Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

BLOGART(LA COMTESSE)

Derniers commentaires
Pages
3 avril 2019

Cinquante-et-une syllabes

Cinquante-et-une syllabes 

 

Les ruines de nous

Gisent au sol éventré

Refroidies déjà.

 

Passent ainsi d'autres

Sans le moindre des regards

Sur ces catafalques.

 

Juste quelques mois

Et d' ignobles automnaux

Nous ignoreront.

 

Publicité
26 mars 2019

Scott (réédition ancestral billet)

                                      Réédition d'un ancestral billet, plus de 3000 jours, Géographie:Reno,Nevada augmentée d'un tube gigantesque des Walker Brothers, une soupe certes, mais alors millésimée. Et mon adieu au grand et si méconnu Scott Walker qui débuta alors que j'ébauchai mes premiers slows, et navigua plus tard, presque incognito entre Brel et Bowie. Ca tombe bien, je me sens ces jours-ci le coeur plutôt slow.

 

 

                                     Ce magnifique sac pour vous présenter Reno,Nevada,ville pas particulièrement séduisante,petite soeur de Vegas,c'est dire la référence.Surtout connue parce qu'on y divorce plus vite que son ombre,cette ville de 200 000 habitants a pour seul avantage de nous faire continuer notre voyage avec une  découverte.Me promenant toujours en musique aux U.S.A je viens de tomber sur une jolie chanson tirée du film avec Adjani,Toxic affair,1993,peu vu,en tout cas pas par moi. Goran Bregovic a composé cette chanson et Scott Walker dont j'ai parlé il y a peu lui donne une couleur sombre très personnelle. Si ça vous dit,pas particulièrement gai mais plutôt rare,je crois.

 

 

22 mars 2019

Essai non transformé

 Masse critique

Chaplin

                         Pour Masse Critique de Babelio, que je remercie, fidèle pourvoyeur ès nouvelles parutions, j'ai donc lu un essai, chose que je ne fais presque jamais. Cet essai est intitulé Charlot, le rêve et il est beaucoup moins rigolo que Charlot. Je sais quand même qu'un essai est censé être sérieux. Et ce livre l'est, sérieux. Dieu, comme il est sérieux. Et moi le très sérieux m'indispose. Adolphe Nysenholc a sous-titré son livre Contrepoint entre le créateur et sa créature. Quelques mots. Peu, je ne suis pas compétent.

                         Nul doute que Chaplin et Charlot n'ont pas toujours fait bon ménage même si le cinéaste a fini par avoir la peau du vagabond avant que la postérité, à son tour, ne redonne au "tramp" de son état la place qu'il mérite au panthéon du Septième Art, la toute première. Cela dit, je n'ai pas grand-chose à rajouter. Chaplin, le rêve est une thèse sur L'imagier, sur La rivalité Hitler-Chaplin (cette partie est malgré tout intéressante et surprenante), sur Romanitude et judéité. Ce sont des titres de chapitres. Un beau travail d'universitaire qui m'a souvent ennuyé.

                        J'ai été plus sensible aux passages Vagabond errant ou Un corps ailé, Chaplin m'ayant souvent ramené aux archanges, si sentimentaux. Pardonnez ma brièveté. Mais si vous aimez Chaplin rien n'est mieux que de revoir ses films, et les revoir encore. Et si vous le connaissez somme toute assez peu découvrez-le. Car ce n'est pas avec ce livre que le plus grand génie du cinématographe trouvera ses fans nouvelle génération. Tout Chaplin se regarde avec le coeur. Ce livre se lit avec la tête. Avais-je la tête ailleurs?

 

 

 

 

 

18 mars 2019

In the name of rock/ Peggy

R-6528710-1429546454-3062_jpeg

                           Que de Peggy dans ma vie!  La Peggy Sue de Buddy Holly, la Peggy-O de Simon et Garfunkel, dont je viens  de découvrir une fabuleuse version par The National, la plus ancienne encore Peggy Gordon reprise par tous les gratteux des pubs d'Irlande et les oubliées. Sans omettre les Meg, Meggie, Madge, Maggie, bref les Marguerite (comme Faust) et les Margot qui en pleurent encore. Dans l'immense discographie du Loner j'ai exhumé cette Ballad of Peggy Grover. C'est un enregistrement très ancien. L'une des toutes premières chansons de Neil Young, avant même le légendaire Buffalo Springfield, avec un groupe canadien nommé The Squires. C'est simple, même moi je n'écoutais pas  encore cette musique à l'époque, c'est vous dire si ça date.

 

                          Les archives Neil Young, une institution, ont réédité les morceaux de  ces temps immémoriaux. Neil n'a pas encore vraiment la voix de légende qu'on lui connait. Il a vingt ans. Valeur surtout historique, pour les Loner's Lovers invétérés. Je n'en suis pas tout à fait. J'oublais une autre Peggy O, dispensable mais tant pis pour vous. Après tout, je vous ai abandonnés trois mois durant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

15 mars 2019

Choeur à corps

 bm_CVT_Le-Choeur-des-Femmes_8010

                               Nous avons une fois de plus lu ensemble, mon amie Val (La jument verte de Val) et moi. Le choeur des femmes de Martin Winckler, médecin et auteur de La maladie de Sachs, fut cette fois notre choix. Gros bouquin de 670 pages chez Folio, sur lequel j'ai pas mal traîné les pieds, Le choeur des femmes m'a d'abord assez déplu. Les états d'âme de Jean Atwood jeune femme interne en gynécologie, ses problèmes avec le patron qui la reçoit en stage, une certaine morgue du personnage m'ont dans un premier temps trouvé peu enclin à poursuivre l'aventure. Ce livre est une véritable immersion dans les services spécialisés, autant dire un voyage à l'intérieur du corps féminin, qui tient souvent du précis d'obstétrique et de maternité. Pourquoi pas.

                               44 ans dans le milieu paramédical et je ne digère toujours pas le vocabulaire utilisé presque tout au long du roman. Winckler connait son sujet manifestement. Je ne l'autorise pas pour autant à m'asséner ses descriptions  anatomiques au scalpel avec lexicographie de corps de garde. La compétition des spermatozoïdes, sur des pages, avec un peloton du Tour de France s'élançant à l'assaut de la route vaginale pour atteindre le col du Tourmalutérus ne m'a pas amusé longtemps. Vous me trouvez ronchon, c'est vrai. Je n'aime pas l'esbrouffe même si je reconnais que l'humanité n'est pas absente de ce roman dont Winckler vient de publier une sorte de suite dix ans après (L'école des soignantes). Je reconnais volontiers par contre Winckler comme plutôt féministe, qualité. Mais bon sang, ou mauvais sang, comme les hommes y sont maltraités.

                              L'auteur est aussi un spécialiste des séries TV et recrée aisément le côté feuilletonnesque de ce genre immémoriel, le roman médical. Ce n'est d'ailleurs aucunement péjoratif. Mais les interrogations sur le genre dont on nous abreuve de livres en films, oserai-je le dire, commencent à me fatiguer grave. Ce n'est pas bien de dire ça. Bof! Qu'en pensera ma camarade Val, femme de son état, donc d'un genre opposé?

Publicité
22 décembre 2018

Comme un trait

 P2eZG2X3eNIaWDCoPi3tW3RJqeY

                                     Presque treize ans, et comme un essoufflement. Mais je souhaite à tous une bonne fin d'année et le meilleur pour 2019.

 

15 décembre 2018

In the name of rock/ Pandora

jomo_pandora_ger_75

                          Suite à une querelle avec Prométhée Zeus voulut se venger des êtres humains en leur offrant le plus bel objet de leur désir, afin de leur inspirer passions et tourments. Il créa la première femme, aussi fascinante que capricieuse. Pandora, c'était son nom, fut façonnée à partir de l'argile et non comme une quelconque Eve de la côte d'Adam. Zeus dut demander à Héphaïstos de l'aider, et ils mirent au jour la créature la plus parfaite au monde. D'autres dieux lui donnérent qualités et défauts dont la curiosité.

 

                       Passions et tourments, il a tenu parole le Jupiter. Car vous connaissez la suite, cette Pandora devint la patronne des gaffeuses en ouvrant la boîte interdite d'où s'échappèrent tous les maux de la terre. Sauf un filet d'espérance resté au fond. Dont je me demande si, depuis, il ne s'est pas lui aussi volatilisé.

boite-pandore-db0cc

                      Procol Harum , fabuleux comme toujours, surréaliste comme parfois, ignoré comme d'habitude, donnait dans l'album Procol's Ninth (1975) une jolie version de Pandora's box.

 

 

 

9 décembre 2018

Et vous, à sa place?

41t5iRRV6KL__SX210_

                                 Une âme pouvait être détruite de trois manières: par ce que les autres vous faisaient; par ce que les autres vous contraignaient à vous faire à vous-même; et par ce que vous choisissiez volontairement de vous faire à vous-même. Chaque méthode était suffisante, mais, si les trois étaient présentes, le résultat était imparable.

                                 J'ai voulu introduire par une citation cette chronique commune avec ma colistière La jument verte de Val. Car l'essentiel est là, dans ce résumé du statut de l'artiste en pays de dictature. Julian Barnes, auteur dont je ne ne connaissais que l'adaptation ciné de son roman Une fille, qui danse, devenu sur les écrans l'excellent A l'heure des souvenirs, a écrit une sorte de biographie partielle et et libre du compositeur Dimitri Chostakovitch. De quel espace de liberté jouit-il précisément sous le joug stalinien? Et de quel droit jugerions-nous aujourd'hui l'hier de la glaciation soviétique? Ou tout autre régime autoritaire évidemment.

                               Julian Barnes l'exprime très bien, un artiste n'existe réellement que par ses oeuvres. Encore faut-il les montrer ou les faire entendre. Chostakovitch est passé sous le fer soviétique du stade d'étoile adulée, de musicien du siècle, comblé d'honneurs, au rang de suppôt rétrograde, rénégat et accusé de formalisme bourgeois, Oncle Jo n'ayant pas apprécié une représentation de Lady Macbeth du district de Mzensk. Chostakovitch échappa au pire mais dut de longues années subir la terreur ordinaire, la crainte d'hommes de la nuit silencieux et rapides, qu'il attend sur son palier. Eut-il de "remarquables facultés d'adaptation"?

                               Stratégie d'un enfermement moral, persécutions du quotidien et du dérisoire, puis liberté très surveillée y compris lors de  ses voyages en Amérique. Dans ce grand pays d'absurdie on ne peut même se fier si peu que ce soit à son interrogateur, la versatilité de la tyrannie étant telle que le questionneur d'un soir peut le lendemain avoir à rendre des  comptes. Le fracas du temps est un grand livre, un livre effrayant sur l'homme et les perversions du pouvoir. Aucune épouvante dans ce livre. Pire, la banalité des jours d'un régime immonde. Là nous sommes dans la version est. Il existe d'autres modèles en d'autres points cardinaux.

                               Mais être un lâche, c’était s’embarquer dans une carrière qui durait toute une vie. Vous ne pouviez jamais vous détendre. Vous deviez anticiper la prochaine fois qu’il vous faudrait vous trouver des excuses, tergiverser, courber l’échine, vous refamiliariser avec le goût des bottes et l’état de votre propre âme déchue et abjecte. Etre un lâche demandait de l’obstination, de la persistance, un refus de changer – qui en faisaient, dans un sens, une sorte de courage.

6 décembre 2018

Le tour de l'île

51NGYbk74RL__SX210_

                                Le jadis célèbre auteur du Quatuor d'Alexandrie Lawrence Durrell, diplomate, poète, enseignant, voyageur, anglo-français a publié en 1977 ce carnet de voyage, Le Carrousel sicilien, bien joli périple en autocar en cette île enchanteresse. Bien que l'ancienne Trinacria n'ait pas que de merveilleux côtés j'ai aimé suivre le sillage dans un voyage pourtant convenu comme la plupart des voyages organisés. Mais en compagnie d'un méditerranéiste comme Durrell, haute culture et haut humour, c'est un délice. On effeuille avec lui un journal de voyage, bénéficiant de ses connaissances à Catane comme à Syracuse, à Agrigente comme à Taormine.

                               Donc la balade sicilienne est souvent drôle, accessible la plupart du temps, même si des connaissances en histoire du Sud dont les bienvenues. Là-dessus j'ai parfois été un peu court mais peu importe, l'esprit de Lawrence Durrell, sa nostagie et ses souvenirs constituant le plus doux des viatiques à travers temples et théâtres, aussi bien que vergers, amandiers et oliviers. L'auteur s'y entend en archéologie comme en botanique et l'on s'émerveille des effluves comme des fresques. Lawrence Durrell a longtemps vécu à Corfou, Rhodes, Chypre avant de finir ses jours dans la région de Nîmes.

                              Si vous connaissez la Sicile, bien, ou un peu, comme moi, embarquez dans le petit autocar rouge avec le petit monde parfois lourd des tour operators où les compagnons de route ne sont pas forcément raccord. Dame, on est toujours l'autre de quelqu'un. Et si vous ne l'avez jamais vue prenez ce même autocar rouge avec Mario le chauffeur et Roberto le guide, pittoresques amphitryons de cette insulaire auberge. Je vous y promets belles pierres et vins capiteux entrecoupés de quelques poèmes de l'auteur. Et une envie rouge Etna et Sud extrême.

3 décembre 2018

Brèves de ciné-clubs

A la recherche

cold

styx

                                Bien sûr le docu de Von Trotta sur Bergman n'a rien d'un blockbuster. Mais nous avons tenu à le proposer à notre ville. Et bien nous en a pris, A la recherche d'Ingmar Bergman a été bien reçu. Même s'il n'a pas été reçu par 300 spectateurs, avouons-le. Mais je crois que revenir parfois sur le patrimoine fait partie d'une politique culturelle du cinéma cohérente. Les gens n'avaient certes pas vu tout Bergman, moi-même je n'en ai vu qu'une petite moitié. Mais ils ont apprécié le document, assez grand public et assez généraliste pour revenir brièvement sur la personnalité du maître suédois. Pas d'analyse filmique pointue, il aurait fallu une semaine, mais un portrait attachant d'un personnage majeur du cinéma, pas facile ni en public ni en privé. Si le film a pu convaincre quelques-uns que ça valait le coup de fouiner un peu dans l'oeuvre de Bergman la soirée aura été bénéfique.

                               Nettement plus de monde pour Guerre froide (je refuse dorénavant quand c'est possible le titre anglais), beau noir et blanc sur l'amour d'un pianiste et d'une chanteuse dans l'Europe des années cinquante-soixante. Pavel Pawlikowski dépeint quinze ans de deux vies, meurtries par des histoires de frontières et de surveillance, de trahisons et  de privations. Il a dédié le film à ses parents dont c'est un peu l'histoire. C'est que, même froide, la guerre fait bien des dégâts collatéraux. Et la Pologne de l'après-guerre n'a pas connu de lendemains enchantés malgré les tournées des ensembles folkloriques en Europe de l'Ouest. Prix de la Mise en Scène à Cannes, Guerre froide a effectivement convaincu un public qui a apprécié les  deux comédiens Joanna Kulig et Tomasz Kot, et les difficiles relations des protagonistes avec leur pays, en un temps de méfiance et de portraits géants d'hommes providentiels, Staline, Tito. Le jazz joue un rôle important dans l'épisode parisien, et la photo noir et blanc est sublime.

                               Quant au troisième film, Styx, de l'Autrichien Wolfgang Fischer, c'est un très fort huis clos en plein Atlantique, une femme navigatrice solitaire, médecin urgentiste  à Cologne, va se trouver confrontée à une autre urgence, un rafiot pourri et ses dizaines de migrants. Un constat brutal comme un paquet de mer, sans discours bien-pensant, quasi muet d'ailleurs mais qui pose la question aigüe et compliquée. Que faire? Proposé en avant-permière en décentralisation de l'Arras Film Festival, Styx, couronné à Berlin, ne sortira que dans quelques semaines.

28 novembre 2018

Retourner aux racines

15 novembre 2018

L'épopée de Vigdis

le coeur

                               Je ne connaissais pas du tout cet auteur belge. Quelle révélation! Le coeur converti est un roman superbe où Stefan Hertmans mène l'enquête sur la fuite, au Moyen Age, d'une jeune chrétienne avec un fils de rabbin. Fin du XIème siècle, parti de Rouen pour rejoindre la communauté juive de Narbonne, le couple en fuite va se trouver poursuivi par les soldats chrétiens à la solde de son père normand. Elle s'appelle Vigdis, et blonde nordique, va changer de nom, Sarah d'abord, puis Hamoutal, après avoir épousé David. Leur voyage les ménera dans le village vauclusien de Monieux, dans une bien rude arrière-Provence.

                              C'est aussi dans ce village que vit une partie de l'année Stefan Hertmans, auteur néerlandophone d'une prose lyrique et somptueuse qui amalgame la grande histoire, celle des invasions et des pogroms, celle aussi des religions. La documentation pourtant impressionnante n'est jamais écrasante et l'héroïne est bien réelle à nos yeux. Femme qui conquiert une certaine liberté mais se heurte bien vite aux intolérances de tous ordres, Hamoutal aura le destin, tout de violence et de mystère, qui sied à ce qui est aussi un roman d'aventures.

                              Ceci n'empêche pas Le coeur converti de nous éclairer sur la vie au quotidien d'une petite communauté juive au début des croisades ou sur les voies  de communications du nord et sud, puisque la fuite d'Hamoutal nous entraîne jusqu'à Fustat Misr (Le Caire). Juive par son mariage, les yeux bleus des Vikings, ballottée par le destin, mère d'enfants qui lui échappent, elle connaitra une vie tumutueuse et bien peu de répit. Prodigieusement documenté, ce roman se base aussi sur quelques rares traces écrites véritables et l'authenticité de ce roman historique (j'hésite car c'est souvent un peu péjoratif) est indiscutable. Stefan Hertmans a refait ce périple, au plus près de Vigdis malgré les siècles.

                              Ecoutez commme il parle du grand fleuve. Le Nil est tel une fleur de lotus, disaient les anciens; la vallée au sud est sa tige, le delta au nord sa fleur galbée, et la plaine de Fayoum est comme un bouton de fleur fermé sur sa grande tige. Hérodote considérait l'Egypte comme rien de moins qu'un cadeau du Nil; mais ce lotus géant, qui avait insufflé la vie à l'Egypte, était aussi un organisme violent, mortel. Ou de Cambridge, Angleterre, en 2018. Sur la rivière des guides à bord de leurs punts-des petites barques qu'ils font avancer en enfonçant une perche dans l'eau peu profonde de la Cam-font de leur mieux pour imiter Venise. Telle est la vie des vieilles élites, un peu étrangère à ce monde et charmante, on est au centre de cercles civilisés anciens qui s'obstinent à prétendre que la moitié du monde n'est pas en feu.

                           Le coeur converti est l'un des plus beaux romans de l'année à mon avis. Et c'est un livre qui s'adresse à tous, intelligent et érudit, tonique et émouvant.

                             

9 novembre 2018

Retour en Cinéphilie

1702380_jpg-c_224_335_x-f_jpg-q_x-xxyxx

                               La Cinéphilie est un pays, voire un continent, que finalement j'aime bien. Malgré moultes défauts sur lesquels je ne reviendrai pas. Le temps de nos ciné-débats est revenu. Cer automne il a pris un peu de temps, notre multiplexe de centre-ville (une rareté) ayant changé de main. Pour la première j'ai eu l'occasion de présenter le curieux premier film de Jim Cummings, à la fois emprunt et hommage éponyme à la chanson de Bruce Springsteen Thunder Road (album Born to run). C'est en effet la peinture des petites gens que nous narre le Boss depuis longtemps que Jim Cummings, à la fois réalisateur, scénariste, acteur très principal, et compositeur, a puisé son sujet.

                             Il y joue un flic à la dérive, mais ni violent ni (trop) alcoolique par exemple, qui rend hommage au temple à sa mère décédée, très émouvant, très sensible, très maladroit aussi, dans un long plan-séquence et sur presque fond de K7 de Thunder Road. Puis tout se délite, il voit peu sa fille de huit ans, a maille à partir avec  sa hiérarchie, a des rapports distants avec frère et soeur, et divorce. Beaucoup pour un seul homme, Jimmy Arnaud, modeste policier texan. Vacillant. Le fim, doté d'un très petit budget, a un ton très personnel et je vais laisser à Newstrum, maitre ès critiques toujours très élaborées, le soin de vous en parler mieux. Hey, l'ami, à toi  ici . Moi je vais consacrer quelques lignes au public. Merci Strum.

                             Et merci public, d'avoir patienté. Autant juillet et août sont sacrifiés, autant notre petite communauté cinémane commence à piaffer dès septembre. Notre ville n'est qu'une cité moyenne qui ne draine pas des centaines d'amis, mais une troupe doucement grandissante de fidèles qui accepte bon an mal an de nous suivre dans nos pérégrinations. Je confesse une grande responsabilité dans le choix des films mais ils ne m'ont pas encore lynché. La lutte est longue pour amener à nos écrans des nouveaux venus mais le challenge vaut la peine. Et je n'aime rien tant que voyager en Cinéphilie. Tiens, très bientôt dans notre Connaissance du Cinéma (hommage) nous emmènera faire un tour en Pologne, Vatican, Japon, Pérou, Kazkhstan, Tunisie. Alors merci à tous, on se retrouve très vite.

                            Quant à la chronique du film, pas de soucis. Sans complaisance je peux vous assurer qu'elle est plus dense chez l'ami Strum. Je suis au moins sur Thunder Road sur la même longueur d'ondes.

2 novembre 2018

Et moi je lis toujours

et-moi-fin-612x375

                              Oui, à peu près toute ma vie, j'aurai lu Jean d'Ormesson. Et croyez-moi c'est pas ce que j'ai fait de plus mal tant Papy Jean est pour moi avant tout synonyme de plaisir de lecture. Et moi je vis toujours restera son dernier livre et je m'en serais voulu de l'avoir négligé. Jean d'O. tournait peut-être un peu en rond ces dernières années mais les ronds de d'O. valent leur pesant de bonheur. Je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, cet homme ne m'a presque jamais ennuyé. Bien peu d'êtres humains peuvent en dire autant, et je ne parle pas que des écrivains.

                             Ma complicité avec Jean date des années 70. Vous avez vu, quand je parle de d'Ormesson je ne dis pas les sixties. On est là certes dans une qualité France mais tellement séduisante que c'est au delà d'un nationalisme racorni, tant l'esprit est omniprésent dans ses livres. D'où me vient alors cette sensation, pour tout dire un peu inquiétante, d'assister au chant du cygne, non seulement du cher Jean, après tout la Grande Egalisatrice attendait depuis pas mal de temps le ludion cultivé, mais aussi de la grande aventure de mes lectures.

                            C'est vrai aussi que peut-être je n'ai trouvé ici qu'une certaine application de bon aloi. Nous n'en sommes plus à la fête d'Au plaisir de Dieu ou de sa si jolie trilogie toscane et romanesque (Tous les hommes en sont fous, Le vent du soir, Le bonheur à San Miniato). Ou encore le merveilleux Voyez comme on danse. Cet homme, souvent perçu comme irritant, même par moi de temps en temps, m'a fait rêver. Et puis bien sûr,avec le temps...il est parti, ayant presque tout dit., ayant beaucoup séduit, ayant beaucoup aimé, ayant beaucoup admiré. Merci.

30 octobre 2018

Chroniquette paresseuse

                    Ca fait pas mal de semaines que je n'ai pas écrit sur les livres, exception faite du roman sud-africain. Ma relative désertion est-elle passagère? Je ne le sais pas. Pourtant je lis toujours énormément. C'est plutôt que je peine à transcrire mon sentiment. En vrac l'excellente biographie de Sylvie Simmons I'm your man, très complète plongée dans la vie et l'oeuvre de Leonard Cohen. Je devrais en reparler en janvier à l'occasion de ma conférence sur L.C.

51pvEtxMZ3L__SX95_

                   Un très vieux bouquin qu'une vieille patiente m'avait donné m'a somptueusement ennuyé. C'est une bluette vaguement humoristique sur un périple à bicyclette dans le sud de l'Angleterre. Prétendument drôle. Ca s'appelle Les roues  de la chance  et n'y tentez pas la vôtre. L'auteur est pourtant Herbert-George Wells dont une machine à explorer le temps, un homme invisible, une île et son docteur fou et des mondes en guerre m'ont cependant jadis séduit.

516FhJzQ61L__SX95_

                   Repasser chez Simenon ne peut que faire du bien. Le maître de Liège est hors du temps et Maigret chez le ministre comme L'amie de Madame Maigret en disent long sur les détresses et les turpitudes de tous les âges. Les nouvelles des Roses d'Atacama de Luis Sepulveda sont excellentes. Mais tout de même elles vont un peu trop toujours dans le même sens politique. Me suis-je bien fait comprendre? Je sais, Guevara, Pinochet, ça paraît simple.Un peu trop, mais les textes sont très bons.

41bK8ox25OL__SX95_

                  Nina Simone, roman,de Gilles Leroy, bio très libre, m'a convaincu. Mais uniquement convaincu d'écouter et réécouter la diva. Le très bon Les chiens noirs de Ian McEwan est un roman qui aurait mérité un peu de courage critique. Je l'ai lu sans en savoir grand-chose à l'avance. On y passe des années 40 à une bergerie provençale, par l'intermédiaire de la chute du Mur. Drame familial, couple déchiré mais surtout une certaine réflexion sur l'engagement et rien de manichéen, une rareté. Je n'ai pas regretté mon choix. Alors pourquoi pas vous?

les-chiens-noirs_couv

                  Stefan Zweig est un nouvelliste prodigieux ( je viens de lire Brûlant secret, Etait-ce lui?, Un homme qu'on n'oublie pas). Mais je ne vous apprends rien. Plus encore peut-être c'est un biographe magique qui fait revivre à merveille Magellan, passionnante incursion dans la vie et les voyages de ce visionnaire incompris. Extraordinaire recréation littéraire où l'on se sent intelligent. Ca fait du bien.

CVT_Magellan_6086

26 octobre 2018

See you later alligator

                                Adieu Tony Joe. Back to the bayou, catfish and swamp river. You've been a good friend of mine. Tony Joe White, 23 juillet 1943-24 octobre 2018. Bayou woman. Et en hommage personnel, une modeste version acoustique de Lake Placid Blues.

25 octobre 2018

In the name of rock/ Angelica

MI0003465169

                                 J'ai toujours aimé les dandys du rock, un peu mystérieux. Vieillissants ils en deviennent grandioses parfois, pathétiques un peu, émouvants toujours. Scott Walker en est l'archétype, quelque part entre David Bowie et Neil Hannon. Angelica, ce n'était déjà plus les slows d'enfer des Walker Brothers, trois pas frères et pas fraternels qui se disputèrent plus vite que les Davies (Kinks) et aussi vite que les Gallagher (Oasis), pourtant frères de sang. Au fait mon frère vient de m'appeler ce soir. On bavarde parfois.

 

                                  Introverti et plutôt timide en ces années là, sur Angelica ou autres slows ravageurs je fis souvent tapisserie. Cela n'a pas duré. Et vint l'agitation. Longue, fatigante, mais longtemps je me suis senti mieux quand j'me sentais mal. Raisonnablement.

 

 

20 octobre 2018

Il est tard, et c'était il y a longtemps

Masse critique

51eJulO-shL__SX195_

                            Chance exceptionnelle avec cette livraison bien agréable dont je remercie Babelio et Phébus. Je suis tombé cette fois sur la sixième traduction du géant sud-africain Karel Schoeman, disparu volontairement en 2017, et dont j'ai chroniqué tous les autres livres avec beaucoup de chaleur. Et volià pourquoi je suis un peu moins disert sur L'heure de l'ange. Ce roman est en quelque sorte le troisième volet d'une trilogie des voix, après Cette vie et Des voix parmi les ombres. A ceux qui ne connaissent pas Schoeman il faut dire que son univers est loin d'être fantaisiste. La société sud-africaine, souvent celle de Bloemfontein, décrite par l'écrivain n'est pas  celle du Cap ou de Joburg. Elle est probablement plus corsetée encore et la vie y est pour la plupart d'une grande austérité.

                            Il était une fois un berger dans le veld, illettré et poète, et L'heure de l'ange n'est qu'une longue quête sur le passé d'une petite ville quelque part en Afrique du Sud, ce pays si particulier, à la violence insondable et multiple. Un documentariste télé envisage un reportage sur ce Daniel Steenkamp, pâtre devenu poète à la suite de l'apparition d'un ange. Suivent les témoignages, un peu longs, d'un instituteur, d'un pasteur presbytérien (il est souvent question des ministres du culte chez Karel Schoeman et dans toute la littérature afrikaner). Celles de Daniel Steenkamp en personne et diverses "voix de femmes". J'ai mis des guillemets car les voix, les voix du passé enfoui, les bribes de souvenirs des vieillards, les rares écrits des décennies antérieures, articles, recueils, procès-verbaux, sont cruciaux dans cette trilogie de Schoeman. C'es magnifiquement écrit et cela finit par rendre chair et sang aux personnages, nombreux, et certains très complexes.

                          Cependant, mais cela tient aussi à ma forme physique un peu délicate ces dernières semaines, car je crois que lire est une activité sportive quelque sorte, les tourments de tous ces gens m'ont parfois un peu fatigué, comme si j'avais vu l'intégrale d'Ingmar Bergman en dix jours. Et mon rythme s'est ralenti entre les offices et les deuils, les visites aux malades et aux indigents. La vie de la communauté blanche laborieuse et souvent désargentée a fini par me peser un peu. C'est pourtant somptueusement élaboré par un écrivain immense que j'imaginais un jour Prix Nobel. Mais les immenses sont immenses et moi, cette fois, j'étais un peu petit. Les références bibliques sont si fréquentes, si belles et un peu épuisantes.

                         "Pourquoi pas un berger du veld, aussi bien qu'Elisée qui labourait derrière douze paires de boeufs, que David qui faisait paître son troupeau, ou qu'Amos, l'un des bergers du Tekoa; pourquoi pas ici aussi bien qu'au mont Carmel ou au mont Horeb, pourquoi pas bégayant et bredouillant dans notre langue maternelle aussi bien que dans n'importe quelle autre langue humaine?"

4 octobre 2018

Amis

1 octobre 2018

Black, green, rainy, windy Scotland

                       Juste quelques gaéliques bourrasques. Juste quelques hautes terres ayant choisi le clan de la pluie. Juste quelques verres de tourbe imprégnés. Juste le noir et le vert d'une belle capitale tournée vers la Mer du Nord. Et plus nord encore, des Orcades et des Shetlands, mais je ne suis pas allé jusqu'à ce Nord là. Quelques images, ai-je dit, je n'aime pas la surenchère mais ça, je crois l'avoir déjà dit.

20180917_01  L'Athènes du Nord

20180917_07  Le Siège d'Arthur ou l'urbaine colline

20180917_17  Sir Walter Scott

20180917_18  Cieux d'Edwine-burg

20180917_24  St Giles Cathedral

20180918_28  When grey turns to grey

20180918_31  Quelque part au château

20180918_38 Robert Louis Stevenson

20180918_39  Un temple

20180920_54  Glencoe, Highlands, par temps normal

20180920_56  Glencoe, Highlands par beau temps

20180920_58  Bruyères

20180920_62  Nessie! Nessie!

20180921_81 Sealie! Sealie!

20180921_89  Enfin un peu de bleu

20180921_77  Cap au Nord-est et le mythique Firth of Forth Railway Bridge

20180921_85  Selfie avec écureuil

20180918_46  Mise au vert

                                                                                      Slainte Mhath!

 

 

 

 

Publicité
BLOGART(LA COMTESSE)
Publicité
Archives
BLOGART(LA COMTESSE)
Newsletter
32 abonnés
Visiteurs
Depuis la création 369 675
Publicité