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17 décembre 2011

Prenons un peu d'auteur

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    Un auteur?A travers quatre de ses romans dont le plus célèbre.La troisième et la quatrième photo doivent être associées.

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13 décembre 2011

Psy,chaos et psittacose

  

                     Pharmakon en grec signifie Le remède et le poison.C'est le titre français de ce bon roman datant de 2008 d'un auteur que je ne connaissais pas.Nous sommes dans un milieu universitaire que ne renierait pas Philip Roth dont l'ombre traîne quelque peu sur cette histoire.Le jeune et ambitieux Will Friedrich, pharmacologue à Yale, se verrait bien être celui par qui la révolution viendra.Cette révolution est celle des molécules en ces années cinquante,qui pourraient bien à grands renforts de chimie enterrer mélancolie et angoisse.Avec le Dr.Winton ils tentent de mettre au point le bonheur sur ordonnance.N'est-ce pas là la fable de l'apprenti sorcier?Bonjour les effets secondaires.

     A commencer par cette constatation qu'il n'est pas toujours très judicieux de trop désinhiber,notamment le jeune étudiant nommé Casper Padrak,déjà qu'un patronyme comme ça....Puis viennent les troubles de la propre famille du savant,surtout depuis qu'une inexpliquée invasion de perroquets colorés s'est abattue sur le jardin des Friedrich.A des degrés divers les cinq enfants auront à pâtir sérieusement des dérives laborantines de la hydesque découverte du Dr.Jekyll-Friedrich.Il faut dire qu'il a un pedigree,Will Friedrich,son frère Homer ayant été lui-même traité par la psychiatrie pour le moins musclée qui tenait lieu en ces temps pas si lointains d'universelle panacée.On suivra donc, sur quatre décennies, les aventures tragi-comiques de Friedrich et des siens, épouse, enfants, collègues et patients.Avec le conformisme de ceux qui se croient originaux les personnages traverseront crise d'humanitarisme,ambivalence sexuelle (ça doit être dans le cahier des charges de l'édition) comme tout un chacun,et dépendance à différents psychotropes,entendons par là supercame pour certains.

   Plus de quarante années de la vie américaine sont ainsi passées au crible de l'analyse du romancier.J'ai évoqué Roth,les critiques que j'ai regardées après lecture parlent plus finement de John Irving.Dans ce monde de l'université,de l'efficacité,de la rentabilité,on finit pas s'effrayer un peu de cet aspect hyperpragmatique de l'Amérique.Juste avant que d'en comprendre la portée, à l'évidence universelle.Je conseille d'accompagner Will,sa femme Nora,ses enfants Fiona,Lucy,Willy et Zach,et leurs amis et connaissances,notamment Lazlo venu de loin à l'Est et qui a parfaitement saisi la règle du jeu.Il vaut mieux se joindre à eux tant ces gens bardés de diplômes s'infantilisent parfois,addicts à leurs addictions...Ensuite libre à vous d'y voir un remède ou un poison.

28 novembre 2011

Fameuse reddition

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                     Troisième aventure du Capitaine Alatriste,voici Le soleil de Bréda,du très dumasien,mais pas que,Arturo Perez-Reverte.Je découvre le capitaine,son valet Inigo Balboa et les vaillants arquebusiers espagnols en Hollande au début du XVIIème Siècle.C'est un très bon bouquin,ce qui ne me surprend pas car Perez-Reverte est un sacré raconteur.Et puis l'auteur concentre son livre sur 216 pages,ce qui est assez rare,romans de guerre,historique ou d'aventures étant souvent fort longs et riches de digressions souvent pesantes.Ainsi nous ne quitterons pas le théâtre des opérations et plus précisément le siège de Bréda en 1625.Aucune scène de retour au pays,de repos du guerrier en terre d'Espagne,de permissions de détente.On vit avec les soldats espagnols,au milieu des tranchées qui d'ailleurs annoncent d'autres tranchées moins éloignées dans le temps, quelque part en Argonne ou en Picardie,avec les mêmes poux et la même vermine.

               Et puis j'aime la richesse du vocabulaire,quand un bouquin m'oblige à en ouvrir un  autre,le Larousse, pour apprendre le sens de fascine, biscayenne, gabion, par exemple.Ces termes sont d'art militaire,peu faciles à placer dans les salons,et pour tout dire heureusement démodés.Mais quelle saveur que cette langue!La guerre, elle,n'est pas démodée,et Arturo Perez-Reverte,en parle fort bien.Un passage m'a particulièrement touché, concernant le courage du corps à corps,quand on tue l'ennemi en sentant sa sueur et en touchant sa peau.

"Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort.Il ne risque rien,ne se salit pas les mains,n'entend pas la respiration de son adversaire,il ne voit pas le courage,l'épouvante ou l'indifférence dans ses yeux.Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras,son coeur,ni sa conscience.Il ne crée pas de fantômes qui viennent ensuite le tourmenter toutes les nuits,pour le restant de ses jours.Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes,car il ignore la haine,la colère,la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame.Mais il ignore aussi la pitié et le remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd."

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   Inigo Balboa qui avait quinze ans sur le champ de bataille dit apercevoir, dans La reddition de Bréda de Diego Velasquez (Prado de Madrid de nos jours),tableau peint dix ans après le siège, le profil aquilin du Capitaine Alatriste.C'est une bien jolie idée qui fait que quand la légende est plus belle que le vrai,on imprime la légende.Et la vie sans légendes...L'épilogue du Soleil de Breda invite à réfléchir sur la gloire et les périls,la médiatisation par la peinture en l'occurence (mais depuis on a fait pire) des matamores plus que des fantassins.

 

26 novembre 2011

Parfois on cherche bien loin une réponse

Un écrivain!(Réponse par mail,merci).Et n'oubliez pas,tout peut être important.

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19 novembre 2011

Enigme vespérale hebdomadère

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 Un écrivain,simplement,se cache sous ces images,qu'il faut parfois associer.Ca me semble assez accessible. Mais c'est facile à dire.Souvenez-vous que tout peut être important.Le mieux est de répondre par e-mail comme chez les amis du samedi matin.

 

 

 

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12 novembre 2011

Itinéraire d'un enfant pas gâté

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      Cette semaine le jeu est littéraire.Les trois premières photos vous donnent trois lieux importants de la vie de ce personnage de fiction.Les deux éléments suivants devraient vous permettre de trouver.Petit conseil:pas trop d'emballement sur la quatrième image...

 

 

     

 

 

 

8 novembre 2011

Proud Mary keep on turning

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          Ce bouquin est une curiosité.Je ne connaissais pas le moindre du monde John Barth.Y-a-t-il quelqu'un ici qui ait lu Barth?Pas Roland Barthes que je n'ai pas lu non plus d'ailleurs.Qu'est-ce qu'il y en a des trucs que j'ai pas lus!Cet auteur est si j'ai bien compris,parfois comparé à Pynchon,lui-même quelque peu hermétique, paraît-il.De toute façon je ne l'ai pas lu,Pynchon.C'est donc n'ayant pas lu grand-chose que je vais vous donner, si, si, donner,mon sentiment sur L'Opéra Flottant,pris presque par hasard à la Bibliothèque alors que je cherchais Rick Bass (lui,je l'ai lu par contre,mais pas encore assez).Je divague parfois en considérations alphabétiques.

       L'Opéra Flottant,c'est un bateau à roue,comme sur le Mississippi,mais dans le Maryland.Mais il m'enchante moins que le Proud Mary de Creedence Clearwater Revival,le plus fringant bateau du rock.Décidément on a du mal à en venir au fait avec ce livre.A Cambridge,Maryland,Todd Andrews est avocat et le Capitaine Adam commande le showboat,pour l'heure amarré sur Long Wharf.Todd Andrews se suiciderait bien,à tout hasard.C'est vrai que son père s'est pendu,que son meilleur ami est le mari de sa maîtresse. Tiens,quelque chose de normal.Il y a aussi un vieux riche qui a conservé ses restes organiques réguliers en bocaux et qdont l'héritage est sujet à caution.D'où quelques lignes,trop de lignes,dignes d'une maîtrise de droit international, peu digestes.

     John Barth,féru de navigation,aurait fini par me donner le mal de mer avec cette métafiction dont les exégètes que j'ai vaguement croisés sur l'océan de la toile évoquent le cousinage de Nabokov ou de Borges.Mais heureusement on se marre pas mal à bord de ce voyage décousu.Et Barth est sauvé in extremis de ma vindicte car ça vaut finalement le déplacement malgré la canicule et le mauvais goût carabiné de la revue nègre à bord de L'Opéra Flottant.Et je terminerai sur une ultime citation de Françoise Sammarcelli,auteur de John Barth,les bonheurs d'un acrobate(Belin:coll.Voix Américaines):"La parodie,l'esthétique du faire-semblant et du masque jouent contre les totalisations".Quand je vous ai dit qu'on riait!

 

4 novembre 2011

Challenge romantique:émoi,et moi

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                Quand Claudialucia a lancé ce beau projet j'ai eu tout de suite envie d'en être.Je ne savais pas vraiment,et ne le sais toujours pas vraiment,par quel biais j'aborderais ce périple.Mais par contre ma première intervention est l'évidence même,sur le plan cinématographique.La quintessence du Romantisme éclate d'ailleurs déjà dans le titre,Marianne de ma jeunesse.Pour moi c'est plutôt Marianne de mon enfance car j'ai cinq ans quand sort le film.Ce n'est que quelques années plus tard qu'un MonFilm attire mon attention,ce sera,disons Marianne de mes dix ans.C'est maintenant Marianne de mes 60 ans,mais c'est toujours Marianne.

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         Je ne savais pas que,devenu lecteur et cinéphile,j'apprendrai que le beau roman d'initiation de Peter von Mendelssohn, Douloureuse Arcadie,a été adapté et mis en scène par le grand cinéaste ultra-pessimiste et tout de noirceur,Julien Duvivier,en 1954.

          Cette Arcadie idyllique chère à Nicolas Poussin s'épanouit dans un décor germanique,le Sturm und Drang frappe ce château, pensionnat de luxe pour nantis.Lacs et montagnes abritent un bestiaire splendide où ne manquent que les licornes. Les animaux de la forêt communiquent avec les habitants, ils veillent sur eux jusqu'à devenir eux-mêmes meurtriers.Les élèves conspirent un peu,rivalisant en des sociétés secrètes parfois cruelles en leurs rituels.Les Sages s'opposent ainsi aux Brigands dans le château d'Heiligenstadt.Et l'on sait que cet âge n'est pas si tendre.

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                     Un jour paraît un jeune poète venant d'une si lointaine Argentine,qui exerce aussitôt sur ceux qui l'entourent une fascination presque magique.Il suffit ainsi de l'apparition d'un étranger pour troubler davantage le désordre ordonné de ce domaine déjà effervescent.La rencontre au manoir isolé de Vincent,cet ange envahisseur,avec l'évanescente Marianne mettra le feu aux poudres. Curieusement,car ça ne se faisait plus au cinéma depuis les années quarante,Julien Duvivier tourne deux versions de Marianne de ma jeunesse.L'une en français avec un jeune acteur blond comme c'est pas permis,Pierre Vaneck.L'autre en allemand avec Horst Bucholz,tout aussi jeune,très vite happé par Hollywood comme apprenti mercenaire.Il me semble que Pierre Vaneck épouse mieux les tourments de cet âge sans pitié et que sa candeur mêlée d'effroi est inoubliable.
    

     Marianne de ma jeunesse,peut-être sortilège,n'a guère servi la carrière d'Isabelle Pia ou celle de Marianne Hold,jeunes beautés douloureuses du film.Pierre Vaneck lui-même n'a jamais vraiment eu de rôle très marquant au cinéma.Bucholz ne rencontra guère que Wim Wenders et Roberto Benigni,mais il était alors sexagénaire.

    Si vous passez du côté de Marianne de ma jeunesse,libre à vous d'y voir une pâtisserie kitschissime,voire crypto-démago-pompière.Moi j'ai laissé dans les eaux du lac d'Heiligenstadt des émotions profondes,celles de mes dix ans,les seules qui comptent vraiment,pas encore gâtées.

 

  

3 novembre 2011

On appelle ça pudiquement "le poids des traditions"

L'enfant de sable

           L'enfant de  sable est un roman déjà ancien de Tahar Ben Jelloun.Souvent dans ces livres de l'autre côté de la Méditerranée on parle de la lourdeur de la tradition,terme aussitôt tempéré par une nuance de compréhension sous peine de passer pour odieux.La huitième fille du couple  sera donc un garçon.C'est ainsi que la malédiction sera brisée et que l'honneur sera sauf.Ahmed grandira ainsi,niant sa féminité,se faisant un dolorisme assez pénible,je trouve,de ce sacrifice de l'intime qui met mal à l'aise.Très bien écrit,empruntant la manière des conteurs orientaux,donnant ainsi la parole à plusieurs intervenants,L'enfant de sable est un livre en lequel je ne me reconnais pas malgré la belle langue de Tahar Ben Jelloun.Pourquoi?Parce que rien de cette culture du secret,de cet ahurissant enfermement qu'on espère uniquement fictionnel,bref rien de ces aveuglements archaïques ne m'a vraiment touché.

      On sait que Tahar Ben Jelloun est un très bon raconteur.On sait que l'écrivain,par la bouche de  ses différents interprètes,ne fait qu'exprimer parfois brutalement des vérités enfouies,très enfouies,que je veux croire inhumées.Pourtant tant de trouble sur l'identité profonde,sur le ventre et sur l'âme,tant d'ambiguité sur la famille et les choses du corps ne laissent que bien peu de place à la tendresse.Ce n'était probablement pas le propos.Mais comme Ben Jelloun parle bien des places marocaines,de leurs silhouettes furtives et des nuits andalouses.

26 octobre 2011

Ca devrait plaire à l'ami D&D

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   J'ai foncé là dedans tête baissée comme le monument lisboète de Belem que les gens de là-bas appellent,je crois,Poussez pas derrière.D&D tu confirmes ou tu infirmes,d'accord?On m'a prêté ce livre sachant mon goût pour les histoires et les légendes de ces voyageurs,ceux qui ont fait bouger les lignes.Erik Orsenna lui-même navigateur est fou de cartes géographiques.Moi aussi.D'ailleurs mon voyage dans les villes américaines au son du  bluesfolkrock n'est-il pas une carte en soi?Et puis un écrivain qui tire son pseudo du mythique Rivage des Syrtes de Gracq ça a de la gueule,non?Surtout Erik avec un k comme un Viking,de grands dékouvreurs aussi ceux-là.

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     Le récit-roman d'Orsenna m'a absolument emballé.Je l'ai dégusté comme une épice du Nouveau Monde, comme une brise salée de Caraïbe.A travers les souvenirs de Bartolomé Colomb,frère de qui vous savez,j'ai vécu les délices d'un chemin pointillé sur un portulan,enivré de l'alchimie entre le savoir et l'action.C'est qu'Erik Orsenna est très joueur tant sur les mots que sur les flots.Il a l'étymologie vagabonde et ce n'est pas pour me déplaire.Ainsi "Ante illia", île du devant,a par exemple donné Antilles.Bartolomé conte à un frère dominicain sa version du départ de Christophe,de ses démélés avec les experts qui aboutissent à l'abandon du Portugal et à son départ pour l'Espagne.Amoureux des îles en général et plus encore de leur représentation cartographique nous tombons sous le charme des ces évocations,qu'elles soient espagnoles ou irlandaises.

    Outre qu'elle finirait presque par me réconcilier avec les mathématiques tant la danse des nombres est enlevée (des histoires d'angles,de degrés,de triangles,très colorées),cette poésie du port et de l'attente n'oublie pas les femmes,veuves en puissance à attendre sur un quai,ou prostituées du voyage car le plus vieux métier du monde est aussi en partance pour cette route des Indes d'hypothèse.J'ignorais que ces trois fameuses caravelles faisaient d'ailleurs référence à cette activité.Le vrai nom de la Santa Maria était Marie-Galante.La Pinta signifie la Fardée.Et la Nina la Fille.Fourmillant d'anecdotes drôles et délurées L'Entreprise des Indes est une merveille de dépaysement passant du chapitre curiosité au chapitre fièvre puis au chapitre cruauté.Car l'histoire des voyages c'est bien ça,on s'interroge,on s'enflamme,et souvent on brûle.Et Orsenna n'ignore pas la frénésie du métal jaune et la symphonie des massacres qui suivirent cette immense aventure.Pas plus qu'il n'ignore que le grand départ de Palos coïncida avec l'ultimatum fait aux Juifs de quitter le royaume d'Espagne.

   Dominique qui aime pourtant sauts et gambades ne partage pas tout à fait mon enthousiasme:  http://asautsetagambades.hautetfort.com/search/orsenna

24 octobre 2011

Veine slovène

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        Je découvre Boris Pahor.Pourquoi?J'aime bien la maison Phébus et ses écrivains étrangers.Et je ne connaissais aucun Slovène,écrivain ou autre.Va pour Pahor et Printemps difficile.La quatrième de couverture parle des camps qu'a connus Pahor.Alors pourquoi pas?Il n'y a pas que Claude Lanzman ou Primo Levi.Radko Suban,rescapé de l'horreur, est soigné à Paris à la Libération.Comment réconcilier le corps et l'esprit pour cet originaire de Trieste qui a vu sa ville en proie au fascisme,sa langue interdite et sa culture bafouée. Probablement en tombant amoureux tout simplement.

   Seulement voilà:je n'ai guère répondu présent à cette rencontre rédemption dans les couloirs du sanatorium et les chemins buissonniers de l'immédiate après-guerre.Il s'est passé avec Printemps difficile ce qui arrive parfois.Un récit très bien écrit,manifestement de la bonne littérature,assez pour ne pas abdiquer le livre après quelques dizaines de pages.Mais un ouvrage qui m'a laissé, presque indifférent.La belle histoire d'amour entre Radko convalescent et Arlette infirmière n'a pas trouvé le chemin de mon coeur.

   Me resteront quelques déambulations poétiques dans le Paris 1945,Radko l'intellectuel féru de Baudelaire,et la douceur relative,très relative du retour de l'horreur,quand les chaises défraîchies du Jardin du Luxembourg peinent à faire croire que le mal est passé.

22 octobre 2011

Un jeu marquant

                Dans le cadre des dimanches à se creuser un peu voici quatre photos qui devraient vous mener à quelqu'un.Je dirai simplement que la quatrième est plus un complément d'indice qui devrait confirmer votre sagacité.

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14 octobre 2011

Blanchi sous le harnais

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                  Humour garanti avec les gros problèmes financiers de Marcus Ripps dans Un patron modèle, désopilante pochade dont la légèreté n''est cependant pas la qualité première.Cette réserve faite,on rit beaucoup au long de 400 pages abracadabrantes dont je tirerai quelques pépites en fin d'article.Marcus n'a pas envie de lâcher la Californie pour la Chine où son patron veut l'envoyer.Ca tombe bien,son frère pourtant détesté meurt, lui léguant sa prospère blanchisserie.Ou plutôt sa Prosper blanchisserie car l'activité y est certes florissante mais peu légale.Marcus va donc être amené à de curieuses rencontres,par exemple Kostya,un homme de main russe de deux mètres,intimidateur de son métier mais qui rêve d'ouvrir un restau barbecue.Ou Tommy,Samoan à la carrure de rugbyman pris d'amitié pour le judaisme par amour pour une jeune femme juive.Ce qui sauvera Marcus à plusieurs reprises.Ce Marcus qui n'est d'ailleurs "même pas " juif mais qui tient cependant à organiser une bar mitsvah d'anthologie pour son fils Nathan.

                Accessoirement ce bon Marcus finance aussi les fumettes de sa belle-mère et ses cours de strip-tease.Quant à son épouse elle est associée avec une amie chercheuse d'ovules qui sous le doux pseudo de Verlaine deviendra dominatrice S.M. avec beaucoup d'allure.Bien que s'égarant parfois un peu trop à mon gôut dans les fantasmes de la clientèle Un patron modèle est souvent hilarant.C'est que Marcus est un mac très social qui fait lire Anna Karénine à ses protégées et leur assure une bonne couverture mutuelle.Finalement elles l'ont lu,Anna Karénine,ça se passe en Russie.Woody Allen n'est pas si loin.Mais ici c'est plus golf et cocktails que Times Square et Tchékhov 42ème Rue.

   Critique très californienne d'un mode de vie très californien,Shining City (c'est le titre original et le nom de cette blanchisserie à sexe plutôt qu'à sec) fait mouche et se lit très vite.Quelques perles?

    "Je vais ouvrir un restau Jésus aime le barbecue sur Crenshaw Boulevard,à mi-chemin entre Koreatown et South Central,avec une putain de croix immense,faite avec deux travers de porc géants,sur le toit."

    "Kostya assisterait à la rencontre de loin,aussi discret que peut l'être un Russe de presque deux mètres avec des dreadlocks".

    "Jetant un coup d'oeil dans le salon,Marcus découvrit Tommy le Samoan affalé dans le canapé à deux places,avec Bertrand Russell(c'est le nom du chien) sur les genoux.Il caressait le cou du chien en pinçant la peau entre ses doigts pareils à des francforts.Bertrand Russell semblait aimer ça."

    Seth Greenland vit en Californie,cela va de soi,et est aussi l'auteur de Mister Bones,et scénariste surtout pour la télé.Un patron modèle serait en préparation au cinéma.

        

 

  

3 octobre 2011

Nowhere man

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                  Première incursion chez John Burnside,auteur écossais,très positive.Nous sommes en 1970 environ dans l'Angleterre industrielle en voie de désindustrialisation.Francis,son frère Derek,son amie Alina et son frère Jan,fils d'émigrants lettons,ont une vingtaine d'années.On est déjà loin de la Swinging London et ça ne rigole pas tous les jours dans ce pays d'acier et de crassiers. Drogue et violence à tous les étages,comme partout puisque l'expérience des uns aura à jamais dans notre monde refusé de servir aux autres.Sinon ça se saurait et Kurt Cobain aurait vécu plus longtemps que Jim Morrison.Mais faut pas rêver.Peu de place pour le rêve donc à Corby,une fois la bière tirée et les couteaux évités.Passer d'Ecosse en Angleterre pour Francis n'aura donc pas été simple dans ce "Royaume-Uni".Mais pour certains les dés ont été jetés précocément avec leur souffle de vie.Francis part alors d'abord sur les chemins anglais,buissonniers mais où l'herbe n'est pas plus verte.Parfois outrageusement banal Francis se défonce comme tout un chacun mais lui ne croit même pas ainsi se singulariser.Belle lucidité.

       Une vie nulle part n'est pas qu'un livre sur le mal-être ou sur la partance.Les liens familiaux sont remarquablement évoqués dans les deux premiers tiers du livre,avec la parole donnée à son frère Derek qui joue de la basse et écoute Rory Gallagher pour chasser le quotidien enfumé,ou à leur père Tommy veuf sombre et que l'ange de la violence caresse parfois aussi.L'amitié et le souvenir ont accompagné Francis comme de bienfaisants nuages mais la route est bien âpre pour cet indépendant un moment égaré en un château sectaire parcouru de fantômes sonnés.

     Une vingtaine d'années va ainsi passer depuis la Californie et Silicon Valley à laquelle on ne s'attendait certes pas jusqu'au retour final.Des rencontres,des frustrations sur cet itinéraire d'un enfant troublé,zébrées de riffs de guitare qui pour moi sonnent comme une madeleine littéraire tant la musique de ces années électriques balance en moi depuis plus de quarante ans.Manifestement je me sens assez frère de Francis et de Derek et j'ai partagé,ému,leurs espoirs et leurs désillusions,et plus simplement leur fraternité jusqu'à un secret terminal révélé que je n'ai pas encore découvert.Car,et c'est assez rare,je suis si bien avec Francis que je ne précipite pas mes adieux à son univers.Je ne peux qu'engager à faire la route avec ces gars-là,authentiques et douloureux.Quant à John Burnside il aura de mes nouvelles.Ou plus exactement j'aurai de  ses romans.Lui pardonnant même la pourtant gravissime erreur d'attribuer le fabuleux Wooden ships à Jefferson Airplane au lieu de Crosby,Stills and Nash.Hey John!Je suis chatouilleux là-dessus. 

1 octobre 2011

Les canons de nos neurones

   Petit jeu du dimanche.Il s'agit de trouver un personnage de fiction,précis.Quatre indices.

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23 septembre 2011

Beaux quartiers,sale temps

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                      J'ai eu l'idée de m'intéresser à un auteur qui fut célèbre, essentiellement par le cinéma.J'aime bien les films A l'Ouest rien de nouveau et Trois camarades,mais plus encore le somptueux film de Douglas Sirk,Le temps d'aimer et le temps de mourir.Je n'ai par contre jamais vu le film homonyme tiré d' Arc de Triomphe, publié en 1945.Omnibus a sorti une compil. avec les deux derniers titres plus Les exilés et L'étincelle de vie. Le roman Arc de Triomphe met en scène à Paris,1938,Ravic,chirurgien allemand, torturé par la Gestapo qui s’est réfugié à Paris à l’Hôtel International (à l’ombre de l’Arc de Triomphe). Désabusé et ne trouvant le repos que dans l’alcool avec son ami Morosow, il parvient à exercer en clandestin. Grâce à son cynisme il parvient à supporter la vie mais la cicatrice est encore bien vivante...

     Sa rencontre avec Jeanne,chanteuse de beuglant, pourrait être inspirée des relations de Remarque lui-même avec Marlene Dietrich,qui se déroulèrent surtout en France.L'auteur qui quitta l'Allemagne pour la Suisse puis les Etas-Unis peint dans Arc de Triomphe la communauté étrangère souvent juive mais pas toujours exilée dans ce havre que fut Paris pour un moment.Paris,les Champs-Elysées,où la recherche des frénésies et du plaisir se poursuit dans un baroud d'honneur(?) avant les années de honte.Ravic y aime cette femme,y cotoie putes au grand coeur, exilés joueurs d'échecs, médecins incapables mais officiels,eux.Il y retrouve aussi son tortionnaire berlinois.Alors,se venger?

                A la fin d' Arc de Triomphe l'obscurité envahit la ville-lumière."Le camion remonta l'avenue de Wagram,et tourna à l'Etoile.Il n'y avait aucune lumière.L'obscurité noyait la place.La nuit était si profonde qu'on ne voyait même pas l'Arc de Triomphe". Le refuge français dont avaient rêvé de grands Allemands comme Klaus Mann ou Lion Feuchtwanger bascule à son tour dans l'horreur.Le déracinement est un thème classique que Remarque a traité ici de facture tout aussi  classique,très cinéma aussi,avec une géographie très pertinente de ces beaux quartiers qu'a connus l'auteur qui devait devenir riche,célèbre,quasi apatride,membre de ce que l'on n'appelait pas encore la jet-set.Et qui ne devait jamais revoir l'Allemagne. Valeur sûre de Hollywood, amateur d'impressionnisme et de bolides, Remarque a-t-il jamais vraiment trouvé la paix ailleurs que dans les alcools forts?Alcools qui coulent aussi,et beaucoup,tout au long d' Arc de Triomphe.

8 septembre 2011

A vélo dans le Yorkshire

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    Didier Decoin est certes un écrivain classique.Mais c'est vraiment un habile conteur et on comprend son attrait pour l'Angleterre,lui qui vit au bout du bout du Cotentin,doigt pointé vers Albion.Je lui trouve un charme d'auteur britannique dans cette histoire américano-anglaise et non pas anglo-américaine.Un photographe anglais sauve du massacre de Wounded Knee une petite fille Sioux.Revenu dans son Yorkshire il finit par l'épouser vingt ans après.Mais le plus étonnant dans cette histoire est le rôle de la bicyclette qu'Emily apprend à chevaucher et dont elle devient vite une addicte dans la verte campagne.

         Mais ce n'est pas tout.Didier Decoin nous entraîne dans un roman délicieux d'anglophilie qui plaira par exemple aux passionnés de Peter Pan et de Conan Doyle qui tient un rôle non négligeable dans notre histoire.Filez à l'anglaise dans cette histoire de fées.Arthur Conan Doyle,on le sait,était très versé dans le spiritisme malgré son fils littéraire devenu l'archétype du rationnalisme.Ajoutez à cela un policier soupçonneux sur l'origine d'Emily,pas si mauvais malgré tout.Saupoudrez de quelques vieilles dames anglaises comme la plupart des vieilles dames,très pressées d'être immortalisées sur pellicule par le photographe,avec cependant quelques retouches non encore numériques.Il y a une histoire d'amour sans histoire,pas mal d'humour,des gens bien élevés.Et si le héros,Jayson Flannery est affligé de lépidophobie( panique cause papillons) et de *****trucphobie (la terreur de la bicyclette,mais j'ai oublié le nom et j'ai déjà rendu le livre à la Bib.), il faudrait être hardly anglophobe pour ne pas prendre plaisir à cette belle balade dans un jardin anglais.

28 août 2011

Plus près de toi

Ohagan

      D'Ecosse nous arrivent Andrew O'Hagan et ce roman Sois près de moi qui nous présente un prêtre catholique muté dans la bourgade ouvrière de Dalgarnock,pas très loin de Glasgow,peu reluisante entre la bière,les bagarres et le Celtic Glasgow.Un livre intéressant sur un sujet devenu fréquent:les troubles de ce vicaire de Dieu vieillissant au contact de jeunes plutôt désoeuvrés.On n'est pas obligé de se passionner pour les problèmes existentiels du Père Anderton.On peut même souhaiter lire autre chose.Pourtant Sois près de moi ne m'a pas laissé indifférent.

     Le portrait du prêtre est attachant.L'homme ne se paie pas de mots,ne prétend pas détenir une vérité.Il cherche surtout à ne pas décevoir vraiment ses paroissiens qui en veulent à l'Anglais qu'il demeure.Quant aux autres,on sait leur opposition historique contre les papistes.Sa gouvernante,Mrs Poole est une femme peu commune qui ne le ménage pas,peu,impressionnée par les humanités du Père Anderton.Le passé du prêtre est douloureux sans être honteux.Sur ce chemin à la foi parcourue d'une houle discrète mais réelle et nourrie des réminiscences d'un père chirurgien mort brutalement et d'une mère écrivain et bien vivante quoiqu'éloignée le Père David se voit entraîné vers les tourments d'une affaire embryonnaire mais qui suffit aux commérages et aux représailles.La présomption d'innocence, on s'en doute,n'est pas trop bien partagée en ces terres méfiantes,voire hostiles.

    Le Père Anderton,très lucide sur ses faiblesses et sur la compréhension des hommes,aura à faire à sa hiérarchie et à la justice.Rien d'absolument catastrophique probablement.Assez cependant pour qu'on se prenne à aimer cet homme en ses erreurs et ses peines.Assez pour que personnellement j'ai songé à Georges Bernanos qui a si bien parlé de la tempête sur le crâne de l'homme de Dieu.Sois près de moi ressemble ainsi à ces îlots écossais désolés qur lesquels le Père David emmène ses jeunes gens.Parfois pour un début de perdition.

  

16 août 2011

Voulez-vous jet-setter avec moi?

piperno

        Légèrement irritant parfois mais somme toute plutôt marrant et assurément fort bien écrit voici Avec les pires intentions, satire pointue de l'Italie à travers le portrait de l'adolescence d'un jeune Romain nanti,qui débute comme un roman un peu branché,qui m'est apparu un peu vain,comme un cocktail  survitaminé et poudre aux yeux,avant de prendre une tournure plus grave,mais jamais sérieuse.Un grand-père opportuniste dans l'Italie fasciste,juif riche puis beaucoup moins.Un père entre deux continents qui prétend avoir vaincu le jet-lag,pardon,les inconvénients des fuseaux horaires,albinos et qui ne voit son fils qu'en vacances.Encore faut-il dire que ces vacances se déroulent par exemple à Positano sur la côte amalfitaine.Il est des étés pires.Daniel,le jeune héros,mal dans sa peau vivant une semi-judéité car sa mère est goy,donc pas bien ici mais mal à l'aise là,a toujours mieux devant lui,son frère ou certains de ses amis,Dav notamment,dont s'est amouraché Gaïa dont lui,le jeune homme est le meilleur ami,le sempiternel confident, vous voyez ce que je veux dire.

   Le roman d'Alessandro Piperno (la quarantaine) nous plonge dans les hésitations d'une jeunesse dorée, Dolce Vita des années 90,avec un Daniel qui ferait un excellent client sur le psy d'un divan de la Via Veneto.Ce Daniel Sonnino ne comprend pas pourquoi son oncle Teo, doué et séduisant,a  choisi d'aller vivre " dans ce pays insensé dénommé Israël ".Il ne vivra décidément pas comme lui.Dans cette  famille de la bonne bourgeoisie juive romaine, les Sonnino,une scintillante et futile existence semble écrite et, comme celle de son père Luca ,manteau croisé en cachemire, Porsche Carrera et fréquentation assidue de la business class, attend sûrement Daniel Sonnino.Mais son dilemme identitaire (être juif pour les gentils et gentil pour les juifs) ainsi que sa timidité sexuelle et son incapacité à entreprendre la belle Gaia feront qu'il se cachera toujours un peu derrière son ombre,sorte de second rôle alternatif dans ce beau roman picaresque et réfléchi malgré tout.Entre Proust et Philip Roth dit l'éditeur.Il y a en effet dans Avec les pires intentions une recherche du temps passé et des années de (dé)formation qui font penser à l'un puis à l'autre.

7 août 2011

Concerto hambourgeois

le_dernier_bateau

   Je ne connaissais rien de Siegfried Lenz.J'avais vu il y 25 ans un film de Jerzy Skolimowski qui m'avait bien plu,Le bateau phare avec Robert Duvall et Klaus Maria Brandauer.Je viens d'apprendre qu'il est adapté d'un roman de Siegfried Lenz.Mes lectures doivent parfois (presque) au hasard,je l'ai déjà dit.En phase germanophile ce titre,Le dernier bateau,m'a attiré et sa brièveté n'y était pas pour rien.Logorrhées et pavés me pèsent de plus en plus.Mais là si c'est le hasard il a bien fait les choses.C'est une des plus belles lectures de ces dernières années.

    Arne,douze ans,se retrouve orphelin.Un ami de son père le recueille au sein de sa famille.Les deux pères ont jadis navigué ensemble.Cet homme dirige un chantier de démolition navale à Hambourg.Diversement apprécié parmi les trois enfants Arne se révèle surdoué et hypersensible.Hans l'aîné se prend d'affection et l'amitié ne sera jamais démentie.Ils partagent une chambre,une chambre pleine de la Mer si j'ose dire.Les décors,les objets de marine,cartes,les couchettes proviennent de bateaux dégréés.C'est une belle réussite esthétique d'imaginer ainsi cette pièce où semblent souffler un vent hanséatique et un esprit ouvert au large.Tout hélas n'est pas aussi ouvert et Arne grandit de quelques années,restant cependant à la marge. Sans vraie méchanceté,par maladresse plutôt que par ostracisme,les jeunes,intimidés en quelque sorte, comme apeurés et notamment Wiebke la soeur de Hans ne sauront pas faire le geste,simple sûrement et qui aurait suffi.

     Comme si les sentiments parfois nous pesaient comme un carcan et qu'à force de ne pas se dire qu'on s'aime plutôt bien,on laissait une forme d'indifférence conduire vers le drame,inéluctable.Cette histoire magnifique et troublante nous entraîne à la manière d'une corne de brume qui mugirait vers des confins baltiques,alors que martellent les ouvriers du chantier sur les nefs en destruction et que la peine nous étreint.Je sais que d'autres ont aimé,comme Dominique Le dernier bateau - Siegfried Lenz.Je sais aussi maintenant que Siegfried Lenz est un écrivain majeur de l'Allemagne d'après-guerre.Il était temps,Lenz est né en 1926.Je sais enfin,mais ça je le savais déjà:ô combien de choses on ignore! 

 

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