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BLOGART(LA COMTESSE)
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12 janvier 2009

Mare nostrum,dolorosa

    Laurent Gaudé ,prix Goncourt pour Le soleil des Scorta,signe avec Eldorado une jolie fable sur l'immigration.Roman très bien écrit,des phrases presque inoubliables.Je le prends un peu comme une parabole,avec beaucoup de justesse et un tout petit peu d'artifice lors du "voyage à l'envers".Le personnage d'accroche est un officier de la marine italienne chargé de recueillir mais aussi de traquer,et vice-versa,les boat people du continent africain.Tout le paradoxe est là pour cette étrange métier,sauver et condamner en quelque sorte.On découvre aussi une mère qui veut venger son enfant mort lors d'une  traversée de l'enfer pour un eldorado si improbable.

    Deux frères quittent leur Soudan,l'espoir au coeur,mais l'avenir est rude à ces damnés de l'existence.Très belles pages sur les esprits qui n'ont de cesse d'accompagner,bons ou mauvais,les voyageurs.   Curieusement le récit reste dispersé et nous surprend,ce qui est une bonne chose,car les protagonistes ne se rencontrent guère,chacun muré dans sa quête plutôt solitaire finalement malgré la multitude. Honnêtementje craignais le sempiternel pensum bien-pensant et outrageusement moralisateur.Il n'en est rien et le lecteur ressort libre,libre de vagabonder et ce n'est pas un mince compliment.Une petite réserve que j'ai déjà évoquée au début sur le "voyage à l'envers".La partagerez-vous si vous lisez Eldorado?

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9 janvier 2009

De quoi s'inquiéter

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       Oui,vraiment.Provenant d'une anthologie Cronache fantastiche di Dino Buzzati ces textes courts jouent sur l'ambiguïté sémantique et la dichotomie journaliste/écrivain.Je crois que Dino se définissait d'ailleurs plus proche du premier que du second.Et c'est vrai que bien des écrits dans ce recueil font penser à des articles. Concision, dérision, question, et au bout bien évidemment sourde angoisse, inquiétude, buzzatomanie chronique évolutive.On vit avec,mais tellement moins bien.Quelques titres déjà vous mettront mal à l'aise.Ce sera alors mal parti,donc bien:Le dernier combat,Une imprudence fatale,Un cas mystérieux,Un état alarmant.
          Dans ces nouvelles vous rencontrerez de vieilles connaissances pour ceux qui sont de retour du Désert,des Nuits difficiles ou des Sept messagers.Voici le temps,omniprésent et qui va toujours dans le même sens,sens de l'aggravation.Voici le diable,qui n'apparaît jamais lui-même,le lâche,mais qui délègue à un livre disparu où à un téléphone dérangeant.Voici des notables souvent, notaire,entrepreneur, médecin,bien installés sur lequel va doucement s'immiscer la peur du lendemain,horrible puisque avec Buzzati demain sera toujours pire.Voici,inéluctable,tiutélaire et fascinante la première manifestation d'un mal,peut-être,pas encore sûr,d'un mal qui pourrait s'avérer éventuellement annonciatrice d'un début d'ébauche de dégradation de l'homme.Rassurez-vous...c'est bien le cas.Woody Allen en ses interrogations manhattaniennes serait-il un peu cousin?Allez!Vous prendrez bien avec moi un peu d'intranquillité?

P.S. Dans Nouvelles inquiètes il y a deux grèves,celle du mal et celle de la mort.Heureusement il y a des briseurs de grève.

11 décembre 2008

Rude Colombie

   

  Evelio Rosero est né en 58 à Bogota.Auteur de nombreux romans il a reçu le Prix national de littérature et pour Les armées le Prix Tusquets mais je ne sais pas ce que c'est.Je ne suis pas un très gros client de la littérature sud-américaine,son baroque ayant parfois tendance à me fatiguer.Notamment les fleuves écrits de certains,un peu de la logorrhée pour moi.Mais j'ai assez aimé Les armées court roman de 156 pages.Pas bouleversant d'originalité et traitant comme presque tout écrit de là-bas de guérilleros et de disparitions Les armées touche pourtant du doigt cette folie qui guette le continent entier à travers le vieil instit Ismäel,qui perd sa femme,ne retrouve plus sa maison dans son village et finit par voir sa raison tanguer entre assassins et policiers et réciproquement.
    Inférieur cependant au beau livre,plus riche et plus fouillé de Daniel Alarcon Lost city radio..Mais il y a quelques fulgurances autour de certains personnages comme le vendeur d'empenadas ou le vieux guérisseur.Me confirme toute fois que cette littérature n'est pas la plus proche de moi.Ou vice-versa.

25 novembre 2008

Un livre en somme

   Oui mais quel livre!Et quelle somme que ce livre!Sybilline l'a dit,les critiques sont enthousiastes et je me méfiais un peu.De plus je confesse m'être ennuyé à la lecture de Trois fermiers s'en vont au bal dont seul le titre m'avait plu.Avec Le temps où nous chantions Richard Powers nous livre une somme littéraire,un souffle prodigieux et rare animant ce livre,incomparable.Je pense que beaucoup le liront et n'ai pas l'intention d'en dire bien plus.

    Simplement il fait 760 pages et ne s'est ouvert à moi que parcimonieusement car certains passages sur la physique quantique ou même la musique sont relativement ardus.Je l'ai dégusté à petites doses comme un vieil alcool qui n'autorise son arôme que peu à peu,exigeant du lecteur une certaine disponibilité.A mon avis le très grand livre sur l'Amérique de ce début de siècle. Histoire, science, musique,famille,violence,mort sont les ingrédients de ce fabuleux bouquin qui balaie six décennies américaines en une polyphonie étourdissante qui fait qu'on quitte à regret cette famille si américaine dans toute sa complexité.On pourrait écrire des pages sur Le temps où nous chantions.Mais vous n'avez pas le temps,il vous faut vous précipiter sur ce roman inoubliable.

26 octobre 2008

Emois au lac de Côme

Un été

  Alberto Vigevani est un auteur inconnu...Les amis de Parfum de Livres,que je fréquente assidument,m'ont fait découvrir cet auteur italien né en 1918 et dont la discrétion n'a d'égal que le talent.Il y a dans Un été au bord du lac une belle finesse d"analyse de ces fameux premiers émois que l'on a tous connus.Un livre qui aurait dû ravir François Truffaut par exemple.Un univers de questionnement sur cette douleur de l'adolescence quand se tord un peu le coeur pour mieux voir.Avant guerre,le jeune Giacomo,trop jeune pour les grands,plus pour longtemps,passe ses vacances d'adolescent milanais privilégié sur les rives du lac de Côme.Il se prend d'amitié pour Andrew,enfant venu d'Angleterre avec sa mère.Andrew est gravement malade et en cette fin d'été Giacomo le sensible cherche à atténuer sa peine.Il trouvera ainsi sa propre peine dans cette nouvelle fragilité du coeur qui bat un peu fort la chamade à la vue de la mère d'Andrew.

  Sur ce sujet somme toute très classique Vigevani brode de fort subtiles variations autour d'infinis détails,une maquette de bateau,une baignade,un sentier de montagne.C'est magnifiquement écrit et ce déchirement qui perce la jeune âme de Giacomo,il faudrait être une brute pour ne pas en saisir la grâce.A des années-lumières de tout tapage ce court roman est inoubliable.

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25 octobre 2008

Afrique ma douleur

      Prochainement.Ce livre,antérieur à L'homme qui voulait tuer Shelley,que j'ai présenté il y a quelques mois, se lit comme une belle aventure certes très morale,mais bien écrite et qui mêle le récit d'aventures aritimes,très classique,et le conte un peu édifiant sur la fraternité.

     Yann,jeune Breton,embarque comme mousse sur le Sainte Anne.Or ce navire s'avèrera être un négrier,à sa grande surprise vu sa naïveté.Le troisième officier,Floriano,se révèlera et se rebellera contre l'odieux trafic,scellant ainsi son destin contre les méchants de service,à savoir le Chirurgien(surnom) et ses complices africains.Mais rassurez-vous il y a aussi de bons Africains et ensemble ils créeront Aldébaran, communauté utopique et melting-pot improbable sur les côtes d'Afrique de l'Ouest.Avec sa dose de traîtrises,ses bons sentiments et ses mutins violents mais souvent au grand coeur Le troisième officier est un livre de bonne facture dont on se doute qu'il ne sera pas le livre inoubliable d'une vie de lecteur.Mais combien de livres peuvent-ils prétendre à cette envergure?

17 octobre 2008

Le grand écrivain provençal

     Le grand écrivain provençal n'est pas celui qu'on pense.Une révélation pour moi,tardivement mais qui n'en a que plus de prix.Je l'ai déjà écrit,je n'avais lu que L'Ane Culotte en mon adolescence lointaine.Plutôt homme du Nord,en fin au nord de la Seine je ne suis pas particulièrement friand de la couleur locale provençale en général et Henri Bosco ne faisait pas partie de mes projets.Mais les amis de Parfum de Livres m'ont donné envie d'essayer.J'ajoute que c'est là le rôle le plus noble de ce forum,et de loin.

         Le mas Théotime est une presque tragédie à l'antique. Bosco, tout en faisant vivre au mieux cette Provence de rudesse et de travail,ne nous l'inflige pas dans un passéisme outré(le roman date de 1945 me semble-t-il).Ses personnages,à commencer par Pascal le héros narrateur, s'inscrivent dans un climat passionnel fait de retenue et de silences,ce qui n'est pas incompatible.Les tempêtes sous les crânes sont extraordinairement bien ciselées et la langue de Bosco est superbe , envoûtante,tellement au-delà du terroir.Le mas Théotime pourrait se dérouler en Amérique du Sud ou en Grèce,n'importe où peuvent souffrir les hommes,là où se cassent les rêves et se meurtrissent les âmes.
   

     Le mas Théotime est le plus beau livre français que j'aie lu depuis des lustres.Ce n'est pas pour moi une mince surprise et je comprends Markofr,entre autres,qui semble un boscophile émérite et qui chez Parfum de Livres est le meilleur vendeur de Bosco.

Citation:
Elle aimait la maison.Souvent elle se tenait dans sa chambre,car la saison était devenue chaude et déjà,sur,les aires,le soleil brûlait.Pourtant elle ne descendait que rarement vers la source;elle prétendait que les eaux,même limpides,ne sont pas toujours amicales.Il est vrai qu'on ne sait jamais d'où elles viennent,quand elles jaillissent ainsi de la terre;et peut-être y-a-t-il,non loin de leur résurgence,un abyme,où des rivières souterraines alimentent de leur courant silencieux des profondeurs liquides,que nul n'a jamais explorées,et qui dorment à notre insu,noires et lourdes de menace,dans quelque caverne de la montagne?"Près des sources,disait Geneviève,on perd la raison."
14 septembre 2008

Tout ne va pas si bien

     Arno Geiger fait partie de la jeune vague des auteurs autrichiens,né en 68.Tout va bien est un tour de force littéraire dans lequel je suis entré à pas comptés.J'ai d'ailleurs mis pas mal de temps pour le lire.C'est que la famille Erlach,au long de 70 ans d'Histoire de l'Autriche ne laisse pas si facilement apprivoiser son intimité.Sur un tempo d'allées et venues entre 1938 et 2001 nous assistons à la vie d'une famille qui aura tout connu de l'histoire, Anschluss, compromissions,Guerre Froide, désarmement , chute du Mur,dans ce curieux pays mort au moins deux fois en moins de quarante ans.Rien dans ce pays n'est tout à fait comme autre part.Il règne comme dans Le troisième homme une sorte d' "arrangement" permanent et d'amnésie compréhensible,d'où probablement des gens comme Michael Haneke ou Thomas Bernhard.

Mais Tout va bien évoque aussi les petits tracas,le manque de carburant,la maison familiale à liquider,les souvenirs de la Vienne impériale,et mille petite misères de quatre générations.Ce livre a eu un succès prodigieux en Germanophonie.Relativement déconcertant car on ne sait guère où il veut en venir,c'est une belle aventure de lecture dont les mots sont parfois assez près d'une désespérance belle à se damner.

Minuscule extrait sur le vieillissement:

Son ventre s'arrondit misérablement,des bourrelets gélatineux entourés de plis profonds et pas le moindre soupçon de bronzage bien que l'été vienne à peine de finir.Pas de muscles non plus,de la graisse,rien que de la graisse,des bouffissures,tout le gras des sept années grasses.Là-dessus des poils sombres et gris rassemblés autour d'un nombril blanchâtre,comme s'il en émanait un attrait magique...

Pas de doute,les Autrichiens de talent sont revenus sur les bords du Danube.Il a fallu bien des décennies.

2 septembre 2008

Colline avec vue sur l'Ouest

     Voici une rareté,un livre irlandais non chroniqué par l'ami Yvon Eireann de Lorient

   Walter Macken est très méconnu en France,pourtant gourmande de lettres irlandaises.Né en 1915 à Galway,portes du Connemara,il est mort en 67.Son recueil de nouvelles Et Dieu fit le dimanche est certainement le plus réputé de ses ouvrages,tout en restant assez confidentiel.Publié quelques mois avant sa mort en 67 Le Seigneur de la Montagne nous narre le réveil économique,encore balbutiant,de la verte Erin dans les années cinquante.Près de Galway,très à l'Ouest de cette terre,Donn est le précurseur de cet essor et ses méthodes ne plaisent pas à tous.Pourtant une relative unanimité le soutiendra un temps.Mais "Dès qu'il y a des hommes les sept péchés capitaux sont là aussi". et la vallée va se mettre à l'heure meurtrière.Que peuvent l'amour et l'amitié quand se dressent face à l'océan le soeurs hideuses,la haine et la vengeance?

   Macken à l'évidence aime sa terre d'Occident et ses habitants.Le pire n'est donc pas sûr et on se prend à rêver que les choses se passeront finalement pas trop mal.Je n'ai rien lui d'autre de Walter Macken mais il me semble plutôt un conteur optimiste et rien n'ébranle vraiment sa foi en son Irlande.Sans angélisme mais sans noirceur Le Seigneur de la Montagne se déguste comme un vieux whiskey,en chantant Molly Malone bien que Dublin soit assez loin.

26 août 2008

Le veuf d'Haïfa

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  Voici un livre que je considère comme essentiel,remarquable de sagacité dans Israël il y a vingt ans...C'est la première fois que j'aborde la littérature israélienne mais je sais qu'elle est très riche,et riche d'un vécu qu'on imagine porteur d'expérience en cette terre pas tout à fait comme les autres.Avraham B.Yehoshua, septuagénaire, m'a emballé avec L'année des cinq saisons,plus sobrement intitulé Molkho en hébreu(c'est le prénom du personnage). Quinquagénaire, fonctionnaire à l'Intérieur Molkho vient de perdre son épouse.C'est l'automne à Haïfa et sa vie va (peut-être) changer après des années de soins dévoués.Ce n'est pas qu'il tienne tant que cela à batifoler tout de suite,Molkho,mais tout de même il entrevoit une certaine liberté. Mais on ne se détache pas si facilement d'un passé aussi présent et il va faire l'expérience d'une difficile réinsertion à l'existence.Ses rapports ombrageux avec son fils cadet,la présence de sa belle-mère à la maison de retraite voisine,ses aventures féminines oscillant entre burlesque et infantilisme vont s'avérer bien décevants et l'englueront dans une sort de "ni bien ni mal,ni lié ni libre" qui prend une couleur particulière à l'aune de ce pays petit par la taille mais si prégnant.Il semble que l'on se connaisse tous entre Haïfa et Jérusalem,ce qui n'est pas sans compliquer les choses.

   Sur un thème très sérieux A.B.Yehoshua trace avec humour et distance le portrait d'un homme ordinaire confronté à la solitude et aux méandres d'un retour dans le monde.Molkho nous touche à chaque instant,au coeur même de ses petites médiocrités,parfois mesquin,parfois rapace et surtout tellement humain.On s'identifie vite à cet homme,manifestement dominé sa vie durant par sa femme,et dont on pense qu'il n'a pas vraiment fini de lui rendre des comptes.A l'évidence cet auteur aura ma visite à nouveau très prochainement.

12 août 2008

Histoires de soldats et de civils,souvent morts

     Ambrose Bierce(1842-1913) a vécu les affres de la Guerre de Sécession.Hanté par ces images il en fera un chef-d'oeuvre avec les nouvelles terribles de Tales of soldiers and civilians,titré en français Morts violentes.Au long de cette quinzaine de short stories ce qui frappe c'est le rapport du héros de chaque texte,ce rapport si étroit à la mort,concrète,hideuse et quotidienne sur les champs de bataille.Avec évidemment le degré d'horreur supplémentaire,cette horreur fratricide de la guerre civile.Lire ce livre c'est s'exposer à certaines difficultés techniques tant les pages sentent la poudre à canon et suintent la peur à chaque instant.L'expérience en serait presque hallucinante.

    Chickamauga,un enfant "joue" sabre au clair à commander une colonne de blessés graves qui rampent sur le sol.Dans Une rude bagarre un officier larde un cadavre de son épée,terrorisé par le regard du mort.   La rivière du hibou (portée à l'écran par Robert Enrico) par sa délectation morbide nous emmène sur les terres d'Edgar Poe.Dans ce livre vraiment à marquer d'une pierre noire les Deux Cavaliers de l'Apocalypse que sont la Peur et la Mort accompagnent des histoires de frères ennemis,de reconnaissance post-mortem,tout ceci avec une précision presque photographique.Le journalisme n'a jamais quitté tout à fait Ambrose Bierce.Si vous devez ne lire que deux livres sur le conflit Nord-Sud si meurtrier pas d'hésitation Stephen Crane (The red badge of courage) et Mort violentes.Ambrose Bierce,parti rejoindre Pancho Villa en 1913,a disparu dans le désert mexicain.Avait-il enfin apprivoisé la Camarde?

8 août 2008

Bouffonnerie sicilienne

         Vitaliano Brancati,auteur sicilien(1907-1954) dont le livre le plus connu est Le bel Antonio depuis l'adaptation cinéma excellente de Mauro Bolognini,a bâti son oeuvre sur l'ironie et les dévoiements de l'homme.Il s'était lui-même lourdement fourvoyé dans une forte sympathie pro-fasciste,et plus puisqu'auteur d'une pièce à la gloire de Mussolini.En 1934  il a rompu radicalement et c'est en opposant et surtout en écrivain fin et sensible que l'Italie le considère.En France on l'ignore.

                Rêve de valse est un court roman ou une longue nouvelle,je n'ai jamais su faire la différence. Des notables et des fonctionnaires qui s'ennuient dans une bourgade sicilienne,ni Catane, ni Palerme, décident d'organiser un grand bal.Mais cette belle idée va s'avérer difficile à réaliser.L'arrivée de prêcheurs et les lumières anthroposophes vont ainsi faire basculer la cité dans  un non-sens et faire des dames de la haute des prostituées et des notables des philosophes.Je laisse à votre appréciation  lesquels sont les plus nocifs.Ainsi entre spiritisme et bouffonnerie va cette Sicile si littéraire et si originale que personne et surtout pas Rome nont su apprivoiser.

        Les aventures de Tobaïco se présente plus comme un conte voltairien.Je crois qu'il faut du talent pour écrire à propos d'une chambre peu hermétique "Le vent y lit mes livres".Simple mais beau. Le jeune Luigi Tobaïco est un peu le Rastignac de Catane,mais pas dévoré d'ambition,non,un poil épicurien.et ses aventures picaresques pour conquérir un jeune fille riche et belle le conduiront à des rencontres drôlatiques, aux confins du drame,mais seulement aux confins,même un peu avant les confins.Parmi ces moments,un duel qui avorte parce que la fougère est tendre et les arbres mélodieux. Quelle sagesse.Et si vous accordiez deux heures à ces deux petites pièces comme on dit en musique.

29 juillet 2008

Deux livres de Norman Lewis

    Norman Lewis,je ne le connaissais pas.J'ai par contre beaucoup lu Graham Greene.Et les deux hommes se sont croisés à plusieurs reprises,hantant les mêmes lieux.Si grand est le talent de Greene,largement popularisé par le cinéma,très intéressante est la musique de Norman Lewis,catalogué comme écrivain voyageur,ce qui m'énerve un peu car tout écrivain voyage,tout lecteur également d'ailleurs.Ce qui est génial quand on découvre un auteur tardivement c'est que l 'on a d'un seul coup une flopée de romans,ou récits,à se mettre sous la dent.Ceci pour les gens qui lisent avec les dents,souvent des gens très incisifs qui ne mâchent pas leurs mots.Lewis le Gallois est mort très âgé il y a quelques années et semble avoir réussi à s'effacer toute sa vie de toute médiatisation.Cette discrétion de bon aloi lui vaut peut-être un relatif anonymat que je vais modestement tenter de réduire un tout petit peu mais les amis de Parfum de livres s'y sont déjà sérieusement attelés.

   Comme à la guerre est mon premier choix,au pif,sorti une première fois en 66 sous le titre traduit littéralement Une petite guerre sur commande.Court et sans divagations,strié d'un humour sarcastique,de ce type d'humour qu'on rencontre effectivement dans de bons romans sur l'espionnage ou la Guerre Froide.Cette drôlerie n'épargne aucun des deux camps puisque l'action se déroule au moment du débarquement de la Baie des Cochons à Cuba.Charles Fane,anglais sympathisant de Moscou et surtout de La Havane,se retrouve manipulé par la C.I.A et envoyé en reconnaissance sur les plages cubaines avant le grand jour.Il ne trouve rien de mieux que tomber amoureux,ce qui n'est pas une bonne idée.Rapidement on a compris qu'on ne comprendrait pas,jamais,qui utilise qui et qui sortira vainqueur de ces histoires de dupes.On comprend que Fane ne comprend plus.Mais surtout en moins de 200 pages Norman Lewis trousse une aventure passionnante où les pauvres humains sont vite réduits à l'état de fantoches.Tout ça pour la Cause.Laquelle?Ca je ne sais pas très bien.Mais après tout chacun sa cause et la Baie des Cochons  sera bien gardée.

   Mais c'est ainsi que sur une plage qui aurait pu être de rêve le théâtre s'est révélé sanglant et que l'imbroglio politique et économique a continué de perdurer.Cela ne s'est probablement pas tout à fait passé comme le raconte finement Norman Lewis.Mais imprimons la fiction,elle est plus vraie que nature.

Photo de LEWIS Norman

Norman Lewis(1908-2003)

 

                      Le deuxième livre s'appelle L'île aux chimères et son action se déroule dans une petite île de l'archipel des Canaries après la guerre,île qui jouit d'une certaine autonomie, ce qui permet aux notables de ne pas trop se soucier du gouverneur jacobin en poste à Vedra.Ainsi le chef de la police,le représentant de l'Eglise,celui des propriétaires et les autres vivent leurs petits trafics,leurs alcôves et leurs petits secrets sans que tout cela ne tire vraiment à conséquence.Société un tantinet médiévale mais où les yeux et les oreilles savent se fermer Vedra vogue ainsi sur l'Atlantique et espère continuer.

   Mais le temps à tous se plaît à faire un affront et la petite île,non pas paradisiaque, mais où "l'on s'arrange" va finir par basculer dans une certaine modernité qui prendra l'habit d'une compagnie de pêche de la métropole espagnole,mettant ainsi en péril le subtil équilibre de Vedra,jusque là épargné.Peut-être,mais ce n'est que mon avis,est-il possible de rapprocher cette délicieuse chronique,souvent hilarante d'autres écrivains "de la bougeotte" comme Redmond O'Hanlon l'auteur du Voyage à Bornéo.Humour et causticité garantie comme le Graham Greene de Notre agent à La Havane.Le cinéma anglais (surtout les studios Ealing dans les années cinquante) est aussi une parfaite émanation de ce climat où la perfide Albion essaie toujours de tirer son épingle du jeu,Passeport pour Pimlico,L'homme au complet blanc,La souris qui rugissait.

   Bien que gallois  Lewis est doté d'une solide drôlerie,de  celle des PG.Woodhouse ou plus tard Tom Blott.On sait depuis longtemps que Gallois,Ecossais,Irlandais et même Anglais ne sont d'accord sur rien,sauf quand il s'agit d'être drôles mais très sérieusement, attention.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 juillet 2008

L'odyssée du Retour

     Livre déroutant que Le retour du berlinois Bernhard Schlink,tenant du roman d'apprentissage et de la quête du père,et surtout du thème de L'Odyssée,du retour à la maison.Nous savons tous maintenant que si Ulysse a mis dix ans pour retrouver Ithaque c'est qu'il a musardé, peu pressé semble-t-il de retrouver cette chère Pénélope et ses soucis quotidiens.Le jeune Peter a retrouvé les traces de celui qu'il pense être son père.Mais il y eu la Guerre et dans cette Allemagne bientôt divisée en deux il lui est bien ardu de savoir la vérité sur ce père absent,lointain,irréel et ce n'est pas sa mère, étrangement aphasique à ce sujet qui peut le renseigner. La tendresse il l'aura trouvée chez ses grands-parents maternels, relecteurs de romans populaires qui vont orienter les recherches du jeune Peter.Sous influence littéraire certes Peter va remonter un fil d'Ariane qui s'avèrera une via dolorosa dont sa rencontre avec Barbara souffrira,entre remises en question et abandons.

   Point par point,pierre par pierre,il reconstituera le puzzle de ses origines et tout au long du roman nous assistons aux recherches entreprises par Peter,devenu spécialiste des questions de loi et de justice(comme Schlink lui-même professeur de  droit et magistrat), pour connaître la vérité.Mais au bout d'une enquête en chausse-trapes la rencontre s'avèrera rude et très surprenante.On ne sera pas étonné de voir dans Le retour une réflexion très serrée sur la notion de culpabilité ,inhérente à tout romancier allemand depuis soixante ans.Et si à force de déconstruire l'Histoire se pointait quelque chose qui ressemblerait au révisionnisme.Je m'empresse de préciser  que ceci concerne le roman,absolument pas le grand écrivain qu'est Bernhard Schlink dont on n'a pas oublié Le liseur ni les nouvelles d'Amours en fuite.

19 juillet 2008

Méditation et désenchantement

    J'ai opté pour ce titre à la Bergman parce que j'ai trouvé dans ce livre d'un auteur peu lu en France et inconnu pour moi des résonances qui font penser au maître suédois.A commencer par ces quelques lignes sur l'âge:

      "Le sentiment d'être remisés derrière le garage,au milieu des herbes folles,avec les quatre pneus à plat et la moitiè des pièces qui manquent.Et puis aussi le courrier qu'on reçoit.Telle semaine c'est Kenneth qui entre à l'hospice dans le Queens, pratiquement aussi mort que si on venait de l'enterrer.La semaine suivante c'est Roy qui casse sa pipe à Savannah.Deux jours plus tard on apprend qu'à Princeton Dick est atteint de la maladie de Parkinson.Et maintenant c'est Tom qui vient d'entrer dans le quartier des condamnés à mort.Et jusqu'à ces carnets que je suis en train de te lire,qui nous rappellent à quel point nous sommes vieux et diminués.A nos âges chaque nouvelle est une mauvaise  nouvelle.Je n'aime pas faire la queue devant la guillotine.Je n'aime pas être convié à l'exécution de mes amis".

                   The spectator bird,très beau titre original,se présente en effet comme une réflexion amère sur le temps et la peine de vivre,de vivre cette vie finalement brève,réflexion qui me touche profondément et je crois que là encore les années ne sont pas étrangères à cela.De même que nos lectures prennent un sens différent au fil des décennies Joe se surprend à rouvrir un journal intime tenu 25 ans plus tôt lors d'un voyage au Danemark. Et,retrouvant ces lignes jetées sur ces cahiers puis oubliées, l'amertume,la tristesse, le découragement se mettent à le tenailler d'abord presque gentiment puis plus durement. Septuagénaire il a vécu avec Ruth une vie plutôt pas mal,dans un milieu intellectuel newyorkais,nanti d'amis brillants et de dîners en ville.Mais la fêlure est là comme pour nous tous,non seulement la mort de leur fils unique mais aussi les élancements d'un coeur vieillissant à l'évocation de ces souvenirs parfois d'une certaine complaisance.

      Comment ne pas être bouleversé par ce roman,très secret et sensible,qui,je crois,est en parfaite cohérence avec ses autres livres?Au moment où les jeux sont faits,quel peut être le presque ultime sursaut de l'homme,quand à travers le miroir on ne lui renvoie que l'image de cette liberté captive qui laisse chacun seul?Et comme je ne peux m'empêcher de truffer mes mots de références, mais on peut en avoir bien d'autres,je citerai une fois encore les incontournables Gens de Dublin ou Mort à Venise.La compagnie de Joyce et de Mann ne me semble pas trop déshonorante.Phébus a publié plusieurs livres de cet écrivain mort en 93.Je vous convie par ailleurs à visiter Sybilline qui a lu Wallace Stegner ce qui n'est pas si fréquent. (Stegner Wallace ).

27 juin 2008

Rudes riffs dans le Montana

   Avant tout l'avis d'Eireann BURKE James Lee / le boogie des rêves perdus.De toute façon un livre avec en couverture Lucille la gutare de B.B.King et un titre pareil ne peut que séduire les amis du blues ce qui fait déjà du monde.Deux potes musiciens sont sortis de taule en Louisiane et se retrouvent dans ce Montana qui nous fait rêver.Burke a situé la plupart de ses livres dans le Sud et son héros récurrent s'appelle Dave Robicheaux.Ici nous abandonnons les bayous et le jambalaya pour le Nord-Ouest cher à Jim Harrison, Thomas McGuane ou Larry Watson.Dans cet état rural aux paysages magiques la nature sait aussi rudoyer les hommes,souvent des hommes simples qui ne sont jamais si bien qu'à l'affût du coq de bruyère un matin de neige.

   Le décor planté est ainsi mûr pour la tragédie car bien que vieux de trente ans ce roman met en scène les désastres écologiques de ces forêts trouées d'industries du bois ou du papier qui polluent allégrément. Les habitants dégainent parfois un peu vite et l'amitié peine à résister à la violence toujours à fleur de peau,avec son cortège d'alcools et d'addictions.Pourtant quelques jolies scènes presque idylliques jalonnent ce bon roman très américain empli de modestes et de besogneux.La pêche à la truite est un peu l'archétype de ces respirations avec le barbecue qui pourrait s'ensuivre.Mais au Montana comme partout les réunions d'amis finissent parfois mal.Il arrive aussi que se désaccordent le piano blues et les pickings country.

    Un peu de stop et probablement un pick-up vous entraînera du côté de Missoula,sur ces collines qui lorgnent vers les Rocheuses, reste d'Amérique sauvage aux vols d'oiseaux comme Audubon les dessinait. C'est peut-être une des dernières mises en demeure.Une chose m'ennuie:ne pas avoir le vocabulaire fleuri et précis pour décrire arbres,animaux ou phénomènes naturels comme savent le faire ces auteurs boucanés par les marais de Louisiane ou le vent du Nord.

21 juin 2008

La fin des haricots

  La décimation(Ed.Christian Bourgois)

    Les années 1840,au Mexique,peu après Alamo.Quelques centaines de prisonniers texans tirent au sort des haricots.Un haricot noir pour neuf blancs et un malheureux sur dix sera exécuté.Avec La décimation, Rick Bass dont j'ai déjà présenté les nouvelles (Les Américains de Bass) nous offre un roman remarquable en tous points.Sur fond historique authentique,la création d'une milice de la République du Texas,oui le Texas a èté indépendant,Bass nous narre une aventure militaire, paramilitaire plutôt,particulièrement absurde.Ces hommes traversent le Rio Grande pour en découdre avec les Mexicains. Cruautés bilatérales, c'est ça qui est bien avec la guerre...On a parlé pour  ce livre de Cormac McCarthy,enfant chéri de la critique française  depuis No country...On a parlé aussi de Stephen Crane immortel auteur de The red badge of courage dont bien des blogueurs ont déjà évoqué l'intérêt.

   Cette seconde référence me semble plus évidente tant la fragilité des personnages,leur inadéquation pour la plupart avec le milieu brutal,minéral et inhumain auquel ils sont vite confrontés,nous ramène aux tourments du tout jeune soldat de la Guerre de Sécession décrit dans La charge victorieuse, titre français du film de Huston d'après Crane.Mais La décimation n'est pas un livre sur la guerre,fut-elle méconnue.C'est une longue ballade presque au sens médiéval sur la naîveté et parfois même l'angélisme de ces croisés d'un nouveau genre.On croit tous connaître l'histoire de l'Amérique sous prétexte qu'elle est courte.C'est oublier les soubresauts qui accompagnèrent la naissance et l'enfance de la jeune république.

    Lire La décimation c'est aussi plonger dans ce désert mexicain brûlant et froid,boire à l'eau des cactus, et se colleter à la gloire naissante de ces apprentis héros qui ne connaîtront en fait que les geôles d'un château de roche et l'inextinguible soif de survivre,au prix de toutes les humiliations.Mais ceci est une autre histoire,universelle et de tout temps.Vous n'oublierez pas ces hommes,dessinés au long de l'aventure par l'un d'entre eux,Charles McLaughlin,sorte de correspondant de guerre,dont les croquis témoignent de la bêtise et de la haine sous le fallacieux prétexte d'être né sur l'une ou l'autre rive du mythique Rio Grande.Rio grande dont on parle toujours à propos de frontière...

   

20 juin 2008

Mario

       Ceci est une réédition d'un article de 2006.Maintenant qu'il vient de mourir peut-être attirera-t-on un peu l'attention sur ce très grand écrivain.

      J'adore parler des écrivains que j'aime et souvent je les appelle par leur prénom.Certains me sont si familiers.Voici Mario.

      Mario Rigoni Stern,octogénaire italien du nord du pays est un conteur fabuleux qui a publié de nombreux livres surtout sur la Guerre et  son pays.Le sergent dans la neige,son oeuvre la plus connue retrace la retraite de Russie en 1943 vécue par quelque soldats italiens.Le travail de Rigoni Stern est une affaire d'artisan et c'est ainsi qu'il se revendique,montagnard de culture et de tradition.Il a écrit des souvenirs de la guerre,sous formes de récits s'apparentant à des nouvelles,la plupart du temps entremêlés d'épisodes d'enfance,de nature,de chasse dans ce Haut Pays d'Asiago qu'il habite encore le plus souvent.

     Sa jeunesse passée dans les troupes fascistes l'a conduit à se questionner et à nous donner des écrits d'une humanité rare,homme de paix devenu sage que sa longue expérience des conflits a amené à rencontrer Primo Levi(très bel hommage lors du suicide de ce dernier en 87,dans Le poète secret),Italo Calvino,Mario Soldati,Elio Vittorini,les plus nobles des intellectuels italiens,tous poètes et romanciers universels.

     Souvent cité pour le Nobel,Mario Rigoni Stern n'a pas besoin de cela pour être l'immense écrivain qui appartient à tous.D'autre titres:Histoire de Tönle,La chasse aux coqs de bruyère,La dernière partie de cartes,Le vin de la vie,Les saisons de Giacomo.Presque tous ses livres existent en français(Ed.10/18 et La Fosse aux Ours).

6 juin 2008

Etang tragique

    Brève  critique pour ce livre pas désagréable qui nous transporte dans le Texas des années trente,sur les traces d'un tueur des bayous,et dont la jaquette évoque La nuit du chasseur.Outre que je n'ai jamais lu La nuit du chasseur même si j'ai vu le film une douzaine de fois je trouve cette assertion très exagérée.Les marécages est un polar bien ficelé,muni de tous les signaux du polar rural américain, négritude, racisme, abrutissement de la plupart des personnages, culte proche du vaudou.Relations entre blancs qui s'avèrent être noirs,descendants d'esclaves forcément innocents mais forcément soupçonnés.K.K.K comme on l'imagine et une famille où les enfants s'aventurent aux frontières du fantastique.Ce roman se lit facilement mais souffre cependant d'un très gros défaut:je n'y ai trouvé aucun suspens véritable,ce qui est quand même un comble. Pas la mondre surprise,pas trace d'étonnement.On peut le lire,on peut aussi lire autre chose sans trop de crainte d'être passé à côté d'une perle rare.

29 mai 2008

Les survivants de la Côte Pacifique

    Ce gros bouquin se lit très bien.On imagine l'auteur très attiré par Missoula,Jim Harrison et des gars de cet acabit.Alors voilà.Les Indiens Makahs vivent au nord des Etats-Unis près de la frontière canadienne. Obèses,alcoolos,plus ou moins camés, braconniers, voire obsédés sexuels,mais marrants,enfin certains.Une poignée de ces irréductibles décide de reprendre la chasse à la baleine,abandonnée depuis des lustres.Ceci ne va pas être simple car par exemple ils ne savent même plus nager.Frédéric Roux signe un livre fort plaisant sans nous asséner véritablement le couplet sur le droit de la nation indienne à vivre selon sa culture.Ils en sont d'ailleurs bien incapables,ravalés au mieux au statut d'assistés, insérés surtout au bar ou en taule,plus analphabètes que méchants.Enfin pas tous.

   Sur fond de musique rock et de bière nos branquignols se préparent donc à affronter Moby Dick. Entraînement minable dans la forêt, tronçonneuses massacrant l'environnement en découpant des Elvis Presley sur les arbres,vols de pacotille.Et surtout désaccord parfait entre les vieux du conseil tribal et la relève,particulièrement abrutie.Greffez là dessus des écologistes obtus,au bandana hypermédiatique,une vague historiette d'amour entre une blanche et un indien,une mère hippie encore toute enwoodstockée. Vous obtiendrez ce que je considère comme une farce truculente avec à la rigueur,si vous cherchez bien,un peu de réflexion sur la déculturation et sur le vieil adage "Un peuple qui ne s'adapte pas est un peuple condamné,un peuple qui s'adapte est aussi un peuple condamné." Profond comme la Côte Pacifique,non?

   Les dialogues souvent rudes sont drôles et la peinture de ces ultimes rejetons de la grande nation nous fait bien rire et c'est je crois la qualité première de cette chasse à la baleine qui tient plus du grand barnum télévisuel que du mythe melvillien.

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