Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Derniers commentaires
Pages
blues
30 août 2014

"Where have you been" Blues

5366

                                         Une novella, je ne savais pas ce que, c'était. Ainsi est présenté le recueil de Joseph O'Connor, Les âmes égarées (titre français médiocre pour Where have you been?, moins pompeux, plus sobre, que je traduirais bien par "Qu'est-ce que t'as foutu?), sept nouvelles + une novella, nommée Un garçon bien-aimé. Si j'ai bien compris une novella serait un court roman d'une centaine de pages avec des chapitres. Appelons ça comme on veut, on s'en fiche. Joseph O'Connor a déjà été abondamment chroniqué ici que ce soit romans, Muse, Redemption Falls, Inishowen ou nouvelles, Les bons chrétiens. Il fait partie de l'invincible armada des écrivains irlandais dont je découvre toujours de nouveaux matelots. J'extrairai de ce beau recueil, où Dublin tient une place importante,ce qui m'intéresse au plus haut point, deux nouvelles qui m'ont particulièrement emballé.

                                         Deux petits nuages, qu'O'Connor définit comme une réponse à une nouvelle de Joyce, Un petit nuage, dont je ne me souviens plus mais que je vais relire, est une formidable tranche de vie sur les retrouvailles à Dublin de deux quadras, le narrateur et Eddy, mainteanant soi-disant dans le show-biz, proche de Bono et pote avec Van Morrison, et dont les enfants s'appellent Kurt et Courtney, vous voyez le genre. Addict aux substances et divorcé menant une vie agitée Eddy se moque de son ami vivant à Londres. Sauf que rien n'est vrai (les enfants se nomment Luca et Emma) et qu'il vit tout à fait bourgeoisement avec son épouse enceinte d'un troisième, ce qui est finalement bien plus original mais quand le dit anticonformisme devient orthodoxie...J'ai vraiment beaucoup aimé la chute de cette nouvelle qui m'a pas mal touché.

                                         Orchard Street, à l'aube revient (c'est récurrent chez les auteurs de l'île verte) sur New York, première ville irlandaise, et la difficile insertion de ces émigrés de la fameuse famine dite des pommes de terre du XIXème Siècle. Très poignante avec la mort d'un bébé cette nouvelle symbolise très bien l'axe transatlantique, omniprésent dans cetet littérature dont je ne me lasse pas. On pense à Dickens, contemporain, car la misère à cette époque n'était pas géographiquement exclusive.

                                            La dite novella, Un garçon bien-aimé, raconte quelques années de la vie de Cian Hanahoe, divorce, déprime, du classique dans une ville de Dublin qui a beaucoup changé, avec une évocation de son père Colm d'une grande portée émotionnelle. O'Connor cite d'ailleurs Dickens, souvent incontournable bien qu' anglais. Dans cette ville moderne qu'est devenue la capitale irlandaise, entre "salons de coiffure à l'africaine et cybercafés polonais" le rock-blues de Rory Gallagher traîne toujours et à côté quelques substances gangréneuses, hélas, pas de la petite bière. Bien que la bière là-bas soit tout sauf petite.

Publicité
18 juillet 2014

Bye bye Johnny

 

                                            Bye bye Johnny! So long! Welcome to Blues Heaven! Je le savais très malade, le guitar heroe albinos, le Texan de Beaumont. Récemment il avait fallu l'aider à monter sur scène à Paris. Je l'ai vu il y a vingt ans à l'Olympia. Nanti d'une belle place assise, voilà que  Johnny entre sur scène, un riff de guitare et tout le monde s'est levé, moi aussi. Concert debout mais Johnny valait bien ça. Ce soir là le hasard m'avait placé juste à côté du bluesman français Patrick Verbeke qui avait plusieurs fois fait la première partie de Johnny. Et qui doit être bien triste lui aussi. S'il n'est plus Still alive and well Johnny Winter est au moins dans mon panthéon.

18 mai 2014

In the name of rock/Maudie

                                                                                       1969, les bluesmen américains qui s'étiolaient, souvent privés de royalties par des aigrefins et sonnés par des années de galère, ont été récupérés (fort heureusement) par le Swingin' London, et John Lee Hooker est un de ceux-là. Un prénom de femme, Maudie, un blues en noir et blanc, ce rythme de shuffle absolument hors d'âge, et par là hors du temps, quelques bribes de souvenirs des  Maudie de ma vie, qui elles aussi "have been gone so long". Maudite Maudie, yeah!

27 février 2014

Géographie: Aberdeen, Mississippi

 706px-Bukka_White_sign

                                                                         Ce bon vieux Booker (ou Bukka) White avec un non moins bon et non moins vieux blues de derrière les bayous.On l'a déjà croisé quelque part dans cette longue itinérance Trans Am, entre travaux des champs, boxe  et case prison. Ces gars là avaient la manchette tranchante comme un bottleneck. Voix éraillée et guitare au son métallique et percussif dont je crois se souviendra Bo Diddley. Redécouvert vers 1940 par le bienfaiteur de l'humanité folk blues Alan Lomax, il est aujourd'hui honoré par Aberdeen, mégalopole d'environ 5 000 âmes. Comme un circuit  sightseeing city blues fonctionne dans tout le Sud n'importe quel bled miteux, mais que j'aime, prétend avoir vu naître untel  ou décrété la première nuit en cabane de tel autre.

 

 

 

 

13 janvier 2014

Géographie: Leavenworth, Kansas

LeavenworthKansasSeal

                                       Leavenworth, Kansas, est connue essentiellement pour...ses prisons. Il faut dire que la bande originale de ce voyage en Amérique n'a pas peur des rues chaudes, des bouges et des geôles qui constellent depuis quelques années le panorama musical que j'ai le plaisir de vous proposer depuis pas mal de temps. Leavenworth, tout près de Kansas City tire son nom de Fort Leavenworth, important bastion fondé en 1827 par le Colonel Henry Leavenworth. Vous savez, ici les actes de naissance des villes proviennent la plupart du temps d'un fort militaire,d'une mission espagnole surtout dans l'Ouest,d' un campement de trappeurs scandinaves,etc...

106825722_640

                                    Chris Whitley,qui céda au Big C. à 45 ans en 2005, je ne l'avais pas écouté depuis des années. Combien comme ça? Et puis je me suis souvenu du bel album Living with the law et d'un titre, un coup de fil de quelque part. Le tour était joué.Même pas besoin de ressortir le CD de ma pléthorique discothèque pour vous proposer cette mise sur écoute. " I'm down in Leavenworth Prison now and I do not count no days"

 http://youtu.be/pd_eCW8TuPU   Phone call from Leavenworth   Chris Whitley

                                    Et pour finir un petit rappel traditionnel de cet itinéraire que je ne me résous pas à conclure.

                      Abilene,Albuquerque,Asbury Park,Atlanta,Atlantic City, Austin, Bakersfield, Baltimore, Baton Rouge, Berkeley, Biloxi, Birmingham, Boise, Boston, Brooklyn,Cedar Rapids, Cedartown, Chattanooga, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Clarksdale, Cleveland, Dallas, Denver, Detroit, Dodge City, Flagstaff, Folsom, Fort Worth, Fresno, Galveston, Hopkinsville, Hot Springs, Houston, Jackson, Jacksonville, Joliet, Kansas City, Knoxville, Lafayette, Lake Charles, Lansing, Laredo, Las Vegas, Leavenworth, Lodi, Long Beach,Los Angeles, Manhattan, Memphis, Mendocino, Miami, Milwaukee, Minneapolis, Mobile, Montgomery, Muscle Shoals, Muskogee, Nantucket, Nashville, Natchez, New Orleans, Oakland, Omaha, Oxford, Palo Alto, Philadelphie, Phoenix, Pine Bluff, Pittsburgh, Portland, Postville, Rapid City,Reno,Rockville, Saginaw, St Louis, St Paul, San Antonio, San Bernardino,San Diego, San Jose, Santa Fe, Savannah, South Bend, Springfield, Statesboro, Tacoma, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Tupelo, Tuscaloosa,  Washington, Wichita, Youngstown...

                        ...furent nos escales précédentes.

                                 

Publicité
18 novembre 2013

Rock, folk, blues, version frondaisons

cedre
citron
hicko
pines
yew
saule

                                           Récréation musicale en vrac arbracadabranchesque pour quelques petites choses que j'aime. Un peu d'acrobranche du cèdre à l'if, du citronnier au hickory, du saule au pin.Un peu de poésie.Et pas mal de choses à écouter ***, ce que murmurent les pins, ce que larmoie le saule... Mon jardin à moi, d'idées et de chansons...

Des branches. Des feuilles.

Des pétioles. Des folioles.

Un monde ramifié qui bouge, bruit et bondit.

Un royaume de verdures, de vertiges et de vents.

Un labyrinthe de souffles et de murmures.

Un arbre en somme

               Jacques Lacarrière

http://www.deezer.com/playlist/609310325 

*** The Byrds, The Band, U2, Dick Gaughan, Peter, Paul and Mary, James Brown

 200x200-000000-80-0-0

Toute image susceptible de nuire à quiconque sera immédiatement retirée

Allez Valentyne

wombat1

 

 

 

 

 

                                      

 

 

 

1 octobre 2013

On ira tous aux parasites (titre douteux)

JOHN HENRY

                            Comme John Henry, Colson Whitehead est un géant,des lettres tout au moins. Mais commençons par le commencement car c'est assez compliqué. De la méthode pour ce discours sur un livre dont le thème colle tant à toute la partie musicale du remarquable blog qu'actuellement vous avez la bienveillance de lire.

Première partie:John Henry

                    Les amateurs de blues et de rock connaissent cette chanson dont circulent des centaines de versions.John Henry aurait été un ouvrier foreur de Virginie Occidentale vers les années 1870 qui aurait été si performant à manipuler son maillet qu'il aurait battu la toute nouvelle machine à creuser la pierre. Ce stakhanoviste noir serait mort d'épuisement immédiatement. Je sais ce vieil air américain depuis que j'ai dix ans et je ne citerai pas les interprètes,tous l'ont chanté.A la fin de l'article deux trois versions vous seront proposées. Problème,il y a tellement de sons de cloche différents qu'on n'est plus sûr de rien.John Henry a-t-il seulement existé? Ou est-ce le nom courantissime et générique du prolo noir américain de base,soutier de la conquête. Un comble,s'il a existé,on n'est même pas sûr qu'il ait été noir.

                  Toujours pour ce qui concerne la chanson,il semble et c'est mon cas,ma thèse si j'ose dire,qu'on ait fini par la confondre avec une autre chanson,à peine moins connue,John Hardy,qui raconterait un assassin irlandais.Colson Whitehead y consacre quelques pages arguant du fait que les émigrés irlandais misérables étaient à peine au-dessus des noirs dans la hiérarchie du travail vers l'Ouest. Tin Pan Alley, dont j'ai déjà parlé mille fois, c'est à dire l'histoire de la musique populaire américaine, en a fait l'une de ses légendes,de celles que l'on aime à se transmettre au son du banjo ou de la guitare. Du nanan pour moi,fondu de cette culture.

                 Cette énorme somme de 620 pages constitue vraiment le roman d'un pays,d'une immensité,d'une diaspora,d'un melting-pot qui melte pas toujours terrible..Je reviendrai à l'aspect purement littéraire dans la seconde partie.Trois choses encore concernant la musique,personnage principal évidemment.Colson Whitehead digresse facilement mais jamais gratuitement ou par coquetterie mode comme c'est souvent le cas.Il consacre 40 pages environ au concert maudit des Rolling Stones à Altamont en décembre 1969,de sinistre mémoire.Prodigieux,hal-lu-ci-nant,ce que j'ai jamais lu de plus fort sur le rock. Si vous voulez vous pouvez même ne lire que ça,c'est extraordinaire.

                 Et puis deux autres morceaux d'anthologie.Une petite fille découvre dans un lot de vieilles partitions pourries une sorte d'incunable,une version très ancienne de John Henry. Enfin les négociations laborieuses et les tout premiers enregistrements du bluesman, fictif ou non, qui sortira la chanson John Henry pour toucher comme la plupart des pionniers une fiasque de mauvais gin et une passe dans un  bordel de Memphis ou de Tupelo.

Pause musicale bien méritée

http://youtu.be/54GNI2K3-ec   John Henry    Mississippi Fred McDowell

http://youtu.be/-xPwEGPRmb8  John Henry   Big Bill Broonzy

http://youtu.be/U3eutnpTr3E    John Henry    Bruce Springsteen

                      A ne pas confondre avec John Hardy,ce salopard de meurtrier irlandais.Quoique...voir plus haut.Et dont voici la très bonne version des excellentissimes sbires du non moins bon Manfred Mann. Ca c'est de l'hébreu réservé aux birbes baby boomers fans même pas ex des sixties.

http://youtu.be/KLhboAj-b2I     John Hardy     Manfred Mann

Bon,c'est pas tout ça.Deuxième partie:Ballades pour John Henry,le livre

                      L'action principale du bouquin se passe en 1996.Le héros, J., sa seule initiale courra tout au long du livre,est un parasite de métier, vaguement pigiste et dont la spécialité est de s'infiltrer dans les parties, cocktails, inaugurations, tout ce qui nourrit son homme pour pas un thaler. Avec quelques autres il fait partie de la Liste.Mais lui a fait le pari de faire l'intégrale, un an, avec 365 invitations à jouer les pique-assiettes. C'est ainsi que lui et ses potes se retrouvent au premier Festival John Henry,à Talcott, improbable bled de West Virginia, où aurait eu lieu le titanesque combat entre John et la Machine. Occasion pour Colson Whitehead de décrire par le menu les citoyens américains avec férocité et une certaine affection manifeste car après tout ils ne sont pas beaucoup plus débiles que nous autres les Européens nantis de siècles d'histoire,de culture et de modestie. Majorettes, élus locaux, commerçants, musiciens, prêcheurs gospellisants, le festival bat son plein avec ses enfants perdus pour une barbe à papa et ses fontaines à bière assiégées. La prose est oxygène,les phrases sont ciselées.

250px_John_Henry_27527

                                  Choral est ce livre et Whitehead est son prophète à tête blanche.Tu l'as bien cherchée,cette vanne là, Colson. Une foule d'autres personnages,aucun n'est vraiment prédominant, mais quelle étoffe.Par exemple la fille d'un passionné de John Henry qui est venue à Talcott pour d'un côté  disperser les cendres de son père près du fameux tunnel meurtrier,et de l'autre vendre les innombrables pièces de la collection de son dit père, invraisemblable capharnaum de mochetés à l'effigie de John Henry. Un peu comme votre voisine avec Claude François,d'accord.

John_Henry_timbre

                                   Je n'en finirai pas de décrire la richesse de Ballades pour John Henry. et je n'oublierai pas Alphonse Mills, philatéliste ferropathe,qui est épris de timbres sur le chemin de fer, et qui a fait lui aussi le voyage de Talcott pour cet extraordinaire bal des Américains sur leurs racines, où le grotesque le dispute au prodigieux, où un auteur majeur nous embarque dans une odyssée Americana qui a la profondeur d'un blues ancestral et le souffle d'une épopée du cheval de fer.Alors s'il y a un livre que j'avais envie de voir figurer dans le bel Octobre américain de Noctembule http://22h05ruedesdames.wordpress.com/   c'est bien Ballades pour John Henry.

Mois_am_ricain

Un avis déjà ancien mais très proche du mien sur http://passiondeslivres.over-blog.com/article-16271776.html

 

 

16 septembre 2013

American teaser

Mois américain

                                             Chez Noctembule http://22h05ruedesdames.wordpress.com/ le mois d'octobre sera américain. Très intéressé je vous proposerai dès le 1er octobre le meilleur livre que j'aie lu depuis,depuis,depuis... très très longtemps. Le billet s'appelle On ira tous aux parasites.

                                             Et pour fin octobre en Lecture commune avec La jument verte de Val le livre de Sylvia Plath La cloche de détresse.Si cela vous tente...

5 septembre 2013

Des hommes et des guitares/Daddy played the guitar,and Mama was a disco queen

guitare à plat

http://youtu.be/lTBo0H0HeMs     Daddy played the guitar,and Mama was a disco queen     Popa Chubby

                        Bon,pour mes parents c'est pas vrai. C'était même assez loin de ça. Pour Popa Chubby je ne sais pas si son père était guitariste et sa mère reine du disco,mais je crois que son pseudo fait référence la fois à sa ligne et à une expression argotique que rigoureusement ma mère m'aurait défendu de nommer ici.De son vrai nom Ted Horowitz le quinqua newyorkais prolifique a enregistré des dizaines d'albums,au nom parfois marrant comme The Good,the bad and the Chubby ou Electric Chubbyland.

POPA_C~1

                       Sûr qu'à première vue le lascar peut faire un peu peur.Originaire du Bronx,on dirait que ça se voit mais là je frise le délit de faciès (humour), il n'est pourtant armé en général que de sa guitare et de solides bases musicales ayant nom Hendrix ou Jimmy Page.Ce blues très urbain flirte parfois avec  des schémas musicaux plus récents mais le gaillard impressionne,et pas seulement par sa plastique et ses tatouages.

26 août 2013

Ol' Man River, de boue et de sang

 missi

                             Voilà un roman de type plutôt traditionnel qui a obtenu un vif succès en Amérique.Avec Hillary Jordan on retrouve le Sud,celui d'Erskine Caldwell bien que la vie évoquée soit ici un peu plus tardive. Sans la truculence paillarde du Petit arpent du bon Dieu ou de La route au tabac. Mais avec autant de racisme, de violence et de boue. Le titre original Mudbound est à ce titre plus explicite. Henry et Laura cultivent une petite ferme dans le Mississippi. Autour d'eux une famille de métayers noirs, les Jackson dont le fils Ronsel vient de rentrer de la guerre en Europe ainsi que Jamie, le frère de Henry,de presque vingt ans plus jeune,plus jeune d'une guerre on va dire.Et puis Pappy,leur père qui vit dans la très modeste maison,vieux grigou adepte du Klan.Et un monde souvent féroce pour les noirs dans ce Sud peu enclin au mélange des genres, féroce aussi pour ceux qui ne détestent pas assez les descendants d'esclaves.

                      Mississippi, classiquement, donne la parole alternativement aux principaux protagonistes. On a souvent vu ça. L'histoire se déroule, un peu trop attendue cependant, vers le drame inévitable, sans forcément trop de vraisemblance.Les retours de guerre sont difficiles,ça aussi c'est un passage à peu près obligé dans ces romans américains ruraux où la réadaptation est chose presque impossible. La traduction fait parler les noirs petit nègre. Je n'ai jamais aimé ça bien que ça soit logique dans ce type de récit .Ces inconvénients n'empêchent pas une histoire rondement menée à laquelle on peut prendre plaisir. Pourtant il me semble que Gérard Collard, le célèbre libraire qui donne son avis un peu partout et n'exprime que lui-même, il faut le dire et le redire, s'enflamme un peu beaucoup tout comme les jurys littéraires américains quand ils parlent d'un des romans de la décennie. Je n'irai pas si loin et Dédale de Biblioblog, lui ,va encore moins loin.

                          Dernière perfidie de ma part envers ce livre qui m'a pourtant plu mais ne laissera guère de traces:pour la vie dans le Delta n'importe quel vieux blues m'en conte beaucoup plus en trois minutes. Par exemple Robert Johnson avec ce Blues de la crevette morte.

http://www.biblioblog.fr/post/2010/08/02/Mississippi-Hillary-Jordan

10 août 2013

Géographie: Hot Springs, Arkansas

 hot springs arkansas vacation tourism welcome bill clinton

                           Bukka White,l'un de mes bluesmen chéris,chante la petite ville de Hot Springs,Arizona (35 000 habitants). Son parcours est très classique.Un gars du Sud,tout jeune sur les routes du Delta, petits boulots, débuts laborieux puis pénitencier de Parchman's Farm, quelques succès en un cercle très restreint.Tout fout le camp jusqu'à la la redécouverte par l'homme à qui l'on doit tant dans ce domaine,Alan Lomax,souvent cité ici.Et enfin avec le Blues Revival des Anglais, vers 1967-68,on s'intéresse à nouveau à Bukka White dont on dit qu'un de ses petits-cousins s'appelle B.B.King.Mais on dit tant de choses et dans la musique blues il y a  toujours le frère d'un neveu éloigné dont le voisin est prêt à jouer de la basse à vos côtés.

Bukka%20White%201

                       Hot Springs doit son nom aux sources chaudes connues depuis des siècles.Parmi les célébrités locales Bill Clinton qui a passé son enfance dans cette région.Et, plus curieusement,le souvenir de quelques  parrains légendaires du business du crime qui avaient choisi Hot Springs comme station de référence pour le jeu.Parmi ces lieux de perdition l'Arlington Hotel où Al Capone avait coutume de se reposer de son dur labeur.

http://www.deezer.com/track/1266243     Hot Springs,Arkansas    Bukka White

Hot_Springs_062    

 

 

31 juillet 2013

Le discret départ de J.J.

                                         Don' wait for J.J.Cale no more! Parti le 26 juillet sur les terres promises où toutes les formes de blues ont droit de cité.Entre autres, Cocaine, ou After midnight, c'était lui.Des titres en pagaille,repris par Eric Clapton, Carlos Santana, Tony Joe White, Johnny Cash, and so on...
5 juillet 2013

Géographie: St Paul, Minnesota

507px-Knute_Nelson_statue_capitol

                  La statue de Knute Nelson,émigrant norvégien qui finit sénateur et gouverneur du Minnesota,orne le capitole de St Paul,capitale d'état.Ca me semble un parfait symbole de l'histoire américaine car ce sont essentiellement les Scandinaves qui peuplèrent cet état du Nord,froid comme chez eux.C'est à pied que nous arrivons de Minneapolis,la cité jumelle,notre précédente étape.St Paul vit naître Scott Fitzgerald en 1896.

 Southern in my soul (2003)                

                Big George Jackson nous présente sa Northside woman,sa St Paul woman,sur des rythmes très Chicago blues.Envcore actuellement il travaille dans une raffinerie de Minneapolis depuis 26 ans. Sa journée terminée, il joue un blues profondément enraciné dans le delta du Mississippi avec des relents nordistes. Sa voix rappelle celle de John Lee Hooker à ses débuts et son jeu à l'harmonica, celui du légendaire Sonny Boy Williamson.J'ai honteusement piqué ces informations sur le Festival de Montreal. Maudit!

http://www.deezer.com/track/10850452    St Paul woman  Big George Jackson

 

9 juin 2013

Interruption...

pause

                   ...pas très longue,ça j'en suis à peu près incapable,mais cependant nécessaire,je crois.Il me semble qu'il faut se garder un peu d'une certaine blogorrhée.Alors disons quelques jours...

Picture 29

http://youtu.be/bpkHtXdufd4

 

28 mai 2013

Géographie: Minneapolis, Minnesota

minneapolis_web

http://youtu.be/mxVo5mjK4eg 

10947_192902978037_5831577_a

                   Spécialement pour le Bison qui appréciera.Oh si,ça,ça va lui plaire à ce cher ruminant de Le Ranch sans Nom.Ou alors j'arrête de bloguer et j'écoute de la techno.Tom Waits au piano et sa Carte de Noel d'une pute à Minneapolis.Laquelle Minneapolis est une des twin-sisters du Nord-est avec sa voisine St Paul. Minneapolis est joliment décrite par David Treuer dans son roman Comme un frère Là-bas au Minnesota. Les deux villes sont indissociables.St. Paul, capitale administrative de l'état du Minnesota, et Minneapolis la plus grande ville.Mais les deux sont intimement liées pour former l'une des plus importantes conurbations du Nord des Etats-Unis.

                 La plus froide parmi les grandes villes américaines,Minneapolis fut longtemps peuplée de descendants scandinaves ou allemands.Un court moment sous administration française comme beaucoup de territoires de la Louisiane au Canada,Minneapolis fut aussi le berceau de Prince et des frères Coen.

P.S.Pour le Bison ne rien déduire de ses fréquentations suite au titre de Tom Waits.Ou plutôt n'en déduire que ses goûts musicaux,au demeurant excellents.Pour le reste... cela ne nous ...regarde pas.

26 février 2013

Blues is here to stay

LIV717_BIG

           Vieux de 40 ans ce bouquin sort enfin en France.C'est,je pense,une référence pour les amoureux de cette musique si belle et si méconnue ici.Nous en sommes pas en présence d'une encyclopédie qui compilerait les innombrables musiciens qui ont participé de près ou de loin à la naissance et la croissance du blues,des blues,devrais-je écrire.Ce n'est pas non plus un traité de musique sur les gammes mineures,le shuffle I-IV-V,ou les paroles assez conventionnelles à base de road again et de feeling blue.Non,c'est plutôt un voyage sur les chemins du blues et du early rock qui s'attarde sur le destinées musicales de quelques musiciens,pas forcément les plus connus,à l'exception de Muddy Waters et Howlin' Wolf.

         Particulièrement intéressants sont les chapitres sur deux maisons de disques,mythiques s'il en est,Sun Records et Chess Records.Sun,sous l'influence de Sam Phillips,enregistra nombre de bluesmen régionaux à Memphis,puis un jour signa le disque 209,d'un jeune camionneur né à Tupelo.Ce disque devait changer le monde,et le label jaune nanti de onze rayons de soleil allait conquérir la planète. Sam Phillips venait de découvrir Elvis Presley,illustrant ainsi la grande cohérence beuglée dans bien des morceaux de blues "Blues had a son and his name is rock'n'roll".

thats-alright-record_thumb  

69673-004-032E4054

             Chess Records, Chicago, est le label des frères Leonard et Phil Chess. Exploitants de clubs jazz plus ou moins douteux où la musique n'était que l'activité la plus légale,ces businessmen créèrent Aristocrat qui devint Chess Records et signa,excusez, Muddy Waters, Howlin' Wolf, Sonny Boy Williamson, Buddy Guy,avec un son de plus en plus électrique.Puis les seuls rockers noirs, Bo Diddley et Chuck Berry.Avec l'omniprésent grand contrebassiste et compositeur de blues Willie Dixon,a qui l'on doit My babe, Hoochie coochie man, Spoonful, You can't judge  a book by the cover.Un certain Keith Richards,à la question "Vos influences?" répondait "Tout ce qui sortait de chez Chess". Avec cet astucieux logo jeux d'échecs.

           Alcool, errance, précarité, prison furent les principales cases du jeu de l'oie des bluesmen,parfaitement évoquée par Peter Guralnik.Pour quelques gloires,et encore furent-elles tardives comme Muddy, John Lee Hooker, B.B. King,combien de ces formidables musiciens sont-ils morts misérables et fauchés?Grâce à ce bouquin, quelques-uns parmi les plus ignorés auront-ils au moins un peu de reconnaissance. Par exemple les deux oubliés de tous,y compris de moi-même, Robert Pete Williams,un des maîtres du Delta Blues et Johnny Shines,un compagnon de route du diable en personne,Robert Johnson.La troisième vidéo,elle,est tout simplement considérée par la Faculté du Blues de Beale Street, Memphis, Tennessee, comme le panthéon du blues acoustique,catégorie artisanale.Qui a dit "très artisanale"?

        

 
 
 Picture 26  http://youtu.be/Jkz2jz2sxtE   Prison cell blues
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

23 décembre 2012

De l'originalité,de l'idée,de la témérité...

         ...voilà tout ce que vous ne trouverez guère ici et maintenant.Ce qui ne m'empêche pas de vous souhaiter à tous,qui passez par chez moi,souvent ou à l'occasion,de jolies fêtes de Noel et de fin d'année.

5903241-sapin-arbre-noir--blanc-joyeux-noel-et-bonne-annee--illustration-vectorielle

          Enfin évidemment en cette occasion il s'agit si possible de personnaliser un peu.Comme ce n'est ni en cuisine, ni en travaux d'aiguille, ni en dessin que je peux le faire laissez-moi vous infliger deux créations musicales dont l'audace ne vous échappera pas.La troisième est plus classique, avec casquette, forcément.

http://youtu.be/o_GVdXXL__o

http://youtu.be/jVIbCvnM74U

Picture 23

http://youtu.be/9WvSkMQejoM

                 Joyeuses Fêtes à tous!

 

25 octobre 2012

Des mots,une histoire: Deep South Delta Blouse

     Floraison hebdo d'Olivia pour Des mots,une histoire 79:alchimie-blouse-histrion-carrosse-amélioration-sécurité-évidemment-poésie-don-chaste-convenance(s)-antienne-alternance-champion-romain-robe-poil-sphinx.

plumedesmotsunehistoire5

Oh yeah!

Je vois bien que rien ne va plus

Finie la douce alchimie

Je vois bien que rien ne va plus

Plus la moindre poésie

Il me faut rester chaste

Ne plus faire glisser ta robe

Je vois bien que rien ne va plus

D'amélioration?Non,plus question...

Oh yeah!

 

Oh yeah baby

Toi et moi,faut pas rêver

Au lit on était champion

Toi et moi,faut pas rêver

J'suis plus qu'un pauvre histrion

C'est foutu d'rouler carrosse

Et les bains à poil dans le delta

Toi et moi,faut pas rêver

On est sonné,évidemment

Oh yeah

 

Reste qu'une antienne,et c'est le blues

Et du sérieux pro de la santé

Faut pas rêver,j'ai plus qu'la blouse.

Oh yeah

delta-blues-musum-logo

 

Oh yeah baby!

Pourtant si on s'y remettait

J'boirais moins,juste à ta convenance

Hey baby,si on s'y remettait

On pratiquerait l'alternance

On va s'la jouer sécurité

Net et glabre comme un romain

Yeah,mama,on s'y remettrait

J'aurai la patience d'un sphinx

Dam di dam don

Oh yeah!

(Reprendre la troisième partie,ad libitum,tant qu'on ne vous pas resservi en bourbon)

       A ceux qui ne goûteraient guère ce texte je dirais qu'ils ont échappé au pire car j'aurais pu le jouer,ce qui eût été cruel,et le chanter,ce qui eût été barbare.Oh Yeah!

Posted from Biloxi,Mississippi, by Picardy White Eeguab

http://youtu.be/1sEfLlVgG2w Hideaway blues

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

  

 

11 octobre 2012

Des mots,une histoire: Ca s'castagne à Saskatoon

         Infatigable,Olivia a glané pour cette édition 77 les mots qui suivent:nuitée-zouk-cadenasser-blues-ventiler-vitreux-bigre-communauté-épice-s'abandonner-pénombre-antichoc-téton-escargot-érable-rancune-massage-détonation-rouler-évanoui.

plumedesmotsunehistoire5

               Paumé.Paumé,rien à rajouter.Là,dans ce bled du fin fond canadien,à l'Ouest,doublement si j'ose dire.Sa Ford Mustang ressemblait à la guimbarde d'un détective hard-boiled vieillissant et les protections antichocs ne relevaient plus que du pieux souvenir d'une nuitée dans un motel tristounet,agitée et imbibée.Une de ces nuits d'amertume relayées par des matins de vertige,qui depuis tant d'années avaient l'avantage de lui laver les neurones,pour trop peu de temps,lui laissant le regard vitreux d'un quinquagénaire aux futurs évanouis et au passé se floutant derrière les bruines alcoolisées.

              Savait-il seulement s'il était encore au Saskatchewan?Nulle feuille d'érable sur nul pavillon dans ce village hors du temps, comme figé,qui avait l'air d'attendre quelque éclaireur sang-mêlé précédant une brigade de chercheurs d'or ou une communauté de disciples de Joseph Smith dont les chariots au rythme d'escargot bringuebalant n'arriveraient jamais à destination.La matinée balbutiait encore mais la pénombre frisquette avait insensiblement laissé le champ libre à un soleil hésitant.Voûté sur son volant il anhélait quelque peu,c'était toujours comme ça les lendemains difficiles,presque tous les lendemains.De sa main gauche un massage de sa nuque contracturée, de sa main droite une cigarette virtuelle.Il était brillant comme c'est pas permis.

             Combien de temps avait-il roulé depuis sa fuite du motel?La musique antillaise,ce zouk qu'il détestait,cognait encore à ses tempes.Fort à propos son autoradio antédiluvien diffusait Smokestack lightnin',fabuleux blues version Howlin' Wolf et il se surprit à rythmer les basses.Au comble de la mouise il s'abandonnait toujours à ce bon vieux binaire douze mesures qui avait tant compté pour lui.Les types viendraient bien assez tôt.Car c'est sûr,ils viendraient,la rancune tenace,ces mecs-là.Il n'aurait peut-être pas le temps de voir leur mâchoire cadenassée,style Warner Bros. forties.Alors adieu le doux téton de Shirley et son parfum d'épice. C'était pas un début de délire,sa poésie à deux nickels?Comme au bord du malaise il entreprit de ventiler un peu sa tire.Bigre!Il saignait,ça faisait un peu mal.Il n'avait pas entendu de détonation,mais même sans,ça pourrait bien ressembler à la fin.

smokestack lightnin' - HOWLIN WOLF

20 août 2012

Billet de mille ou Géographie: Saint Quentin, Mississippi, à titre honorifique

 mille

mairie-de-st-quentin-france-picardie_96496

 basilique

QUENTI

ARTD2CO

Rousseau

COUCHER SOLEIL

                      La destination d'aujourd'hui peut surprendre.Je ne suis pas sûr que la Route 66 vous y mène,ni la Dust Bowl,ni aucun road-movie d'aucune époque.Et ici quand on dit "roots" on pense plus aux betteraves voisines qu'aux origines du folk et du blues.Mais cette ville là,je la connais.Parce que celles que je vous ai présentées, si j'en ai vu quelques-unes, j'ai rêvé les autres.Mais le rêve, l'imagination,la curiosité,la passion ont fait le reste. Alors voici ma ville,ni pire,ni meilleure.Elle est Northern Line plus que Go West ou Deep South.Mais c'est ma ville.On peut s'y sentir bien,ou mal.Et chez vous?Le style y est soit espagnol du temps où même les Flandres étaient d'Espagne,soit Art Déco.Les pastels de Quentin de la Tour y sont chez eux.Les oiseaux y sont nombreux, les gens plutôt modestes,les souvenirs plutôt guerriers,les cimetières militaires fréquents et polyglottes.Pas de quoi geindre.Pas de quoi frimer.Juste un petit coucou à ceux qui furètent parfois du côté de la Comtesse.Je les remercie.Et,fidèle,je leur propose comme souvent un ou deux airs de blues de là-bas,du delta,bien qu'ici ce soit davantage le blues du canal.Quant à l'interprète,il est historique,a débuté avec Blind Willie McTell,s'est bagarré avec Lightnin' Hopkins,a pris une cuite avec B.B. King,secondé Howlin' Wolf, rivalisé avec John Lee Hooker et fait le boeuf avec Muddy Waters. Ou...tout comme.

P.S. Pour la cuite c'est vrai,mais c'était pas B.B. King,c'était Paulot,je crois.

P.S. Grand merci à Yves Keroas,guitariste généreux quant à ses conseils et ses plans sur la Toile.

 http://youtu.be/K_JAa73p71Y The ? blues (E blues de Y.Keroas)

http://youtu.be/hyY8cOWzy5Y In the evening

 

Mille

                   Mille,le compte est bon.Mille billets, chroniques ,missives, critiques, quelques jeux parfois.Mille trucs,quoi,que j'ai écrits depuis des années avec plaisir puisque j'adore l'écriture,avec un peu de peine parfois,avec soin toujours tant la passion de la langue et des mots et même de l'orthographe (là-dessus je frise l'intégrisme) me parcourt depuis tout petit. Je remercie tous ceux qui souvent ou plus rarement m'ont fait l'amitié de passer ici.Qu'ils sachent que leurs passages me sont précieux.J'aimerais aussi préciser que certains sujets sont très peu abordés par manque de connaissance,d'autres parce que je ne le souhaite pas.J'ai profité de ce millénaire pour vous parler un peu de ma région,qui n'a ni mer ni montagne à l'immédiat horizon,mais où j'ai vécu une grande partie de ma vie et où j'ai fait profession de soigner depuis bien longtemps.Mes goûts,vous les connaissez forcément.Je n'en dirai donc guère plus car ce n'est pas ici le lieu des épanchements,mais vous demande toute votre indulgence pour l'illustration musicale.

 

Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 670
Publicité