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23 décembre 2022

The clock around the rock

Masse

Rock-n-roll-en-150-figures

                                Cadeau de fin d'année de Babelio, merci encore pour ce beau livre, traditionnellement proposé par Masse Critique. Et c'est un vrai bonheur que de plonger dans un univers musical qui n'est pas le mien, mais que j'apprécie quand même. Je suis plutôt un homme de la décennie suivante. Splendide iconographie pour ce bel objet, surtout les pochettes de disques originales. Mais le plus magique dans cet album somptueux est de découvrir les nombreux seconds couteaux et troisièmes gâchettes du rock'n'roll. Alors exit Presley, Lewis, Cochran, Perkins. Ils sont là bien sûr, avec chacun leur destin, la plupart du temps douloureux, voire tragique. 

               Mais les autres, une ribambelle de noms complètement inconnus, nés pour la plupart au début des années trente, souvent dans des familles prolétaires, ruraux ou citadins. Peu enclins aux études, passés par la case baloche et country, ou par le groupe de lycée, surtout pour étourdir les filles. Suiveurs d'Elvis mais parfois ses prédécesseurs. Effervescence midfifties de ces jeunes aux dents longues et aux idées parfois un peu courtes pour qui des Colonel Parker furent un peu pygmalions et beaucoup escrocs. 

              Les photos, essentiellement des disques originaux, sont un régal. Et s'il n'y a guère dans ce livre de révélations fracassantes j'y ai surtout trouvé une confirmation. Les rock stars des sixties et seventies, et ultérieures n'ont rien inventé. Les pionniers du rock'n'roll non plus. Tous ont eu une vie d'un conformisme affligeant. Vivre vite, pas longtemps, alcool, petites pilules, stupéfiants, bagarres, bagnoles en vitesse, deux trois mariages ratés, trois petits tours, accident, parfois meurtre, suicide pas rare et puis un enterrement. La panoplie quoi. Mais ça ne m'empêche pas de les aimer. 

              Rodolphe, scénariste de BD, jadis passé par les cases Pilote et Métal Hurlant a signé des biographies de Stevenson mais aussi de Buddy Holly, Johnny Cash, Eddie Cochran. Tout ça, vous pensez que ça me va très bien. Illustration musicale,  j'ai choisi Gene Vincent, garanti efficace. Mais il y en a tant d'autres. Je terminerai en poésie, Tutti Frutti, Be Bop a lula. Mieux encore, Awopbopaloobop Alopbamboom.

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4 juin 2010

Mon général

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     Assez boudé par l'intelligentsia à sa sortie Le Général Della Rovere,l'un des derniers films de Roberto Rossellini avant ses travaux pour la télévision,a gagné ses galons avec le recul.Jugé trop linéaire,d'une facture trop classique à sa sortie en 1960,année où d'autres Italiens devaient prendre le pouvoir(La dolce vita,L'Avventura),ce film habile et interprété magistralement conjugue l'émotion d'un parcours d'homme,escroc de comédie italienne en des temps de tragédie,et la cruauté de la guerre finissante,au moment où, hideuse,elle semble ne jamais vouloir rendre les armes

     Il ne convient pas à mon sens d'employer le grand mot de rédemption pour qualifier l'attitude courageuse de Bardone,endossant les habits du Général.C'est plus simple et plus humain.Bardone a tout bonnement un niveau d'abjection forcément limité.Escroc assez sympa (pléonasme) il prend tardivement conscience de l'inhumanité de cette guerre en même temps que de  sa propre veulerie.Sans grands effets de manche Vittorio de Sica trouve là l'un de ses meilleurs rôles,quand l'étonnement fait place à la stupeur et la stupeur à l'indignation.A cette époque tant Rossellini que De Sica tendent à devenir des hommes du passé.Rome ville ouverte et Le voleur de bicyclette sont des pièces de musée.Et les deux hommes se respectent sans probablement beaucoup s'aimer.Le Général Della Rovere ne sera pas un grand succès malgré le Lion d'Or de Venise 59.Sclérosés l'un comme l'autre par les honneurs et l'académisme,dit-on...

   Pour moi c'est un grand film sur l'homme dans la guerre,universel,pleutre et héroïque,passionnant rejeton de tous les paradoxes qui font un homme.Et des personnages médiocres ou malhonnêtes peuvent s'avérer grands.L'inverse hélas est plus vrai encore.Face à un colonel allemand complexe,Hannes Messemer qui campa souvent ces officiers,De Sica,tête à claque,finit par nous toucher profondément.Le mystificateur rencontre son destin,inattendu,sous la forme de graffitis de condamnés politiques.Dès lors plus d'arrogance,plus de faux semblant.Pas assez retors mais déjà annobli Bardone répondra à l'ultime appel "Della Rovere!".Quinze ans après la fin des hostilités Rossellini et De Sica ont bouclé la boucle. Le prêtre de Rome ville ouverte et le chômeur du Voleur de bicyclette,héros très ordinaires,peuvent dormir tranquilles:leurs pères de cinéma ont bien mérité du cinéma italien.

      

13 avril 2017

La poésie du jeudi, Edualc Eeguab

Poésie du jeudi

Rêve de couleurs

Cartographie, ma jolie

Heureux fleuves  bleus.

Haïkus

Doigts sur planisphère

Un enfant, comme envolé

Outre océan, fier.

Ecriture

Roulez roues ferrées

D'autres rives, la cité

Paisible et bercée

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                                Les haïkus de cet asphodélien  jeudi, et j'aime de plus en plus cet exercice si ludique, m'ont été inspirés par un très beau film, qui sort complètement de l'habituelle démagogie du cinéma, de son populisme ou de son snobisme. Si vous avez l'occasion, et même si vous n'êtes pas très client du Septième Art, qui reste parfois merveilleux et aux antipodes des défauts précités, allez voir The lost city of Z, qui conjugue aventure, réflexion, profondeur et utopie. Je dédie ces textes à ma grand-mère qui, je devais avoir huit ans, fut très surprise quand je lui demandai, pour mon anniversaire, une "belle carte du monde". Et qui, le mercredi sur le marché de Coulommiers qui sentait si bon le Brie, m'achetait trois petits romans d'aventure, mes premiers voyages autour de ma chambre.

 

1 octobre 2019

Trio pendant la guerre du Kippour

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                                   Publié en 1977 en Israel, peu après la guerre du Kippour, L'amant est une passionnante variation d'Avraham B. Yehoshua sur la si complexe situation du pays et sur la société israélienne. Ce roman, vieux de 40 ans, n'a à mon avis pas pris une ride. Adam, garagiste prospère, recherche Gabriel, fraîchement revenu en Israel, disparu pendant ce conflit, et accessoirement l'amant de sa femme Assiah. Autres personnages, leur fille Daffy et le jeune mécano arabe Naïm. Curieuse errance des différents protagonistes. Si l'on a peu de nouvelles de Gabriel on s'attache aux pas d'Adam qui sillonne la nuit dans s a dépanneuse le pays à sa recherche. C'est que depuis le départ de Gabriel les relations conjugales d'Adam et Assiah ont pris un sérieux coup de vieux. Elle, professeur, semble ne se vouer qu'à ses élèves, à en devenir quelque peu fantômatique.

                                  Le très jeune Palestinien Naïm est amené à être apprenti au garage, avec le statut particulier des ouvriers arabes. Et, confus et fasciné, tombe amoureux de la la toute aussi jeune Daffy. A eux deux, sauront-ils poser un regard neuf sur ce pays? Un autre personnage compte beaucoup, qui paraît presque fantasmé, irréel et en même temps deus ex machina, la grand-mère de Gabriel, mourante et ressuscitée. Dépeinte un peu monstrueuse en son agonie, ces lignes m'on mis mal à l'aise, elle se ré-humanise au cours de l'histoire. L'amant est un beau roman qui illustre bien l'incommensurable complexité israélienne. 42 ans après sa publication il ne semble guère plus simple d'y démêler espoir et crainte.

                                 Après Shiva, Le directeur des ressources humaines,  L'année des cinq saisons, Rétrospective (celui qui m'a le plus passionné), nul doute qu'Avraham B. Yehoshua, maintenant octogénaire, ne soit devenu un classique contemporain majeur de la littérature israélienne, l'une des plus vives au monde.

9 octobre 2019

La fureur d'écrire

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                        Le nom de James Agee est bien méconnu en France. Seuls quelques cinéphiles savent qu'outre les scénarii d'African Queen et La nuit du chasseur il est l'auteur de Louons maintenant les grands hommes,  brûlot signé avec le photographe Walker Evans sur la situation des fermiers du Sud dans les années trente, et bien plus tard d'Une mort dans la famille, Prix Pulitzer 1958 à titre posthume.

                        Rodolphe Barry, déjà auteur de Devenir Carver, passionné des lettres américaines, nous plonge dans la vie agitée, douloureuse, presque sacrificielle (le terme ne lui aurait pas déplu) de James Agee (1909-1955). Né dans le Tennessee Agee, tiers-mondiste avant la lettre, très engagé en une gauche américaine loin de se satisfaire du New Deal de Roosevelt. Au point qu'on peut se lasser de sa perpétuelle attitude de révolté donneur de leçons. C'est un peu mon cas à la lumière de l'excellent ouvrage de Rodolphe Barry. C'est que James Agee coche toutes les cases. Hypersensible, alcoolique, tabagique au possible, débauché au sens moral de l'époque, antiestablishment maladivement. Ecrivain, journaliste, critique littéraire et cinématographique admirateur et admiré de Charlie Chaplin, il n'eut de cesse de pourfendre les injustices. 

                       Hollywood fit appel à lui. Il n'y fut guère heureux mais aucun écrivain de talent ne fut à l'aise comme scénariste à Hollywood tant leur imaginaire fut bridé par les majors. Rodolphe Barry n'occulte pas l'asociabilité d'Agee ni ses si tumultueuses relations avec ses femmes, dont trois épouses et de nombreuses et parfois très jeunes maîtresses. Le critique cinéma ne se fit pas non plus que des amis tant il avait la dent dure. Barry cite ainsi à propos d'un film de guerre:" Quand un groupe de dix acteurs maladroits tombent maladroitement et font semblant d'être morts un sourire maladroit aux lèvres, est-ce rendre justice à la réalité endurée par des soldats?"

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                       Agee fut l'un des rares à soutenir Chaplin jusqu'au bout et Barry raconte l'émouvante scène de James venu sur les quais de Manhattan saluer le départ du Queen Elisabeth qui emmène le maître du Septième Art en Europe, la plupart des Américains ne le reconnaissant plus. Les deux hommes ne se reverront jamais. Cette approche de la vie de l'un des grands Américains du siècle dernier, l'un des moins célébrés, est un passionnant roman vrai qui m'a donné envie de relire Une mort dans la famille. Même si je pense que le meilleur Agee se niche dans les textes courts, articles, critiques.

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25 octobre 2019

Rome objet de ressentiment

Masse critique

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                          Je connaissais La mort à Venise. Et l'expression Voir Naples et mourir. L'opération Masse Critique m'avait proposé cette fois parmi d'autres livres ce roman méconnu datant de 1954, signé de Wolgang Koeppen. Un travail soigné des éditions du Typhon à Marseille. La mort à Rome n'est pas un ouvrage a priori facile et s'il semble avoir acquis un statut d'oeuvre importante en Allemagne il n'a jamais été un succès populaire. Pas très enthousiasmant ce roman, dernier épisode de la Trilogie de l'échec. Il me semble, mais je suis loin d'être péremptoire, que ce livre et les deux précédents Pigeons sur l'herbe et La serre (le premier, une journée banale dans Munich d'après-guerre, le second misère et corruption dans la petite capitale fédérale Bonn) relèvent d'une littérature certes assez forte et qui n'est pas sans fulgurances, mais d'une littérature de l'expiation qui m'a laissé de marbre. Il est vrai que nous sommes moins de dix ans après la découverte des horreurs.

                          Les protagonistes, apparentés entre eux, se retrouvent à Rome, la Rome alliée, la Rome traîtresse aussi pour ces nostalgiques, voire plus pour certains, du Troisième Reich. La mort à Rome est féroce et annonce Heinrich Böll et Gunther Grass qui eux, dix ans plus tard, connaîtront le succès. Deux beaux-frères, le bourgmestre et l'ancien général, qui eurent de lourdes responsabilités, leurs épouses, leurs enfants, cousins très différents sont les personnages assez complexes et fort antipathiques qui peuplent cette histoire. On comprend le propos de Wolfgang Koeppen, et sa rage à constater que finalement rien n'a  raiment changé et que la plupart de ces hommes seraient partants pour un remake. C'est un peu trop catégorique pour moi.

                          L'autre personnage est la ville, la louve romaine ensanglantée, avec ses touristes revenus nombreux, humiliation suprême, beaucoup d'Allemands. Et là Koeppen fait preuve de beaucoup de talent. Plus qu'avec la Germanie, c'est avec les pierres, avec l'Histoire, avec la religion catholique que les mots sont les plus forts. N'y aurait-il que les deux pages et demie sur le pape en prière, qu'il faudrait citer intégralement  (c'est magistral, je ne suis pourtant pas un croyant) La mort à Rome mérite finalement l'intérêt. Ce voyage à Rome, version morbide, voire méphitique est un ouvrage intéressant, à consommer avec modération, Thanatos étant tout de même encombrant.

                          -Tu ne cherches pas Dieu dans sa maison, tu le cherches dans les impasses, dit Adolf. ( diacre, à son cousin Siegfried).

                          -S'il existe, il vit aussi dans les impasses (réponse de Siegfried, compositeur).

7 juillet 2011

Si vous aviez tort Mr. Mankell

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  Je m'étais promis de ne plus trop fréquenter les fameux polars nordiques.Mais je tenais à voir comment Henning Mankell se débarrassait de Kurt Wallander.Mankell est le plus connu,voire le premier à nous avoir intéressé aux noirceurs de là-haut,loin du Bronx et du Quai des Orfèvres.Et je pense qu'il est le meilleur écrivain en ce genre et cette région du globe,qui dépasse d'ailleurs de loin le genre.J'avais lu ses entretiens où il affirmait ne plus avoir envie de vivre davantage avec sa créature comme Conan Doyle par exemple.On sait ce qu'il advint de ce dernier qui finit par ressusciter Holmes.

  Rien de comparable ici,Henning Mankell est aussi dramaturge et a beaucoup écrit "off" Wallander.Des livres que je n'ai pas lus.J'ai lu par contre la moitié des enquêtes du commissaire d'Ystad.Il me semble que L'homme inquiet,l'utime épisode est un grand bouquin.Si l'enquête en soi n'est pas bouleversante elle nous ramène fort à propos sur les années de Guerre Froide,les sous-marins en Baltique,et la neutralité ambigüe de la Suède.L'auteur n'a jamais été tendre avec son pays.Ca me gêne d'ailleurs un peu,ce côté donneur de leçons que Mankell cultive volontiers dans ses déclarations.Toujours est il que L'homme inquiet rappelle que dans Guerre Froide il y a guerre,avec victimes et bourreaux.Loin de James Bond,plus proche de John Le Carré.Quoiqu'il en soit cet aspect n'est pas ce qui m'a passionné dans ce livre.

    L'intérêt de L'homme inquiet consiste plutôt dans ce que je nommerais pudiquement les préparatifs du départ à la retraite de Wallander,et même à la mère de toutes les retraites,celle qui nous guette tous. Probablement le fait d'être né un an après Wallander,dernier baby boomer,m'a-t-il conduit à être pas mal remué par la solitude du personnage,cependant éclairée par l'apparition de Klara sa petite-fille.On retrouve sa fille Linda,flic elle aussi dont on sait les relations orageuses avec son père.Son ex-femme et Beiba,son amour de Lituanie (Les chiens de Riga,pour moi le meilleur de Wallander jusqu'à ce dernier) apparaissent également.

   Et puis le souvenir de son père,cet acariâtre artiste peintre qui n'a composé que le même tableau toute sa vie,brutalisé par l'odieuse maladie d'Alzheimer,  accompagne Kurt alors que celui-ci s'inquiète de ses propres pertes de mémoires.Alors le talent d'Henning Mankell apparaît dans sa grandeur toute simple.Des pages sur le vieillissement,sur le début de l'âge,cet impitoyable moment qui nous inquiète calmement mais déjà définitivement, sont les plus belles du livre,dignes des meilleures nouvelles du génial Buzzati,ce qui est pour moi un dithyrambe.Wallander s'est retiré en périphérie,avec son chien et ses questions, déjà hanté par la suite du programme,en ces instants où l'on n'a plus très envie de retourner bosser au commissariat (ou ailleurs) mais encore moins de tirer un trait.C'est que ce trait sera la dernière ligne droite.On en ignore la longueur mais c'est la dernière.

    D'après ses réponses aux entretiens Mankell n'a plus beaucoup d'estime pour Wallander. Mr.Mankell, volontiers tiers-mondiste,voire un tantinet démago (cela n'engage que moi),pense sûrement qu'il a mieux à écrire.Autrement important.Si vous aviez tort,Mr.Mankell.Si l'abnégation,les faiblesses et le mal-être de Kurt Wallander étaient de la très haute littérature...

16 janvier 2012

Famille à la Mario

        Cette oeuvre peu connue,peut-être est-elle inédite en France,je l'ignore,est un des nombreux éléments de la comédie italienne.Pas un maillon majeur certes mais une distraction cinéphilique agréable et bon enfant. Surtout Pères et fils,du grand Mario qui fit souvent bien plus fort et bien plus drôle,permet de retrouver les acteurs italiens qui me (nous?) sont si chers.Vittorio de Sica,ce latin lover bellâtre d'avant-guerre devenu l'un des auteur les plus sensibles du Néoréalisme,ne se départ jamais de sa classe en tailleur séducteur sur le retour,aux prises avec sa fille "dévergondée",dévergondée à la mode des années cinquante.

        Plaisir encore de retrouver Marcello dont vous ne me verrez jamais écrire le moindre mal,avant La dolce vita et son entrée dans la légende.On peut me dire que ce film est tout à fait désuet et c'est sûrement vrai.Mais c'est une notion qui m'est assez étrangère.Il faut prendre les oeuvres pour ce qu'elle sont,produits d'une époque et c'est un débat plus que stérile.Ma fougue pour le cinéma italien ne me fait pas prendre Vintimille pour Verone mais Pères et fils,certes mineur,est une petite pierre,pas une pépite,dans la belle histoire du plus beau cinéma du monde,du moins en ses années d'or.Rappelons que,très malade, le génial Mario Monicelli,maître de la comédie italienne,le père de Brancaleone,des Camarades,de Mes chers amis,du Pigeon,le chroniqueur de La grande guerre a choisi la nuit fin 2010  à l'âge de 95 ans.

18 mai 2012

Des mots,une histoire: Mare Dolorosa

                        Les mots proposés pour Désirs d'histoires 65 sont: encens-amour-marin-coquinerie-embruns-albinos-baie-ténébreuse-naufrage-pins-balai-ballon-phare-râler-froc-flot(s)-communion-mouette-sel-velours-changement-mammouth-réale-au revoir-chocolat .Le mot "mammouth" n'a pas été retenu. Parti pour un sonnet de forme classique ABAB-ABAB-ABB-ABB le vaisseau s'est un peu alangui.Mais le plus difficile fut incontestablement la construction du navire,entièrement aux Chantiers Navals de Monbureau.

Quand j'étais capitaine un étrange albinos

Vêtu d'un froc râpé s'en est venu vers moi

Dans un port du Levant,gravé sur du vieil os

Me vendit "Les réales,un naufrage",aux abois.

 

Coquinerie de sort et jusqu'aux pins derniers

Ce dessin d'une si ténébreuse envergure

Ne me quitta jamais,grimoire,échéancier

Encens,qu'une mouette eût sur les flots d'azur

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Bien vite dispersé,rétif aux changements,

Un obsédant velours qui dissipant ma vue

Egara les marins et la Baie des Amants

Sel de leur vie d'enfer,à jamais disparue.

 

J'eus beau râler,pester,ma vie,elle ressembla

A ces dérélictions,ces ballons fourvoyés

Loin des livres d'enfants aux doigts de chocolat

Que le balai d'un diable aurait dépenaillés.

 

L'affiche,elle aurait pu en rester aux amours

Communions romanesques,et d'embruns et de phares

Les vents l'ont violentée,lambeaux,ses beaux atours?

Narcisse, en son reflet,en est à l'au revoir.

 

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11 mai 2012

Brion pour nous

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       Titres français insipides en finirez-vous jamais?On a affublé le très beau noir Cry of the city (1948) du nom La proie,qui ne correspond pas à l'histoire.Robert Siodmak ( Les mains qui tuent,Double énigme,Les tueurs), cet Allemand exilé,est l'auteur de quelques beaux tableaux noirs.Ici ,deux belles gueules oubliées,Victor Mature et Richard Conte,amis d'enfances de Little Italy s'affrontent,flic et gangster pas très éloignés,dans un film très bien fait dont Scorsese,et c'est une évidence,pense grand bien.

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            Pas plus inspiré quant au titre,voici le plus rare La proie du mort,Rage in heaven (1941),de W.S Van Dyke,très marqué par la psychanalyse très à la mode en ce début des forties.Un milliardaire torturé manigance la perte de son meilleure ami en arrangeant sa propre mort.Tiré d'un roman peu connu de James Hilton (Goodbye Mr.Chips,Horizons perdus),bénéficiant de fortes présences,Robert Montgomery,et les toujours impeccables Ingrid Bergman et George Sanders,ce film peu connu que je voyais pour la première fois m'a surpris,situant une part de l'intrigue dans une aciérie britannique.Le côté freudien n'est pas trop lourd malgré une mère,comme il se doit,possessive et hitchcockienne.

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       Mais la palme absolue du titre nul revient sans contestation au très bon film,plus célèbre,Le port de la drogue,traduction comme chacun sait de Pickup on South Street.En 53,pleine guerre froide,la censure française remplaça le microfilm par un sachet de drogue,faisant croire à une guerre des gangs sur les docks.Outre cette anecdote ridicule et si les deux films précédents sont bons,celui-ci est une perle du film noir.Samuel Fuller savait tenir une histoire,action et ambiance confondues. Parlons du climat,si important dans un thriller.New York by night,la cabane de bois sur pilotis où crèche le nerveux Richard Widmark,si souvent inoubliable.Deux scènes de pickpocket fabuleuses qui ouvrent et finissent le récit.Remarquable utilisation des transports,métro,escaliers,tout le mobilier urbain.La musique de Lionel Newman,ce jazz fifties si descriptif.Une informatrice pas vraiment indic (l'adorable Thelma Ritter),avec un code moral et une affection toute maternelle.Une fille peu farouche et embringuée dans une ahurissante affaire de  secret défense.Et tout cela en 80 minutes.Une brièveté à laquelle les auteurs des souvent pénibles polars actuels feraient bien de songer. Décidément Patrick Brion et son Cinéma de Minuit sur France 3 m'auront été d'un grand  secours depuis longtemps.

9 mars 2015

Guerre, cinéma et vérité

                             Guerre, cinéma et vérité, ce trio a souvent été utilisé et souvent malmené. Quelques mots sans prétention quant à deux films très récents, qui reviennent sur la  Guerre d'Irak et sur la la Deuxième Guerre. N'étant pas historien ni spécialiste je livre un simple sentiment de spectateur. American sniper, très grand succès américain actuel, pas forcément pour de bonnes raisons, a déclenché une certaine polémique prévisible.

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                                 On touche évidemment avec le dernier film de Clint Eastwood à ce thème hyperclassique du cinéma de genre, l'interventionnisme et ses composants. A travers le portrait du pour le moins controversé de Chris Kyle, "champion" des snipers en Irak, on assiste à un film très efficace qui, sur le plan du film d'action, est très bien mis en scène, le père Eastwood ayant depuis longtemps maîtrisé les codes du cinéma américain, mélo (Sur la route de Madison), western (Josey Wales, Impitoyable), thriller (Sudden impact), biopic (Bird). Alternance du front, catégorie spécial tireur planqué, ce qui diffère assez de la soldatesque confrontation d'un film de guerre classique, et des scènes familailes, même les snipers sont pères de famille. Pas très difficile de pointer un certain conservatisme, mais gardons-nous de trop juger à l'aune du vieux continent.

                                 Reste ce monsieur, Chris Kyle, excellement campé par Bradley Cooper, dont la personnalité pour le moins discutable, d'ailleurs rendue un peu plus présentable par le film, offusque pas mal nos européennes âmes. A juste titre, ajouterai-je. L'homme Kyle, bardé de médailles, revendiquait plus de 250 tirs létaux, c'est comme ça que ça s'appelle. Dont 160 officiellement validés. Je ne suis pas sûr qu'il faille faire dire à American sniper plus qu'il ne le mérite. C'est ainsi que ça s'est passé, au moins là-bas. Arrangez-vous avec. Les discussions interminables ne sont pas de mise. Elles seront, surtout pour un film comme American sniper, encore plus stériles que d'habitude. Quant à moi j'ai trouvé le temps long dans la salle ce jour là, et l'ennui un peu létal, ce qui n'enlève rien aux qualités strictement cinématographiques du film. American Sniper - Clint Eastwood vous donnera l'avis de Dasola, pas très éloigné.

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                                 Le thème d'Imitation game a été classé secret pendant cinquante ans. Le film est l'histoire vraie d'Alan Turing, génial mathématicien britannique, qui réussit à déchiffrer le code Enigma du Troisième Reich pendant la guerre. Turing était-il l'homme qui en savait trop? Rôle à oscar comme d'ailleurs celui de Bradley Cooper susdit, cet homme (incarné par le brillant Benedict Cumberbatch) ne suscite pas lui non plus une sympathie énorme, un tantinet inadapté depuis son jeune âge, une sorte de surdoué qui plus est homosexuel en des années où ce n'était pas la mode. La romance avec sa collaboratrice Joan Clarke me semble un artifice mais après tout je n'ai pas lu la bio d'Andrew Hodges dont le film est tiré.

                                 Alan Turing travaille en équipe, une équipe dont il devient le chef respecté, mais peu aimé. Il n'est pas du genre très amical et le metteur en scène norvégien Morten Tyldum ne cherche pas à l'humaniser davantage. De même après la résolution de l'énigme Turing n'hésitera pas à ce qu'on appelle la Realpolitik, ne pas trop divulguer cette découverte pour ne pas attirer trop vite l'attention allemande, c'est à dire sacrifier par exemple certains bâtiments anglais. Il plane sur Imitation game, et bien que ce ne soit pas à priori un film d'espionnage, une ambiance à la fois lourde et feutrée, qui évoque Graham Greene et John le Carré. Les célèbres agents doubles des années cinquante, Burgess et McLean, y sont cités.

                                 L'après-guerre, facile pour personne, le sera encore moins pour Alan Turing, considéré ingérable voire dangereux. Son homosexualité sera le prétexte idéal pour l'aliéner en le bourrant de médicaments contre le silence sur ses rencontres. Son suicide à 41 ans conclura une vie en marge,mais ça on le savait depuis le début, considérant ses problèmes d'intégration d'élève trop brillant dès les années de collège. Il n'a jamais été recommandé de trop sortir du lot. J'ai aimé ce film, pas bouleversant d'originalité, mais qui revient sur un aspect très méconnu de la guerre. Ainsi, avec Foxcatcher récemment chroniqué, trois histoires vraies ont donné trois films très différents, tous trois dignes d'intérêt.

 

4 octobre 2006

Le noir lui va si bien

High SierraOui le noir lui va vraiment bien au cinoche et je crois que je me serais encore plus ennuyé sans ces durs à cuire du roman américain, Hammett, Chandler, Cain et tant d'autres. Aujourd'hui gros plan sur William Riley Burnett.Pas le plus connu mais du tempérament,le gaillard.Comme beaucoup d'autres W.R.Burnett a fini par traîner ses guêtres à Hollywood qui a  adapté nombre de ses romans.Lui-même fut scénariste et on discerne parfois mal dans son oeuvre les vrais romans des scénarios parfois simples ébauches. Faulkner, Chandler, Fante, Fitzgerald ont connu la même mésaventure.

    En 1930 Mervyn LeRoy signe Le petit Cesar où Edward G.Robinson campe un saisissant gangster que l'on suit de son ascension à sa chute.C'est l'un des premiers films noirs du parlant et il marquera une  date et ouvrira la voie pour un certain Scarface de Howard Hawks dont l'un des scénaristes est  justement William Riley Burnett.

   Roy Earle lui est un truand en fin de course et souhaite se ranger des voitures.Ceci est extrêmement difficile au cinéma.Bogart incarne à la perfection cet homme traqué dont la fuite dans les montagnes ne peut qu'être fatale. C'est la dernière fois que Bogart n'est pas en tête d'affiche(derrière Ida Lupino). Raoul Walsh s'y connaît en films d'action et Huston est ici scénariste.On le voit,rien que du beau monde pour High Sierra dont le titre français est peu usité pour cause d'homonymie(La grande évasion).

    En 1950 le même John Huston réalise Quand la ville dort(The asphalt jungle) quintessence du sous-genre du film noir "casse qui ,tourne mal" où excelleront aussi Dassin et Kubrick.Construit très rigoureusement Quand la ville dort met en scène pour the ultimate knock over Sterling Hayden,Louis Calhern,Sam Jaffe et d'autres,des gueules de l'emploi comme c'est nécessaire dans le polar à l'américaine.Je vous laisse imaginer la chute sans oublier de citer une certaine Marylin dans tois furtives apparitions. Déjà une femme enfant à vous attirer des ennuis.

King ColeCes trois réussites du grand écran ne doivent pas faire oublier l'écrivain qui avait son talent bien à lui.King Cole notamment est une oeuvre majeure qui raconte la campagne électorale d'un candidat républicain ou démocrate et nous éclaire sur la démocratie-démagogie  qui est loin d'être un monopole des années trente et des Etats-Unis.Relations ambigües avec la presse,l'industrie,le commerce.Rien de nouveau sur le soleil mais raconté par Burnett c'est du solide.Avec ce qu'il faut de cigares,de pépées,de pots-de-vin...La vie quoi!

24 juillet 2008

Risi le montreur de monstres

     En 71 quand Dino Risi,récemment décédé,signe Au nom du peuple italien,la comédie italienne, justement,  a cessé de plaire vraiment. Ainsi vont modes et courants au cinéma comme ailleurs. On y trouve bien encore le duo de comédiens,Gassman histrion et Tognazzi sur la réserve mais ce sont un peu les derniers feux de ce genre typiquement italien.Quelquefois cela a pu être le contraire dans les castings, les cinq magnifiques comédiens transalpins s'étant combinés de de toutes les façons.Le sujet en est la corruption dans l'immobilier,les louches acquaintances,les dérives populistes.Ce thème est proche du cinéma de Francesco Rosi mais il est bien dans la manière de Dino Risi.Car avec le personnage d'entrepreneur joué par Gassman on tient vraiment un de ces monstres de la comédie italienne. Hableur, baratineur, corrompu, peut-être meurtrier,et pourtant comme tous ces héros de Risi,Germi,Monicelli et consorts on ne peut s'empêcher de l'aimer et de le trouver sympathique.En contrepartie le procureur, parangon de vertu interprété par Tognazzi nous ennuie un peu avec sa mobylette et son honnêteté.C'est ainsi que vont les choses:il arrive que de braves types nous cassent les pieds et certains escrocs sont parfois bien séduisants.

      Dino Risi n'a jamais eu la main trop légère et tout son cinéma s'en ressent.Pourtant le déferlement des tifosi dans Rome à la fin du film,après le match Italie-Angleterre,n'est rien moins que prémonitoire.On a beau dire on ne dira jamais assez de mal des supporters.Scène hilarante aussi que la première convocation de Gassman dans les bureaux minables et surchargés de Tognazzi(misère de la Justice dont le Palais s'effrite) quand le premier apparaît en costume de centurion.Clin d'oeil à la Rome décadente?J'ai dit mille fois la grandeur du cinéma italien.Tiens ça fait mille et une fois.

29 juillet 2008

Deux livres de Norman Lewis

    Norman Lewis,je ne le connaissais pas.J'ai par contre beaucoup lu Graham Greene.Et les deux hommes se sont croisés à plusieurs reprises,hantant les mêmes lieux.Si grand est le talent de Greene,largement popularisé par le cinéma,très intéressante est la musique de Norman Lewis,catalogué comme écrivain voyageur,ce qui m'énerve un peu car tout écrivain voyage,tout lecteur également d'ailleurs.Ce qui est génial quand on découvre un auteur tardivement c'est que l 'on a d'un seul coup une flopée de romans,ou récits,à se mettre sous la dent.Ceci pour les gens qui lisent avec les dents,souvent des gens très incisifs qui ne mâchent pas leurs mots.Lewis le Gallois est mort très âgé il y a quelques années et semble avoir réussi à s'effacer toute sa vie de toute médiatisation.Cette discrétion de bon aloi lui vaut peut-être un relatif anonymat que je vais modestement tenter de réduire un tout petit peu mais les amis de Parfum de livres s'y sont déjà sérieusement attelés.

   Comme à la guerre est mon premier choix,au pif,sorti une première fois en 66 sous le titre traduit littéralement Une petite guerre sur commande.Court et sans divagations,strié d'un humour sarcastique,de ce type d'humour qu'on rencontre effectivement dans de bons romans sur l'espionnage ou la Guerre Froide.Cette drôlerie n'épargne aucun des deux camps puisque l'action se déroule au moment du débarquement de la Baie des Cochons à Cuba.Charles Fane,anglais sympathisant de Moscou et surtout de La Havane,se retrouve manipulé par la C.I.A et envoyé en reconnaissance sur les plages cubaines avant le grand jour.Il ne trouve rien de mieux que tomber amoureux,ce qui n'est pas une bonne idée.Rapidement on a compris qu'on ne comprendrait pas,jamais,qui utilise qui et qui sortira vainqueur de ces histoires de dupes.On comprend que Fane ne comprend plus.Mais surtout en moins de 200 pages Norman Lewis trousse une aventure passionnante où les pauvres humains sont vite réduits à l'état de fantoches.Tout ça pour la Cause.Laquelle?Ca je ne sais pas très bien.Mais après tout chacun sa cause et la Baie des Cochons  sera bien gardée.

   Mais c'est ainsi que sur une plage qui aurait pu être de rêve le théâtre s'est révélé sanglant et que l'imbroglio politique et économique a continué de perdurer.Cela ne s'est probablement pas tout à fait passé comme le raconte finement Norman Lewis.Mais imprimons la fiction,elle est plus vraie que nature.

Photo de LEWIS Norman

Norman Lewis(1908-2003)

 

                      Le deuxième livre s'appelle L'île aux chimères et son action se déroule dans une petite île de l'archipel des Canaries après la guerre,île qui jouit d'une certaine autonomie, ce qui permet aux notables de ne pas trop se soucier du gouverneur jacobin en poste à Vedra.Ainsi le chef de la police,le représentant de l'Eglise,celui des propriétaires et les autres vivent leurs petits trafics,leurs alcôves et leurs petits secrets sans que tout cela ne tire vraiment à conséquence.Société un tantinet médiévale mais où les yeux et les oreilles savent se fermer Vedra vogue ainsi sur l'Atlantique et espère continuer.

   Mais le temps à tous se plaît à faire un affront et la petite île,non pas paradisiaque, mais où "l'on s'arrange" va finir par basculer dans une certaine modernité qui prendra l'habit d'une compagnie de pêche de la métropole espagnole,mettant ainsi en péril le subtil équilibre de Vedra,jusque là épargné.Peut-être,mais ce n'est que mon avis,est-il possible de rapprocher cette délicieuse chronique,souvent hilarante d'autres écrivains "de la bougeotte" comme Redmond O'Hanlon l'auteur du Voyage à Bornéo.Humour et causticité garantie comme le Graham Greene de Notre agent à La Havane.Le cinéma anglais (surtout les studios Ealing dans les années cinquante) est aussi une parfaite émanation de ce climat où la perfide Albion essaie toujours de tirer son épingle du jeu,Passeport pour Pimlico,L'homme au complet blanc,La souris qui rugissait.

   Bien que gallois  Lewis est doté d'une solide drôlerie,de  celle des PG.Woodhouse ou plus tard Tom Blott.On sait depuis longtemps que Gallois,Ecossais,Irlandais et même Anglais ne sont d'accord sur rien,sauf quand il s'agit d'être drôles mais très sérieusement, attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7 juillet 2009

Un enfant pour un autre

     Dans ce beau coffret DVD Kurosawa Films noirs après Chien enragé de 49 voici Entre le ciel et l'enfer de 63.C'est une histoire de rapt d'enfant avec rançon.Vaguement inspiré d'Ed McBain (87th precinct) Kurosawa découpe son film,long de 140 minutes en deux parties bien tranchées.La première,très précise et presque huis clos montre les tractations de Gondo,riche industriel rude en affaires,avec ses collaborateurs et son féroce appétit de puissance.Cela nous vaut des affrontements verbaux très efficaces que la caméra épouse au plus près.Une sorte de conseil d'administration comme si on était là,derrière un rideau,à observer la dureté des échanges d'un Japon économiquement en plein boum et moralement toujours convalescent.Puis le téléphone...et l'enlèvement du fils de Gondo.Tout bascule,et le film aussi qui va dorénavant laisser libre l'enquête policière et les réactions de l'industriel qui va apprendre que ce n'est "que" le fils de son chauffeur qui a disparu.Cela nous vaut une très belle scène intimiste entre Gondo et sa femme..

   Plein d'idées Entre le ciel et l'enfer va nous entraîner dans la tourmentée recherche du ravisseur qui a la particularité géographique de voir la maison de Gondo.Cet extraordinaire artifice de contre-plongée imprime au film un va et vient des plus oppressants.D'autant plus que la vitesse sera un élément majeur de l'évolution de l'histoire.Il fait très chaud dans les bas-fonds de Yokohama que surplombe la splendide villa de Gondo.Parmi les morceaux d'anthologie qu'il ne faut pas trop dévoiler,les scènes dans le train à grande vitesse ont plu à Scorsese et De Palma,à l'évidence.Mais je vous laisse dans cette fournaise urbaine et nippone,dans ces rues encrassées et ces boîtes douteuses.Vous n'oublierez pas ce magistral coup de poing que le maître,décidément à l'aise dans tous les cinémas,nous assène avec génie dans ce noir et blanc éloquent,sans détective héros,sans femme fatale,mais pas sans l'émotion conjuguée du film d'action qui n'oublie pas d'être intelligent.Prochainement le troisième bijou Les salauds dorment en paix.

16 août 2009

Compagnons

             Abusivement présenté sur la jaquette comme un grand film néoréaliste alors que c'est plutôt un gros budget nanti d'acteurs connus et de techniciens hors-pair Les camarades de Mario Monicelli,unique survivant de l'après-guerre italienne section cinéma,reste un film diablement intéressant,soigné et terriblement italien.Le cinéma italien n'a jamais eu peur d'aller à l'usine,lui.La trame raconte l'une des premières grandes grèves au Piémont à la fin du XIX ème Siècle.Dans cette usine de tissage proche de Turin les conditions de travail sont proches de Zola.I compagni (plus joli que camarades à mon sens) présente d'un côté les ouvriers,de l'autre les patrons.Dire que le film échappe totalement au manichéisme serait mentir bien que je l'aie lu sur certains sites plus proches du brûlot daté que de la critique ciné.Revenons à nos camarades.S'il choisit son camp comme tous les cinéastes italiens Monicelli,pas manchot et si bien accompagné du tandem doré des scénaristes Age-Scarpelli,le fait avec assez de recul et plus encore cet alliage tendresse-humour qui caractérise même les petits maîtres italiens.Monicelli n'étant pas d'ailleurs un cinéaste à mésestimer.

      Co-prod. française oblige nous retrouvons Bernard Blier,François Périer et Annie Girardot dans un rôle qu'elle a souvent endossé dans sa jeunesse. Mastroianni est délicieux en professeur venu conter la bonne parole socialiste aux ouvriers. Intellectuel,enfin relativement,mais aussi un peu Pierrot de Comedia dell'arte jamais très loin dans ce cinéma italien qui n'a jamais fini de m'enchanter.Parfois franchement drôle:je pense à la scène où le Sicilien encore plus miséreux que les autres,n'arrive pas à ouvrir son couteau pour venger la gifle patronale.Patrons et ouvriers restent sur leurs positions.Et le professeur n'est finalement pas tellement plus proche de la base.C'est ce que l'on ressent lorsqu'il cherche ses lunettes près du corps de la victime des carabiniers.Les camarades (63) avec les antérieurs Le pigeon et La grande guerre me semble être du très bon Monicelli.

   Mario,94 ans, était l'an dernier invité de la Cinémathèque française .Je ne l'ai pas vu et c'est un grand regret.Il était cette année à Lausanne et témoignait fort bien de l'incroyable activité de 70 personnes environ,les réalisateurs et scénaristes des années d'après-guerre,qui se voyaient tous les jours dans les cantines de Rome,s'écoutaient et s'envoyaient promener vertement jusqu'à demain.Ce qui donna les associations que l'on sait.Grazie Mario.

14 février 2010

Le roux et le noir

           Fleuve de 755 pages Un pays à l'aube se lit sans difficulté et avec pas mal de plaisir.Premier livre pour moi de Dennis Lehane auteur des bouquins devenus films (Mystic River,Gone,baby,gone,Shutter Island) Un pays à l'aube brosse un état des lieux de l'Amérique en 1919 à travers l'historique grève des policiers de Boston.La facture de ce livre est ultra classique,sorte de montage alterné de la vie des deux personnages principaux,un flic irlandais et un ouvrier noir.Ils finiront par se rencontrer et se lier d'amitié.Tout au long du roman corruption, banditisme, anarchisme et base-ball:nous sommes bien en Amérique où les boys de retour du front européen essaient de retrouver leur place en chassnt les autres,dure loi de la guerre.Lehane nous gratifie d'un bien longuet prologue sur les finesses du base-ball justement et j'avoue que c'est un peu pénible.Mais après on se prend d'affection pour ces gens ordinaires confrontés aux changements sociaux qui se dessinent en ce début de prohibition.Nous sommes à Boston et ça nous change un peu de New York ou Chicago.Mais ce Boston là n'est pas seulement le bastion démocrate et féministe que l'on sait.C'est,comme ailleurs en ce pays et ces années,une ville de misère et de saleté où la négritude n'est guère mieux vue que dans le Sud.

  Confrontés tous deux à la violence et à l'injustice Danny l'Irlandais et Luther le Noir ne pourront non plus s'exonérer de toute brutalité.Le lecteur,lui,aura passé un bon moment.Bien fait,relativement vite lu,documenté manifestement,Un pays à l'aube ne fait pourtant pas à lui seul un très grand écrivain.Même si les scènes de grèves et de répressions ont de quoi tenter une fois de plus un cinéaste après Eastwood, Affleck,Scorsese pour les ouvrages précités.Et si Dennis Lehane était plus à l'aise dans l'univers plus franchement noir du polar pur jus.J'aimerais avoir l'opinion des blogueurs intéressés.

3 avril 2010

Longs jumeaux

 

                Il faut à Wally Lamb 652 pages pour venir à bout de ce psychodrame sur la gémellité.C'est un peu long même à deux.Non que ce livre soit dénué de tout intérêt,mais la lourdeur psy nous guette à chaque page tournée et l'on finit par n'y croire qu'à moitié.Bon la moitié de jumeaux ça fait encore un entier,me direz-vous.Thomas le fragile et Dominick,plus fort,différents osmotiques,ignorent qui est leur père.On découvre plus tard alors que Thomas s'est mutilé que leur mère morte était elle-même une jumelle,fille mal aimée d'un émigrant sicilien.A travers le manuscrit laissé par son grand-père Dominick va voir ressurgir le passé de sa famille.Les secrets,la violence,tout une gangue de culpabilité s'abat sur lui.C'est vraiment beaucoup et le montage parallèle entre le récit de Dominick et la confession de l'aïeul Domenico (en plus ils ont le même prénom) s'avère artifice un peu trop voyant à mon sens.On repasse aussi par la case Sicile et l'inévitable migration transatlantique.Rien de cela n'est inintéressant mais manque singulièrement de grâce.

  Et puis le roman-fleuve a ses exigences dont la première est le souffle authentique de la vita americana.On ne le sent pas assez dans La puissance des vaincus qui peine à s'élever au dessus du mélo familial freudien bourré de complexes et de non-dits.Wally Lamb semble jouir d'une réelle popularité aux Etats-Unis.Deux autres romans chez Belfond,Le chant de Dolores et tout récemment Le chagrin et la grâce dont le titre semble déjà une expiation.La puissance des vaincus reste cependant estimable,mais m'a pris un peu trop de temps.Je pense que la fin du livre est de loin la meilleure partie,plus serrée et révélant vraiment Dominick.

8 mai 2010

Onirique qui mal y pense

   

                                        

           Mes souvenirs d'Edgar Poe sont estudiantins, antédiluviens.La chute de la maison Usher,mêlée à quelques éléménts du Portrait ovale ont fourni à Jean Epstein la matière à un bien beau film en 1928.J'ignorais Epstein et l'ami Nightswimming chroniquant Finis Terrae m'a donné envie d'en savoir un peu plus.Assisté d'un jeune Espagnol nommé Luis Bunuel Epstein nous offre un poème d'une grande richesse plastique qui ne cède en rien aux clichés d'un fantastique trop codé.Théoricien du cinéma,ses rencontres avec Cendrars,Gance,Germaine Dulac,sa collaboration avec Delluc,sa passion de la littérature (Balzac,Sand,Daudet furent adaptés par lui),et son intérêt pour le documentaire ont fait de Jean Epstein un créateur indéfinissable dont il faudrait sérieusement revoir l'essentiel,ou ce qu'il en reste.

         Comme le veut la tradition familiale Roderick Usher dans son manoir peint son épouse Madeline mais celle-ci dépérit quand le portrait prend vie.Oscar Wilde probablement s'en souviendra.Aux confins de la vie et de la mort Epstein utilise magnifiquement le ralenti,ce qui ne fera pas école hélas. Songe ,crypte, tissu de fils envoûtants d'étangs et de frondaisons,il me semble que les arbres de La chute... sont les plus beaux qu'il m'ait été donné de voir.Encensé par bien des critiques le film n'aura jamais l'aval du public mais le lui a-t-on vraiment jamais proposé,au public?

19 juillet 2010

Des nouvelles moins bonnes que le facteur

    

                         Ce n'est pas l'ami Eireann CAIN James / La Fille dans la tempête  qui me contredira.Le recueil de nouvelles de James Cain,paru aussi sous le titre Retour de flamme est décevant à mon sens.L'âpre et noir conteur d' Assurance sur la mort et du Facteur sonne toujours deux fois nous offre une quinzaine d'histoires publiées dans divers magazines dans les années trente.On a souvent parlé de ces nouvelles type Pulp Stories.Force est de constater qu'elles ne sont pas toutes du même acabit.Certaines très courtes nous laissent de glace(Escamotage,Le cambriolage),teintées d'un humour qui ne m'a pas fait sourire.Les meilleures sont pour moi Le veinard ou En route pour la gloire,assez proches du climat du chef-d'oeuvre adapté quatre fois au cinéma.La littérature américaine de la crise a avec Edward Anderson,Horace McCoy,John Steinbeck mieux à nous proposer.Sorry James mais vous avez déjà une place au Panthéon.

4 février 2011

Brasse coulée

   

               Andrea Camilleri est assez populaire en France,avec son commissaire sicilien au langage fleuri d'Agrigente,fort joliment traduit de façon chatoyante par Serge Quadruppani.Liberté grammaticale sympa donc avec Montalbano,flic humaniste,mais vous avez remarqué qu'ils le sont presque tous dans les polars de maintenant,qu'ils viennent de Suède, de Venise, d'Islande, d'Afrique du Sud,du bush australien,etc...C'est même un peu le problème,une certaine banalisation de ces braves mecs un peu fatigués,un peu divorcés,un peu enrobés,un peu imbibés,un peu bien-pensants.Au fait Montalbano,comme Winter ou Wallander veut démissionner. Comme tout le monde.D'ailleurs moi aussi j'ai un peu lâché là-dessus.

                 En fait je ne conserverai pas un grand souvenir de ce Tour de la bouée où le commissaire se trouve à nager en tandem avec un cadavre.Très au sud de notre Europe on trouve bien sûr des salauds qui exploitent les clandestins,ceux du moins qui ne sont pas passés par dessus bord avant Lampedusa ou les côtes siciliennes ou Bari (spécialité albanaise).Heureusement Salvio Montalbano et ses auxiliaires veillent au grain et c'est sans véritable suspense ni interrogation qu'on se dirige "pépèrement" vers un épilogue presque bâclé que Maurice Leblanc et Arsène Lupin imaginèrent en d'autres mers.Voila donc une lecture,empruntée,ce qui est d'ailleurs sa principale qualité pour moi,qui n'aura guère stimulé mes neurones ni mes indignations.

17 mars 2011

La mort dans l'île

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     En 1930 le grand Friedrich Wilhelm Murnau ne sait pas,lorsqu'il tourne dans les mers du Sud,qu'il mourra sur une route de Californie quelques jours avant la sortie du film.Il vient de quitter Hollywood après avoir tourné entre autres le plus beau film de l'histoire du cinéma,L'aurore.Avec Robert Flaherty,grand documentariste de Nanouk et L'homme d'Aran,Murnau débarque dans le Pacifique où ses acteurs,tous des natifs,n'ont pour la plupart jamais vu de caméra.L'idée de Murnau est de retrouver nature et naturel au sein d'un lagon paradisiaque qui s'avérera d'une grande cruauté.On suit bien le paradoxe de ces sociétés primitives et,rousseauisme oblige,on rêve d'une histoire d'amour et de nacre.Mais la tradition veille,cette tradition qui,si elle vacille,ne rompt jamais,ni en Polynésie en 1930 ni ailleurs,ni plus tard,avec son visage odieux derrière le masque exotique et idyllique.La jeune fille est en fait promise à devenir une vestale,grand honneur chez le peuple océanien,mais drame shakespearien quand on aime un jeune pêcheur.

 

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       En fait il semble,mais les avis diffèrent,que Murnau et Flaherty ne s'entendent pas du tout et sur aucun point de vue.Il restera peu de choses de Flaherty dans Tabou dont le côté fictionnel est vraiment la touche Murnau.Selon certains historiens Flaherty disparaîtra carrément du générique.Il demeure que ce film rompt avec tous les films antérieurs de Murnau,allemands ou américains,et Tabou continuera de briller au firmament du cinéma comme une perle dans la limpidité océane.Personnellement Story of South Seas me touche bien que je ne puisse m'empêcher de lui trouver une naïveté roublarde et un côté Murnau en vacances de dandy sur son yacht.Mais cette pancarte Tabu dans les eaux de Bora-Bora est à mon sens l'une des plus belles images de la mer au cinéma.

10 mai 2010

Ma vie sans...Abandoned love

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            Ma vie sans Zimmerman etc...Ce titre peu connu devait figurer en 75 sur Desire mais ne fut incorporé dans la prolifique légion Dylan que sur la compilation de 85 Biograph,53 titres.Je vous la propose par quelqu'un qui à mon avis n'est pas toujours reconnu à sa juste valeur,ayant fait partie d'un groupe un peu bicéphale qui connut un certain succès et dont on dit qu'ils ont changé la face de la musique.Et "on" a raison. Cette chanson d'amour abandonné a de jolies paroles,à vous foutre un peu le blues.Il y est question d'un homme abandonné par son saint patron qui combat quelque part un fantôme au lieu de le soutenir,de marcher rue de la liberté et la solitude,de tristesse parce qu'on vous a quitté.La vie,quoi...

http://www.youtube.com/watch?v=Ml7hzqdT4vk  Abandoned love

P.S. Le groupe susdit était composé de quatre membres.Lors d'un grand voyage dans le siècle musical ils furent les premiers à apercevoir la terre promise.Graces leur en soient rendues.

2 juillet 2011

Les Commitments ont eu 20 ans

 
the commitments "try a little tenderness 

             C'est en parodiant le joli hommage d'Agnès Varda,Les demoiselles ont eu 25 ans,que je salue Les Commitments.Je salue d'abord Roddy Doyle,le facétieux et parfois sérieux auteur de la Trilogie de Barrytown, The Commitments, The snapper,The van.Je salue Alan Parker le metteur en scène toujours plus à l'aise dans le musical,Bugsy Malone,The wall et ce malgré le ratage d'Evita.J'ai toujours autant d'intérêt à suivre ceux que j'appelle des personnages de Ken Loach qui auraient viré funky au lieu de relire Marx.Alors c'est amicalement que je vous présente à nouveau ces soulmen de Barrytown.Mais avant tout il faut pour bien resituer l'ascension et la chute des Commitments citer cette phrase de Roddy Doyle:"Nous allons jouer une musique de nègres.Logique.Les Irlandais dont les nègres de l'Europe,les Dublinois les nègres de l'Irlande,et les quartiers Nord,Barrytown,les nègres de Dublin".

      1990.Soit donc la galère générale pour ces jeunes pointant au très modeste chômage irlandais.Jimmy Rabbitte décide de monter un groupe ni punk,ni new wave,non,un groupe soul,musique qui battit son plein 22 ans avant et dont les chantres étaient Otis Redding, Wilson Pickett,Aretha Franklin ,Sam and Dave and so on...Derek et Outspan surnommé ainsi cause cheveux tirant sur l'orange sont déjà un peu musiciens. Nous avons droit alors à dix minutes d'un ahurissant casting qui nous vaut des violonneux comme félins en rut,des jazzeux tellement en avance qu'on ne les suit pas,des chanteurs engagés,enfin engagés dans la rue avec des textes progressistes (?),et même quelques erreurs dont ce garçon qui a vu du monde faire la queue et a attendu son tour,persuadé qu'on distribuait de la came.

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    Vaille que vaille The Commitments commence à exister.Il y a même un intello à lunettes, Steven, étudiant en médecine, qui joue pas mal du vieux piano de sa tante.Deco qu'ils ont entendu brailler,plus qu'éméché, à un mariage,puis Dean avec le saxo de son oncle qui n'a plus de souffle,l'oncle,pas le saxo,puis Billy à la batterie qu'il avait mise au clou complètent l'ensemble.Trois copines mal fagotées et peu farouches feront d'excellentes choristes à défaut d'être d'une rare élégance.C'est presque bon.C'est même tout bon avec l'arrivée d'un trompettiste, Joey "The Lips" qui a la particularité d'avoir 45 ans,le double des autres.Mais il a joué avec des grands de la soul, partout en Amérique.La preuve,sa mère a reçu des cartes postales du monde entier lors de ses fameuses tournées.Il dit avoir accompagné le grand Joe Tex sauf que ce dernier est mort en 83.

    Naissance difficile,vie agitée et mort assez brutale:voilà le lot de bien des groupes rock,ou soul,si l'on veut.The Commitments ne fera pas exception.Mais durant quelques mois ces hurluberlus,ces gens de Dublin,qui doivent peu à James Joyce et beaucoup à Van Morrison,auront rêvé.Les querelles internes auront eu raison de leurs ambitions musicales,et la vie c'est hélas souvent moins bien que des répétitions entre copains qui s'engueulent.Si j'aime toujours autant ce film c'est aussi parce que j'ai un tout tout petit peu vécu ça.Et puis parce que l'histoire des Commitments est complètement intemporelle et pas seulement parce leur musique en 90 datait en fait de 70,ce qui fait qu'en 2010 la soul me prend toujours aux tripes.Et puis l'Irlande me tient tant à coeur ou plutôt à trèfle.


the commitments" mustang sally"

Sur Roddy Doyle: Roddy de Barrytown

16 mai 2011

Podologie de brousse

tarzan

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          Tarzan s'attendrit au pied de Jane.Quant à Antoine Doinel on sait depuis lontemps qu'il n'est pas homme à trouver chaussure à son pied.Redford et Fonda avaient le pied léger.

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   Et puis en 64 un tout jeune groupe rock prétendait faire carrière et reprenait quelques classiques blues dont High heel sneakers.Tous les journaux s'accordaient à ne leur voir aucun avenir.

 http://youtu.be/tjBVoADDVUM

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