Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
20 novembre 2017

Je revisite ma cinémathèque/Arsenal

 arsenal_jaq_big

                                          1928, Alexandre Dovjenko et le souffle des grandes années, faut-il dire soviétiques, russes, ukrainiennes. Etonnament ce film dormait sur mes étagères depuis un fameux bail alors que son presque jumeau, La terre, est au firmament de mes classiques muets. Ce que La terre est aux paysans, Arsenal l'est aux ouvriers. Propaganda? Bien sûr et pas qu'un peu. Grand film? Bien sûr et pas qu'un peu. D'une durée de 1h06, du moins dans la version DVB que je possède, pas trop fiable, et là on se prend à rêver que certains pensums actuels ne durent que ce temps là, Arsenal est un poème lyrique où les petits, les sans grade, les perdants immuables tiennent le premier rôle. C'est certes la grande histoire mais au travers de quelques destins individuels.

                                         On l'a souvent écrit, les grands films soviétiques ont posé la légimité du montage, étape majeure, de la fabrication, terme très approprié, d'un film. Il y a dans Arsenal des scènes d'une cruauté inouie, une quintessence de la misère paysanne, un laboureur usé frappe un cheval étique,  un soldat en proie aux gaz hilarants, des exécutions où l'ombre des condamnés leur emboîte le pas  et s'écroule. Par ailleurs Dovjenko fait preuve d'inventivité avec plusieurs cadrages audacieux et une superbe parabole où un accordéon expire lors du déraillement d'un train. Il y a comme ça pas mal d'idées dans ce film.A ce stade plus question de polémique ni d'idéologie. Il reste du cinéma, celui qui se suffit à lui-même, même s'il demande, c'est vrai, un effort au spectateur.

                                         1918, Timosh, soldat ukrainien déserte et rentre à Kiev. Revenu dans sa ville natale, Timosh , dégoûté, se révèle un meneur et c'est tout un peuple harassé qui se jette dans le bolchevisme, la seule issue possible aux malheurs qui l’accablent. Mais dans une Ukraine indépendante le gouvernement central est aux mains de la bourgeoisie. Timosh exhorte les ouvriers de l’arsenal maritime à se lancer dans une grande grève. Le gouvernement russe décide de noyer cette fronde dans le sang... Arsenal s'adresse à mon sens à l'intelligence du spectateur, supposé apte à décrypter au delà des sentences bien carrées les avancées contradictoires d'un pays qui, aux dernières nouvelles, n'en a pas encore fini. Il y a quelques films qu'à mon sens il est bon de voir deux fois de  suite. Arsenal est de ceux-là.

Publicité
Commentaires
E
A Martin... Oui je pense que les sept longs métrages d'Eisenstein sont quand même essentiels. A titre exceptionnel je crois que c'est un cinéaste dont il faut tout voir. Dans un premier temps Potemkine, Octobre, La ligne générale, La grève (1925-1928). Après une pause il est passionnant de voir son aventure mexicaine ou ce qu'il en reste, Que viva Mexico (chroniqué). Puis les tardifs Alexandre Nevski et le controversé, notamment par Staline, Ivan le Terrible.<br /> <br /> Poudovkine dont je ne connais que La mère (d'après Gorki), Dovjenko, bien sûr. Vers 1940 la trilogie de Mark Donskoi, également d'après Gorki, (Enfance, En gagnant mon pain , Mes universités).<br /> <br /> Années cinquante les très beaux films de Gregori Tchoukhrai (Le quarante et unième, La ballade du soldat).<br /> <br /> Voilà déjà de quoi faire. Il y en a d'autres, le cinéma vérité de Dziga Vertov que je ne connais pas, mais important dans l'histoire du cinéma. Et puis, et puis mes compéténces s'arrêtent là. Jusqu'à Tarkovski que je connais assez peu, et le très passionnant mais très noir Zviaguintsev dont justement je dis un tout petit mot dans ma prochaine chronique. Merci à toi.
Répondre
M
Aucune raison qu'un tel billet ne se complète pas d'un nouveau commentaire ! J'avoue que je n'en suis pas arrivé au stade de me tourner vers les splendeurs du cinéma muet russe, mais tu as le don pour titiller la curiosité. Surtout que j'ai entendu parler de "La terre" il n'y a pas longtemps… <br /> <br /> <br /> <br /> Je crois tout de même qu'il faut que je commence à introduire un peu plus de cinéma russe (et/ou soviétique) dans mes découvertes pour avoir quelque chose de réellement pertinent à penser et à dire des oeuvres les plus anciennes.<br /> <br /> <br /> <br /> Faudrait-il plutôt débuter par Eisenstein ?
Répondre
V
Je fais bien de visiter ta cinémathèque. Je decouvre Dovjenko, je ne connaissais pas. Je connais tres peu le cinéma russe. Je suis d'accord aussi avec toi sur les films qui iraient plus haut en se délestant.<br /> <br /> A bientôt.
Répondre
C
Splendeurs du muet...moi qui suis une impénitente bavarde...<br /> <br /> Non, là vraiment je ne peux pas. Même si tu en parles très bien... ;-)<br /> <br /> Mais je reconnais que je loupe sûrement quelque chose...<br /> <br /> Big kisses and atttb from your very talkative miss W<br /> <br /> ¸¸.•*¨*• ☆
Répondre
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 670
Publicité