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BLOGART(LA COMTESSE)
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30 janvier 2011

Géographie: Oakland, Californie

oakland_cityscape

               Ville satellite de San Francisco,peuplée de plus de 400 000 âmes,Oakland est surtout réputée,mal,pour être une des cités de l'Ouest parmi les plus gangrenées par la délinquance.Nous ne nous y attarderons donc pas si ce n'est pour un air de blues,signé Paul Wood,virtuose de l'open D,(sauf erreur du modeste bluesman qui signe cette rubrique).L'album Bridge burner comporte notamment des reprises des increvables Boom boom,Hoochie coochie man et Treat her right.N'oublions pas surtout l'ombre de Jack London dans les tavernes d'Oakland mais de cela nous reparlerons très bientôt.

http://www.deezer.com/listen-1463236 Oakland to Memphis  Paul Wood

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11 février 2011

Géographie: Portland, Oregon

downtownportland

         Portland,très à l'Ouest,est la plus grande ville de l'Oregon,550 000 habitants.Surnommée City of roses car particulièrement riche en jardins et roseraies Portland semble être une des villes américaines les plus en phase avec l'écologie.Proche du Pacifique,sur la Columbia River Portland lorgne vers la célébrité des deux autres métropoles du Nord-Ouest Pacifique,Seattle dans l'état voisin du Washington et la mythique Vancouver,déjà canadienne.Voici une jolie ballade du folkeux inconnu de mes services mais néanmoins talentueux Lucky Overton.Enregistrée à Portland en une seule prise sèche.De l'artisanal total.

theportlandsessions_art

http://www.deezer.com/listen-9042909 28 miles to Portland  Lucky Overton

15 février 2011

Du bon vieux noir avec flic irlandais et caïd à cigare

rogue

          Adapté de l'écrivain William P.McGivern,Rogue cop,Sur la trace  du crime,que m'a fait découvrir le ciné-club de France 3,toujours aussi efficace,s'avère un bon polar,classique mais bien fait,sur la corruption-rédemption d'un flic plus tout jeune,interprété par un Robert Taylor plus tout jeune non plus.Je n'ai jamais lu McGivern mais Fritz Lang et Robert Wise ont respectivement adapté deux de  ses romans avec brio pour ne faire deux classiques du film noir,Règlements de compte (The big heat) et Le coup de l'escalier (Odds against tomorrow).Ces polars urbains des fifties me réjouissent beaucoup,surtout quand ils me sont totalement inédits.

    Taylor,flic passablement corrompu,a gardé un minimum d'éthique qui finit par prendre le dessus quand son frère,qui refuse un faux témoignage,est abattu par les hommes de main,du caïd local,le "délicieux" George Raft qui n'était pas à un rôle d'ordure près.La jeune Janet Leigh,chanteuse de cabaret comme il se doit dans tout bon film noir,tente de se refaire une virginité et il ne manque pas non plus une alcoolique notoire,brave fille paumée victime des brutes.L'indic principal,figure importante et souvent pittoresque,est une vendeuse de journaux d'un âge certain et qui connaît du monde.Original.Car dans une série noire l'enquêteur,le méchant mais aussi le lien qui les réunit doivent être réussis.Un bon vieux noir et blanc en quelque sorte avec titre français pas terrible comme souvent.Le metteur en scène,Roy Rowland,n'est guère connu que pour avoir dirigé The girl hunters où l'écrivain Mickey Spillane joue en personne son détective Mike Hammer.Un film assez rare à ma connaissance.

7 mars 2011

Exquis canaux létaux

     In_Bruges_1460         

          On dit souvent qu'il y a quelque chose de surréaliste au royaume de Belgique.Et ce n'est pas Bons baisers de Bruges,le curieux premier film de Martin McDonagh qui va contredire cet adage.Soit deux tueurs plutôt irlandais dans la superbe Venise du Nord,magnifique d'art flamand et de rues-musées.Mais Bruges,comme Florence,peut provoquer un peu d'étourdissement,une sorte d'ennui aussi.Oh,d'ennui très poli entres vieilles Anglaises et Japonais mitraillant,mais d'ennui tout de même.C'est le cas du plus jeune des tueurs car le plus âgé,lui,ne se déplaît pas et sympathise avec l'habitant.Colin Farrell et Brendan Gleeson sont parfaits,apportant l'un son côté nerveux et dépressif à se jeter dans le si beau canal,l'autre massif et placide comme un préretraité du meurtre rémunéré.Leurs pérégrinations leur font croiser entre autres une dealeuse de tendresse et autres substances,un nain cabotin,une logeuse qui ne s'en laisse pas compter.

    Mais voilà leur boss,le glacial Ralph Fiennes toujours impeccable,demande à l'un d'éliminer l'autre,avant de traverser lui-même la Mer du Nord comme un terrain vague comme disait quelqu'un qui a pas mal chanté Bruges et Gand et Bruxelles.S'ensuit une course poursuite où le taux de morbidité des personnages principaux sera très élevé sans que leur amitié ne soit vraiment mise en cause.Nous sommes là dans le "professionnel" sérieux et pourtant presque burlesque, nonsensique à l'anglaise parfois.J'oserai dire que In Bruges m'a parfois rappelé les meilleures comédies policières des mythiques studios Ealing.Sous les pavés... les gages (des tueurs).Soyez prudents cependant en montant au beffroi et ne fréquentez guère les nains parfois maléfiques.On le sait depuis Fritz Lang et Les Nibelungen.

20 mars 2011

Faux départ,parcours moyen,fin un peu mieux

  untitled

          Qu'est-ce qui fait une déception de lecture?Par exemple le hasard à la Bibliothèque Municipale,un titre un peu énigmatique,un auteur anglais inconnu.Mais ça n'a pas fonctionné terrible cette fois.Je vous expédie ça vite fait,injuste probablement car la fin du livre m'a quand même intéressé.David Carter, la cinquantaine, est frustré par la vie. Sa femme Eleanor s'enfonce dans une déprime interminable. Son poste de conservateur de musée lui échappe.Sa fille Kate s'est éloignée. Mais surtout il a appris que toute son existence a été construite autour d'un mensonge : il est un enfant adopté.Alors David n'a de cesse de se mettre en quête de son passé, à travers vieilles photos, lettres et vestiges ténus. Nous replongeons ainsi dans le Londres du Blitz, la ville de Coventry d'après guerre, et la campagne irlandaise.Cela avait tout pour me passionner,l'histoire récente d'un pays qui m'a toujours passionné,les racines disjointes et l'interrogation de David Carter.

   Pourtant à peine trois semaines après l'avoir lu je ne me "rappelle" plus Il n'y a pas de faux départ de Jon McGregor.Je suis sûr que cela vous est déjà arrivé.Pourquoi en parler?Parce que j'ai envie de dire que la littérature parfois ne suffit pas,pas plus mauvaise qu'une autre d'ailleurs.Mais tout cela sauf l'extrême fin du livre m'a laissé de glace.Un peu d'amertume aussi,le temps nous étant compté et le nombre de livres d'une vie fatalement dérisoire. 

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11 mars 2011

Sinueux Suédois s'insinuant sensiblement

   chemin  

     Ouvrage des années 80 devenu classique de la littérature nordique Le chemin du serpent de Torgny Lindgren,né en 1938,  est un ouvrage fort, rugueux, violent dans sa peinture d'une société scandinave du XIXème Siècle.Société paysanne,très petite paysanne d'ailleurs où le maître est en fait le créancier du village,qui de père en fils s'arroge tous les droits sur le maigre lopin comme sur femme ou fille du paysan.Ce livre court a surtout l'originalité d'être une longue supplique adressée à Dieu par un très modeste fils de la terre.On ne connaît pas la réponse de Dieu.Le ton général n'est cependant pas misérabiliste,plutôt terre à terre si j'ose dire avec quelques éclairs un peu plus lumineux,surtout ceux qui ont trait à la musique,violon et orgue dont jouent certains protagonistes.

   Le chemin du serpent n'est pas seulement l'incantation lancinante que l'on pourrait craindre.Il nous insinue énergiquement dans la vie de ce siècle encore bien obscur des confins du royaume du Nord.En un temps pas si éloigné où toute menue monnaie devait s'arracher au prix d'efforts physiques harassants ou d'humiliations devant les puissants.On sent au long des 138 pages du récit,toujours comme une confidence au Très-Haut décidément bien loin,tout le courage et l'obstination à vivre de Jani le jeune homme,au moins jusqu'à ce que,intervention divine?,même le sentier du serpent disparaisse dans un glissement de terrain,qui constitue d'ailleurs le prologue du livre.Ceci fait que l'on n'est même plus très sûr de ce passé somme toute récent.Et puis la condition de ces familles était si humble...

13 mars 2011

Géographie: Abilene,Texas

 KIGHT

http://www.deezer.com/listen-2525621 Way out in Abilene   Lightnin' Hopkins

    Pour notre voyage il y a toujours un bluesman pour nous filer un coup de main à continuer la dust road de la musique américaine.Back to Texas avec une ville bien connue car souvent présente dans les westerns.A condition qu'il reste des amateurs de westerns,ce qui est aussi fréquent qu'un saloon sans tricheur ou un James Stewart dun mauvais côté de la loi.Abilene,107 000habitants au plein coeur du Texas,a été célèbre pour ses rassemblements de bétail.Mais il y a d'autres Abilene au Kansas ou en Georgie.

fr202Le grand Sam Lightnin'Hopkins lui nous emmène bel et bien au Texas,natif de cet état en 1912 et mort à Houston en 1982,ville dont il avait connu la prison vers 1930 comme tout bluesman de bonne facture.Influencé à ses débuts par Blind Lemon Jefferson Lightnin' Hopkins fut très prolifique tant acoustique qu'électrique.Au début des seventies il fut redécouvert et fit la première partie des mythiques groupes de la Côte Ouest,Jefferson Airplane,Grateful Dead et 13th Floor Elevators.

16 avril 2011

Géographie: Wichita, Kansas

 wichita

http://www.deezer.com/listen-8098970  Wichita  The Jayhawks

       Wichita lineman était le choix évident pour cette ville du Kansas.Ce classique de Glen Campbell a été entre autres pointures repris par Johnny Cash, James Taylor, Tony Joe White, R.E.M., Cassandra Wilson.Aussi ai-je donc trouvé sur le bel album des Jayhawks Hollywood Town Hall la chanson appelée simplement Wichita.Le disque date de 1993,mené par Gary Louris et Marc Olson,et je considère les Jayhawks comme l'une des meilleures formations folk de ces années.Plusieurs albums d'une grande richesse et des requins blanchis sous le harnais comme Nicky Hopkins ou Benmont Tench ont fait de cette formation venue de Minneapolis les chantres d'un folk indie,moins indie avec les années forcément,mais toujours très classe.Après sept ou huit enregistrements les Jayhawks ont plus ou moins splitté mais Louris et Olson notamment se retrouvent souvent pour le plaisir de tous les folklovers dont votre serviteur.

The Jayhawks - Hollywood town hall - Expanded edition

  Wichita,400 000 habitants,est la plus grande ville du Kansas et son surnom est Air Capital car spécialisée dans l'aéronautique.Sur les rives du Little Arkansas l'un des symboles de la ville est ce Gardien des plaines.Bien tardif hommage aux premiers habitants de la région...

550px_ThisIsAmbient_KeeperOfThePlains_Day 

26 mars 2011

Quelques heures dans la vie de Torsten Bergman

 nachmittag   

           Couverture en allemand pour ce livre suédois de Lars Gustafsson car je n'ai pas trouvé de visuel français. Mais L'après-midi d'un carreleur  publié en France,Presses de la Renaissance en 1992,est un roman qui nous rappelle que le Nord n'est pas l'apanage des polars,un peu envahissant parfois.Dans cette courte histoire qui se déroule effectivement en un après-midi un ouvrier sexagénaire veuf et dépressif effectue un petit boulot,comme on dit,pour quelques heures et au noir,cela va sans dire.Se retrouvant dans une maison inhabitée ces quelques moments vont l'amener à rencontrer un ancien collègue tout aussi désargenté.Ces quelques moments,dérisoires dans une vie ratée,réveillent en Torsten les souvenirs en un bilan d'un pessimisme qui fait penser à un autre Bergman,cinéaste celui-là.

   Mais l'austérité de ce sujet,l'homme vieillissant et délabré dans un no man's house désespérant,se teint parfois de poésie quand le carreleur retrouve le goût d'un bel alignement dans une salle de bains.Ou quand quelques bribes du temps passé lui reviennent en mémoire,du temps du travail bien fait.Dans un pays comme à l'abandon un brin d'imagination,quelques fleurs du souvenir,le sourire d'un enfant peuvent suffire un court,un bien court instant à éclairer le visage de Torsten ou de son ami Stig.Après tout voilà quelques heures de passées.On a connu pire...

13 juillet 2011

Géographie: Cedar Rapids, Iowa

cedar_rapids

http://www.deezer.com/listen-5773118      St Clarie of Cedar Rapids  The Hangdogs        

   Joli nom que Cedar Rapids,d'après la rivière du même nom.Deuxième ville de l'Iowa Cedar Rapids,comme toutes les villes U.S.,porte un surnom;"la ville des cinq saisons".Une magnifique sculpture moderne la représente au centre de la ville.Bon garçon j'ai décidé de vous l'épargner.Après tout,moi c'est mon idée ce tour d'Amérique,mais vous n'êtes pas obligé de subir systématiquement un moche monument de là-bas.

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     Par contre certains aimeront peut-être The Hangdogs et St Clarie of Cedar Rapids,de l'indie folk-rock (?).Totalement inconnus de mon service de documentation,pourtant pléthorique.Au fait,attention au chien,vous entrez dans ce blog à vos risques et périls.

Road to roots,en gros entre   

metal_sign_the_mother_road_route_66_silver   et   dirt_road_blues_poster

   Abilene,Albuquerque,Asbury Park,Atlanta,Atlantic City, Austin, Bakersfield, Baltimore,Baton Rouge, Berkeley, Birmingham, Brooklyn,Cedar Rapids, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Cleveland, Dallas, Denver, Folsom, Galveston, Jacksonville, Kansas City,  Knoxville,Laredo,Las Vegas,Los Angeles, Memphis, Mendocino,Miami,Milwaukee, Mobile, Muscle Shoals, Muskogee, Nantucket, Nashville,New Orleans, Oakland, Omaha, Philadelphie, Phoenix, Pittsburgh, Portland, Rapid City,Reno,Saint Louis,San Antonio,San Bernardino,San Jose, Santa Fe, Statesboro, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Washington, Wichita, Youngstown.

30 mars 2011

Poésie meurtrière

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      Actuellement très nordique dans mes lectures mais bien loin de Wallander et de Millenium je découvre Jon Kalman Stefansson (pour les gars du Nord je me fais grâce des accents,seule liberté orthographique que je me permette).Plus fort pour moi que les deux auteurs précédents,suédois, cet Islandais né en 63 se voit pour la première fois traduit en français avec Entre ciel et terre,très forte histoire de fortune de mer et drame familial se déroulant dans l'hostilité d'une Islande où les dieux nordiques sont bien peu cléments.Les hommes ici sont pêcheurs,la bière y coule dans les rares estaminets où des femmes rudes et souvent solitaires dispensent une chaleur retenue.La poésie,Barour en est fou.C'est atypique mais pourquoi un âpre matelot d'Islande n'apprécierait-il pas le Paradis perdu de Milton,auteur anglais aveugle?Barour tout à sa lecture oublie sa vareuse en partant sur la barque morutière.Fatale distraction sous ces latitudes et le modeste esquif rentrera avec un cadavre gelé.Le gamin,c'est ainsi que Stefansson le nomme,en conçoit un chagrin monstrueux.Il était son ami et n'a pu le sauver.Alors le gamin ne voit plus de raison de vivre.Mais avant il entreprend un voyage dans l'île afin de rendre au vieux Capitaine Kolbeinn,aveugle lui aussi comme Milton,ce fameux livre,livre assassin en quelque sorte,le Paradis perdu.Si la première partie du livre nous cramponne à la coquille de noix en plein Atlantique en un style très riche où ciel, mer, vents et marins se combattent avec un souffle inouï,la deuxième accompagne le gamin dans son voyage-quête pour retrouver le propriétaire de ce livre magique mais désormais maudit.

   Cette intiation conduira le jeune homme à croiser d'autres personnages, épisodiques, et cela disperse un peu le propos.Et puis quelque chose de tout bête m'a un peu gêné:il est parfois difficile de s'y retrouver dans les prénoms islandais et de s'avoir si l'on parle d'un homme ou d'une femme. Inconvénient minime pour qui fait preuve d'un peu d'attention.Mais j'ai aimé me perdre dans ces ruelles d'obscurité et de neige en un univers romanesque fantômatique et  qui laisse la part belle à l'imaginaire et à la poésie.Et puis dans la quête,surtout quand elle se veut maritime mes vieux amis Melville et Stevenson errent à jamais au bastingage,en partance,fiévreux.Jon Kalman Stefansson a bien mérité d'eux,lui qui est presque l'homonyme du second.Cap au Nord.Et cap sur l'avis de Dominique,plus enthousiaste encore. http://asautsetagambades.hautetfort.com/archive/2010/02/19/entre-ciel-et-terre-jón-kalman-stefánsson.html

 

2 avril 2011

Géographie: Asbury Park, New Jersey

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       Asbury Park est une petite cité de 16 000 habitants du New Jersey,cet état coincé entre le New York et la Pennsylvanie,une sorte de banlieue entre deux banlieues.Un seul nom a fait sortir cette bourgade de l'anonymat,Bruce Springsteen.Déjà son premier album s'appelait Greetings from Asbury Park,N.J.Mais la chanson 4th of July,Asbury Park(Sandy) est extraite du deuxième album The wild,the innocent and the E street shuffle.Le 4 juillet est bien sûr la fête nationale.

http://www.youtube.com/watch?v=uKYIsPyeaiw 4th of July,Asbury Park(Sandy)

   En fait on retrouve en quelques miles de Freehold à Asbury Park tout l'univers du Boss,du moins de tous ses premiers disques.Dans ce coin d'Amérique plutôt prolo le jeune Bruce Frederick Springsteen a connu un univers ordinaire avec les filles de la cafeteria,les bagnoles d'occase,et les premiers riffs d'une carrière exemplaire.Vivre sans lui eût été difficile.Il existe d'ailleurs pour les voyageurs un Boss Tour.Moi je pense que le plus beau des Boss Tours c'est de passer et repasser ses disques.

5 avril 2011

Un sale samedi

viollent   

  Violent Saturday n'est pas à proprement parler un film noir.Et pourtant il s'agit bien d'un hold-up dans une petite ville,encore assez proche de l'esprit western quoique située dans les fifties.La conquête a été remplacée par la mine mais il y a bien un hôtel,un banquier,une infirmière,une famille Amish qui aurait pu être quaker,un chef de chantier qui aurait pu être un chef de convoi,honnête et travailleur.Et puis trois voyageurs dont l'un,représentant de commerce,Les inconnus dans la ville,qui a donné le titre français.Dans son unité de temps ou presque ce film est une vraie réussite qui en 1h30,durée standard et que je regrette souvent devant d'interminables pensums actuels,nous présente les traits essentiels des protagonistes.La petite communauté a bien des petits travers,le banquier est un peu voyeur,le fils du patron de la mine un Don Juan de sous-préfecture,son couple au bord du gouffre,une secrétaire a commis un petit vol.La vie de tous les jours,à la petite semaine, mais ce samedi sera décidément une sale journée.

  Richard Fleischer ne dispose pas d'un budget énorme,ni de très grandes stars.Des acteurs peu connus en France sauf peut-être Victor Mature et Lee Marvin qui le deviendra plus tard.Là il ne campe qu'un des gangsters,le plus nerveux bien sûr qui transformera un cambriolage en meurtre.Ce fut son lot pendant des années.En quelques heures cinq morts dont les bandits dont le chef avait vraiment l'air d'un voyageur de commerce.La petite ville devra vivre avec ce souvenir et l'infirmière un peu frivole n'en voudra pas au banquier trop curieux.Et le fiston de Mature comprendra que son père,qui n'est pas revenu de la guerre avec une médaille peut se conduire courageusement.Et l'angélique Amish (Ernest Borgnine,pourtant souvent une brute au cinéma) aura planté sa fourche dans le dos de Marvin.Ainsi donc les choses peuvent reprendre leur cours à Bradenville.Rien cependant ne sera jamais tout à fait comme avant.Ce film,quasi série B. est remarquable de sagacité,de modestie,et peut damer le pion à bien des productions de haute volée.Richard Fleischer l'a réalisé en 1955.Sa carrière n'en fait pas un auteur mais à des titres divers,20 000 lieues sous les mers, Le génie du mal, Barabbas, L'étrangleur de Boston, Soleil vert sont des films très honorables.

http://www.youtube.com/watch?v=5NpKIjcBmBk  Séquence d'ouverture qui situe bien le contexte industriel.

23 avril 2011

Bunuel et Mirbeau au pied de Jeanne

  

           Cette nouvelle rubrique est à prendre au pied de la lettre.Ce piédestal ne sera ni un pinacle,ni un podium.Il n'est destiné qu'à l'humour,la musique,l'histoire,le cinéma,la littérature,la peinture,quelques autres sottises qui n'ont qu'un but,rendre hommage au pied,le plus souvent aux deux car le pied si possible va par paire.Et puis si, les affaires de coeur,les jeux de mains,les yeux dans les yeux,les cheveux coupés en quatre et les mauvaises langues fréquentent assidument les blogs il m'a semblé que la base était parfois oubliée. Revenons donc aux fondamentaux.Quoi de plus fondamental que les pieds?Et puis la moitié du pseudo de ce blog ne vient-elle pas des pieds nus d'une certaine comtesse dans un si beau film?

   pied  L'une des scènes de pied les plus célèbres du Septième Art:Jean-Claude Carrière adapte le sulfureux(à l'époque) roman d'Octave Mirbeau pour le grand Luis Bunuel.Les fantasmes du grand bourgeois pour la chaussure de Célestine-Jeanne Moreau.C'est Le journal d'une femme de chambre,1964.

   Nous ne séparerons guère les pieds de leurs proches,les chaussures, bottes,chaussons,etc.Par contre il sera peu question de jambes car ce blog se veut sérieux et les jambes n'ont rien à voir avec les pieds. Même si parfois les uns tiennent les autres à bras le corps.Pardon à Truffaut et à son merveilleux Homme qui aimait les femmes dont les jambes comme des compas donnent au monde son équilibre,je ne sais plus la citation exacte.Certains objecteront que cette rubrique ne casse pas trois pattes à un canard et n'arrive pas à la cheville de bien d'autres.Mais je resterai droit dans mes bottes,orteil étant notre bon plaisir (cette ultime vanne métatarsienne ne s'élevant guère qu'au ras des pâquerettes).

6 août 2010

Simple mais beau

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                     J'ai déjà dit comme j'aimais Neil Hannon.J'aime la littérature.Alors quand Neil présente ses héros je ne puis que fondre.Même si je n'aurais pas fait un choix identique.Forte consonnance anglo-saxonne chez cet Irlandais unique.Mon goût est d'ailleurs déjà en partie dans l'abécédaire de mes écrivains majeurs.Et si vous ne me laissez que trois livres,que ce soient ceux-là.A eux seuls ils peuvent presque dispenser des autres.Car ces trois livres ont "changé" ma vie.D'aucun je ne suis sorti indemne.

http://www.youtube.com/watch?v=vPzS91gGzLM The booklovers

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15 juin 2011

Géographie: Muscle Shoals, Alabama

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            Muscle Shoals n'est guère qu'une bourgade en Alabama,dans une vague agglomération de 70 000 habitants qui ne serait pas entrée dans l'histoire ni la géo que j'aime si...Si la musique ne s'en était pas mêlée.Fin des années 60 plusieurs studios d'enregistrement virent le jour sous la houlette de Rick Hall qui souhaitait que ce bled plutôt redneck concurrence Memphis,Tennessee,pas très éloigné.Ainsi naquit FAME (Florence Alabama Music Enterprises).Et cela marcha si bien que le Muscle Shoals Sound devint membre éminent de la musique populaire américaine au même titre que New York,Chicago,Memphis,New Orleans,Nashville.Muscle Shoals n'évoque plus grand chose à présent.Mais les immenses de la soul,Wilson Pickett,King Curtis,Aretha Franklin ne firent qu'y précéder les légendes Joe Cocker,Paul Simon,J.J.Cale,Bob Seger,Steve Winwood et l'ami Eddy Mitchell.Tony Joe White le génial swamp-rocker nous entraîne à Muscle Shoals, Alabama. Bienheureuse Amérique musicale que l'on retrouve dans cette chanson qui parle aussi de Stockholm,Amsterdam,Paris.

http://www.deezer.com/listen-2520390   On the return to Muscle Shoals  Joe White

WHITE

 

29 avril 2011

Les vrais croyants

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   Premier livre de Joseph O'Connor ce recueil se compose de treize nouvelles sur l'Irlande d'il y a vingt ans,juste avant son boum économique et sa chute brutale.L'Amérique n'est guère présente contrairement aux livres ultérieurs d'O'Connor comme ses grands romans,surtout ce chef-d'oeuvre qu'est Inishowen. D'ailleurs ces personnages des Bons chrétiens,titre français de True Believers,ne partent guère.Parfois ils croient qu'ils partent,comme Ray,40 ans,qui dans Faux départ,comprend que "L'amour c'est parfois simplement rentrer chez soi et pas beaucoup plus".Et puis,les grands espaces,ils vont plutôt les chercher dans la bière et le whiskey,au bord de la noyade à chaque crépuscule.A chaque aube ils se lèvent, difficilement,pour une journée où le travail sera rare et la famille pénible.De la dure condition d'être irlandais pour qui n'est pas un trader du tigre celtique.La partition de l'île est le thème du premier texte,Les collines aux aguets,qui nous rappelle que Londonderry a longtemps ressemblé à Beyrouth.

    Consacré aux modeste,ce recueil sait nous toucher dans le regsitre familial avec L'évier,lieu privilégié de la solitude du mâle,pas très glamour mais si quotidien.L'humour souvent désespéré n'est pas absent non plus (La liberté de la presse où Jim Guthrie vient de perdre sa femme dans un accident de train et s'en trouve profondément choqué surtout parce qu'elle tenait sur elle le Daily Sentinel,journal qu'il détestait et ne lui avait jamais vu entre les mains).Un bon livre de nouvelles se doit de nous décevoir une ou deux fois.J'ai très peu goûté La fête chez les bédouins où pour le coup O'Connor quitte Irlande et Angleterre pour un voyage en Tunisie où bière et rires gras,hélas universels,nous présentent des abrutis notoires comme on en rencontre hélas souvent.

   Les deux derniers textes,parfois bouleversants,tracent le sobre portrait d'un prêtre troublé et courageux (L'amour du prochain) et celui d'une famille dont la mère est partie laissant quatre enfants et dont le père,lui aussi,force la dignité.Cette dernière nouvelle a donné son titre au recueil.Un certain Yvon aime aussi ce livre...

O'CONNOR Joseph / Les Bons chrétiens

15 mars 2012

Géographie: Fort Worth, Texas

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              Fort Worth,ville jumelle de Dallas,fut longtemps l'une des capitales du bétail.Son surnom n'est-il pas Cowtown? C'est drôle comme les Américains aiment donner des sobriquets à leurs villes. La ville s'enorgueillit du plus grand dancing country and western au monde.Je vous dis ça au cas où cela vous démangerait impérativement.

         Encore un blues,inépuisable filon,un country blues plus exactement.chanté par un blanc,Steve Earle,vieux routier du protest-song ancestral.Earle,né en 55,fugueur à 14 ans,a collaboré avec bien du monde,un peu avec la justice aussi d'ailleurs,incarcéré quelques mois pour abus d'abus.Je ne comprendrai jamais trop le conformisme de ces gens que j'aime par ailleurs,mais qui n'ont pas encore saisi qu'il était vite devenu plus original de porter une cravate et de boire de l'eau minérale.Il a aussi beaucoup fréquenté Shane McGowan(The Pogues),ce qui est bien musicalement et plus encore "alcoolément".Mais Steve Earle est un grand songwriter et cela n'enlève rien à mon estime pour sa musique.Il a écrit Fort Worth blues pour son ami Townes Van Zandt, autre grande figure du folk, trop tôt disparu,selon la formule.Steve Earle figure aussi sur le quadruple CD Chimes of freedom,tout récent hommage à Bob Dylan.Album pour lequel je n'ai pas été contacté malgré la rubrique de reprises régulières de Zimmerman ici même.Ce dernier trait se veut d'humour,cela va sans dire et mieux en le disant.

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 http://youtu.be/LMknbUBLu5E Fort Worth blues   Steve Earle

In Ft. Worth all the neon's burnin' bright
Pretty lights red and blue
But they'd shut down all the honky tonks tonight
And say a prayer or two
If they only knew

You used to say the highway was your home
But we both know that ain't true
It's just the only place a man can go
When he don't know where he's travelin' to

But Colorado's always clean and healin'
And Tennessee in Spring is green and cool
It never really was your kind of town
But you went around with the Ft. Worth Blues

Somewhere up beyond the great divide
Where the sky is wide and the clouds are few
A man can see his way clear to the light
Just hold on tight
That's all you gotta do

And they say Texas weather's always changin'
And one thing change'll bring is somethin' new
And Houston really ain't that bad a town
So you hang around with the Ft. Worth Blues

There's a full moon over Galway Bay tonight
Silver light over green and blue
And every place I travel through, I find
Some kinda sign that you've been through

But Amsterdam was always good for grieving
And London never fails to leave me blue
Paris never was my kinda town
So I walked around with the Ft. Worth Blues

11 mai 2011

Géographie: Santa Fe, Nouveau-Mexique

     

http://www.youtube.com/watch?v=ErdA9ky7RkY   Santa Fe   Shawn Mullins

     Demeurée capitale de l'état malgré la croissance d'Albuquerque que nous a chantée Neil Young Santa Fe est l'un des villes les plus hispaniques des Etats-Unis.Et l'une des plus belles,tout au moins selon les canons Vieille Europe.Comme toutes les autres cités espagnoles le nom originel était un peu plus long, Ville Royale de la Sainte Foi de Saint François d'Assise.Mais pour un outlaw en fuite qui n'avait guère le temps de prendre un billet de diligence Santa Fe fit l'affaire.C'est vrai que le nom sonne comme une halte poussièreuse gorgée de soleil et de cactus,lorgnant vers le Mexique,l'ancien.

Santa Fe

         Plus haute capitale des Etats-Unis Santa Fe est en fait devenue très à la mode et a su parfaitement "récupérer" l'adobe et l'art indien.Je ne suis pas sûr que tout y soit parfaitement authentique.De toute façon ce voyage se veut musical avant tout.Shawn Mullins,folkeux de son état,chante Santa Fe.

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   Enfin côté cinéma Santa Fe fut souvent en vedette aux côtés d'Errol Flynn ou Randolph Scott.La piste de Santa Fe notamment retrace sans trop de discernement la vie de George Armstrong Custer.Mais ceci est une autre histoire.Il existe même,en France,sur une chaîne confidentielle,un magazine du western nommé Santa Fe.

12 avril 2011

Ma vie sans...Most likely you go your way (and I'll go mine)

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http://www.youtube.com/watch?v=sidm9Lwc_64  Most likely you go your way (and I'll go mine)

    Vous ia-je déjà parlé de ma vie sans Zimmerman...?Je crois que oui.Issu de l'album Blonde on blonde,qui m'a toujours exaspéré parce qu'il faut ouvrir le CD pour lire les titres voici Most likely you go your way (and I'll go mine) ,morceau assez swing et injonction somme toute banale.C'est vrai ça,sûrement vous irez de votre côté et moi du mien.Todd Rundgren,requin musical,multi-instrumentiste,plus producteur depuis pas mal d'années nous en donne une version assez réjouissante.L'album Faithful,1976, comprend une face d'originaux et une face composée de six reprises de classiques outre Dylan, Hendrix, Beatles(2),Beach Boys,Yardbirds que Todd Rundgren a voulu proches des titres primitifs.

31 mai 2011

Géographie: San Jose, Californie

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http://www.youtube.com/watch?v=pLuEpGhzVaI  San Jose  Joe Purdy

        Joe Purdy, qu'a dû me faire connaître http://jazzbluesandco.over-blog.com/ grand pourvoyeur folk devant l'éternel, est inconnu ici.Sa carrière est pourtant déjà longue avec une moyenne d'un album par an. Guitariste, mandoliniste ,harmoniciste, Joe Purdy nous emporte vers San Jose,extrait de Take my blanket and go.

PURDY

   San Jose avant d'être une des grandes métropoles californiennes et le centre de la fameuse Silicon Valley fut une très modeste communauté agricole espagnole,du nom de Pueblo de San José de Guadalupe.Troisième agglomération de Californie,au sud de la baie et à la lisière de la faille de San Andreas,San Jose,dont les jours sont peut-être comptés,est moins célèbre que L.A. ou Frisco mais passe pour la plus dynamique des grandes villes américaines.Affirmation glanée sur la toile et qui n'est pas gravée dans le bronze.Gravées dans la cire par contre,beaucoup de bonnes chansons de Joe Purdy.

14 mai 2011

Ma vie sans...Jokerman

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http://youtu.be/hgaSNPhQ9vo  Jokerman  Caetano Veloso

          Pour une fois une grande voix brésilienne,je les oublie un peu trop souvent,pour illustrer l'influence de Dylan.Caetano Veloso qui connut les geôles du pays a assez vite pris du champ avec la bossa nova brésilianissime pour un courant vaguement nommé tropicaliste où il intégra les racines africaines du Brésil,la langue espagnole,peu en cour on s'en doute,et une vraie passion pour le rock des phares, Beatles, Dylan,Stevie Wonder.Cette attitude musicale ne lui valut pas que des amis au Brésil qui comme ailleurs est parfois frileux.J'adore cette version de Jokerman très vive et que steels,percussions,violoncelle amalgament parfaitement.Cela m'incite en outre à voir de plus près la disco de Caetano Veloso.La Toile a parfois du bon.

            Extrait de l'album Infidels,1983,le titre est impossible à traduire puisqu'il s'agit d'un mot qui mot qui n'existe pas en anglais, formé sur le modèle de "Loverman", influence de la musique noire américaine. Comme souvent chez Dylan beaucoup de références bibliques dans cette chanson,pas forcément très claires au mécréant que je suis.Cela n'a que peu d'importance.Un titre très ancien comme Subterranean homesick blues m'avait déjà emballé en 1965.Je n'y ai toujours rien compris.

29 mai 2011

C'était mieux avant,c'était même mieux avant avant...

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    Minuit à Paris a pas mal de charme,c'est sûr.Je vois peu de films nouveaux et les chronique plus rarement encore,me contentant de quelques commentaires de ci,de là,chez des cinéphiles plus assidus à l'actualité. Voici une petite exception pour un film très sympa,déjà amplement analysé.Mais je fais partie des alléniens depuis 40 ans et croirais déchoir si j'en ratais un seul.On passe souvent de l'autre côté du miroir chez Woody Allen.Souvenez-vous des pourtant très différents Alice,La rose pourpre du Caire, Zelig qui,tous,laissaient le cartésianisme au vestiaire. Dans Minuit à Paris le fantastique est fantaisie.Et Allen nous refait le coup assez classique de l'Américain à Paris,figure du cinéma illustrée à de nombreuses reprises assez délicieusement même si cartepostalement.Par exemple et avec quel brio...

americai  Gene Kelly et Vincente Minnelli

irma Jack Lemmon et Billy Wilder

    Un Américain à Paris,Irma la douce et d'autres films plus récents,je pense à l'excellent Before sunset  (Brève rencontre à Paris ) ont bien balisé le séjour parisien des citoyens U.S.Woody Allen lui-même dans Tout le monde dit I love you, s'y était déjà frotté avec succès.Owen Wilson,écrivain un peu en panne,aux douze coups de minuit,se retrouve dans les années vingt où la bohême s'appelle Hem ou Fitz (très familier avec eux je les appelle par ces diminutifs).On y croise le colérique Pablo Ruiz,peintre cubique fauché mais ça changera considérablement de ce point de vue.Et Gertrude Stein,papesse des intellectuels américains, impressionnante grande actrice Kathy Bates.C'est le mythe de Cendrillon car à l'heure juste une magnifique limousine d'époque emmène notre héros boire et danser,s'encanailler dans ce Paris est une fête,titre du récit d'Hemingway auquel Dasola entre autres fait référence.Je crois que ce livre vient de reparaître en une nouvelle traduction.Un passage entre autres,peu chaste,en est célèbre:à la Closerie des Lilas ou quelque chose comme ça,Ernest et Scott comparent leurs, leurs, leurs...,disons anatomies respectives.Mais revenons à Woody Allen qui a trouvé en Adrien Brody un jeune Dali vraisemblable et qui donne au tout aussi jeunot Luis Bunuel l'idée de L'ange exterminateur que Don Luis réalisera quarante ans plus tard.

    Tout cela n'est guère sérieux,mais diablement séduisant.D'autant plus que Woody nous gratifie d'une jolie pirouette finale ou presque qui nous replonge encore un peu plus avant,des hurluberlus nommés Lautrec,Degas,Gauguin regrettent le temps d'avant,la Renaissance.On aura compris que le film de W.A. est un joli bijou d'une pacotille agréable sur le thème éternel de la nostalgie.J'ai aimé ce film.Cependant un détail me perturbe un peu.Manhattan,Annie Hall,September,dis Woody,c'était pas un peu mieux avant quand on traînait sur Central Park,un sac papier à la main,en devisant de Bergman avec nos lunettes d'écail. Ou alors c'est moi-même qui étais mieux avant.Non,c'est pas ça.C'est,comment dire,c'est surtout que j'étais,oh,je cherche mes mots.Ah,ça y est,plus jeune,c'est ça,j'étais plus jeune.

Sur cette époque Lire Etats-Unis certes mais vivre Paris

10 juillet 2011

Le Tage fatal

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   Feuilletons,feuilletons,quelles merveilles!J'ignorais Camilo Castelo Branco.Et Raoul Ruiz adaptant Proust ou Giono m'avait pas mal ennuyé.Mais j'ai promis à D&D et ses 25 images qui s'occupe de ma lusophonie pas  assez galopante selon lui mon avis sur Les mystères de Lisbonne,vu dans sa version télé.


Mystères de Lisbonne Bande-annonce 1

       Ruiz et son scénariste Carlos Saboga ont véritablement osé le feuilleton.En France on pense à Hugo,Dumas ,Eugène Sue.Au Portugal je crois que leur contemporain Castelo Branco est très connu et comme toujours quand j'ignore je me renseigne un peu.Auteur de plus de 250 livres Camilo Castelo Branco a vécu lui même le mélo et le feuilleton. Fils naturel d'un noble et d'une paysanne,orphelin assez jeune il a connu la prison et a fini par se suicider.C'est avec délices que je me suis plongé dans ces cinq heures pour une cinquantaine d'années avec retours dans le passé, métamorphoses, duels et retraits au couvent.Du classique,infiniment respecté par le rythme,  l'éclairage et la musique.Avec comme il se doit un personnage pivot,le Père Diniz,qui bien sûr n'a pas toujours été le Père Diniz.

      Il faut pour s'immerger dans ce rocambolesque une disponibilité matérielle et psychologique,surtout pour une oeuvre totalement inconnue car si j'ai fréquenté pas mal Hugo,Dumas et Balzac,me familiarisant ainsi avec Dantès,Vautrin ou Thénardier et leurs multiples avatars,je ne connaissais pas cette histoire.J'ai eu un peu de mal à identifier chaque personnage et leurs changements d'identité. Inconvénient classique du genre roman-feuilleton mais qui se transforme en avantage tant on brode un peu sa propre saga au long du film.

        Cela dit beaucoup de belles scènes truffent le film.Les couvents me paraissent décidément très cinégéniques et la noirceur des scènes de parloir étoffe paradoxalement les scènes de palais.Deux compères,Mange-couteau et le gitan négocient la vie d'un orphelin et se retrouveront des années plus tard en d'autres lieux et autre tenues.Des amours ancillaires,des captations d'héritages,des mariages arrangés,tous les ingrédients du serial (même si on n'appelait pas ça ainsi au XIXème Siècle),des complications qui font qu'on est à peu près sûr de passer à côté de certaines intrigues plus marginales,tout cela fait de nous un complice,un séide, un reître à la solde de la littérature,abusé et heureux de l'être par l'imagination de l'auteur et les splendeurs de l'adaptation.Car la mise en scène est de toute beauté et mériterait une  seconde vision.Et s'il nous faut nous attacher c'est bien sûr au Père Diniz,figure du prêtre éclairé détenteur de vérités,ayant déjà vécu deux ou trois vies,dont l'ambiguité ne sera jamais tout à fait levée.De la haute littérature sûrement (j'essaierai de trouver le temps de lire Castelo Branco,c'est un peu un luxe de Chronos) et du grand ciné qui,Atlantique oblige,nous envoie comme il se doit jusqu'au Brésil en ce siècle passionnant et somme toute pas si éloigné.

3 juin 2011

Irish ahuri hilarant

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    L'ahuri c'est moi à la lecture de ce bouquin unique et paradoxal.L'Irish c'est le dénommé Flann O'Brien dont seul le nom manque singulièrement d'originalité. L'hilarant c'est le qualificatif qui me semble adapté au Troisième policier.Prière d'abandonner dès maintenant toute velléité de rationnalisme pour essayer de comprendre ce que je vais essayer d'écrire à propos de ce stupéfiant roman dont l'auteur a manifestement essayé (et réussi,lui) à embarquer son lecteur dans un voyage véli-vélo (c'est dans le texte),sans queue ni tête mais pas sans génie et qui ferait passer Kafka pour un maître de la logique imparable et Lewis Carroll pour un amateur.Attention c'est parti pour un résumé qui ne nous avance guère:Un homme mort,qui ne sait pas qu'il est mort,se trouve dans un pays étrange où des policiers obèses volent des bicyclettes pour empêcher les gens de devenir leur propre bicyclette.?!?!?! Ca tient debout,non? Au moins ça tient à vélo.

    Le héros du récit oscille tout au long de son aventure entre la panique, l'inquétude, la crédulité, l'envie. Absolument irracontable Le troisième policier ne ressemble à rien mais,surtout,rien de connu de moi ne ressemble au Troisième policier.A l'extrême rigueur c'est éventuellement à certains univers de bandes dessinées qu'on pourrait penser,mais de cela je ne suis guère spécialiste.Revenons à nos moutons d'Irlande.Dans ce doux pays de policiers et de bicyclettes un mort n'est pas forcément décédé mais une corde de pendu n'est pas forcément définitive.Si vous entrez dans ce livre serez-vous comme moi,à n'y comprendre goutte (de whiskey),à moins d'en connaître un rayon (de bicyclette) sur les bizarreries de la gravité pas toujours au centre et les mutations génétiques de l'homme-vélo ou du vélhomme,non,pas du vélum.On y croise entre autres sept unijambistes qui unissent leurs pilons deux par deux pour qu'il soient quatorze. Quelques extraits ne feront qu'ajouter à votre perplexité,j'en suis tout rouge,de confusion,mais d'un rouge vert d'Irlande.

    "N'y-a-t-il pas de danger d'avaler un piège à rats?"-"Si l'on porte un dentier il faut qu'il soit solidement agrafé et collé contre les gencives avec de la cire rouge." 

    "Où allons-nous?Sommes-nous sur le chemin d'un aller ou sur le chemin du retour d'un autre aller?"

     Par ailleurs notez l'effrayante violence de ce passage sur la délinquance, proprement cauchemardesque:

"La criminalité a terriblement augmenté dans cette localité.L'année dernière nous avons eu soixante-neuf cas de circulation sans feux et quatre vols.Cette année nous avons quatre-vingt-deux cas de circulation sans feux,  treize cas de circulation sur voie réservée aux piétons et quatre vols.Un dérailleur à trois vitesses a été bousillé pour rien,il y aura sûrement une plainte déposée au tribunal et la paroisse paiera les pots cassés.Avant que l'année s'achève vous pouvez être sûr qu'on volera une pompe,ce qui est un acte criminel aussi abject que pervers,une tache sur l'honneur de la région".

P.S. A propos de pompe à vélo Raymond Devos avait-il lu Flann O'Brien?Lui qui dans un sketch mémorable se promenait avec sa pompe à vélo pour éviter qu'on ne la lui vole:"Et j'ai bien fait parce que mon vélo on me l'a volé". 

 

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