Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

BLOGART(LA COMTESSE)

Derniers commentaires
Pages
28 décembre 2007

La règle du jeu(dernière 2007)

         Point commun?Et petite aide parce que c'est Noël:il s'agit une fois encore du couple infernal cinéma et littérature.Bonne fin d'année et meilleurs voeux à tous les amis qui passent par ici!

  "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

   Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots"

Bon,allez,on ne badine pas avec la réponse.Bravo Oggy.Mandy Patinkin dans Impromptu en 90,Yves Rénier dans George qui? en 73,Jean Cocteau dans La Malibran de Guitry en 43,Benoît Magimel dans Les enfants du siècle en 99 ont tous incarné Alfred de Musset.

Publicité
27 décembre 2007

Une chanson:Whiskey in the jar

     

        Comme chanson conviviale,comme chanson à boire,comme chanson ultime libation en ces périodes dites festives je vous propose cet excellent millésime,Whiskey in the jar.Comme le whiskey les versions abondent,très variées.Celle de Metallica,celle plus traditionelle des Dubliners,une en français et pas mauvaise de Joe Dassin.J'adore celle de Thin Lizzy,le groupe de Phil Lynott,et je pense que ce groupe est souvent trop oublié.En attendant trinquons,tant qu'il reste du Whiskey in the jar.

http://www.youtube.com/watch?v=TehFZ38kt6o Tchin!

25 décembre 2007

Cérémonie de l'Oscar

                 Assez ignorant en jazz j'aime beaucoup le phrasé d'Oscar Peterson et l'émotion qui s'en dégage.Farewell Mr.Peterson!Quelques notes venues de Toronto et l'éternité du noir et blanc pianistique.

           http://www.youtube.com/watch?v=HHr6ZZxb3G4

22 décembre 2007

Grand pays,ville d'acier

http://www.youtube.com/watch?v=e3Veko70OfQ Steeltown

     Début 80,pas très éloigné de U2,était Big Country,mené par l'Ecossais Stuart Adamson.Ce groupe qui n'a guère survécu aux nineties faisait sonner ses guitares comme des cornemuses et comme l'indique son nom aimait les grands espaces et les sujets sociaux.Fields of fire(exode rural,sur un album antérieur) ou Steeltown de l'album homonyme,par exemple.Le succès fut énorme mais ne dura pas très longtemps,ce qui fut le cas de Simple Minds entre autres.Il est vrai que les deux groupes ne faisaient pas dans la légèreté. Pourtant constitué de très bonnes individualités dont le génial Matt Brzezicki,batteur,qui a ensuite rejoint l'antédiluvien mais excellent(pas incompatible) Procol Harum,Big Country a vécu,maillon intéressant de notre longue chaîne musicale,dont à mon avis la principale faille est une certaine monotonie de leurs harmonies, puissantes mais un peu stéréotypées.A verser au dossier donc,pour éventuelle compulsation ultérieure par les fouineurs du rock.Et puis sur ce disque ,une superbe ballade,ma préférée,Girl with grey eyes.

http://www.youtube.com/watch?v=CMorbx3Sji0  Girl with grey eyes

22 décembre 2007

Ryan

http://www.youtube.com/watch?v=Jg7H_KpispY  

Southside of Heaven 

       Ryan Bingham avec ses Chevaux Morts Vivants(le nom du groupe) nous livre avec Mescalito un bel album tendance Grand Sud bien sûr,Louisianais avec un zeste de Tex-Mex.Je me régale toujours avec ces histoires de vagabonds cherchant du boulot même si Ryan Bingham est encore très jeune.Les paroles font songer à toute une tradition de la musique populaire américaine.Evidemment on a mille fois entendu ces pédales wah-wah,ces slide guitars,ces tambourins et ces harmonicas depuis la nuit des temps.Et là je m'insurge un peu contre certains commentaires blogs ou presse écrite.La musique ne peut à chaque CD se renouveler et Mozart lui-même n'a pas échappé à certaines redites.Il n'est guère facile d'innover et les blogueurs, dont je suis,ne sont pas les derniers à se répéter.Il en est ainsi de tous les arts.Il y a les précurseurs,les suiveurs de talent,les obscurs.En sachant qu'un précurseur peut très vite tourner à la recette.Seul moyen de l'éviter,faire comme Hendrix, Morrison, Cobain,et quelques autres.Cher payé!Quant à Ryan Bingham il est particulièrement à l'aise quand se mêlent les deux langues du Sud(Boracho Station,Gare des Ivrognes).Autres titres les plus réussis Bread and water,Dollar a day,Ghost of Travelin' Jones.

Publicité
20 décembre 2007

Woody et ses frères

   Prochainement Le Rêve de Cassandre,something completely different.Très différent le dernier Allen,tous l'ont souligné,certains lui reprochant un peu d'avoir quitté Manhattan et son microcosme où il nage si bien et d'autres lui reprochant au contraire de ne pas l'avoir fait plus tôt(avant Matchpoint et Scoop).J'ai vaguement lu qu'il pourrait s'agir du dernier opus d'une trilogie londonienne avec les deux films précités. Aucun intérêt à mon avis de répertorier ainsi les trois films.Grand intérêt par contre de voir Le Rêve de Cassandre que j'écris avec une majuscule car,je l'ignorais,c'est le nom du bateau restauré par les deux frères,Ewan McGregor et Colin Farrell,nouveaux venus chez Woody Allen.Ils sont remarquables et plus encore Farrell dont je trouve que c'est le meilleur rôle,en modeste ouvrier mécanicien.

   Il me semble que Cassandra's Dream est un film sur la culpabilité,mais aussi sur la poisse,le manque de pot qui colle au destin des deux frangins.Pas mauvais bougres mais entrainés par leur oncle autrement moins hésitant,et par la déchéance et la misère pointant son nez,Ian et Terry vont commettre l'irréparable.Et alors?Alors c'est toute la dernière partie de ce rêve de Californie et de fortune qui tourne au cauchemar.Nous assistons  au trouble qui saisit les frères,puis au remords intenable.Dostoïevski n'est pas si loin et l'on pense un peu à Crime et châtiment.Pour ma part j'ai davantage songé au Prince Michkine, L'Idiot,à travers les affres de Terry(Colin Farrell) et ses "offres" de rachat.Très beau film à mon avis,un peu trop linéaire à mon goût,voire un peu trop littéraire mais je ne vais pas vraiment m'en plaindre.Et belle histoire d'amour fraternel et pourtant...

16 décembre 2007

Le vrai du faux,ou billet d'humeur peu fiable

  Bientôt mais rien n'est sûr.Ou tentative de chronique d'un film qui s'échappe, qui nous échappe,et qui se moque bien de nous.Vérités et mensonges,le dernier film d'Orson Welles,mérite bien sûr l'attention.Mais je comprends fort bien que ce film puisse irriter tant cet éloge du faux sonne bizarre et fait du spectateur une sorte de cobaye plus ou moins consentant d'une esbrouffe qui a au moins l'avantage de nous faire entendre une umtime fois la belle voix du géant aux ailes trop grandes.On connaît vaguement le prétexte:une enquête sur le peintre,faussaire de génie,Elmir de Hory à travers le livre de Clifford Irving,auteur d'une biographie de Hory mais aussi "faux" biographe de Howard Hughes,lui-même grand mythomane comme vous le savez.Vous n'avez pas bien compris?Moi non plus.

        Au départ projet de François Reichenbach que Welles devait seulement commenter,puis réaliser sous forme de moyen métrage,Vérités et mensonges finira par devenir un film à part entière,essai cinématographique sur la création et l'imposture,où  nous naviguons sans cesse en eaux troubles entre tous ces affabulateurs dont Orson Welles n'est pas le moindre,il suffit pour ça de  se souvenir de Mr.Arkadin,déjà très complexe écheveau de la saga wellesienne.Ne comptez pas sur moi pour vous dire ce qu'il faut penser de F.for fake.Il ne manquerait plus que ça.Mais ne comptez pas sur moi non plus pour vous dire ce que j'en pense.Je l'ignore.Mais je sais qu'au bout d'une heure environ Welles filme magnifiquement deux minutes et demie de la cathédrale de Chartres entre chien et loup,heure magique,Chartres,oeuvre d'art qui,elle,n'a souffert nulle supercherie et reste un témoignage unique du génie de l'art des hommes.Alors,peu importe la signature..."Maybe a man's name doesn't matter that much".Fascinant autant qu'énervant,Vérités et mensonges nous embobine,mais avec quelle rouerie.

16 décembre 2007

On est les rois

Kings of Leon

                                  Les trois frères Followill et leur cousin ne manquent pas d'opiniâtreté,avec un nom pareil.Ces braves gens du Tennessee,que je viens de découvrir par blog interposé et par hasard publient Because of the times,leur troisième album.Je laisse aux spécialistes de la scène rock contemporaine le soin de critiquer bien ou mal Kings of Leon.Mais je suis tombé sous le charme de ce groupe sudiste à la fois énergique et mélodique.Bien embarrassé pour écrire davantage que des banalités biographiques sans intérêt je vous convie si vous le voulez à écouter par exemple Knocked up. http://www.youtube.com/watch?v=B59QrYueJOw

14 décembre 2007

Mes hommages,Madame,une fois de plus mes hommages éblouis

            Sans conteste l'un des plus beaux films français de tous les temps.A ce qui doit être ma dixième vision il m'apparaît toujours raffiné,intelligent,cruel et novateur.Les plus jeunes pourraient craindre qu'il s'agisse là d'un bon film de "qualité française" des années cinquante,pas désagréable, gentiment désuet,et au parfum de nostalgie.Je prétends que Madame de ... est un modèle de rouerie et d'émotion,les deux intimement mêlées et très vite marquées du sceau du déclin d'une époque et même d'une marche vers la mort,inéluctable à travers la coquetterie et le mensonge.

          Je n'ai jamais lu non plus la nouvelle de Louise de Vilmorin et n'ai découvert le film qu'assez tard. Admirateur d'Ophuls qui adapta si bien Zweig,Schnitzler ou Maupassant je trouve que la grâce de Madame de... évolue en permanence au long du film.La dramatisation s'insinue à mesure que les boucles d'oreilles voyagent,faisant de l'héroïne une sorte de martyre de la cause des femmes.Brillants,mais alors brillants et incisifs dialogues de Marcel Achard,fabuleux montage en particulier des scènes de bals entre Darrieux et De Sica et ce "Je ne vous aime" pas qui crucifie les amants font définitivement partie du florilège du cinéma français bien qu'Ophuls soit alllemand d'origine mais d'une culture européenne classique et éclairée.Le plus beau duel de cinéma passe pour être le final de Scaramouche entre Mel Ferrer et Stewart Granger.C'est magnifique,probablement le plus beau duel que l'on puisse voir,c'est vrai.Pourtant le cinéma sachant être aussi l'art de suggérer et de "s'imaginer" au sens propre j'irai jusqu'à dire que la plus belle confrontation pour l'honneur au cinéma oppose hors-champ le comte Charles Boyer et le diplomate Vittorio De Sica.Hors- champ certes mais avec tant de présence quand le premier coup de feu n'est suivi que du glacial silence qui emportera Madame de... et son monde d'hier.

13 décembre 2007

Une chanson:River deep mountain high

                     

http://www.youtube.com/watch?v=W2omNw2wjlA

                Pardon pour la vidéo débile mais j'ai envie d'écouter ce monument d'Ike et Tina Turner.Rien à rajouter,mais plein les oreilles.Et good bye Ike,it was pretty great.

9 décembre 2007

Jouons un peu en attendant pire

       Point commun entre ces messieurs?Déjà un élément de réponse grâce à Oggy.Un peu de précision est cependant requis quant au lien entre ces sept cinéastes.De l'aide semble nécessaire vu les commentaires amis.Sept hommes,une femme...et relisez bien à fond le nom de la catégorie.

    Pas trop inspirés par Jacques,Robert,Anatole et les autres...Cela m'inspire une certaine tristesse...Et un grand bravo à Dasola une fois  de plus.

   

8 décembre 2007

Cinéphile gériatrie

   

             Je n'avais vu que quelques images des Fraises sauvages,souvenir antédiluvien de noir et blanc avec un vieux monsieur sentencieux et une voiture noire sur les routes de Suède.Peu connaisseur de Bergman,bien qu'ayant dévoré Laterna Magica,livre superbe d'intelligence et d'imagination,autobio de Bergman et qui permet,je crois,de cerner un peu le personnage pour le moins complexe.J'entreprends donc tardivement mon propre voyage en Bergmanie(voir note sur Monica) un peu comme le professeur Isak Borg, interprété à la perfection par l'un des maîtres de Bergman,le metteur en scène Viktor Sjöström(1879-1960).

   On a beaucoup parlé de l'austérité des films de Bergman,souvent très justement,et de la mort comme l'un de  ses thèmes de prédilection.Le vieux savant prend sa voiture pour un road-movie qui pourrait bien être le dernier,en compagnie de sa bru qui ne lui voue pas vraiment un amour filial.Mais probablement était-ce difficile d'aimer cet homme sévère,drapé de ses certitudes,trahi par sa femme des décennies plus tôt,et dont le fils unique reste distant.Sa très vieille mère quasi-centenaire le reçoit sans aménité,lui,seul survivant de ses dix enfants.D'ailleurs un tribunal de mauvais rêves le déclare "coupable de culpabilité". Chemin faisant,assez lourd de symboles,une horloge sans aiguilles,un corbillard accidenté et un mort sans visage,Isak est assailli de fantasmes et de cauchemars et finit par s'interroger sur sa vie.Qu'est devenue Sara,son amour de jeunesse,qui cueillait des fraises sauvages non loin de la maison de vacances familiale?

     Plusieurs rencontres émaillent le périple dont celle d'une jolie blonde un tout petit peu effrontée et qui finira par l'appeler Papa Isak,apportant au film une touche de fantaisie très bienvenue et pleine de promesses.Les retrouvailles avec son fils ne se passent pas trop mal et sa vieille gouvernante n'hésite pas à le contredire.Au soir de sa vie Isak,l'un des plus beaux personnages de vieillard du cinéma,semble comprendre la futilité et la vanité des honneurs et s'endort,peut-être en paix.Dans ce que j'appelle les portraits de l'âge un seul autre vieil homme a su m'émouvoir autant,le merveilleux vieux fonctionnaire d'Umberto D. de Vittorio de Sica(voir Cinéma d'Italie).Pour conclure comme je l'ai déjà écrit souvent,laissez leur chance à ces films,dérangeants parfois,marquants toujours.Je ne me résignerai pas à ce que des créateurs comme Bergman ou Antonioni soient sans cesse marqués d'intellectualisme.Un peu court,cette appellation.

7 décembre 2007

La rue des Roses

       Le cinéma de Margarethe von Trotta n'est jamais léger ni très original.Il a pu parfois prendre des allures de pensum.Mais en ces temps d'effets spéciaux et de surenchère il est intéressant de suivre un film,très classique dans sa forme,sur un sujet fort et peu connu,les mariages mixtes entre aryens et juifs dans l'Allemgne du Reich,plutôt en fin de règne.Rosenstrasse à Berlin,des dizaines de femmes allemandes guettent sur le trottoir la libération de leurs maris jufs,qu"elles obtiendront d'ailleurs pour la plupart.On pense évidemment aux Folles de Mai du régime argentin.On pense surtout à toutes les femmes de ces régimes bien actuels qui n'ont même pas la possibilité de se réunir.

    Jouant un peu lourdement des aller-retour dans le temps pour nous faire mieux comprendre ce pan de l'histoire Margarethe von Trotta ne signe en aucun cas un film poiltique.Rosenstrasse ne s'intéresse pas vraiment à la logique de l'horreur du régime hitlérien mais au désarroi et au désepoir de ces femmes,pas inquiétées personnellement,mais qui ont commis l'irréparable,leur mariage.Ce faisant,et un peu laborieusement, elle parvient à évoquer une tragédie universelle que des volontés particulières ont parfois pu mettre en échec,sans pour cela empêcher,ni peut-être vouloir vraiment le faire,la honte et la lâcheté érigées en dogme.

1 décembre 2007

24 heures de la vie d'une ville

berlin-symphonie

                   Berlin,symphonie d'une grande ville(1927) est un film à part,documentaire avec une star,Berlin, magnifiquement mise en valeur du petit matin laborieux à la nuit dévolue aux théâtres et aux dancings.Maître d'oeuvre,Walther Ruttmann a su imposer un montage d'anthologie,un modèle d'efficacité qui fait encore référence.En vedette principalement les transports en commun,les trains sont filmés de façon sublime et certains plans font songer aux contemporains Metropolis ou  L'Aurore.C'est la curieuse et courte époque,très cinégénique où,dans les grandes capitales,limousines pour nantis voisinent avec les voitures à cheval encore très présentes.Et le télescopage est souvent très réjouissant.

   Symphonie du labeur aussi que ce Berlin e 1927,tant pour les commerçants et les petits métiers des rues que pour les financiers de la Bourse ou les peintres en bâtiment. Engrenages, pelleteuses, taxis, écoliers, policiers.Casse-croûte sur le pouce où déjeûners Unter den Linden pour les plus favorisés,quand l'appétit va tout va.Et passe ainsi la journée d'une grande ville,égrenée de plans sur la grande horloge,,vers la sortie des usines et des bureaux,alors que ne cessent de cracher les chemnées des usines et que le ballet des voitures sous la pluie du crépuscule emmène les noctambules vers les cinémas(plan des pieds de Charlot),les bals d'élégantes et les lendemains qui ne chanteront peut-être pas toujours.Mais ceci est une autre histoire.

    Walther Ruttmann va vite et ses cadrages donnent parfois une impression de vertige.Quand il filme les rails c'est presque une attraction foraine.La suractivité des Berlinois donne-t-elle déjà le sentiment de danser sur un volcan?On peut y penser.Je crois plutôt,qu'à cete mi-distance entre 1918 et 1939 l'homme semblait encore en mesure ce choisir son destin.Berlin,symphonie d'une grande ville est un splendide poème,une très grande oeuvre du muet,guère connue que des cinéphiles,qu'il faut voir pour la richesse du cinéma allemand.Les choix ultérieurs de Walther Ruttmann,il est vrai,seront pour le moins douteux.

1 décembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 2,ou bonne note à Zéro de conduite

   

    En 1932 Vigo,déjà ou toujours malade réussit à tourner un film dynamite,un film cauchemar,un film étoile filante.Enfin s'il réussit à le tourner il me réussira pas vraiment à le montrer.La censure veillant sur le moral des Français Zéro de conduite ne sera sauf très rares exceptions projeté qu'en ...1945.Entre temps il y aura eu les Ligues,le Front Populaire,la Guerre,Vichy,la Résistance et l'épuration. Replaçons le film à sa sortie en 33 devant une salle de professionnels de la profession comme dirait Godard.Les spectateurs payants, eux,attendront 12 ans.André Gide n'a pas aimé,Georges de la Fouchardière(auteur très en vogue de La chienne) non plus.Ils ont qutté l'Artistic avant la fin du film qui dure...45 minutes. Mais il y a eu quelques applaudissements assez nourris,des frères Prévert notamment.

   Vigo,je ne reviens pas sur sa vie,règle manifestement ses comptes,et ceux de son père.Car il y a partout dans la maigre oeuvre de Jean Vigo la figure paternelle,qu'il lui aurait certainement fallu tuer si la providence ne s'en était chargé.On comprend à revoir ce film la fureur qu'il provoqua.Nous sommes en 32 et Vigo ne propose rien moins que la révolution.Car ce n'est pas une gentille histoire de cancres qui font le mur,sortes de sous-doués années trente.Un des élèves dit merde à deux reprises et chez un adolescent de cinéma de cette époque c'est déjà beaucoup d'autant plus qu'il s'adresse aux professeurs,symboles d'autorité.Le directeur,un nain grotesque incapable d'ccrocher son chapeau et les autres notables sont plusque brocardés,vilipendés lors de la fête finale.Même sexuellement Vigo y va fort,fesses et sexe apparaissent, oh,très furtivement mais... Evolution des mentalités aidant on peut même subodorer un soupçon d'amitiés particulières et une caresse peut-être équivoque,peut-être car il faut se garder d'extrapoler par delà les années.

    La bataille de polochons que Vigo ralentit se transforme en sarabande débridée et le vieux pion Pète-Sec est crucifié à son lit.Inquiétant tout ça et la musique de Jaubert semble ridiculiser les institutions en transformant la fête de l'école en cirque et bacchanales.Et sur le toit,quatre anges du diable,les élèves en révolte semblent nous montrer leur fesses.Ainsi Jean Vigo montra-t-il les siennes.Comme je vous l'ai déjà dit cela ne plut guère.

   Et maintenant.Certes le film est célèbre,enfin surtout le titre du film.Mais détrompez-vous!Zéro de conduite reste peu diffusé hors des cénacles de  ciné-clubs un peu tatillons.Son format de moyen métrage s'est toujours mal inclus dans les programmations.Et puis surtout comme A propos de Nice et mieux que L'Atalante à mon gré,le brûlot n'a rien perdu de la verdeur de ses étincelles.François Truffaut le fidèle,lui au moins,saura s'en souvenir même si mon frère Antoine Doinel n'est pas tout à fait dans le même registre.Il reste de ce zéro pointé le souvenir d'un film peu vu,peu aimé,très important et Vigo ne pouvait aller plus loin.Avoir zéro et puis mourir,ou presque.

30 novembre 2007

Une chanson:Kites

 

            Le groupe Gentle Giant eut une certaine aura dans les seventies.Dans la classe des King Crimson ou Emerson,Lake and Palmer appelons ça fusion progressive jazz sympho rock(?).Peu importe.En fait,en confidence je connais très mal Gentle Giant qui à mon avis s'est comme beaucoup pris pour une émanation hybride de Coltrane et Stravinski.Et,ce faisant le Gentil Géant a oublié Simon Dupree and the Big Sound, délicieux et éphémère groupe rock mid-sixties,pourtant composé des mêmes frères Shulman.Moi,il y a longtemps que j'ai oublié les pesanteurs de Gentle Giant.Moi,il y a longtemps que je fredonne régulièrement les cerf-volants(Kites),petit succès de 66 qui tient une jolie place dans mon coeur.Si vous voulez écouter ma petite ballade des cerf-volants... http://www.youtube.com/watch?v=hbS2KmEecTo

26 novembre 2007

Quand le politique se fond dans l'esthétique

   

       La Califfa est un film que j'ignorais.Je le classais vaguement du côté du Francesco Rosi des années 70,le film est d'ailleurs de 70,mais son metteur en scène,Alberto Bevilacqua,est plutôt un écrivain.Et sa mise en scène,si elle épouse la crise sociale en Italie à travers la liaison d'une passionaria ouvrière et  du patron de l'usine,délaisse assez vite le terrain de la lutte sociale pour une baroque initiation au délire qui s'empare des deux protagonistes.Ce film est une curiosité,pas vraiment convaincante mais qui peut par instants séduire.Il y a en effet quelques fulgurances de couleurs qui l'éloignent tout à fait du cinéma politique de Rosi ou Petri.Cet amour est par essence promis au néant et le nihilisme s'empare alors de l'oeuvre que je qualifierai de poème du no future.

   Mais ce film assez unique recèle quelques perles visuelles,placées sous le signe de la mort qui baigne à mon sens l'ambiance crépuscule,le cercueil,l'incendie,le vieux père de Tognazzi.Reste Romy Schneider que je peine quand même à imaginer en ouvrière.Reste la musique d'Ennio Morricone qui parvient à être magnifique, sentencieuse et parfois parfaitement parasite.

25 novembre 2007

A la demande générale d'une foule en délire,nouveau jeu cinéma

 

 

    Laissez-moi vous embarquer dans une nouvelle énigme qui consiste à découvrir le point commun qui unit des films très très très célèbres de cinéastes "historiques".Précision est toujours le maître mot de mes questions.

25 novembre 2007

Vous êtes Pierre,et sur ces Pierre je bâtirai mes souvenirs

http://www.youtube.com/watch?v=QqLH2Sjatn0

    La musique de ma vie est passée parfois par de petites choses relativement anecdotiques et qui n'ont guère laissé  de traces dans l'histoire.Je répète à l'envie quand on me dit "Pas terrible" cette métaphore professionnelle:la médecine a besoin du généraliste de Saint Glandin sur Creuse et du grand ponte d'un prestigieux hôpital parisien.Ma culture musicale s'est égarée de temps en temps sur de petits chemins buissonniers,fort parfumés d'envie de folâtrer.Voilà donc deux Pierre bien oubliés,mais pas de moi.

    Peter Sarstedt eut un petit succès en 68 avec cette chanson,certes plus proche de Dassin que de Cohen,mais que j'aimais bien surtout par le name-dropping avant l'heure et ces délicieux mots de français,Juan-les-Pins,Zizi Jeanmaire,Balmain,Sacha Distel, Boulevard Saint-Michel,prononcés de cet accent trans-channel unique et si exotique.Si l'accompagnement à l'accordéon n'est pas précisément de Memphis, peut-être peut-on voir en Peter Sarstedt l'ancêtre de Neil Hannon et de sa magnifique Divine Comedy,si francophiles et si brillants.

   http://www.youtube.com/watch?v=fpoRPej88ik

   

                    Quelques années plus tard Peter Skellern inondait la planète d'une chanson romantique à souhait,nantie d'une belle orchestration un peu rétro(cordes,cors).You're a lady,pourvue maintenant d'un statut presque culte,a été très souvent mise à profit par le cinéma,ce qui n'est guère surprenant étant donné le côté gentiment régressif de ce slow d'anthologie.Je dédie ces quelques lignes et ces musiques à celles à qui j'aurais pu dire en associant les deux titres: "Ou t'en vas-tu ma belle?Tu es une dame."

24 novembre 2007

Trilogie Jean Vigo tome 1,ou à propos d'A propos de Nice

      Devant faire une conférence illustrée sur Jean Vigo je me propose de vous en dévoiler les bonnes feuilles comme on dit dans l'édition.Et son premier film,moyen métrage de 23 minutes,A propos de Nice,n'a à mon avis rien perdu de sa verdeur et demeure l'une des oeuvres les plus audacieuses.Tentatives d'explication.

     Avec son complice Boris Kaufman,frère ou cousin du cinéaste russe Dziga Vertov,théoricien du cinéma-oeil,Jean Vigo dont il faut toujours garder à l'esprit l'héritage anarchiste, pamphlétaire et frondeur de son père,mort en prison curieusement en 1917,ne rêve que de cinéma, passionné de montage et des pères fondateurs Charlie et Serguei.Son idée est de faire d'A propos de Nice un laboratoire,catégorie documentaire,de ce nouveau cinéma,plus libre,plus caustique,plus nerveux, plus politique,avec rage et mauvaise foi parfois.J'ai donc revu plusieurs fois A propos de Nice et ce film me frappe toujours de plein fouet,d'une violence inégalée,sauf par Vigo lui-même dans Zéro de conduite.

     Pourquoi Nice en cette année 29?Présence des studios de la Victorine,climat ensoleillé convenant à Vigo,toujours malade,lumière de ce midi d'azur.Et puis Vigo cherche à réaliser un poème visuel sur une cité traditionnellement connue pour ses plaisirs,encore assez peu démocratiques à cette époque,et qui doit lui permettre forces paradoxes,et oppositions entre le labeur,la pauvreté,d'une part et l'oisiveté,le faste d'autre part.On sait bien sûr de quel côté penche le fils de l'anarchiste mais cela n'empêche pas d'apprécier ce film,en ôtant la petite part de démagogie inévitable.Et puis Nice est aussi la capitale du grotesque avec ce carnaval,sinistre pochade dont la vulgarité  et la laideur ne sont pas du goût de Jean Vigo.

    A propos de Nice est un film déstabilisant,usant et abusant de plongées et contre-plongées,au montage parfois désinvolte d'apparence,un film muet ne l'oublions pas mais qui donne le tournis par sa richesse d'invention et ses idées multiples.Vigo se sert aussi très bien de figurines en papier mâché pour moquer les touristes descendant de leur train-jouet.Corps sur la plage,rombières en chaises-longues,messieurs à lorgnons lisant le Financial Times, Promenade des Anglais et Anglais en promenade, palmiers lissés et artificiels,sont quelques unes des images assez féroces de cette faune des palaces.J'avoue me demander presque sérieusement si ce film ne tomberait pas dans le délit de racisme anti-vieux,tant les visages des nantis expriment déjà et brutalement une prochaine agonie et bien peu de candeur.Les employés des hôtels,ou les Niçois des quartiers pauvres sont au contraire,pour la plupart d'une jeunesse rimbaldienne.Et même des plus vieux semble émaner ue énergie.La vie,simplement.

    Le blanc des voiliers et des joueurs de tennis n'empêche pas un hydravion,peut-être trop lourd,comme les ventripotents aux terrasses,ou à sec,comme les vieilles et leurs caniches,de rater à plusieurs reprises son envol dans la Baie des Anges.Mais j'arrête, croyant qu'il ne faut pas faire d'A propos de Nice une lecture trop dichotomique et qu'il faut voir ou revoir ce film évènement, oeuvre de jeunesse d'un cinéaste qui ne fera que cela,des oeuvres de jeunesse et pour cause,comme un sonnet un peu surréaliste,corrosif et un tout petit peu "mal élevé" ne serait-ce que pour comprendre en partie l'art du montage que nécessitaient la concision et la ferveur du film.

Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 682
Publicité