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BLOGART(LA COMTESSE)
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26 février 2012

De boue,de sang... et le bruit des sabots

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           Des critiques assez dithyrambiques circulaient partout.Justifiées.C'est un grand roman que Bruce Machart nous propose.Comme ça se passe dans le Sud et qu'il y a terre et famille on a parfois convoqué Faulkner.On convoque assez souvent le chantre de Yoknapatawpha. Je suis beaucoup moins sûr qu'on l'ait lu tant que ça.Là n'est pas la question.Mais qu'est-ce qu'on aime tous un peu jouer à ces Sept Familles littéraires.La terre c'est celle du Texas,du Texas des bêtes à cornes,pas du pétrole,ou pas encore.Et la famille ,voire le clan, voire la communauté, c'est celle de ces émigrants tchèques  dont la ville s'appelle d'ailleurs Praha.Vaclav Skala en veut à son quatrième fils,Karel,qui a "tué" sa mère en naissant.Il y a des départs plus en fanfare.Matériellement tout du moins,en cette fin du XIXème l'avenir est prometteur à qui veut bosser dur comme ce rude paysan qui traite  ses chevaux mieux que ses fils.Mais c'est ainsi et le coton et la bière vont faire la fortune de ce Karel mal-aimé alors que ses trois aînés ont épousé les filles d'un riche voisin hispano-mexicain.

         Bruit et fureur,tiens donc,brutalité et règlements de compte,vols de tonneaux,incendies,le sel de cette vie,la lutte pour posséder,ce que j'appelle la violence des bornes,pour un arpent de terrain.Du terre à terre dans cette sorte de saga d'où tout miel est exclu dans le bruit des bottes et le sifflement des fouets.Et puis, présent comme rarement, le pays,ce pays en devenir avec ses poussières et ses ravines,ses champs de coton immenses et ses mots étranges pour l'ignare en botanique que je suis,ces mots qui vous font ouvrir un vieux dico,les pacaniers,les mesquites,les gommiers, que la technologie actuelle nous permet de voir d'un clic.En ce sens on vit une époque parfois formidable.Bruce Machart ne craint pas de s'arrêter deux pages sur les tribulations d'un grand duc dans la nuit texane,ni sur la curiosité d'un vieux curé que sa maladresse a emprisonné sur les barbelés.Ni sur la castration d'un cheval fringant dont l'avenir s'obscurcit d'une charrue.

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      Le sillage de l'oubli dont le titre original parle plutôt de pardon,de rémission, The wake of forgiveness,est un grand roman de l'Amérique où les héros cognent et encaissent,tuméfient et cicatrisent,bâtissent et brûlent, vivent "en quelque sorte".Une littérature belle et très élaborée,très structurée,de belles circonvolutions comme celles des arbres de là-bas.Prenez une page au hasard de ce livre,je vous défie de ne pas chanceler tant l'écrivain a su brasser corps et âme cette humanité pour en faire un grand oeuvre sur les hommes en peine et en colère, tout de haine et de vulnérabilité.Machart rejoint la galerie immense de ces grands Américains qui de Steinbeck à Cormac McCarthy, d'Erskine Caldwell à Tom Franklin, n'en finissent pas de réenchanter le lecteur. Louons encore et toujours les grands hommes de là-bas! Quittes à frissonner lors du contact des doigts sur la crosse d'une arme.D'autres ont aimé...

Keisha http://0z.fr/VVFwq

Mimi Pinson Le sillage de l'oubli

 

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1 janvier 2012

Ballade ombrienne

ombri + Meilleurs voeux à tous!

                 William Trevor dont on n'a pas oublié Coups du sort ou Le voyage de Felicia est une de ces nombreuses plumes irlandaises de talent que les blogs aident d'ailleurs à (re)découvrir.Ma maison en Ombrie est en fait la deuxième époque d'un diptyque,Two lives,la première étant En lisant Tourgueniev que je n'ai d'ailleurs pas lu.Si j'ai lu Tourgueniev mais pas En lisant Tourgueniev,vous suivez un peu?Emily Delahunty, vieille fille,écrit des romans à l'eau de rose et vit dans sa villa près d'Assise.Elle reçoit quelques voyageurs mais les trois derniers,c'est leur convalescence qu'ils passent là-bas non loin du Lac de Trasimène.Un attentat dans un train a fait plusieurs morts et quatre blessés,un vieux général anglais,un jeune Allemand, une enfant américaine et Emily l'hôtesse.

             On apprend au fil du récit le passé d'Emily qui n'a pas toujours été fleur bleue,loin de là.Elle a déjà vécu l'Amérique et l'Afrique.Quinty,son âme damnée,ou son amant,ou son complice ou tout ça à la fois est un bien curieux personnage difficile à cerner.Cependant les trois survivants vont un court moment vivre "un peu" une vie de famille.Tout au moins jusqu'à l'arrivée de M.Riversmith,oncle de l'orpheline chargé de reprendre l'enfant bien qu'il ne la connaisse pas.Cet homme trouble Emily.Et puis il ressemble à Joseph Cotten et Emily est restée un peu midinette.Ma maison en Ombrie est un récit mezza-vocce qui ignore les éclats de voix et les scènes tapageuses,et fait d'Emily Delahunty une maîtresse de maison attentive,sensible aux cocktails et en proie à la tristesse d'une vie s'effilochant alors que ses ultimes pensionnaires s'apprêtent à partir chacun à sa manière. William Trevor nous a séduits dans cette villa d'Italie du Nord où le hasard aura pour quelques mois réuni des cassés de la vie qui auront "réveillé" le jardin et aussi un tout petit peu mieux vécu les séquelles d'un drame aveugle.L'enfant s'appelle Aimée...Le metteur en scène Richard Loncraine en a tiré un téléfilm dont je vous propose la bande-annonce avec la grande Maggie Smith.

http://youtu.be/bESsOYQl2V0  My house in Umbria

Et l'avis de Dominique  http://nuagesetvent.over-blog.com/article-6047185-6.html#comment94069459

2 mars 2012

Où est passée ma bohême?

logo romantisme

     Je ne suis pas certain que le modeste Henri Murger(1822-1861) soit admis au cénacle du Romantisme.Mais comme je l'ai souvent écrit on peut avoir dans une même famille un grand professeur de médecine à la Salpêtrière et son cousin généraliste dans un chef-lieu de canton en voie de désertification médicale (croyez-moi,je connais).Tiré des Scènes de la vie de bohême et de la pièce qui s'en suivit, le joli film de Marcel L'Herbier (tourné sous l'Occupation) relève de ce que j'appelle le romantisme de rapin et de cabaret,celui qui ne s'éloigne guère de Montmartre et du Quartier Latin.Chez ces artistes besogneux et affamés on ne lorgne pas le Pausilippe Napolitain,ni l'Oberland Bernois,ni même les falaises normandes.On reste là,à Paris,et encore pas dans tout Paris et sûrement pas dans le tout Paris  (quoique...on ne sait jamais,si venait le succès...).Mais dans la bohême le succès ne vient jamais,ou trop tard,ou ce n'est plus la bohême.Louis Jourdan,séduisant et ténébreux est Rodolphe,poète désargenté comme il se doit.Commencé dans la printanière légèreté de l'amitié avec un Jardin du Luxembourg rêveur à souhait La vie de bohême se termine au lit de mort de la tendre Mimi et sur ces mots définitifs et qui finalement font un peu mal,surtout si l'on a pas mal arpenté du côté de la Fontaine Saint-Michel (mais il y a longtemps de ça): "Notre jeunesse,Rodolphe,notre jeunesse".

    C'est un peu ça le problème avec le Romantisme,c'est souvent "Mourez,nous ferons le reste" Mimi ou Marguerite Gautier,phtisiques,ça va.Octogénaires ça irait moins bien.Et ça dépasse de loin le XIXème Siècle:James Dean,Jim Morrison,voire Rudolf Valentino ou Raymond Radiguet,ça reste de toute première fraîcheur et pour cause.On pourrait ainsi multiplier les exemples.Mais ceci est la version pessimiste du Romantisme.Il en existe une autre:participer à un challenge romantique,celui de Claudialucia.Outre que cela donne l'occasion de replonger dans les délicieux tourments de l'âme,on ne nous demande même pas notre âge.

laboheme     

 

L4HERB

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COMEN

        Quelques affiches de différents films d'après Henri Murger.Le film muet de King Vidor,visible sur YouTube,le film du grand romantique finlandais (si,si) Aki Kaurismaki,la version filmée du célèbre opéra La bohême de Puccini,mise en scène par Luigi Comencini.Et pour conclure la bande annonce d'une dernière version avec Netrebko et Villazon.


La Bohème - Tráiler. Puccini cinematográfico

 

12 mars 2012

Lettre tordue,lettre tordue

 le retour de silas jones   

         Sous ce curieux titre,le titre original (Crooked letter,crooked letter),se cache en fait un truc mnémotechnique pour apprendre aux enfants à écrire Mississippi.M, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Lettre tordue,lettre tordue, I, Bossu,bossu, I.Tom Franklin dont La Culasse de l'Enfer cette description de la vie d'un comté américain entre milices et justice, m'impressionna fort il y a quelques années,nous a concocté une histoire classique d'amitié inattendue dans ce Sud américain qu'on croit connaître tant on a lu sur ce pays.Silas Jones,constable noir rural est revenu de Chicago et a retrouvé Larry Ott,son seul ami d'enfance,blanc et solitaire accusé d'un meurtre ancien,et,pendant qu'on y est, d'un nouveau.En plus il est fan des bouquins de Stephen King.

     C'est l'occasion de renouer avec un passé très lourd qui apporte son lot de personnages obtus et ras de la casquette,de machos et de brutes,en un paysage littéraire bien campé qu'on a lu souvent.La séance drive-in se termine mal,les bourgades ne vivent un peu que devant le base-ball à la télé et il n'y a même plus de Vietnam. C'est dire si suinte l'ennui.J'ai trouvé Le retour de Silas Jones moins fort que La Culasse.Il y a ici un récit bien balisé,la ballade de la probable erreur judiciaire.Mais je n'ai pas ressenti la claque que m'avait assénée La Culasse.Le portrait de ces deux hommes est efficace avec une inversion des stéréotypes,à savoir que le plus marginal des deux n'est pas celui qu'on trouve en général dans les romans Southern.On se prend au jeu et on a lu un livre intéressant,en aucun cas absolument essentiel contrairement au dernier livre chroniqué ici même il y a peu,estampillé Texas et non Mississippi.Plus passe le temps plus je demande à la littérature.Ce même Retour de Silas Jones m'aurait trouvé probablement plus enthousiaste trois en arrière.

 

 

5 avril 2012

J'peux vraiment pas les voir en peinture(14)

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              Il y a longtemps qu'on n'a pas parlé peinture.La Renaissance est ce qu'il y a de plus beau au monde,juste après après le Cinéma Néoréaliste et Le désert des Tartares.Quoi,il n'y en a que pour l'Italie?J'ai toujours admiré ce diptyque de Piero Della Francesca,peintre du Quattrocento.Ce double portrait du Duc et de la Duchesse d'Urbino est visible à la Galleria degli Uffizi de Florence,bien malade paraît-il.J'ai lu que le duc avait 38 ans et elle 14 au moment de leur mariage.J'ai lu aussi que Piero Della Francesca aurait peint la duchesse après sa mort.J'ai lu enfin que l'ordre des portraits doubles était inversé par rapport à ce qui se faisait,à savoir le mari à gauche,la femme à droite.Et que ce profil inédit était dû pour le duc à un oeil droit énucléé.

          J'ai vu ce tableau très jeune dans des livres sur la Renaissance et il m'a toujours inspiré,voire inquiété.La fermeté des traits,la pâleur de la duchesse,ce face à face où je crois entrevoir un brin de tendresse.Pourtant ils ne débordent pas de sympathie ces époux lointains.Et l'arrière-plan des paysages très proches des Flamands.Si on a déjà fait mieux pour la bonhommie la précision de cette union-opposition est vraiment troublante.Quelle magie que cette Renaissance Italienne qui nous fait nous sentir proches d'aristocrates toscans du XVème Siècle.

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15 avril 2012

Se mettre au Prévert

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       Si Jacques Prévert  fait merveille,et mêmes Démons et merveilles,aux côtés de Marcel Carné,n'oublions pas sa magnifique collaboration avec Jean Gremillon sur Lumière d'été en 1942.J'ai une grande tendresse pour ce film,romanesque au possible qui "enferme" en quelque sorte en pleine nature mélodramatique une poignée de personnages lourds d'une symbolique,le peintre raté et alcoolique, l'aristo dévoyé,la danseuse d'opéra éloignée du monde par amour,la jeune femme naïve et victime.Prévert nous offre quelques beaux moments,moins célèbres que Quai des brumes bien sûr ou que les dialogues étincelants des Enfants du paradis.Mais la magie des lieux fonctionne bien.Le joli hôtel de Haute Provence accueille donc Madeleine Robinson et son amant Pierre Brasseur, histrionnesque mais parfait dans ce rôle d'artiste fauché,parasite et éthylique.La patronne, Madeleine Renaud n'a d'yeux que pour Paul Bernard,grand comédien oublié,riche voisin oisif.Tous deux partagent un secret mais on n'est pas dans le suspense.L'intérêt de Lumière d'été est ailleurs.

      L'artifice est au coeur de l'action du film et les morceaux de bravoure peuvent même sonner théâtre. Qu'importe, la démesure de Brasseur décidant de ne peindre que du blanc dans la grand salle du château, l'humour de certains mots d'auteur, quand ce même Brasseur s'insurge contre le vieil urbaniste,seul autre client de l'hôtel,car il ne supporte pas "que l'on dise du mal de la Tour Eiffel".Ce parigot de Prévert a toujours sa tendresse lutécienne.Et Jean Gremillon réalise un beau point culminant lors du bal masqué,Brasseur-Hamlet ivre déclame sa tirade au son du Barbier de Séville.Cette farandole rappelle celle,stupéfiante, de la fin des Enfants du paradis,film ultérieur,rappelons-le.Bien sûr il y a une certaine convention des personnages mais bien malin le cinéaste qui peut s'affranchir totalement.

     Parmi les dialogues cet aphorisme: "Le malheur,c'est pas terrible le malheur!Ce qui est terrible,c'est l'ennui" proféré par Brasseur.Ou ce constat sur l'amour,certes moins flamboyant que "Paris est tout petit pour ceux qui s'aiment comme nous d'un aussi grand amour",déclaration de Garance-Arletty à Frédéric-Brasseur dans Les enfants du paradis:"Une petite femme,un petit coeur,un tout petit amour.Et une épouvantable,une immense jalousie" que le châtelain Paul Bernard balance à Madeleine Renaud.

    

 

    

19 avril 2012

Charly le Calamiteux

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                    Pochade de potache.Palsambleu,certes,mais rudement troussée et qui bouscule l'Histoire,tous cotillons voltigeant.Les premières pages me sont apparues presque trop appliquées,comme un numéro de music-hall un peu laborieux,Teulé est d'ailleurs un peu un enfant de la télé.Puis j'ai trouvé que la langue était belle, verte certes,mais d'un picaresque qui parvenait à faire bien rire des Guerres de Religion,particulièrement hilarantes, il est vrai.Certains se sont offusqués de ce qu'ils considèrent comme une pantalonnade.Pas si faux mais qu'importe.Charly 9 m'a au moins aidé à comprendre le rythme d'une époque,très accélérée par rapport à la nôtre.Notamment les derniers Valois,François II,roi à quinze ans mort à seize.Son frère Charles IX,roi à dix ans,mort à vingt-quatre,et n'ayant survécu que deux ans à la Saint Barth(oui,je suis un peu snob,je dis Saint Barth).Mais vraiment quelle belle histoire de famille,aimante et tendre!

              Quand on parle fin de race on peut penser que ça s'applique tout à fait bien à cette invraisemblable fratrie sous la houlette de la Mère Catherine de Médicis,le vrai patron de ces Valois hors d'usage.J'ai oublié de vous présenter Alençon,le benjamin,aimablement surnommé Hercule étant donné sa difformité.Les morceaux de  "bravoure" sont légion dans les deux dernières années de la vie de Charly.A condition d'avoir de la bravoure une approche un peu particulière.Quand il joue à la paume avec ses deux frères et son cousin Navarre,qui entre parenthèses, pue l'ail à cent lieues,pendant que le royaume est à feu et à sang.Quand il chasse le lapin ou le cerf dans les salles d'apparat du Palais du Louvre,égorgeant au besoin lévriers et valets.Ou ses ratés de faux monnayeur.

            Certains ont détesté,invoquant les incroyables libertés avec l'Histoire.Vraiment détesté parfois.Je ne prends pas Teulé pour un très grand écrivain mais j'ai passé un très bon moment à lire ce que je considère pas  si éloigné de la vérité historique telle que la concevaient par exemple les Monty Python.Après tout l'Histoire en a vu bien d'autres et les lecteurs sauront faire la part des choses,sans être spécialistes de cette époque si brutale et si expéditive.

Un autre avis favorable  http://www.laruellebleue.com/6088/charly-9-jean-teule-julliard/

Un avis très défavorable http://mesaddictions.wordpress.com/2011/04/17/charly-9/

4 février 2013

Géographie: Biloxi, Mississippi

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        Voici la Bibliothèque Jefferson Davis,Biloxi,Mississippi.Rappelons que Davis fut le seul et unique président de la Confédération des Etats du Sud.On l'aperçoit dans le Lincoln de Spielberg.Biloxi,50 000 habitants,fut quelques années la capitale de la Louisiane Française avant le transfert à la Nouvelle Orleans.La ville a énormément souffert de Katrina.Plusieurs romans de John Grisham ont pour cadre Biloxi ainsi que le film de Mike Nichols d'après la pièce de Neil Simon Biloxi Blues qui narre les tribulations des jeunes soldats en classe avant la Normandie.

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      Jesse Winchester,né en 44 en Louisiane,a été interprété par Joan Baez, Emmylou Harris,Wilson Pickett, Elvis Costello (photo).Il a lui-même enregistré de nombreux albums et fait partie de ces songwriters vieillissants toujours très prisés en Amérique.Evidemment somptueusement ignorés ici,cela va sans dire.Mais pas lors de notre voyage autour d'une galette noire qui s'achèvera prochainement, non sans quelques ultimes destinations.

http://youtu.be/89a1xVjCT     Biloxi   Jesse Winchester

                        Abilene,Albuquerque,Asbury Park,Atlanta,Atlantic City, Austin, Bakersfield, Baltimore, Baton Rouge, Berkeley, Biloxi, Birmingham, Boise, Boston, Brooklyn,Cedar Rapids, Chattanooga, Cheyenne, Chicago, Cincinnati, Clarksdale, Cleveland, Dallas, Denver, Detroit, Dodge City, Flagstaff, Folsom, Fort Worth, Fresno, Galveston, Hopkinsville, Houston, Jackson, Jacksonville, Joliet, Kansas City, Knoxville,Lafayette, Lansing, Laredo, Las Vegas, Lodi, Long Beach,Los Angeles, Manhattan, Memphis, Mendocino, Miami, Milwaukee, Mobile, Muscle Shoals, Muskogee, Nantucket, Nashville, Natchez, New Orleans, Oakland, Omaha, Oxford, Palo Alto, Philadelphie, Phoenix, Pine Bluff, Pittsburgh, Portland, Postville, Rapid City,Reno,Saginaw, Saint Louis,San Antonio,San Bernardino,San Diego, San Jose, Santa Fe, Savannah, South Bend, Springfield, Statesboro, Tacoma, Tallahassee, Texarkana, Tucson,Tulsa, Tupelo, Tuscaloosa,  Washington, Wichita, Youngstown...

                        ...furent nos escales précédentes.

 

5 décembre 2011

Tort au Nord (lecture commune polar scandinave)

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            Je ne voulais pas revoir l'équipe de Goteborg.J'avais raison et c'est laborieusement que je suis venu à bout de 500 pages presque sans intérêt à mon goût.Il me semble maintenant que,très emballé par le premier que j'aie lu,Danse avec l'ange,mon goût pour Ake Edwardson a assez vite faibli.Je l'ai déjà écrit,j'avais dit adieu au commissaire Winter,devenu Winter of my displeasure, merci Shakespeare.L'écriture me paraît particulièrement plan-plan,les boulevards et rues de Goteborg,surabondammment cités,m'ont passablement endormi.Et puis les histoires,je les trouve interchangeables,très série télé,pas désagréables mais me privant de lire autre chose et le temps nous est compté.Il ne suffit pas pour nous faire sentir le noir de Goteborg,deuxième ville de Suède, d'aligner les itinéraires des flics soigneusement formatés, du veuf à l'immigrée d'Afrique, et l'on pourrait multiplier les exemples.

          Ce n'est pas non plus parce qu'on cite Miles Davis ou Coltrane ou les Doors que la pulsation du roman "confectionné" adopte un tempo jazz qui touche au coeur.On est loin du compte.Dans Voile de pierre Erik Winter retrouve un collègue écossais d'où la touche sociale sur la crise de la pêche en Mer du Nord.Dans Voile de pierre violences conjugales pour bien nous faire comprendre que ce n'est pas une spécificité latine.Dans Voile de pierre recherche du père et du grand-père qui, devinez, n'était pas forcément celui que vous croyez. Il y a tout cela dans Voile de pierre comme partout ailleurs.Exit donc le modèle suédois mais ça on avait crû le comprendre déjà.Au revoir commissaire Winter.Ake Edwardson lui-même avait dit l'abandonner.Puis je crois qu'il a changé d'avis.Libre à lui.Moi aussi j'avais tiré ma révérence à l'équipe de Goteborg.J'ai changé d'avis,j'ai eu tort.Mais il y a d'autres auteurs là-haut comme nous le disent les autres participants de cette lecture commune...

28 novembre 2011

Fameuse reddition

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                     Troisième aventure du Capitaine Alatriste,voici Le soleil de Bréda,du très dumasien,mais pas que,Arturo Perez-Reverte.Je découvre le capitaine,son valet Inigo Balboa et les vaillants arquebusiers espagnols en Hollande au début du XVIIème Siècle.C'est un très bon bouquin,ce qui ne me surprend pas car Perez-Reverte est un sacré raconteur.Et puis l'auteur concentre son livre sur 216 pages,ce qui est assez rare,romans de guerre,historique ou d'aventures étant souvent fort longs et riches de digressions souvent pesantes.Ainsi nous ne quitterons pas le théâtre des opérations et plus précisément le siège de Bréda en 1625.Aucune scène de retour au pays,de repos du guerrier en terre d'Espagne,de permissions de détente.On vit avec les soldats espagnols,au milieu des tranchées qui d'ailleurs annoncent d'autres tranchées moins éloignées dans le temps, quelque part en Argonne ou en Picardie,avec les mêmes poux et la même vermine.

               Et puis j'aime la richesse du vocabulaire,quand un bouquin m'oblige à en ouvrir un  autre,le Larousse, pour apprendre le sens de fascine, biscayenne, gabion, par exemple.Ces termes sont d'art militaire,peu faciles à placer dans les salons,et pour tout dire heureusement démodés.Mais quelle saveur que cette langue!La guerre, elle,n'est pas démodée,et Arturo Perez-Reverte,en parle fort bien.Un passage m'a particulièrement touché, concernant le courage du corps à corps,quand on tue l'ennemi en sentant sa sueur et en touchant sa peau.

"Celui qui tue de loin ne tire aucune leçon sur la vie ni sur la mort.Il ne risque rien,ne se salit pas les mains,n'entend pas la respiration de son adversaire,il ne voit pas le courage,l'épouvante ou l'indifférence dans ses yeux.Celui qui tue de loin ne met pas à l'épreuve son bras,son coeur,ni sa conscience.Il ne crée pas de fantômes qui viennent ensuite le tourmenter toutes les nuits,pour le restant de ses jours.Celui qui tue de loin est pire que les autres hommes,car il ignore la haine,la colère,la vengeance et la terrible passion de la chair et du sang en contact avec l'acier d'une lame.Mais il ignore aussi la pitié et le remords. Celui qui tue de loin ne sait pas ce qu'il perd."

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   Inigo Balboa qui avait quinze ans sur le champ de bataille dit apercevoir, dans La reddition de Bréda de Diego Velasquez (Prado de Madrid de nos jours),tableau peint dix ans après le siège, le profil aquilin du Capitaine Alatriste.C'est une bien jolie idée qui fait que quand la légende est plus belle que le vrai,on imprime la légende.Et la vie sans légendes...L'épilogue du Soleil de Breda invite à réfléchir sur la gloire et les périls,la médiatisation par la peinture en l'occurence (mais depuis on a fait pire) des matamores plus que des fantassins.

 

8 mai 2012

Le fils du "Désert"

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             Robert Hasz est né en 1964 en Voïvodine,minorité hungarophone de la Yougoslavie.Mais ça c'était à sa naissance. Depuis c'est devenu compliqué dans ces coins là et il a choisi de vivre en Hongrie.La mort du Maréchal et l'explosion balkanique ont maintenant fait de la Voïvodine une province autonome de la Serbie où on dénombre six langues officielles.Ca doit être pratique..Ne confondez pas avec le Kosovo ni le Montenegro,et encore moins avec l'une des trois entités de la Bosnie.Suis-je assez clair?Le pire est que tout ça n'est pas sans rapport avec La forteresse.

            L'éditeur évoque Kafka,Borges,Gracq,Buzzati,ce qui fait beaucoup.Mais Robert Hasz est loin de démériter dans ce pays des confins pas mal fréquenté en littérature.Livius,à la veille dêtre démobilisé est muté là-bas,à la forteresse dans la montagne,près de la frontière.Quelle frontière,on ne sait pas.Et quels drôles de militaires.Pas d'armes dans cette caserne,mais les mets les plus succulents et les vins les plus fins au mess.Des véhicules hors d'usage.Des subordonnés à qui leurs supérieurs demandent de les tutoyer.

           Pas  de courrier non plus.Officiers et soldats patientent sans révolte,c'est ainsi.On creuse bien un tunnel,une belle excavatrice erre de ci de là.Evidemment on pense à Dino et à un autre lieutenant,mon frère Giovanni Drogo.Mais une fantaisie frissonne ici qui n'était pas de mise au Fort Bastiani.Les quelques personnages, peu hiérarchisés,autre différence notable avec Le désert des Tartares,finissent par découvrir une porte au fond d'un entrepôt fantôme.Paranoia,un Ordre semblerait dicter sa loi,mais rien n'est sûr.Je vous laisse là,mais quand même ça m'inquiète bien un peu.

 Autre livre de Robert Hasz     Magyar,vous avez dit Magyar

4 mai 2012

Des mots,une histoire: Affres de cinéphile

                    Les mots imposés pour l'édition 63 de Des mots,une histoire sont: tard-pelage-lettre-muguet-tornade-prélude-oiseau-temps-plateau-duel-éternité-bégayer-toxique-merveilleuse-soleil-film-fugitif-interdit-carnage.

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     "Duel au soleil" se terminait dans son apothéose incendiaire,Gregory Peck en méchant comme dans aucune autre production.Il quitta le temple de Bercy, remonté. C'en était donc fini de son cycle western.Il se sentait prêt à affronter les plateaux télé pour la grande finale nationale de "Qui qui s'y connaît le plus en films de cowboys?". Cette année il avait consacré énormément de temps à revoir d'obscures séries B des fifties,à enchaîner des noir et blanc rarissimes,à veiller tard sur le câble pour apercevoir un cavalier fugitif dans le couchant.Encore fallait-il l'identifier sans bégayer lors de l'émission,et ne pas s'emmêler dans les multiples versions de O.K.Corral.

     A la lettre,il suivrait à la lettre les conseils de son coach pour sa préparation,y compris l'interdit sur tout alcool.Une semaine restait avant la tornade médiatique, très relative entre nous et de niveau très local,qui saluerait sa merveilleuse connaissance de ce sujet si important,du prélude dit " des sales gueules" de "Il était une fois dans l'Ouest" au carnage final de "The wild bunch".

     Gare de Lyon,mai oblige,il pensa in extremis au muguet et reprit son train pour cette ultime phase de bachotage avant l'épreuve.De toute éternité il avait savouré l'histoire de l'Ouest,depuis les gravures d'oiseaux d'Audubon et les romans de James Oliver Curwood,somptueux pelage d'ours en couverture et flèches toxiques des Indiens du Nord au long des pages de son enfance.Ceci ne l'empêcherait pas de signer après demain sa biographie de Rossellini à la Grande Librairie,Place de la Basilique.On est pluraliste ou on ne l'est pas.

26 janvier 2012

Good golly Miss Molly

 

                La muse du titre français est Maire O'Neill ou Molly Allgood,qui fut la compagne du grand dramaturge irlandais John Millington Synge(1871-1909).Joseph O'Connor,l'une de mes plumes préférées en ma chère Irlande,trame une bien jolie variation sur le thème du grand auteur et de la jeune actrice,avec différences d'âge, de classe et de religion, comme il se doit.1952,Londres,assez âgée maintenant,Molly vit dans des conditions à la Dickens (un peu exagérées par O'Connor mais la vraie Molly est morte bien désargentée).Victime d'un malaise à la BBC où elle survit à sa gloire bien éloignée,elle va mourir misérablement dans l'alcool et le mépris.

synge    Molly-Allgood

         O'Connor s'adresse lui-même à Molly vieille et fait ainsi habilement dans Muse(Ghost light en V.O.,ce qui est différent) alterner 1952 et la solitude avec 1907 et les jours ensemble,peu après la création d'une des premières troupes modernes vraiment autonomes,l'Abbey Theatre de Dublin,dont Synge fut avec Yeats et Lady Gregory l'un des fondateurs.La pièce Le baladin du monde occidental déclencha une grande hostilité.Ce sont ces quelques mois auxquels nous convie Joseph O'Connor.La liaison de l'actrice et du poète attira tout autant de rumeurs et de sournoiserie.Pas étonnant de la part d'une société irlandaise rétrograde et qui mit très longtemps à s'amender.Plus surprenant,l'intelligentsia et l'élite du milieu théâtral dublinois se comportèrent plutôt avec condescendance envers cette rencontre.L'enchanteresse et le vagabond filèrent,si ce n'est le parfait amour,une passion condamnée par le monde et le temps,dans ce curieux pays dont la scène frémissait d'avant-garde mais dont les coulisses et les rues s'étaient depuis longtemps asséchées sous la rouille.D'autres avis chez...

Eireann O'CONNOR Joseph / Muse .

La ruelle bleue Muse, Joseph O’Connor (Phébus)

P.S.Le titre de cette chronique fait plus référence au rock'n'roll de Little Richard qu'au théâtre contemporain mais,que voulez-vous,le rock ne me laisse jamais tranquille tout à fait.

 
 
 
 
27 mars 2012

Ici Houston

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             James Crumley est l'une des "têtes brûlées" de la littérature américaine.Il sont assez nombreux.Vous savez,ces types-là racontent beaucoup d'histoires et soignent en général leur propre légende à base souvent de vérités.Lui-même citait ses propres poèmes d'ivrogne dans ses premières armes.Ce recueil,outre un entretien, regroupe des nouvelles qui,je pense,étaient déjà parues ça et là dans d'autres livres.Les nouvelles mériteraient à mon sens d'être un peu plus sanctuarisées et répertoriées.Nous avons là une dizaine de textes d'intérêt inégal.

   Parmi les meilleures Hourra pour Thomas Raab qui fait un parallèle saisissant entre le sport,football américain et l'entraînement militaire.Un inconvénient de taille:le langage de ce sport qui nous laisse sur la touche bien que Crumley ait pris la précaution de consacrer trois pages spéciales aux règles du jeu.Le dur-à-cuire (The Heavy) est le portrait d'un cascadeur,acteur de troisième plan que James Crumley interviewe.C'est très savoureux et Roy Jenson pourrait bien ressembler à Crumley lui-même.Cairn est un joli hommage d'un homme à son grand-père, un dur lui aussi.Ces nouvelles sont souvent remplies de fusils,d'alcools et de bosses.Une littérature à l'estomac,moins intéressante cependant que je ne le croyais car je n'avais jamais lu cet auteur.Mais Promenade dans Houston,sur un ton un peu différent,est un génial portrait de la grande métropole texane,avec les alligators somnolents mais sournois du Parc Zoologique,les immenses fresques des chicanos et l'air conditionné qui atteint ici des records du monde.J'ai rarement senti une ville inconnue comme sous la plume de James Crumley.

4 juin 2012

Incipits, pas insipides

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                       Catégorie non fiction,que je fréquente assez peu,j'ai trouvé très intéressant cet essai de l'Israélien Amos Oz sur la littérature,plus précisément sur les débuts de romans,ces amorces d'histoires qui posent les premières pierres de l'aventure-livre.L'histoire commence c'est une étude érudite mais accessible (assez) sur les incipits,premières lignes de quelques romans célèbres ou non.Ca m'a donné envie de regarder à deux fois les commencements des prochains romans car c'est très important,ça peut stimuler ou assoupir notre intérêt.Ca peut aussi nous fourvoyer.Ou nous épargner un bouquin qu'il faut avoir lu mais dans lequel on va traîner un ennui incommensurable.

                 Amos Oz revient sur une douzaine de livres dont deux livres en hébreu strictement inconnus de mes services (mes services c'est moi, Eeguab, Blogart, la Comtesse, dire si ça fait du monde).Par contre sa réflexion sur Le nez de Gogol,Le violon de Rotschild de Tchekhov ou Un médecin de campagne de Kafka. est très structurée et ouvre ainsi l'univers de ces grands maîtres.La plus active à mon sens de ces exégèses d'incipits,si c'est pas savant,ça,est cependant celle de L'automne du patriarche de Gabriel Garcia Marquez,un auteur que je ne goûte pas.Oz nous décrypte les premières pages de ce roman sud-américanissime très précisément. Après avoir lu Oz parlant de Marquez j'ai toujours très envie de lire le premier et toujours aussi peu le second.Pourtant Oz aime L'automne du patriarche. Comprenne qui pourra.

20 mai 2012

La leçon de Twixt


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            Coppola a cessé les budgets pharaoniques depuis quelques années et se fait plaisir et nous fait plaisir. Twixt est un beau film qui revisite une Amérique très province,une petite ville où un auteur de polar en perte de vitesse et la bouteille facile fera une étrange rencontre et sera aidé par Edgar Poe en chair en en os.Il faut dire que Twixt revendique les influences de la littérature et du cinéma américain. Outre Poe en personne Roger Corman et Stephen King sont de la partie.Et en toute cohérence le traducteur français d'Edgar Poe est lui même carrément cité.Il s'appelle Charles Baudelaire.J'oubliais,le héros se nomme Hall Baltimore,comme la grande ville du Maryland où Poe est mort.

               Val Kilmer n'a jamais cassé la baraque.J'aime The Doors,j'ai donc logiquement détesté The Doors.Il a pris de l'âge,du poids,du volume.Je le trouve plutôt crédible dans ce rôle d'écrivain sur le retour au public clairsemé. L'architecture de cette petite ville sans âge est très réussie.Notamment le beffroi,lorgnant un peu sur Les sept cadrans d'Agatha Christie.Hall Baltimore, relégué dans la quincaillerie,il n'existe plus de librairie,ne signe pas les livres que personne ne lui demande.Mais le shériff Bobby LaGrange,un nom de redneck fanatique de ZZ Top, lui, propose d'écrire une histoire à quatre mains.

           Le soir même, il rencontre, en rêve, l’énigmatique fantôme d’une adolescente prénommée V. Il soupçonne un rapport entre V et le meurtre commis en ville, mais il décèle également dans cette histoire un passionnant sujet de roman qui s’offre à lui. Coppola,ravi de tenir en sept semaines des films peu coûteux,semble rajeunir. Culpabilité est souvent maître mot chez lui.A travers cette fiction épouvante pas toujours sérieuse c'est son propre passé qu'il interroge avec esprit,avec foi.Son fils Giancarlo est mort en 1986 et la quête en est forcémement marquée.Différents niveaux, rêves, éthylisme, souvenirs nous égarent un peu et c'est très bien comme ça.Mais manifestement si Francis Ford Coppola habite un de ses films c'est Twixt.

          Revoir Bruce Dern bien vieilli dans le rôle trouble de Bobby LaGrange,si, longtemps après Retour,Gatsby le magnifique,On achève bien les chevaux,m'a fait plaisir.Tom Waits en narrateur ne gâte rien,on s'en doute. Dasola y a vu l'ombre de Washington Irving et Tim Burton,voire de David Lynch version Est. Neil insiste sur les couleurs.Ceci prouve la richesse d'échos de ce Twixt. 

Neil  http://lecinedeneil.over-blog.com/article-twixt-2012-francis-ford-coppola-101551295.html

Dasola     http://dasola.canalblog.com/archives/2012/04/26/24099955.html 


Francis Ford Coppola s'inspire de sa vie pour Twixt

16 janvier 2013

Géographie: Tuscaloosa, Alabama

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                            Pas trop à dire sur Tuscaloosa,cinquième ville d'Alabama, surtout connue pour une violente tornade,en 2011, comme en affronte parfois le Sud. Tuscaloosa fut quelques années capitale d'état vite supplantée par Mobile, puis par Montgomery.Elle tire son nom comme beaucoup de cités américaines de celui d'un chef indien, Choctaw en l'occurrence.Par contre la chanson, d'un de ces innombrables folkeux que j'aime tant,est jolie,dédiée aux victimes de la catastrophe.

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http://youtu.be/NQx27tTv4Kc  Sean Rivers   Mind on Tuscaloosa

5 juillet 2012

Le prompt Guy court

           La Fête des Pères m'a valu L'art français de la guerre,et du coup vous vaut en titre cette drôlissime contrepéterie.Je n'étais guère emballé,la littérature française actuelle n'encombre pas mon espace livre.De plus,le soupesant,je comptai 630 pages.Papa modèle(?), je remerciai avec effusions,craignant le pensum.Hors,le Goncourt 2011 est un roman extraordinaire,de loin ce que j'ai lu en France de mieux depuis des années.Alexis Jenni,prof de 48 ans,publie ainsi son premier roman.Le choc est de taille,de masse et d'estoc,pour rester dans la métaphore militaire.

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       Parcours en parallèle de deux personnages.Il n'ont pas le même âge mais leur rencontre s'avèrera essentielle.Un jeune homme mal dans sa peau et un ancien militaire se trouvent un point commun,la peinture,le dessin plus précisément.Ils ont beaucoup à s'apprendre,l'un écrira l'histoire de l'autre,l'autre qui le formera à l'art de peindre.Mais ce résumé est infiniment réducteur.L'art français de la guerre tient de l'épopée,de l'aventure,de la fresque qui jamais ne s'égare,rare pour une fresque,mais aussi du journalisme écrit.Le théâtre militaire tragique et grotesque,tant de l'Indochine que de l'Algérie,y est stupéfiant d'empathie et de complexité.Je pense n'avoir jamais lu ça.

          Dans ces chapitres guerriers les hommes sont passionnants,grandioses et velléitaires,les interrogatoires dans une villa mauresque d'Alger,comme les mines meurtrières du Tonkin y ont des accents universels.Mais tout ceci est un peu court pour signifier mon enthousiame envers ce roman magnifique,si bien construit où la langue française,un personnage à elle seule dans ce récit de la fin des colonies,est superbement mise en valeur.Plongez dans L'art français de la guerre,vous aimerez et le narrateur,et Victorien Salagnon.Et d'autres qui traversent la Haute-Région ou la casbah,des braves types conduits au pire.Le pire ce n'est pas toujours l'autre même si l'autre sait l'odieux tout aussi bien.Impossible dialogue," la mâchoire figée dans un spasme galvanique". Retrouvailles de la Résistance, douloureuses et personnages secondaires passionnants,le médecin juif grec ou l'ami Mariani,milicien dans l'âme et,le croiriez-vous,intéressant.Une belle critique cinématographique aussi quand le narrateur chronique le film La bataille d'Alger avec lequel il n'est pas tendre.

      L'autre art dans L'art... c'est le dessin et l'encre notamment avec des pages entières sur cette sorte de calligraphie du minimum, car Salagnon a beaucoup appris de vieux maîtres vietnamiens,accessoirement combattants du Vietminh.L'homme est ainsi fait.Les gens du Prix Goncourt,de fieffés lecteurs quoiqu'on en dise,ont bien fait d'éclairer ce roman,de loin le plus fort en France depuis longtemps.Certes j'en lis peu.Mais c'est mon avis.Et encore une fois quelle merveille que la langue française chantée par Alexis Jenni et ses personnages.

6 août 2012

Géographie: Manhattan, New York

 

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http://youtu.be/Gej5bUksPKA   First we take Manhattan   Leonard Cohen

                  New York est la seule ville à jouir dans ce voyage d'un statut particulier.Parce que cette ville est unique et que nous l'abordons par quartiers. Parce que pour moi elle n'est pas en Amérique tout à fait et qu'elle en est pourtant un symbole multiple. Alors plutôt que de logorrhéifier(?) sur cette île qui enflamme sous la grande torche,et après Brooklyn,regardons et écoutons Manhattan  dont ont si bien parlé des tas de gens, Manhattan que nous connaissons tous depuis 40 ans qu'on va voir les films de Woody Allen qui devrait, à mon avis, y revenir filmiquement.Et puis Manhattan, nous allons tout simplement l'enlever,menés par notre troubadour canadien certes un peu fatigué,certes si loin maintenant de notre chère Suzanne Une chanson:Suzanne restée là-bas près de la rivière,mais qui envisage cependant d'aller jusqu'à Berlin.Appréciez la chorégraphie bondissante de Leonard et aussi le joueur d'oud qui lui ressemble beaucoup. Personnellement par contre la surcharge choriste me pèse un peu.

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10 juin 2012

M comme méconnu

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            Simon Nezenbal fut le producteur de M. le Maudit,le classique de Fritz Lang.C'est aussi lui qui est à l'origine du remake de Joseph Losey en 1951,dont l'affiche est un tantinet racoleuse.Ce film est très rarement proposé.Losey n'était pas enthousiaste et Fritz Lang pas enchanté du tout.André Bazin,le fameux critique qui n'admettait pas beaucoup la contradiction, le condamnait sans ambages.Ce pape de la critique,il fut à l'origine de Télérama,ce qui n'est pas forcément un gage de véritable curiosité,peut parfois être trop sévère.J'ai découvert M. le Maudit chez Brion le dimanche soir et ce film est très estimable.Fidèle à l'original Berlin devient L.A.,photographiée fort bien,à hauteur de quartiers et si Peter Lorre a à jamais marqué le cinéma en endossant le célèbre manteau crayonné,le plus grand rôle de tous les temps d'après moi,l'acteur David Wayne ne démérite pas.

    La plupart des scènes sont très proches des originales.Et l'on retrouve les grandes figures du magistral opus langien.La mère qui attend Elsie,même prénom,l'aveugle et ses ballons,même si on n'y entend pas Peer Gynt,les figures de la pègre bien sûr très "américaines" qui tiennent un tout petit peu moins de la Cour des Miracles que leurs homologues allemands.Certes le personnage de l'avocat alcoolique et pathétique manque de réserve,certes le monde interlope est plus proche de Hammett que l'entre deux guerres en Allemagne mais c'est bien le moins pour un film qui se revendique tout à fait américain.Plus dommageable est l'explication hyperpsychanalytique des déviances du criminel,qui en quelque sorte le banalise.Mais il faut rappeler que Lang lui-même ou Hitchcock avaient fait fort en ces années avec Le secret derrière la porte ou L'inconnu du Nord-Express.Sorti en plein maccarthysme le film n'eut pas de succès. Joseph Losey quitta le pays pour l'Angleterre.Nous avons tous très longtemps cru qu'il était citoyen britannique.De toute façon pour les remakes,croyez-moi,j'ai vu pire,bien bien pire.Et beaucoup plus souvent diffusé.

2 août 2012

Un compagnon de Dumas

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              J'ai voulu lire La grande sonate par amitié envers Alexandre Dumas à qui je dois tant.Claude Schopp est un lettré,un universitaire qui a entre autres consacré bien du temps à Dumas,sa vie,son oeuvre,véritable exégète du fameux quarteron, notant, annotant, classifiant les éditions, les centaines de textes.Un travail de bénédictin au service du roman d'aventures.Mais c'est le Schopp romancier que j'ai abordé,La grande sonate étant une biographie libre du compositeur méconnu Charles-Valentin Alkan, contemporain des Chopin, Liszt, Berlioz.J'espérais nager en plein romantisme,l'un de mes péchés mignons.Mais ce n'était pas le genre d'Alkan,surdoué tant comme auteur que comme interprète,plutôt austère, probablement à cause de ses origines hébraïques.Bien qu'Alexandre Dumas fasse une apparition on est loin de la truculence gasconne,et même de la flamme qui caractérisa la plupart des Romantiques.

 Liste des participants

        Alkan,dont j'ignorais le nom,passa sa vie à l'étude de la musique,vivant proche de la solitude malgré ses connaissances nombreuses.Souvent confiné,il faut bien dire que l'univers quotidien d'Alkan manque singulièrement de brillance et que ce n'est pas l'idée que je me fais du XIXème.Je vous propose néanmoins quelques notes du compositeur,à défaut d'un grand livre flamboyant. Cet Allegro Barbaro portant bien son nom.Pourquoi pas? Mais on est loin de la bataille d'Hernani et des amours des enfants du siècle,malgré une George Sand plus vraie que nature.Reste un livre estimable,dont j'aurais pu me passer,ce qui n'engage que moi.D'où l'intérêt des bibliothèques municipales,que l'on ne défendra jamais assez.

29 juillet 2012

Accusé de pâleur

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                         Je n'avais plus lu Michael Connelly depuis une dizaine d'années, déjà un peu lassé au bout de cinq enquêtes.Cet été je suis donc retourné à L.A. pour une déception assez marquée. Volte-face est un produit de confection qui n'a plus rien du thriller comme les concoctait le Michael Connelly de Créance de sang ou L'oiseau des ténèbres.Une précision:on est plus dans le prétoire que dans le polar.Ce qui veut dire pas mal de verbiage administratif et très peu,pas du tout,d'action,puisqu'il s'agit d'une possible erreur judiciaire que l'on réexamine après 24 ans,cause ADN.Mais le système pénal américain est assez récalcitrant au profane et s'est pointé rapidement un sentiment d'ennui.J'ai cependant accordé un sursis à Connelly et ai finalement assisté à toute l'affaire,qui pour moi ne restera pas dans les annales littéraires.

                 J'aimais bien Harry Bosch,un des enquêteurs récurrents de Michael Connelly.Mais dans Volte-face il ne tient guère qu'un rôle subalterne derrière le narrateur,avocat de la défense en général,passé exceptionnellement du côté de l'accusation contre le prévenu,que l'on rejuge pour le meurtre d'une enfant,voire de plusieurs.Et l'auteur de nous initier aux arcanes de la procédure,ce qui tient du pensum.C'est curieux comme j'ai trouvé tout assez laborieux dans ce roman,les palabres s'accomodant mal du thriller et l'enquête ne palpitant guère.De grâce messieurs les auteurs laissez un peu les serial killers en liberté.Ils ont bien le droit de s 'exprimer car dans le box des accusés ils sont souvent bien ternes et Volte-face aussi fait pâle figure.Ou simplement l'imagination manque à Michael Connelly,ce qui est pardonnable et peut arriver à beaucoup,notamment aux écrivains (trop)prolifiques.

31 octobre 2012

Vent du veld

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           Le roman du grand auteur sud-africain André Brink est très intéressant mais je mettrais une légère altération,ça s'appelle un bémol.Publié en France vers 78 le voyage d'une blanche européenne et d'un esclave noir dans la région du Cap,Un instant dans le vent,est aussi la fusion improbable de deux êtres,corps et âme,au milieu du XVIIIème Siècle,dans un pays neuf,pays qui s'avérera au fil des décennies comme une capitale de la douleur.Epreuve physique terrible, privations, faim et froid,Elizabeth et Adam, après une stupéfaction mutuelle de se retrouver liés de la sorte,vont entreprendre après la mort des compagnons et du mari d'Elisabeth d'une part,et d'autre part la fuite d'Adam qui a voulu tuer son maître,un voyage de retour vers Le Cap,voyage sans espoir pour ainsi dire car au cas inattendu où ils survivraient la colonie hollandaise de Cape Town serait quoiqu'il en soit bien incapable de les accepter et de les comprendre ensemble.Chronique d'un échec annoncé,cependant il n'est pas interdit d'entreprendre.

            Un instant dans le vent est une aventure,une sorte de Robinson Crusoe au coeur du veld sud-africain,désert et glacial parfois,torride souvent.Presque un manuel pour résister aux conditions extrêmes.Violent donc,car conserver la vie dans ces circonstances implique parfois d'égorger une jeune biche ou de massacrer une tortue.Comme un retour aux origines,Adam et Elisabeth vivront dans les grottes et mangeront parfois crû.Le pays est si extraordinaire mais si brutal.En cela l'Afrique du Sud s'est perpétuée. Bien sûr,combattant historique de l'apartheid, catégorie intellectuel blanc,André Brink a un peu tendance à prêcher, parfois dans le désert au sens propre. La faute est vénielle et la cause est juste.Parfois les causes justes me fatiguent un peu.Et puis je le confesse, si André Brink et J.M.Coetzee sont de grands écrivains, Karel Schoeman me touche plus. La rédemption par l'amour du couple Elizabeth et Adam qu'on aimerait saluer demeure pour moi comme théorique.

         Au rayon des certitudes celle que l'Afrique du Sud,tourmentée et plurielle, déchirée mais prometteuse peut-être, dispose d'une richesse littéraire qui a l'étendue de la savane et le goût brûlant du bush."Tu enfanteras dans la douleur" semble être sa devise. 

5 décembre 2012

Voici des fruits,des fleurs,des feuilles et des branches...

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              ...Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.Merci à Verlaine.  Beaucoup d'entre vous ont un jardin et nous régalent de couleurs de saison, fleurs de tous les coloris,fruits et feuilles,sépales et pétales,arbustes,haies et rameaux.Et moi,dans mon coin,je n'ai aucun jardin, bien qu'aimant les fleurs dont ma mémoire, pas mauvaise mais sélective,peine à retenir les noms parfois alambiqués. Alors j'ai eu envie de vous en envoyer de temps en temps,des fleurs,en chansons,en poèmes,de toutes sortes.

              J'aime énormémént The Nits,groupe néerlandais maintenant sexa,parfois minimaliste mais à la fougue toujours juvénile.La chanson s'appelle simplement The flowers.Elle parle d'une dame qui marche dans la neige d'un cimetière, quelques fleurs à la main, qu'elle va déposer sur la tombe d'un jeune soldat mort dans ls sables du désert.C'est somptueux,modeste et universel. J'aimerais que vous l'aimiez.And it hurts,and it hurts...Ca fait mal.Mais peut-être partagerez-vous quelques pas dans mon jardin imaginaire.

http://youtu.be/8x4iPH15TPY   The flowers   The Nits

23 décembre 2012

De l'originalité,de l'idée,de la témérité...

         ...voilà tout ce que vous ne trouverez guère ici et maintenant.Ce qui ne m'empêche pas de vous souhaiter à tous,qui passez par chez moi,souvent ou à l'occasion,de jolies fêtes de Noel et de fin d'année.

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          Enfin évidemment en cette occasion il s'agit si possible de personnaliser un peu.Comme ce n'est ni en cuisine, ni en travaux d'aiguille, ni en dessin que je peux le faire laissez-moi vous infliger deux créations musicales dont l'audace ne vous échappera pas.La troisième est plus classique, avec casquette, forcément.

http://youtu.be/o_GVdXXL__o

http://youtu.be/jVIbCvnM74U

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http://youtu.be/9WvSkMQejoM

                 Joyeuses Fêtes à tous!

 

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