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BLOGART(LA COMTESSE)
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17 octobre 2006

Prévert le Cinoche

Prévert le Cinoche

L'homme au mégot serré,humide

Poésie de Méliès,vérisme des Lumière

Il sait de quoi qu'il cause

Et tournent le Gabin,le Brasseur

Les autos tamponneuses.

Sur la plage meurt un peintre

Celui-même qui voyait

"Les choses derrière les choses et le nageur noyé".

Un archevêque pouah

Anglais de surcroît,quelle insulaire horreur

Et son cousin à table

Et son couteau à table

"Des amis qui ont la rougeole"

Comme c'est curieux...

Curieux n'est pas le mot

Qu'avez-vous dit?Bizarre?

Drôlatique dramatique.

Au château les trouvères ont trouvé

Table garnie,disette germanique

Et Jules,le diable très vert de Prévert

Tend l'oreille aux statues

"Mais c'est leur coeur qui ne cesse de battre"

Sortilèges de l'amour

"Démons et merveilles,vents et marées".

Théâtre des Funambules

L'amour fou pour la Garance

Des quatre hommes de sa vie

Pas tranquille comme Baptiste

Et pas maître,Frédéric Lemaître

"Un Paris tout petit pour un si grand amour"

Un Jacquot,papa parigot

Des seuls enfants d'Arletty,

Les Enfants du Paradis.

Amour libre,humour fou

Ou bien est-ce l'inverse?

Anar du pavé,il n'est pas loin,Villon

Depuis toi nous on aime

Clochards et colporteurs

Seconds rôles et vrais destins

Et les fausses soutanes murmurant

Une ultime oraison

"Je regrette les femmmes".

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14 octobre 2006

Tard (retrouvé par hasard)

Tard

 

Tard, oui je le crains, dans ta vie et la mienne
Tard pour cet ultime quai
Mai est froid depuis des lustres
J'ai la jambe douloureuse d'avoir avancé
Par delà les décombres
En travers du chemin moins lumineux
Au fil du temps
Terme, si c'était le terme, si c'était la presque fin
J'aurais vécu, j'aurais voulu
Sourire davantage à ce qu'on m'a offert
Mais je n'ai jamais su
Que m'arranger au hasard des regards
Non je n'ai jamais su vraiment
Etre jusqu'au fond
Et j'ai tordu l'humain en moi
Cet enfant qui pleurait.

      

       (Printemps 2004)

 

13 octobre 2006

La mort de Porthos

La mort de Porthos

                                            .

Un roc est resté sous les rochers de Belle-Ile

C’est le début de la fin du roman

Pour les brillants et invincibles bretteurs

De tant de cavalcades et de duels.

Quoi!Dumas tu ne les avais donc pas faits

Immortels mais vieillissants.

Porthos de truculence,et bonté faite homme

Qui repose à jamais sous les salins bretons

Le premier des quatre à rejoindre

D’autres banquets.

Le gentil géant dont la nature simple

Contrastait sur les âmes pensives

De ses frères mousquetaires

Adieu l’ami,merci pour ces années.

De la douleur d’un père s’éteint Athos

Qu’elle est loin Milady

Et l’Angleterre et la reine.

Ne restait qu’un vieillard brisé

Lui seul,des quatre,avait donné la vie

Mais qu’est la vie quand son propre sang

Se tarit avant soi

Dans un Orient de sable et de guerre

Si loin du domaine?

Quand un ciel noircit et dégénère

Comment ne pas comprendre

Le départ presque volontaire?

Le Gascon si fringant,comblé d’honneurs

Ne se reconnaissait plus

Les remparts hollandais

Cachent sa dépouille

D’Artagnan serviteur fidèle

Le fougueux provincial

Jusque dans sa mort aux boulets des Flandres

Repose parmi les soldats

Sa vraie famille est l’amitié

Des vivants et des morts.

Mais où est le temps des bravaches humiliés

Et des traîtres confondus?

Aramis vit,en proie à ses démons

Tout de sévérité

A-t-il ses comptes à rendre?

Laissons-le à ses doutes.

Amis je vous ai tant aimés

Comme j’aime ma jeunesse.

12 octobre 2006

La Comtesse au théâtre


Il y a quelques années une rencontre avec une comédienne avait dans ma vie donné quelques étincelles.Le cinéphile que j'étais a eu l'idée d'écrire pour elle ce qui suit.Cette très courte pièce un instant envisagée lors d'une soirée n' a jamais vu le jour.Telle quelle je vous la présente,à titre amical.A propos les étincelles dont je parlais n'ont pas pétillé jusqu'à concrétisation de ce splendide morceau de théâtre.Le théâtre s'en est vite remis.L'actrice et l'auteur s'en sont remis aussi,peut-être un peu moins vite.(Pardon pourla pagination,pas terrible.Et pardon pour la pièce,pas terrible non plus)

Dialogue

Cinéma:lui l’écran(masculin)

Théâtre:elle la scène(féminin)

Le théâtre drapé ----dignité;elle est seule et se penche

sur l’humanité.La vie c’est elle.

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Elle,la Scène

Je vous connais bien tous,oui,tous là,grands et petits depuis si longtemps.J’ai vécu vos vies et plusieurs fois.Je ne meurs pas.Vous non plus vous ne mourrez pas.Mieux vous vivrez en moi.

Mon nom:protéiforme il est comme on veut,selon votrehumeur,selon vos amours,changeant comme le vent.Appelez moi la Scène,le Théâtre.Au fil des ans:c’est qu’ on me donne environ 2600 ans.Pas mal pour tant d’années,non?Tragédie,Comédie.

Des esthètes incertains m’ont parfois baptisée Tragi-comédie.Mais un peu plus loin dans le monde je suis Nô,je suis Kabuki,théâtre d’ombres,Pansori.Là bas vers l’Orient.J’ai été farce aussi.Et même rite.Plus tard on m’a appelée Pantomime,Boulevard,voir Grand guignol.J’arpentais le Boulevard du Crime,c’était le siècledernier,crinolines,hauts-de-forme.Je pourrais vous en raconter des anecdotes,j’ai tant aimé,j’ai tant vécu,mille vies peut-être.

Et les plus grands m’ont servie.Il me semble même que les historiens ne remontent pas assez loin.Dans le froid des cavernes,je suis sûre,on mimait la chasse à l’auroch,au félin géant. Au moins les costumes étaient d’époque.J’y étais déjà,vous-dis-je.

Et les enfants?Que dire desenfants qui jouent dans leurs récrés et jusqu’à leurs pleurs,leurs flatteries,leurspetitesvanités pour plaire à la maîtresse:la plus sage,la plus attentionnée pour ranger ou nourrir Jeannot Lapin.Des comédiennes;Tiens!On est plutôt femme déjà quand on parle de jouer.Le théâtre est femme,avec ses tours,ses perversités,ses...

Aparté:mais on arrive...

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Lui,l’Ecran

Je l’ai entendue.Une vieille querelle,une histoire quiremonte.Elle se prend pour l’Art,le seul,le vrai.Elle va vous faire,si ce n’est déjà fait le coup de l’Antique,des amphithéâtres sur la mer.Syracuse,Taormine et la Grèce.Ah la Grèce!Quelle prétentieuse que la scène.Et puis ce langage.Oui,même dans le langage,le vrai,celui des vraies gens,comme vous.Oh!Je ne voulais pas vous blesser.Non mais se faire une scène,une scène de ménage,la grande scène du III.Tout,vous-dis je,tout pour faire parler d’elle.Mademoiselle,faut-il les appeler,il paraît.

Et ces codes:la cour et le jardin,je ne sais trop quoi.Désuet comme leur jeu.Allez,moi,l’Ecran,le Grand Ecran,je le concède,elle a eu son heure de gloire,peut-être.Mais on a beau dire,le théâtre,c’est un peu l’école.Vous n’allez pas me contredire?On s’y ennuie ferme.Ca ne ressemble guère à la vie.Etpuis il faut aller avec son temps.On ne peut ignorer Méliès,ni lesfrères Lumière,1995,un fameux bail déjà.Moi aussi j’ai une histoire.Moi aussi!

Vaniteuse!J’en ai assez d’être l’idiot de la famille.

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Elle,la Scène

Vous êtes là,évidemment.J’aurais dû m’en douter.Dèsqu’il y a quelques curieux,vous êtes là.Vous donner en spectacle.J’aurais dû m’en douter.

Lui,l’Ecran

On ne se tutoie plus?L a mémoire vous ferait-elle défaut?Nous avons pourtant pas mal de souvenirs,ensemble,belle théâtreuse.Ne suis-je pas votre jeune frère en quelque sorte?Même si vous m’accusez d’avoir mal tourné(mal tourné,j’ai quand même un peu d’esprit,non?)Allez,ne soyez pas sévère,vous avez aimé,vous avez eu votre chance.La roue tourne.

Elle,la Scène

Je ne veux rien avoir à faire avec vousVous n’êtes

après tout qu’un homme d’affaires sans scrupules.Le Cinéma,

unfaiseur,un truqueur.Ah les beaux titres de gloire.Moi,je

suis là face à la mer,le centre du monde,en Sicile ou en Grèce.

C’est presque l’éveil de l’humanité,de la conscience.

Laissez moi vous situer l’ambiance.Brûle le soleil des

îles proches.L’amphithéâtre,cette oreille démesurée pour le

plus beau des spectacles.La mise en scène de l’homme par l’

homme et pour les hommes.Le vent se lève un peu,la mer est

ionienne.Ils sont tous là avec ces noms si prodigieux.Ecoutez

comme cela chante:les choreutes,le coryphée,les protagonistes

et par dessus tout:le Destin.Eschyle,Sophocle,Aristophane et les autres.

Sans eux,sans leur plume,vous,pauvres humains vous

ne respireriez pas,le coeur à sec.Les sentiments,la grandeur,le pouvoir,la guerre,tout y est.L’essence même,ce qui fait que l’

homme est grand,palpite derrière un rideau.Le moindre tréteau

et les poumons s’emplissent de liberté.Tempête,violence,c’est

mon lot et c’est le monde.Je vous l’offre.

Lui,l’Ecran

Tout doux ma belle,comme vous y allez.Eh,j’ai appris

à parler,il y soixante-dix ans,à causer,c’est mieux.Leur langue,

c’est moi qui la connais.C’est que je viens de la rue,de la fête

foraine.Quand ils prennent leur marmaille par la main,c’est chez

moi qu’ils déboulent et pas à la Colline ou au Théâtre d’Expression du Peuple,ou quelque chose dans ce genre.Brechtien,c’est

cela?Le message,pourquoi pas le sacerdoce?Non,vous ne les ai-

mez pas vraiment.D’abord est-ce qu’ils mangent du pop-corn

au théâtre?Ca me donne faim.Allez la Scène,sois bonne joueuse.

On est resté proche,non!

Elle,la Scène

Cessez là ce jeu de démagogie,ce n’est pas mon goût

et je cultive une autre idée de l’Art.J’ai vécu la ferveur des ca-

thédrales,la foi des porches d’églises.Les mystères se jouaient

devant nombre de gens,illettrés,manants ou traîne-ruisseau

mal vêtus.Pourtant leur regard,j’ai su l’illuminer à la Passion

du Christ ou à la vie des saints.Ou bien encore en présentant la

Guerre Sainte et le voyage au Sépulcre.Si vousaviez vu comme

la communion inondait les parvis,ici-même en Picardie.Les femmes

à genoux comme contemplant le Ciel,entourées d’enfants aux

yeux écarquillés par la lumière émanantde cette scène si

chrétienne.Et les hommes se prosternant,eux pourtant rudes

à la tâche et obscurs,pour une fois transfigurés par le

théâtre.Transfigurés au sens premier,la figure comme

béatifiée.Les mystères médiévaux:la beauté,la grâce,seul Claudel

des siècles après a su...

Lui,l’Ecran

De grâce,il suffit,assez de grâce.Tu as vu,je parle

comme toi,un peu précieux”il suffit”.Pardonne moi ces facéties

mais je n’ai pas,moi,d’ancêtres canonisés à la sacristie.Tout au

plus mes premiers souvenirs remontent au sous-sol d’un café,

du Grand Café tout de même...Chapeau-claque plus qu’auréole.

Désolé.

Elle,la Scène

Le Café,les boulevards?Il est bien question d’un café,

fut-il grand,alors que j’évoque des centainesd’amateurs dans la

même liturgie,des tailleurs,des peintres,des jongleurs,tous

fiévreux de toucher au sacré,au coeur des villes pour édifier la cité.

Quel film,quelle fiction peut-elle ainsi toucherau sublime?Bien

sûr il y a peu de tartes à la crème dans la Passion.Comment dites-

vous,à Hollywood,”slapstick”?

Lui,l’Ecran

J’ai,moi,une toute autre idée du sacré,un respect du

public.Celui que vous ignorez,celui qui n’a pas honte de s’esclaffer

quand un flic tombe dans le bassin poursuivi par un chien.Bur-

lesque,les zygomatiques...Vous ne faites guère rire,ma belle

amie.Je vous l’ai dit,je sors à peine de la baraque en toile mais j’ai

grandi quand même et mes premiers maîtres,!les Méliès et sa

fantaisie,ses voyages extraordinaires,les Keaton,les Chaplin.

Ah!Celui-là au moins vous ne pouvez le nier.C’est officiel.

Elle,la Scène

Parlons-en.Il vient de chez moi.Il arpentait à huit

ans les théâtres londoniens,et pas les plus prestigieux.Plus près

de Jack l’Eventreur que de la Royal Company.Moi aussi,la Scène,

j’ai su accueillir les petits,les sans-grade sans flagornerie,sans

démagogie,dans la dignité.Au théâtre le petit Charles était

mime,acrobate,chanteur,enfant perdu,petit voleur et vieillard

chenu.Sans compter montage et démontage ,voire les tournées.

Chaque jour il faut remettre sur le tas l’ouvrage,rien n’est ja-

mais gagné.Au cinéma,c’est en boîte et voilà,on est tranquille,

ça roule.

Le métier de jouer est là:de vieilles planches,unvague

rideau,quelques spectateurs et j’aurai du talent.Pas toujours

celui du grand Will ou de Goldoni,je le concède et le revendique.

D’ailleurs ce soir,par exemple,l’auteur,bof...Il a beau essayer de

voir les choses derrière les choses.Pas toujours du génie,d’accord

mais du coeur;

“To be or not to be,that is the question”

Lui,l’Ecran

On croit rêver.Voilà ce Danois dégénéré à nouveau.

Et dans son royaume pourri.Non mais on croit vraiment rêver.Et

c’est la plus belle réplique du répertoire.Ca vous donne une idée.

Même une série B,chez nous,même ce ringard d’Ed Wood avait

plus d’imagination.Peut-être même Bresson:un minimaliste

pourtant lui,il aurait dû faire du théâtre.

Elle,la Scène

Moquez,moquez.Vous n’oserez taire la grandeur du

Roi Lear,père bafoué.Ni la violence des Henry,Richard.”Voici

l’hiver de notre déplaisir” Il y a là à Stratford/upon/Avon à la

fois Vérone et Azincourt,la guerre et le pouvoir,le Maure de Ve-

nise et ce traître de Iago,la perfidie des femmes et la veulerie

des grands.La paillardise de Fastaff elle-même est grandiose.

Lui,l’Ecran

N’oubliez pas que j’ai fait plus pour Shakespeare que

tous les vôtres.Je dois dire que lui,William,est l’un de mes meil-

leurs scénaristes.Avec mon grand à moi,mon très grand,Orson

Welles,quel attelage,non mais quel attelage!Et les Japonais,

aussi,créateurs de leur propre Shakespeare:Kurosawa,le

Château de l’Araignée.N’ai-je pas un peu mes titres de noblesse?

Elle,la Scène

Oui,à propos ce Welles est bien le mégalomane de 25

ans,brisé par Hollywood,pour cause de génie trop précoce.Pas

mal,l’idée de son traîneau et la neige de “Rosebud”.Pas mal pour

un cinéaste.Ca ne lui a pas porté chance:le cinéma,cette indus-

trie.Allez je vous l’accorde,vous avez eu quelques éléments de

valeur mais même pour Welles je vous ai précédé:son Mercury

Theatre,c’était bien avant Citizen Kane?

Comme ce grand Nordique,introverti,je suis à la re-

cherche de son nom.Grand metteur en scène de théâtre!Du

souffle assurément,mais quand vous m’accusez d’austérité,

repassez ses films.

Lui,l’Ecran

Ingmar Bergman,l’ermite de Farö.Un sacré client,pas

facile.Un tyran,obsédé par le péché.L’austérité très belle dans

son dépouillement.Tourments,la Honte,Crise,Cris et chuchotements.

Des personnages magnifiques de la part d’un homme qui

aimait les femmes et qui les a comblées,en les bousculant un peu

certes.Normal.De toute façon il m’ a quitté pour la télé,alors...

Elle,la Scène

J’en ai un peu assez du Nord.J’ai bourlingué plus au

chaud,en Méditerranée.Et ces lurons vous les avez toujours

ignorés,à part les Enfants du paradis.Je parle de mes vieux amis,

de ces caractères installés derrière un masque Pierrot(Pedrolino)

Colombine la fringante,Scaramouche,Arlequin le coloré,Mata-

more.Tous aux pieds légers,la Commedia dell’Arte,la comédie du

métier.Ils dansent,ils zieutent,ils écoutent,ils se moquent.On

appelle certains les Zanni,les histrions.Sveltes,ingambes,de la

porcelaine.

Lui,l’Ecran

Mon vieil ami Federico n’en était pas si loin.Une complice

à moi a dû vous en parler ici-même.Il n’aimait rien tant

que les bouffons,les clowns,les danseurs de corde et ceux qui

s’attardaient le nez dans les nuages au coeur de Roma,de la

Cité des Femmes et du Cinéma.Marcello!La belle équipe,oh,la bella squadra et la musique de Nino.

A propos de sud,chère consoeur,rappelez-vous le Prince:”Nousétions les guépards,les lions:ceux qui nous succè-

deront seront les chacals,les hyènes.Et tous tant que nous sommes,guépards,chacals,brebis,nous continuerons à nous

prendre pour le sel de la terre”.

Elle,la Scène

Je reconnais bien là Visconti,cet autre prince.Lui aus-

si m’a aimé,lui aussi m’a célébrée.Décidément nous avons des amis

communs.Peut-être sommes nous vraiment plus proches que

nous ne voulons le laisser paraître.

Lui,l’Ecran

Parfois j’ai été un peu nerveux,à l’Ouest,avec les chevaux,par exemple.Ils m’ont toujours excité,les chevaux et j’en

ai fait un genre à part entière,le seul spécifiquement cinéma-

tographique.Mais je l’assume et s’il ne devait rester de moi qu’

une image pourquoi pas un cavalier dans la plaine,ou une corde

au soleil attendant un cou de bonne volonté afin de l’étreindre.

Le western,le cinéma par excellence.Ou mieux encore parité

oblige,le seul grand rôle de femme dans un western,Joan Crawford,au piano,de noir vêtue,dans Johnny Guitar.Vous le savez

la tragédie grecque,les Atrides,ça s’est passé aussi le long du

Rio Bravo.Les Horace et les Curiace en guerre pour un ranch.

Universelle,la lutte pour le pouvoir.

Elle,la Scène

Oui mais la passion,la bataille d’Hernani,le romantisme

n’a pas d’égal.Qui n’a pas vu les “Jeune France”,mon tendre ami

Nerval,et Gautier,et bien d’autres,forcer les portes de la cita-

delle des classiques?1830,Hernani.Mort aux emperruqués,aux

vieux birbes!Quel cénacle autour de Victor,et Vigny et Dumas!

“Elle me résistait,je l’ai assassinée”

Lui,l’Ecran

J’ai moi aussi eu mes révolutions:l’expressionnisme

de Berlin,Murnau,Lang:”Ich weiss nicht”.Cet assassin égaré qui

sifflait Peer Gynt.

Et Jean-Luc et Truffaut pendus au rideau du Festi-

val;La Croisette en 68,la Nouvelle Vague,les Angry Young Men,

le néo-réalisme...

Elle,la Scène

Hola,on avait dit “Pas de catalogue”.Et ce n’est pas

parce qu’un chômeur a volé une bicyclette en Italie après-guerre que vous devez vous sentir investi d’une mission sociale.

Lui,l’Ecran

“Ciel mon mari”

Elle,la Scène

Quoi,vous avez osé?Immonde...

Lui,l’Ecran

Mais je n’ai rien dit,enfin rien de plus que l’une de

vos phrases immortelles(Note:il pouffe de rire).Pardonnez moi.

Est-ce ma faute si le théâtre pour beaucoup se résume à un

placard?Pantalonnade!

Elle,la Scène

C’en est trop.J’en ai assez entendu.Vous ne changerez

donc jamais.Me réduire à ces pitreries.Est-ce vraiment votre

opinion?Adieu!

Lui,l’Ecran

Bon,ça va,reviens.Tu sais bien que je t’aime toujours

même si on est parfois concurrents.J’ai moi aussi,et tu le sais

bien,dans mon patrimoine,par exemple le Congrès des belles-

mères,d’Emile Couzinet.Invisible,perdu pour tout le monde et

c’est diablement heureux.Jamais rien fait d’aussi débile.

Elle,la Scène

Je te pardonne,espèce de grand escogriffe.Allez,pour

ta punition récite-moi quelque chose.Il y a,chez toi bien des

choses que j’aime,si tu veux bien t’en donner la peine.

Lui,l’Ecran

O.K.Princesse.Si tu me le demandes ainsi avec ton sourire,ton sourire d’une nuit d’été.

“Nous sommes dans l’Ouest ici.Quand la légende dépasse la réalité,on imprime la légende.”

Et François le fidèle:”Les jambes des femmes sont

comme les branches d’un compas qui arpentent la terre en tous

sens et lui donnent son équilibre et son harmonie”

Dis,sois ma partenaire,juste un peu.

Elle,la Scène(l’interrompant)

Allez,je t’aide,jepasse à l’ennemi.

“Qu’est-ce que j’peux faire,j’sais pas quoi faire”.Ou me veux-tu un peu flingueuse “J’ai déjà vu des cons,mais vous êtes

une synthèse” ou anarchiste “Salauds de pauvres,Jambier,Jambier,47 rue Poliveau”

“Tu me fends le coeur”,si tu me veux province,si tu meveux Provence.

Lui,l’Ecran

“Silence,j’écris”.Mais quel talent,la Scène,tu devraisvenir plus souvent.

“Vos gueules la-haut!On n’entend plus la pantomime”

Elle,la Scène

“Bon appétit,Messieurs,ô ministres intègres”

Mais ne préfères-tu pas “Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?”

Lui,l’Ecran

“Madame,il est tard demeurez ici.On vous y logera le mieux qu’on pourra”

Elle,la Scène

“Non,Dom Juan,ne me retenez pas davantage”

Ainsi mon ami,sensible à ce bon vieux Poquelin.Tu sais

que ça fait plaisir.Don Juan te plaît hein?Je reconnais bien là

ton curieux pouvoir,cette séduction un peu facile mais...

Lui,L’Ecran

Troublante

Elle,la Scène

Oui,voilà,troublante.Tu es content,là?Tu ne change-

ras donc jamais.Sors un peu de ton emploi.Tu vaux mieux que ta

complaisance,tu me l’as prouvé déjà.Dis moi plus,dis moi mieux.

Parfois tu sais cerner la vérité des êtres.Quand tu sais t’affran-

chir des contraintes et te donner les moyens,quand tu sais être

libre.Respire,respire la poésie surréelle et les haines du confor-

misme.Il y a eu Don Luis Bunuel et ses yeux de glace.Cette carte

tu ne l’as pas jouée à fond.

Lui,l’Ecran

Cette carte n’est un atout que pour la littérature.Il

me faut m’en affranchir.Moi je crois n’être jamais aussi vif

que dans le cartoon.Et Tex Avery est un maître,et l’animation

quel mot vivant et original.Le parfait sésame pour l’invitation

au voyage.Ah,ce loup au regard exorbité,hurlanT à l’amour au

cabaret!Waouh!Et la lune rieuse de Méliès, son clin d’oeil,l’un

des plus beaux appels du Septième Art,de moi quoi!

Maisje neparle que de moi.Tu as des projets?Des nouveautés.”Qu’allait-il faire dans cette galère?” ou plutôt “Ca

vous chatouille ou ça vous gratouille?”A moins que ce ne soit

trois soeurs,avec leur oncle,devisant dans le verger.Attends:

c’est la cerisaie,oui,la cerisaie.Ca se passe en Russie,je connais.

Bonjour l’action.Il y a l’âme slave,tempête dans un samovar.

Elle,la Scène

fois encore

J’avais effectivement une idée,simple et modeste.Par une soirée presque d’été j’aurais aimé la paix,la paix partoutmais au moins

entre nous.La soirée aurait ressemblé à celle-ci et tes amis

auraient été les miens.On aurait bu un peu,peut-être dansé,

doucement.L’atmosphère...

Lui,l’Ecran

“Atmosphère,atmosphère”

Non,pardon,c’est un peu facile.Au diable tous ces mots

jetés à notre face.Retournons ensemble à la bibliothèque.Je suis

sûr qu’on y fera des découvertes.Le livre n’est-il pas lui aussi de

la famille?Allez,viens!Viens!

Souviens-toi:une bonne pièce a parfois donné un bon

film.Et il y a quelques exemples de bon livres bien adaptés qui

ont fait de très grands films.Si,si,je pourrais vous en citer.On

en parle après,ça m’intéresse.

Elle,la Scène

Par contre on n’a jamais vu ou presque de roman

transcrit pour la scène avec bonheur.Rarement.La preuve d’une

plus grande indépendance en ce qui me concerne.

Lui,l’Ecran

Le dernier mot.Sûr qu’elle aura ...le dernier mot

12 octobre 2006

Les falaises

Les falaises

 

Quand le vent crie au loup,si âpre

Que les fous et les goélands eux-mêmes

S’accrochent aux cavités granitiques

Les ailes affolées près des lames acérées

Et que des courants sans relâche

Giflent encore et encore de fragiles terrasses

Quand les gerbes d’écume,geysers recommencés

S’évaporent en violence dans ces vêpres bretonnes,

Quand les chapelles tintent

Et que les femmes prient la mer

Que veillent les enfants troublés

Que frappent les chevaux aux écuries nerveuses,

Quand les arbrisseaux s’humilient au chaos

Que les barques au quai dansent la sarabande,

Que les sirènes océanes séduisent

Les derniers imprudents,

Quand les calvaires déchirent la lande

Quand même les grottes marines

Referment leurs auvents

Quand la péninsule craint Dieu

Une femme apparaît.

Elle est noire de cheveux

Comme une veuve du Sud

Elle défie la cité et le ciel coléreux

Face aux dieux irrités elle a gravi les marches

Qui mènent au vieux sentier

De la falaise d’Aval toute de craie

Et d’embruns.

Elle est belle,elle est femme,elle est forte

Elle joue de ses mains,mime prodigieuse

Apparition,suis-je le seul à la voir?

Tragédienne,son amphithéâtre c’est le grand Ouest

Eole,tempêtueux

Lui donne la réplique,mieux

Transporte sa voix

Elle n’est pas Mater Dolorosa

Ses éclats de rire sont tout aussi sincères

Vigie face au destin elle entonne

Comme un chant amoureux

Mélange de ballade celtique

Et de blues fendant le soir.

Puis les mots que sa bouche libère

S’évadent et fraternisent dans le ciel

Avec nuages et oiseaux blancs

Elle se donne avec tant de rage,

Cette force d’aimer qui transcende le temps.

Les mots coulent en phrases voyageuses

Musicales,un peu versatiles

Elle les offre avec cette ardeur

De celles qui se savent aimées

Et jette à l’horizon dément sa propre folie

Une folie toute gothique,démesure et passion

La prose s’insinue et la mer pétrifiée

Accueille dans son ventre un hymne à l’amour.

J’entends,j’entends symphonie irradiante

Douces sonates un peu tristes

Fanfares et clairons,harpes de mes regrets

Ce sont mes mots prononcés par son coeur

Et ses lèvres les amplifient

Spirale à l’unisson du rire et de l’écrire

Le bonheur me happe:il existe

Autour d’elle...

Alors l’océan à l’écoute

S’emplit de rythmes,de routes d’Amérique

De verte Erin et Toscane bleutée

De prénoms,de héros,de nos frères poètes

De jardins russes,de soeurs éloignées

D’enfances révélées

De meurtrissures guéries

Elle vibre et son corps m’émeut,toujours recommencé.

Qu’elle chante notre vie,

Mutuelle incarnation d’un délire à nous seuls!

Je crains de perdre le fil de mes pages

La tourmente est si forte

La volupté si troublante

Je ne sais plus qu’écrire...des ailes

Qui s’envoleront,oies sauvages au pays lumineux

Libres dans les courants et les zéphyrs

Deux pour l’immense voyage

A quatre mains nouées

Au coeur de la Lovelande.

 

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11 octobre 2006

Rêverie verte

Rêverie verte

 

Ce doux pays sûrement n'existe guère

La pluie y est de prose et le vent fait ses gammes

Improbable terre d'ocre et pourtant de vert

Mes doigts le pétrissent,argile et vent d'atlante

La couleur de la bière y invite à se prendre pour Yeats

Le tropisme de l'ouest y cueille ma main tendue

En deça de la lumière des lacs aux miroirs châtelains

Cette lande a des poings et frappe allégrément

Légendaire,habitée et je voudrais y rêver

D'Italie dans le soir gaélique

Quand percute le bodhran et que violon s'envole

Les nuits de Galway chantent et carillonnent

Vers les îles le regard a enfin quitté son Amérique

L'alcool,la tourbe et la danse scintillent

Au coeur de la nuit d'Occident

Qu'elle est loin ma Toscane et pourtant le parfum des cyprès

M'enivre jusqu'ici  mêlant Renaissance et souffle d'archipel

Confusément

6 octobre 2006

Le couple sur le pont

Vois là-haut sur le vieux pont arts-déco 

Qui enjambe mollement le vieux canal

On est loin de Venise et le ciel est ferreux

Les mouettes gueulent comme en enfer

Il n’y a que deux silhouettes

Un couple sur le pont

Dont je n’entends les paroles

Trop de bruit,de voitures

Est-ce un jeune couple,un couple de jeunes?

Un couple mûr,et mûr pourquoi?

D’ailleurs ou bien d’ici,il est surtout d’amour.

Il semble s’énerver,elle regarde l’eau

Je crois qu’elle ne nage pas

Voilà qu’il s’éloigne,lourdement

On le dirait cérémonieux

Cet homme-là n’est pas facile

Mais ses pas ne le conduisent guère loin

Il revient bras ouverts

On dirait un sémaphore au large

D’une île d’Irlande.

Elle se retourne,dos au courant

Elle a,je crois,hurlé “oui”

Je ne distingue plus qu’un

Enserrés dans ungrand manteau

Elle a des cheveux jais

Fredonnent-ils?Ou est-ce leur prière

Pour un monde qui leur soit meilleur?

Triste canal tu l’ignores

Avec ton vieux complice et ses arches vétustes

Comme tu sais mettre en scène

Les seuls amants.

   

4 octobre 2006

Les grands corbeaux

Les grands corbeaux

 

Les grands corbeaux de la montagne noire

Tragiques,étendent leurs ailes d’envergure

Par delà les rives des fleuves enchantés

Où glissent de gentils pêcheurs

Aux enfants minces et mutins.

Les noirs messagers ont pris leur envol

Il ya longtemps de ça

Quittant ces nids profonds et troubles

Au coeur de la forêt d’effroi.

Je les vois planer sur ces villages roses

Aux toits frémissants au doux vent de saison.

Ils hantent les colombiers

Persécutent les calmes oiseaux des clochers.

C’est de là-haut qu’ils nous épient

Les grands corbeaux fondent sur les fruits pleins

D’un dernier messidor.

Ils ont la couleur des diables d’avant

Dont parlaient aux veillées

Chemineaux et passants

Quand sur la route et dans la lande

On rencontrait chemin faisant

L’amitié,le pain,la candeur.

C’était il y a bien des hivers

Au temps où dans le ciel et les cimes

Ne régnaient pas en maîtres

Les grands corbeaux dont l’oeil perce

Les hommes qui bientôt

Leur ressembleront.

 

29 septembre 2006

Crooner

Crooner

 

Soir maussade à Baltimore

La baie de Chesapeake en sa torpeur

Et les papillons noirs

Dont souvent je te parle ma belle

Ceux que je connais bien

Ceux d’avant toi

M’ont arraché au salon du Plaza

Où je n’écrivais rien

Des pas métalliques au long d’une rue tiède

Résonnaient dans ma tête envahie

Des visages d’avant.

La ville était laide

Sa disgrâce était mienne 

Slogans racoleurs,hideurs allumées

Me rongeaient en dedans.

Piano-bar plus loin au coeur de la nuit

Des rires filtraient

Comme ballade d’un café triste

Au delà des stores

Envie de rencontres

Bien maigre rendez-vous

Amore,love,susurrés

L’homme n’était pas Sinatra

Pourtant il est des soirs à Baltimore

Comme à Rome ou à Paris

Où l’eau-de-rose a le goût de nos larmes.

Il y a des instants

Sont-ils privilégiés

Où le doux malheur revient

Qu’on croyait exilé

Quand des prénoms de femmes

Dansent sur des mélodies banales

Cette nuit d’Amérique m’a cogné

Et le coeur au tapis

J’ai pleuré sur elle et sur moi.

La fille de la pénombre

Sortait d’une histoire de Chandler

“Strangers in the night”

Lizzie,Rosanna

Je ne sais plus son nom

Mais je sais son regard

Et l’Italien chante encore

L’amour,ses mots de pacotille

Soir de naufrage,seule la musique des âmes

A tracé sur elle et moi

Une fine brûlure

Longue,longue...

C’est elle aussi mon film américain

La fille de Baltimore

C’est la couleur d’un alcool

Un chanteur de charme anonyme

Des étrangers dans la nuit

Une détresse,le mal des autres

Croquis de mémoire

Flash-back sur ces moments

Si précieux,si lucides.

Chez moi,ici,nulle part

L’heure est quelconque

Plutôt oblique

J’écoute Frankie

“Strangers in the night”

24 septembre 2006

Les brutes avaient raison

Les brutes avaient raison

 

Ils avaient raison et moins de meurtrissures

Dévoreraient mon âme et mon ventre

En serait moins aigu

Ils avaient raison,Savonarole et tous les autres

Les hommes noirs de Nüremberg

Comme les incendiaires de Fahrenheit

Et le monde aurait dû laisser brûler

Sa mémoire et ses racines.

Mais peut-être n’est-il pas trop tard?

Amis,là,dès ce soir,détruisons les livres

Tous, même les anodins

Tous ceux qui pensent et se livrent nus

Se vautrant dans l’écriture

Sont porteurs du malheur

Et dégénérescence

Il ne faut pas que ces guides nous emmènent

Il est des voyages sans retour

Si les mots nous piègent

Et referment sur nos mains

L’acier et le venin de poésie

Les brutes avaient raison...

La peste soit de ce chevalier à la triste figure

De son pleutre écuyer.

Et les amants de Verone

Ou bien ce bateau ivre

De sombres influences...

Pourtant peut-être,peut-être si j’osais

J’aimerais sauver,là,voyez-vous

Celui-là,très vieux et usé

De toute façon presque illisible

Et puis maintenant je me souviens

C’est un livre,un livre où

Il ne se passe rien

Un désert,vous dis-je,et quelques soldats

Sans ennemis,sans raison d’exister

Quoi de plus dérisoire qu’un petit lieutenant

Qui attend,qui attend

L’exemplaire est laid,l’oeuvre quelconque

Laissez le moi encore un peu

Le héros n’en est pas brillant

Mais c’est un peu mon frère

D’expectative

Et si l’ennemi était là,demain matin...

Mais j’y pense et vous

Lequel vous est attaché

Au point de l’épargner,de l’adopter?

Un livre,rien qu’un et c’est un peu quand même

Pour la barbarie le début de la fin.

Si c’est moi qui avais raison...

 

     Ce poème n'aurait jamais vu le jour sans Ray Bradbury ni François Truffaut.Merci à eux.

     Peut-être conviendrait-il aussi de citer Rimbaud,Cervantes,Shakespeare et Buzzati.

10 août 2006

Italia

Italia

 

La pluie tiède mouille Parme

L’oiseau sur le dôme gothique

Tord le corps et soudain plonge

Sur la place là-bas

L’enfant chemise ouverte a séché ses larmes

Il joue de l’ocarina

Déjà la faim le ronge

Le blé,poussière de piazza

Voltige sous les becs laborieux

Les ailes bruissent de fureur à vivre

L’enfant plisse les yeux

La liberté et la douleur l’enivrent

En cet exil presque toscan.

10 août 2006

En la forêt de Toi

En la forêt de Toi

                               

En  la forêt de Toi

La vie transperce les hautes futaies

On y fait d’étranges rencontres

Des paladins traversent les allées

En chemin vers ces tournois

Pour défendre leur belle.

Leurs chevaux semblent ailés

Rien ne leur est impossible.

En la forêt de Toi quelque chose est magique

J’y ai vu de très doux bardes écossais

Ils chantent des ballades de mon ami Donovan

Dans lesquelles les princesses

S’appellent Guinevere ou Llana

Que j’aime ces harmonies un peu nordiques

Nimbées de mystère,oppressantes parfois

Quand les cordes se pincent comme nos coeurs.

Dans la forêt de Toi

Les chansons sonnent parfois triste

Mais le plus souvent nous y dansons

Toi et moi hardiment

Alors je me sens preux,je me sens fier

Et comme Lancelot je deviebdrai guerrier

Pour que tu demeures reine à jamais

De mes jours en la forêt de longue attente.

Et si je m’en éloigne

Viennent les pleurs

Mais tu sais si bien les épancher

Ils ne sont que fugacité.

Tu m’es si précieuse et je veux bien mourir

Au profond de la forêt de Toi.

Dans la forêt de Toi,parfois

Bruissent des oiseaux-lyres aux rameaux

Des espèces inconnues que tu apprivoises

De ton coeur grand ouvert

Leur vol m’émerveille et je n’en crois pas mes yeux

Pourtant c’est la forêt des couleurs

Et du bonheur coule en diamants

Entre les étangs où murmurent

Des nymphes,des créatures étranges

Qui nagent comme Ondine,souviens-toi.

Comme elle aime l’espace et la nature.

Dieu,que tu leur ressembles

Toi qui chaque jour m’étonnes davantage.

Dans la forêt de Toi il me paraît

Que j’ai toujoursvécu

Tant mon rêve y prend corps

Au bout de ma si longue quête.

Enfin se dessinent parmi tes arabesques

Ces bonheurs inoüis dans ton Amazonie.

Mais quelle est cette voix qui évoque la mort?

Tu es Vie et ma vie ne respire

Qu’en la forêt de Toi.

Seule désaltérance

Que les fruits sucrés que m’offre ta chaleur.

Et mon rare appétit n’a qu’une satiété

Tonneau des Danaïdes,gouffre qui se veut tien

L’âme ouverte au sang bleu

Que je veux infiltrer

Dans ton intime jardin vital

Pour que de nos cris résonne,immense

La forêt de Toi

Réceptacle superbe des pluies bienfaisantes

Celles qui embellissent l’enfant qui grandit

A la folie,passionnément

Qui de toi et moi émane

En une source vivifiante

Trace superbe de nous

Amour sylvestre et panthéiste.

En la forêt de Toi

J’existe enfin et les mots qui dormaient

En le tréfonds de moi

Planent en toute liberté

Discrets astéroïdes à toi destinés

En la forêt de Toi

Chêne ou modeste jonc

Je veux vivre là,simplement

En la forêt de Toi

En Toi.

 

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