaus et de femmes enceintes,puis images de la foi des processions redonneront peut-être une autre foi et un semblant d'avenir à l'un des plus beaux couples "vrais" de cinéma qu'il m'ait été donné de voir,Ingrid Bergman et George Sanders.

    Le cinéma de Rossellini est le plus étudié au monde.Le cinéma de Rossellini est aussi le plus poignant,le plus "humain" qui soit.Il faut absolument voir Rossellini qui n'est pas qu'un sujet de thèse.

20 juillet 2007

Difficiles lendemains de guerre

    De Giuseppe de Santis on ne se rappelle guère que le short moulant de Silvana Mangano dans la plaine du Pô de Riz amer.Pourtant ses films sont à voir pour qui veut en savoir plus sur le Néoréalisme qui,on le sait,est mon talon d'Achille,ma botte de Nevers,mon Capitole à moi.Dans cette Italie défigurée de l'après-guerre,et coupable de mauvais choix,De Santis collabore en 47 pour Chasse tragique son premier long métrage avec Cesare Zavattini, Michelangelo Antonioni et Carlo Lizzani.Le cinéma italien a toujours été friand d''équipes entières de scénaristes.

   Il me semble que le film est un peu cahotique et manque singulièrement d'ambigüité ce qui l'empêchera de figurer dans le panthéon du NR. où trône en majesté Rome ville ouverte pour la nuit des temps.Italie immédiate après-guerre,réglements de compte dans la campagne émilienne. De Santis utilise quelques artifices classiques pour opposer deux anciens prisonniers amis qui s'affrontent dans une sombre histoire de vol des subventions d'une coopérative où s'échinent quelques centaines de miséreux dignes du Voleur de bicyclette.

  De Santis n'a pas son drapeau dans sa poche et son coeur ne bat manifestement que d'un côté.C'est cette faiblesse aussi qui fait que Chasse tragique,pour estimable que soit le film,vaut surtout pour sa photo de la si difficile réinsertion italienne,un noir et blanc qui magnifie trains et camions et fait de la plèbe romagnole un personnage à part entière, encore imprégnée de l'influence soviétique d'Eisenstein.A l'évidence De Santis n'avait pas tout à fait l'étoffe de ses grand compatriotes qui tous surent s'affranchir d'une idéologie parfois pesante.

17 décembre 2006

Flaherty Visconti,même combat

 

L'Homme-D'Aran

           Quand les femmes des pêcheurs siciliens de La terre tremble semblent guetter le retour des chasseurs de requins irlandais de L'homme d'Aran il me semble qu'il n'y a rien à rajouter à la grandeur du cinéma.Je me tairai donc.Reste le plaisir des yeux et quelque chose,là,au coeur qui réunit mes deux pays d'amour.Point n'est besoin de gloser davantage...                                                                  

 

30 octobre 2006

Le vieux monsieur qui ressemblait à mon père

Ceux qui me suivent un peu savent l'amour que je porte au Néoréalisme italien et à ses maîtres.Le film Umberto D.(51) est dédié par Vittorio de Sica à son père Umberto de Sica.Il n'y a pas tant de films dans l'histoire dont le héros soit un paisible retraité.En cela le Néoréalisme n'a jamais été égalé et je crois que l'état de grâce de ces films en symbiose avec un peuple,une époque,un pays restera une exception qui donne au cinéma ses titres de noblesse.Je parle là de la noblesse du coeur pour ces oeuvres consacrées aux humbles.Interprété,habité plutôt par Carlo Battisti qui était professeur,Umberto D. touche au plus profond de chacun de nous.Umberto c'est mon père et c'est le vôtre.C'est moi demain ou après-demain.De Sica ne désigne pas les coupables car le Néoréalisme ne s'est jamais érigé en procureur.Ce mouvement unique a simplement rendu le cinéma à la rue et à ses habitants,modestes retraités, chômeurs, femmes enceintes,sans logements, pêcheurs,petits voleurs, prêtres modestes,simplets de village.Ne vous privez pas de cette vingtaine de films inoubliables auxquels la Nouvelle Vague,le Free Cinema anglais,les cinémas du Tiers Monde émergent doivent tant.

Carlotta films qui présente ce DVD l'accompagne d'un formidable document canadien de 65 nommé Cinéma et vérité où interviennent,tous dans un français parfait,et d'une très haute culture, De Sica, Rossellini, Zavattini,Antonioni,Amidei,Castellani.On n'assiste pas à un cours de cinéma,non.On écoute ces intellectuels sentimentaux engagés modérés.Le contraire de nombre de têtes à claque à la vue basse qui donnent des leçons à qui,mieux mieux.

8 octobre 2006

Un film bien

Je viens de voir un film fort sur la résistance à l'oppression.

Je viens de voir un film sans budget,fait de bouts de ficelle et presque sans acteurs connus.

Je viens de voir un film choc comme l'on n'en avait jamais vu,impressionnant de violence.

Je viens de voir un film inoubliable,un film qui colle comme de la glaise à son pays,a son histoire,à son peuple.

Je viens de voir un film où les femmes sont des femmes,faibles et fortes,de rires et de larmes,et dont les enfants sont fiers.

Je viens de voir un film digne qui montre des enfants tels qu'ils  sont dans des circonstances dramatiques,et qui ne les utilise jamais pour une factice et facile émotion.

Je viens de voir un film,honneur du cinéma,un film révolutionnaire dans la seule acception de ce mot,à savoir humain tout simplement. 

Je viens de voir...Je viens de revoir...         

(Roberto Rossellini:1945)

Excelsa Film

Publicité
<< < 1 2
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 683
Publicité