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19 janvier 2016

L'Ecrivraquier/2/Mon petit bal viennois

L'Ecrivraquier

                               Le Prater en juillet connaissait la chaleur épaisse de cette Europe Centrale qui le faisait rêver. Vienne certes ne dansait plus tout à fait comme avant mais sous le soleil qui fusillait la foule, des promeneurs de tous âges, souvent en culottes courtes, se pressaient tant aux attractions toutes récentes qu'aux baraques à l'ancienne, bien rénovées depuis longtemps déjà. Certains arboraient l'ultraditionnel chapeau à plume. Facile de se gausser. Peu lui importait. La veille la Hofburg l'avait épuisé mais son pélerinage viennois avait ses incontournables. Demain il cheminerait des heures durant dans le parc de Schönbrunn et boirait du frais Grinzing issu de ces vignes visibles du haut du Stefansdom.

                              Mais aujourd'hui Harry Lime l'attendait. Le grand escogriffe, l'un de ceux à l'origine de sa légendaire pathocinéphilie, il savait qu'il serait au rendez-vous. Il allait prendre son ticket pour la grande roue. Non, la Grande Roue, celle-là mérite des majuscules. Moquant allégrément et sur un air de cithare celles de Londres ou de Paris et alors qu'un orphéon n'avait pas cru le priver de la Marche de Radetzky il prit un billet et les portes de verre l'accueillirent. De là haut il verrait le Danube, loin et pas bleu. De là-haut L'empire d'Autriche-Hongrie revivrait un court instant. Même si ni sur le Ring, ni au Belvedere ne paraderait plus aucun Habsbourg.

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Commentaires
S
Bonjour, de Joseph Roth, Le Poids de la Grâce (titre français un peu ridicule ; c'est reparu récemment sous le titre Job - Roman d'un homme simple) est assez facile d'accès et pourrait être une bonne introduction. C'est une sorte de très beau conte yiddish, sans l'ampleur et le réalisme de La Marche de Radetzki, mais agréable à lire et plein d'espoir.
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D
Bonjour eeguab, quand je lis ton billet, je me dis qu'il faut que je revois le Troisième homme et que j'essaye de lire un roman de Joseph Roth. J'avais dû essayer en son temps et j'ai abandonné (pas facile à lire). Merci pour cette évocation. Bonne journée.
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E
A Strum...Jawohl, je confirme. D'ailleurs Joseph Roth est dans ma galerie. Merci et à bientôt.
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S
Bonsoir, puisque tu évoques ici La Marche de Radetzky de Strauss et que je vois par ailleurs que tu aimes bien la littérature Mittel Europa, j'en profite pour conseiller (à ceux qui ne l'ont pas lu) la lecture de la magnifique Marche de Radetzky de Joseph Roth, grand livre mélancolique rendant très bien compte de la fin de l'Empire des Habsbourg.<br /> <br /> Strum
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A
Que d'échanges viennois intéressants sur ce blog ! ;) Tu es dans ta période viennoise Middle Europ mon cher Eeguab ! De Vienne, je ne retiens que les chocolats, les pains délicieusement briochés et la sirupeuse saga des Sissi, c'est dire si je connais... les Habsbourg. On ne les voit plus parader, très certainement mais il doit bien en rester quelques-uns nostalgiques de cette époque dont tu parles avec tant de fougue ! Et Célestine n'est pas en reste, vous formez un joli duo !!! :lol: Bises et à ttds !
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E
A Celestine... Que veux-tu que je rajoute à ça? Un tel élan, du tac au tac. Revigorant et ô combien frustrant. Merci et mieux vaut cithare que jamais ou quand le calembour cache mal le regret. Sourions puisque c 'est grave.
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C
Harry Lime était au rendez-vous. Ils s’installèrent dans une nacelle et la roue ébranla ses vieux mécanismes. Ses yeux se brouillèrent un instant, car la cithare entêtante de Third Man gonflait ses poumons d’un sanglot nostalgique. La ville épanchait des odeurs de crinolines et de schweinsbraten et le ciel strié des vols bruns d’oiseaux mouches donnait au spectacle la couleur d’un chromo de carte postale d’un autre siècle.<br /> <br /> En face d’eux, sur la nacelle la plus proche, une jeune femme songeuse promenait son regard plus bleu que le Donau, sans les voir. Il se prit à penser qu’elle accepterait peut-être un Einspänner au Café Central, ou un verre de Grinzing dans un heuliger célèbre.<br /> <br /> Cette pensée le revigora .<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
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E
A Dominique...Très heureux de ce que ce petit billet évoque pour toi. A bientôt.
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D
ah la musique du Troisième homme<br /> <br /> Errer dans les ruelles du vieux Vienne et finir par un chocolat chaud surmonté de son dôme de crème miam, ou se perdre dans la Bergasse à la recherche de Sigmund
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