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BLOGART(LA COMTESSE)

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22 décembre 2016

La poésie du jeudi, Edualc Eeguab

La Dame aux traits tirés

 

Espérée, laide et magnifique.

J'ai toujours su que tu viendrais,

Tu es femme de rendez-vous,

Il suffisait d'un soir.

As-tu un prénom?

Ne te soucie pas, je t'en donnerai un,

J'en ai tant écrit et chanté

Qui m'ont brûlé les ailes,

Ordinaires pourtant.

Je me surprends à t'accueillir, presque bienvenue 

Il est, il fut 

Des compagnes moins proches,

Plus clandestines, plus âpres

A l'amertume tenace.

Ainsi voyagerons-nous tous deux,

Deux vieilles connaissances,

Au long des docks d'antan,

Ils ont bien changé.

Méconnaissables, et la ville et la vie,

J'y suis bien moins à l'aise,

Même les fantômes passés

Semblent avoir déserté.

Je me voulais princier

Et ne suis que servile.

J'ai cru jouer avec les fées,

Mais tombé de l'arbre,

Je me relève mal.

Rien dans mon cas ne doit révolter,

J'ai eu ma chance.

Quelques rencontres m'ont enorgueilli

Mais souvent leurs dagues m'ont frôlé.

Il en est qui m'ont bien meurtri.

Sans me permettre

Ni gloriole ni allégresse.

Maintenant que tu es là tout ira mieux,

Désenchanté, enfin sans sortilèges,

A l'abri,comme au chaud,

Pourvu du bel alibi,

Celui de la tournée d'adieu,

Que, cabotin malgré tout, l'on souhaite,

Incorrigible de vie,

Et, pianiste de bar claudiquant,

Interminable.

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18 décembre 2016

Itinéraire d'un enfant perdu

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                              Chancelant sous les critiques si élogieuses et si nombreuses sur les blogs je me suis attelé à la roulotte du Garçon. En même temps que Valentyne, (La jument verte de Val) une compagne idéale pour ce voyage. Venant après des dithyrambes mon éloge sera un peu moins vibrant mais quand même, quel bouquin! Un flux torrentiel, lit-on parfois, mais un flux qui charrie des images magnifiques d'un bout à l'autre, poétiques, horrifiques parfois puisque Le garçon est aussi un roman sur la Grande Guerre. Parti de rien, puis cahotant avec un lutteur de foire, un hongre tout de sobriété et de cran, le garçon, qui restera sans identité, voyageur sans bagage, le garçon, donc, nous ne le lâcherons plus tant son histoire nous passionne. De champ de foire en marché, du sud au nord, le garçon finira par faire connaissance d'Emma. La passion sera torrentielle et nous vaudra de longues pages (un peu trop) et un enfer (les livres interdits) sur cet amour tant spirituel que charnel. Mais mutique restera le garçon dans identité et sans voix.

                            Extraordinairement écrit et très entraînant (j'aime bien cet adjectif pour un roman qui vous prend et vous emmène) Le garçon me semble idéal et tellement romanesque au bon sens du terme, jouant sur tous les tableaux et les émotions. Il y a dans ce livre du Sans famille, du Paul et Virginie, des réminiscences d'apprentissage, une belle leçon de vie. Et des instants de grâce, musique, érotisme, nature. Marcus Malte entretient avec la musique un rapport à la fois sacré et charnel. On le savait déjà mais là nous sommes dans la symphonie avec choeurs et orchestre sans être jamais noyés. Secoués, meurtris, bouleversés, oui. Nombre de blogs sont revenus sur Le garçon et en parlent souvent avec fougue et talent. Me précipitant sur l'occasion, je n'en citerai qu'un qui ne vous surprendra pas, Les lectures d'Asphodèle, ici .

11 décembre 2016

La machine infernale

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                                 C'est Dermot Bolger qui parle de machine infernale à propos des années du Tigre Celtique, où les Irlandais se sont crus les maîtres du monde. Ensemble séparés ce n'est pas l'Irlande des pubs et des banjos et du rugby même si l'on y boit pas mal. L'auteur y démontre les mécanismes du profit de ces quelques mois où Erin s'est prise pour Wall Street et Las Vegas en même temps. Soit deux couples à Dublin, des voisins, Chris et Alice, remise mentement d'un grave accident, Ronan et Kim, sa seconde épouse jeune et philippine. 2007, selon un processus que je n'ai pas très bien compris, étant une buse en économie, les deux hommes tentent de s'enrichir dans l'immobilier. En ce temps là en quelques semaines se bâtissaient des fortunes sur les rives de ma chère Liffey. Voisins, amis, rivaux, ennemis, Chris et Ronan sont tout cela à la fois. C'est l'un des atouts de ce très bon roman de suivre ce rapport entre deux hommes qui ne se sont jamais vraiment quittés.

                               Tanglewood (titre original) est passionnant bien  qu'un peu laborieux dans le premier tiers, avec ses précisions sur la situation financière de l'ancienne lanterne rouge de l'Europe, promue du jour au lendemain tête d'affiche. Mais après quel régal. Dermot Bolger brasse avec bonheur les intimités des deux couples, et les brutalités sociales qui voient s'opposer winners et losers, les winners d'un soir ruinables dès la semaine suivante. Et le romancier dépeint aussi sans démagogie ni misérabilisme cette population ex-yougoslave qui trime sur les chantiers de la nouvelle Irlande, et notamment dans le jardin commun de Chris et Ronan. Vers la fin du livre Bolger revient sur la Yougoslavie post-Tito et les guerres fratricides qui jetèrent sur les routes de l'exil tant d'amis ayant choisi des camps différents, emportant à l'Ouest, par exemple à Dublin, rudes souvenirs et lourdes rancoeurs.

                             Je suis admiratif de tant de livres irlandais que je vais me répéter. Quatre millions d'Irlandais et de si beaux textes. A croire que famine, omniprésence d'un catholicisme longtemps terrible, encombrant voisinage britannique, violences civiles un siècle durant, et pubs embierrés forment pour la littérature un coktail idéal. Je pense souvent ça aussi pour Israel et l'Afrique du Sud. Les deux titres, c'est assez exceptionnel, sont très beaux. Tanglewood insistant sur le côté embrouillé, tangle, de cette spéculation immobilière. Et Ensemble séparés pour la complexité et l'imbroglio qui enrichirent certains et ruinèrent d'autres, ou parfois les mêmes. Bref je vous invite, mitoyens que vous serez chez Chris et Ronan pendant 366 pages, à partager ce très beau roman qui en dit long sur l'Irlande, sur quelques Irlandais, sur les hommes en général et sur notre siècle compliqué où éclatent parfois des bulles meurtrières à leur façon.

8 décembre 2016

La poésie du jeudi, Czeslaw Milosz

Poésie du jeudi

Don

Jour si heureux.  

Le brouillard était tombé tôt, je travaillais au jardin.  

Des colibris s’arrêtaient au-dessus de la fleur du chèvrefeuille.  

Il n’y avait rien sur terre que j’aurais voulu posséder.  

Je ne connaissais personne qui aurait valu d’être envié.  

Le mal qui était advenu, je l’oubliais.  

Je n’avais pas honte d’être celui que je suis.  

Je ne sentais dans mon corps nulle douleur.

Czeslaw Milosz (1911-2004)

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                       Le Prix Nobel 80, né en Lituanie alors russe et mort américano-polonais, a toujours refusé les autoritarismes, ce qui fait partie en quelque sorte du cahier des charges de la poésie. J'aime l'apparente simplicité de ce Don. Ni envie, ni rancoeur, ni regret, ni douleur. Asphodèle, merci.

 

 

 

3 décembre 2016

Géographie: Seattle, Washington

                             Curieusement la grande cité Pacifique Nord, dans le Washington, pourtant pourvoyeuse de talents ( le mouvement grunge des nineties, Nirvana, Pearl Jam, Soundgarden) n'avait jamais été à l'honneur. Y virent le jour Quincy Jones, Jimi Hendrix, Bill Gates, Kurt Cobain. Sans avoir l'aura de Vancouver au Canada Seattle jouit d'une réputation plutôt flatteuse.

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                              Shawn Mullins n'est pas connu en France. Qu'importe. J'ai découvert ses chansons depuis peu. Je conseille aux amateurs de Richard Brautigan d'écouter Twin Rocks, Oregon (c'est juste après la chanson d'aujourd'hui). Mais aujourd'hui c'est à un automne à l'Ouest que je vous confie (September in Seattle).

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1 décembre 2016

La poésie du jeudi, Eugène Dabit

Poésie du jeudi

                                 Eugène Dabit est bien oublié. Sauf pour L'Hôtel du Nord et encore, indirectement, car Hôtel du Nord pour l'essentiel, perdant son article au passage, c'est plus Carné, Jeanson, Jouvet, Arletty et une atmosphère. Il a pourtant écrit bien d'autres choses et en particulier ce texte. Je suis d'une région où fleurissent les cimetières, les nécropoles. Y flottent des drapeaux différents, allemand, anglais, français, australien (la mémoire de ce pays des antipodes est particulièrement impressionnante et soignée pour l'entretien de ces lieux de souffrance), canadien, américain, néo-zélandais, chinois (travailleurs civils). Il y a aussi, enterrés là des Sud-Africains, et des Africains pas du Sud. Le monde entier est inhumé près de chez moi.

J'ai été soldat

J'ai été soldat à dix-huit-ans

Quelle misère

De faire la guerre

Quand on est un enfant.

De vivre dans un trou

Contre terre

Poursuivi comme un fou

Par la guerre.

J'usais mon coeur

Aux carrefours crucifiés

Oh mourir dans la plaine

Au soir d'une sale journée.

J'ai connu des cris,

La haine

Des souffrances longues comme une semaine.

La faim, le froid, l'ennui.

Trois années ivres de démence

Plus lourdes à porter qu'un crime

Ma jeunesse est morte en France

Un jour de désespérance.

Tous mes amis ont péri

L'un après l'autre

En quelque lieu maudit

Est notre amour enseveli.

Défunt Lequel le parisien,

Masse et Guillaumin d'Amiens,

Pignatel dit le marseillais

Tous endormis à jamais.

On les a jetés dans un trou

N'importe où

D'en parler mon coeur saigne

Ah que la mort est cruelle

Mon Dieu était-ce la peine

De tant souffrir.

Las je reviens humble et nu

Comme un inconnu,

Sans joie sans honneur

Avec ma douleur

Les yeux brûlés

D'avoir trop pleuré

Pour mes frères malheureux

A ceux qui sont aux cieux

Contre la guerre

A ma mère

Adieu.

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Ecrit pendant la Guerre, Eugène Dabit (1898-1936)

                                   

                                 

29 novembre 2016

Novembre au cinéma

for    Assez pesante variation de la Suissesse Paule Muret sur l'incommunicabilité existentielle entre une groupie amoureuse et une star du rock somme toute banalissime entre mépris et overdose. Par contre musicalement une découverte pour moi, Carl Barat, ex Libertines. Peut-être plus à écouter qu'à voir. Enfin c'est mon avis. A noter Ardant dans son propre rôle, trois minutes, grotesques à mon sens, sensibles pour d'autres. C'est le propre des débats. 

AFFICHEPRINCESS  Grand succès national en Finlande, ce qui surprend quand on a vu le film, l'histoire d'Anna Lappalainen, nous plonge dans les années cinquante et l'univers de l'hôpital psychiatrique avec son arsenal thérapeutique d'époque. Schizophrène et se voulant princesse de la famille royale d'Angleterre, Anna, Princess, jouera ainsi un rôle important et finalement bénéfique pour nombre de résidents de l'établissement. Le débat a permis de pointer quelques anachronismes gênants mais a le mérite de revenir sur la brutalité assumée des traitements, en aucun cas spécifique à l'Europe du Nord. Princess est l'oeuvre d'un documentariste, Arto Halonen et c'est sa première fiction, pas tout à fait fiction d'ailleurs.

cOURGETTE   Le film est très soigné, animation artisanale d'orfèvre pour une histoire édifiante d'orphelins image par image. Après viennent les appellations officielles, plaidoyer pour la différence, humanisme, citoyenneté. Nanti de son quota minorités pour les sept pensionnaires, Ma vie de Courgette est un bien joli film et le monde ne changera pas.

myst   Il y a floraison sur grand écran de documents depuis quelques années. Et c'est à mon avis très bien comme ça car un film de montage ou un essai cinématographique sont souvent plus intéressants que les fictions de toutes sortes parfois sempiternelles. En ce qui concerne la peinture après les assez radicaux Breughel, le moulin et la croix et Shirley:visions of reality (sur Edward Hopper), respectivement de Lech Majewski et Gustav Deutsch, nous arrive Le mystère Jérôme Bosch tout entier consacré au Jardin des délices, Prado de Madrid. Evidemment le tryptique se prête à toutes les interprétations. Le metteur en scène José-Luis Lopez Linares ne s'en prive pas, donnnant la parole à quelques célébrités, Onfray, Rushdie, William Christie, et à quelques spécialistes qui éclairent pour nous ce chef d'oeuvre inclassable. L'important étant surtout ce que vous, vous pensez du tableau et de l'émotion qu'il vous procure, ou non. Une immersion plutôt réussie.

lfdb_affichedef_jpeg_dbdesk  Remarquable film dossier que La fille de Brest sur le scandale du Mediator. Ce film se suit comme les meilleurs thrillers politiques à l'américaine. Jamais alourdi par un quelconque temps mort ou une dérive sentimentale attendue, d'une rare efficacité, les faits essentiellement les faits, jamais parasités, ce film est de plus porté par la formidable actrice danoise Sidse Babett Knudsen, toute en précision et en colère. Exemplaire, évitant la si fréquente pesanteur des films à thèse.

                                  Dans mes billets sur le cinéma actuel je ne parle pratiquement que de films assez peu distribués. La plupart des autres films sont abondamment chroniqués sur la toile.

 

 

19 novembre 2016

In the name of rock/Victoria

 

                                       Extrait du génial concept album des Kinks Arthur or the decline and fall of the British Empire voici Victoria. Ray Davies et son frère Dave n'ont pas toujours été les meilleurs amis du monde. Mais comme ils ont su croquer la Swingin' England, Carnaby Street, les chemises à jabot, les après-midi ensoleillés (Sunny afternoon), les rues sans issue (Dead end street), la gare de Waterloo Sunset, les Dandy, Dedicated follower of fashion et autres Well respected man. Mais aussi les petites villes industrielles (Big black smoke) ou la pollution (Village green). Mais je n'en finirais pas d'évoquer l'Angleterre vue par les Kinks, maintenant étudiée en classe.

                                      Ecoutant Victoria à l'époque je ne savais pas qu'il était question du bon vieux temps de la Reine Victoria et de son interminable règne. En ce temps-là je faisais pourtant "anglomanie deuxième vie". J'ai dit mille fois que tout un tas  de chevelus grattant, frappant ou soufflant ont révélé l'adolescent acnéique et dépressif des bords de l'Oise. Un peu la vie par procuration car les Victoria du Valois n'en pinçaient guère pour mon romantisme incompris de série B. Les maladroites!

17 novembre 2016

La poésie du jeudi, Edualc Eeguab, vraiment pas tout seul

Poésie du jeudi

Ecriture

Quitter la table

L'avalanche nous l'a brisé

Il était notre homme

Plus noir, plus noir, disait-il hier encore

Pas une façon de dire au revoir

A elles toutes,les Dames de Minuit,

De l'Hiver, de la Solitude 

Nous demeurons nombreux

Mais chacun, seul, un oiseau sur le fil

A qui le tour, par l'eau, par le feu?

Nous l'avons tant chanté

La chanson de l'étranger

La chanson du maître

Boogie Street, les soeurs de la Miséricorde

Il fut l'homme de l'an dernier

Il y a si longtemps de ça, Nancy

Chelsea Hotel tremble sous les ombres

Eternal Ladies, Janis, Nico, Patti

J'y étais un peu

J'y reviens, d'abord, reprendre Manhattan

Tout le monde le sait

L'amour nous appelle par notre nom

Commençons de rire et de pleurer

L'adieu à Marianne

Et à l'inoubliable dont un soleil miel

Ruisselait sur Notre Dame du Port

Parmi les ordures et les fleurs

Nous avons vu le futur

Il est meurtre.

                   Vous aurez compris que bien peu de choses dans ce texte sont vraiment de moi.

 

16 novembre 2016

Huis clos + Chaos = K.O.

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                             1h30 dans le panier à salade dans les rue du Caire en été 2013, c'est là que Mohamed Diab nous enferme dans ce huis clos envahi par le chaos. Alors là, pesons nos mots. C'est ce que j'ai tenté de faire hier en présentant Clash. Après la révolution de 2011 qui déposa Moubarak l'Egypte se débarrasse de Morsi, président élu et membre des Frères Musulmans, en une (contre) révolution, ça c'est selon le camp qu'on choisit. Manifestations monstres des partisans de Morsi, répression, cycle habituel et pas seulement égyptien. Sauf que la plupart des Egyptiens voudraient simplement tenter de vivre.

                            On sort de Clash, épuisé, exsangue,comme les 25 occupants du fourgon, dont assez vite on ne sait plus de qui ils sont sympthisants ou partisans. L'Absurdie, ce pays de partout, occupe manifestement l'Egypte contemporaine. Si le huis clos si bien maîtrisé par Mohamed Diab semble nous inclure et nous éprouver dans ces quelques mètres carrés de tôle corsetée le chaos urbain, lui, nous tombe sur la tête, assourdissant vacarme zébré de très pénibles lasers verts. On ne voit pourtant rien de l'immense métropole ingérable qu'est devenue Le Caire. A travers les barreaux, simplement, vociférations et invectives. Là un militaire s'écroule. Là-haut un sniper dévisse de sa terrasse. La guerre, civile, appelle-t-on ça. Cette vision comme quadrillée accentue la sensation d'enfermement et l'incompréhension. Voire la stupéfaction. Comment en est-on arrivé là?

                          Les gens ont plutôt aimé le film, très épuisant malgré tout. Malgré une relative accalmie à la faveur de la toute aussi relative fraîcheur de la nuit, où les gens se parlent, voire s'entr'aident. J'ai d'ailleurs peiné à le croire.Mohamed Diab, peu prophète en son pays, a divisé la critique là-bas, en défavorables et en mécontents. Chacun trouvant son camp maltraité. Une chose reste évidente: les printemps arabes restent suspendus à un avenir pour le moins aléatoire. C'est peu dire.

11 novembre 2016

Chantons une autre chanson

                         Chantons une autre chanson, mes amis. Celle-ci est devenue trop vieille et amère...

 

                    Suzanne

                    So long Marianne

                    Seems so long ago, Nancy

 

 

10 novembre 2016

Après lecture des lectures

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                                 Pour la troisième fois j'explore le bel univers de Yoko Ogawa (Les abeilles, La formule préférée du professeur) avec Les lectures des otages, recueil de neuf textes, mais à l'intérieur d'un récit unique. Je m'explique. Lors d'une prise d'otages étrangers, on n'en saura pas plus, une ONG parvient à introduire un enregistreur. Opération réussie, les huit otages vont tour à tour prendre la parole et parler de toute autre chose que de leur situation. Il y aura un neuvième témoignage, celui du soldat de la brigade anti-terroriste. On apprend très vite que les otages n'ont pas survécu mais là n'est pas le propos de cette fine auteure qu'est Yoko Ogawa. Tout cela n'est qu'un prétexte pour que chacun des prisonniers évoque un souvenir, ce qui permet d'évoquer avec finesse (mais ça on le sait très vite en lisant n'importe quel texte même court d'Ogawa, même la toute première fois) différentes situations selon les protagonistes. Quelques exemples.

                             Une  femme voit sa vie bouleversée à la vue d'un jeune homme dans le train transportant un objet très long dans sa housse, qui s'avère être un javelot. Le suivant elle découvre un stade vétuste et s'éblouit de la grâce du geste de l'athlète. C'est tout, et, croyez-moi, c'est beaucoup sous les doigts de Yoko Ogawa, experte en émois. (Le jeune homme lanceur de javelot).

                            Un futur écrivain, dans La salle de propos informels B, raconte comment jadis il est entré par hasard dans une salle d'un bâtiment public. Cet endroit bien anodin se révèle un espace de curiosité, de liberté, où s'expriment des groupes farfelus sans trop de soucis de logique ou de raison. Il y en a qui veulent sauver une langue qu'ils sont seuls à parler. Et aussi les amateurs de toiles d'araignée, le syndicat des recherches sur le jeûne, l'amicale des dessinateurs d'animaux imaginaires, et mon favori, l'assemblée de ceux qui écrivent Shakespeare sur des grains de riz. Fantaisie, surréalisme et humilité, sous la belle plume de Yoko.

                           Le loir hibernant nous est conté par un ophtalmo, peluche dépareillée et assez laide parmi les autres, tout aussi laides, proposées dans la rue sur un simple drap par un vieil homme noueux et décharné. La particularité de ce modeste éventaire est d'exposer des effigies d'animaux plutôt pas très sympathiques, chauve-souris, blattes, scolopendres, oryctéropes...Variation sur la différence et l'empathie, imagination stimulée. Ca vous dirait, une peluche de paramécie dont vous pourriez caresser les cils vibratiles?

                           Tous les textes des Lectures des otages sont à cette image, très originaux et inattendus. Je crois que Madame Yoko Ogawa va rejoindre ma cohorte d'écrivains favoris. Il y en a un pour qui c'est chose faite depuis longtemps, c'est notre ami Le Bison.  La Lecture des Otages [Yoko Ogawa]

8 novembre 2016

Un beau soir d'Aurore

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                                 Je n'en menais pas large, disons-le. Au Ciné-Quai c'est la première fois que nous programmions un film ancien, en dehors des burlesques accompagnés au piano (en décembre prochain par exemple Le mécano de la General, Buster Keaton). On m'avait bien dit de ci de là, un film muet, les yeux exorbités, les grands gestes, tu sais, je sais pas  si je viendrai... Mais ils sont venus, assez nombreux. Ma ville n'est qu'une sous préfecture de 60 000 habitants. Ce qui n'est pas une honte en soi, mais je le précise car certains blogs à mon sens ignorent superbement les inégalités de choix d'un pays. Quoi qu'il en soit, je le répète, l'offre ciné ici s'est considérablement améliorée.

                                Certains avaient déjà vu L'Aurore, d'autres en avaient entendu parler, d'autres encore ne le connaissaient pas du tout. Mais tous ont apprécié, ce qui est rarement le cas, et c'est bien normal. Je ne reviendrai pas sur les multiples beautés du film de Murnau. Mais quelle satisfaction de recevoir les remerciements de spectateurs pour ce spectacle cinématographique hors d'âge, hors mode et hors normes. L'Aurore, comme Metropolis, Nosferatu ou Potemkine, fait dorénavant partie de ces oeuvres qui tournent pour leur propre compte, souvent nanties de musiques originales live, sûres d'être maintenant et pour l'éternité au firmament du Septième Art, de l'Art tout court. Comme La Joconde, comme les vitraux de Chartres, comme le Requiem de Mozart, comme Macbeth... L'Aurore en Picardie, hier, fut vraiment l'occasion d'une belle soirée. Les encouragements de Newstrum et de 1001 bobines  y sont sûrement pour quelque chose.

5 novembre 2016

Griffonnés vite fait en salles obscures...

... quelques notes, quelques films, quelques impressions fugitives qui n'engagent que moi.

AFFICHE_TOUT_VA_BIEN   Film chilien d'Alejandro Fernandez Almendras. Relatant un fait divers récent mettant en cause un fils de sénateur et un accident mortel lors d'une virée branchée, Tout va bien a séduit plus par sa construction nerveuse, son utilisation habile des SMS etc..., et sa vision du drame volontairement partielle et partiale du côté puissant, que par le thème hyperbalisé si bien écrit par le grand cinéaste et moraliste Jean de la Fontaine, "Selon que vous serez puissant ou misérable...". Mais encore une fois la quasi-virtualisation de l'intrigue est assez impressionnante.

images  Le newyorkais Ira Sachs revient sur la crise  du logement et la gentryfication de sa ville dans Brooklyn village au titre woodyallenien assez trompeur. Le film est bien amené sur deux adolescents amis, fils respectivement du propriétaire et de la locataire d'une boutique d'étoffes, latino. La relation entre les deux teen-agers aura du mal à résister aux tiraillements sociaux. Emouvant et pas du tout simpliste ni démago comme c'est si souvent le cas. Fraîcheur et modestie pour un joli portrait de quartier avec avenir incertain.

d587c6_a3672171020a48f59e5caf89a32f6f20~mv2_jpg_srz_795_1080_85_22_0_50_1_20_0 Que voilà un film fort, sérieux et souvent enjoué, une dynamite de volonté et de vie, le plus intéressant de ma quinzaine. Recife, Brésil, Clara, une femme mûre, reste seule, dans son immeuble, l'Aquarius, jadis haut de gamme, en voie de délabrement cause spéculation immobilière (air connu, voir le film précédent). On vit vraiment les émotions de Clara, ses relations avec ses trois enfants, sa mamectomie, ses frustrations sexuelles, ses souvenirs de critique musicale, son combat contre l'expropriation qui la guette. Sonia Braga, icône du cinéma brésilien, habite le film sans faille malgré une durée limite de 2h20. Un fulgurant flashback érotique m'a semblé très beau dans son audace. Mais Kleber Mendonça Filho sait aussi instiller dans Aquarius des touches d'humour, les copines sexagénaires se la jouant cougar, ou une ambiance nocturne quasi fantastique. Captivant et intelligent. On en sort un peu plus savant sur le Brésil, ce géant fragile.

L+ODYSSEE+3 Jérôme Salle explore trente années de la vie de Cousteau en naviguant à vue entre l'hagiographie et la destruction du mythe. Le film n'est ni l'un ni l'autre, un peu étonnant lors de la "conversion" tardive et pas trop innocente du patron à l'écologie. Si les rapports avec son fils Philippe paraissent assez justes (Lambert Wilson assez crédible en commandant vieillissant, Pierre Niney remarquable) on ne croit guère à Audrey Tautou en épouse alcoolique. Reste un beau voyage pour un film estimable car la tache n'était pas facile. On sait les traquenards des biopics.

3 novembre 2016

La poésie du jeudi, Alfred de Musset

Poésie du jeudi

                                C'est une délicieuse quête de s'en aller à la recherche d'un poème bimensuel. Bien souvent Maître Hasard guide mes pas. Ainsi vagabondais-je, encore un peu italien, sur les traces de quelque transalpin taquinant la muse. Tiens l'Alfred, que je n'avais guère fréquenté depuis des lustres passait par là, causant d'Italie avec son frangin. Hop là! Je leur emboîtai le pas. Mais le poème était un peu long et je décidai de trier un peu, d'élaguer quelques branches. Finalmente je n'eus pas le cran d'éliminer Ferrare ni Florence (ça on s'en serait douté), mais pas plus Milan, Ravenne, Padoue, Gênes, Venise, Syracuse... C'est ainsi que, mais c'est comme toujours la faute de notre si chère Asphodèle, vous serez amenés, enfin si vous le voulez, à lire dans l'intégralité A mon frère revenant d'Italie, sublime poème d'amour pour un pays, d'un des célèbres Enfants du Siècle avant-dernier. J'en aime les mots et j'en aime le rythme.

 

A mon frère revenant d'Italie

 

Ainsi mon cher tu t'en reviens

Du pays dont je me souviens

Comme d'un rêve 

De ces beaux lieux où l’oranger

Naquit pour nous dédommager

Du péché d’Ève.

 

Tu l’as vu, ce ciel enchanté

Qui montre avec tant de clarté

Le grand mystère ;

Si pur, qu’un soupir monte à Dieu

Plus librement qu’en aucun lieu

Qui soit sur terre.

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Tu les as vus, les vieux manoirs

De cette ville aux palais noirs

Qui fut Florence,

Plus ennuyeuse que Milan

Où, du moins, quatre ou cinq fois l’an,

Cerrito danse.

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Tu l’as vue, assise dans l’eau,

Portant gaiement son mezzaro,

La belle Gênes,

Le visage peint, l’oeil brillant,

Qui babille et joue en riant

Avec ses chaînes.

 

Tu l’as vu, cet antique port,

Où, dans son grand langage mort,

Le flot murmure,

Où Stendhal, cet esprit charmant,

Remplissait si dévotement

Sa sinécure.

 

Tu l’as vu, ce fantôme altier

Qui jadis eut le monde entier

Sous son empire.

César dans sa pourpre est tombé :

Dans un petit manteau d’abbé

Sa veuve expire.

 

Tu t’es bercé sur ce flot pur

Où Naples enchâsse dans l’azur

Sa mosaique,

Oreiller des lazzaroni

Où sont nés le macaroni

Et la musique.

 

Qu’il soit rusé, simple ou moqueur,

N’est-ce pas qu’il nous laisse au coeur

Un charme étrange,

Ce peuple ami de la gaieté

Qui donnerait gloire et beauté

Pour une orange ?

 Catane

Catane et Palerme t’ont plu.

Je n’en dis rien ; nous t’avons lu ;

Mais on t’accuse

D’avoir parlé bien tendrement,

Moins en voyageur qu’en amant,

De Syracuse.

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Ils sont beaux, quand il fait beau temps,

Ces yeux presque mahométans

De la Sicile ;

Leur regard tranquille est ardent,

Et bien dire en y répondant

N’est pas facile.

 

Ils sont doux surtout quand, le soir,

Passe dans son domino noir

La toppatelle.

On peut l’aborder sans danger,

Et dire :  » Je suis étranger,

Vous êtes belle.  »

 

Ischia ! C’est là, qu’on a des yeux,

C’est là qu’un corsage amoureux

Serre la hanche.

Sur un bas rouge bien tiré

Brille, sous le jupon doré,

La mule blanche.

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Pauvre Ischia ! bien des gens n’ont vu

Tes jeunes filles que pied nu

Dans la poussière.

On les endimanche à prix d’or ;

Mais ton pur soleil brille encor

Sur leur misère.

 

Quoi qu’il en soit, il est certain

Que l’on ne parle pas latin

Dans les Abruzzes,

Et que jamais un postillon

N’y sera l’enfant d’Apollon

Ni des neuf Muses.

 

Il est bizarre, assurément,

Que Minturnes soit justement

Près de Capoue.

Là tombèrent deux demi-dieux,

Tout barbouillés, l’un de vin vieux,

L’autre de boue.

 

Les brigands t’ont-ils arrêté

Sur le chemin tant redouté

De Terracine ?

Les as-tu vus dans les roseaux

Où le buffle aux larges naseaux

Dort et rumine ?

 

Hélas ! hélas ! tu n’as rien vu.

Ô (comme on dit) temps dépourvu

De poésie !

Ces grands chemins, sûrs nuit et jour,

Sont ennuyeux comme un amour

Sans jalousie.

 

Si tu t’es un peu détourné,

Tu t’es à coup sûr promené

Près de Ravenne,

Dans ce triste et charmant séjour

Où Byron noya dans l’amour

Toute sa haine.

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 C’est un pauvre petit cocher

Qui m’a mené sans accrocher

Jusqu’à Ferrare.

Je désire qu’il t’ait conduit.

Il n’eut pas peur, bien qu’il fît nuit ;

Le cas est rare.

cathédrale-de-Ferrare

Padoue est un fort bel endroit,

Où de très grands docteurs en droit

Ont fait merveille ;

Mais j’aime mieux la polenta

Qu’on mange aux bords de la Brenta

Sous une treille.

 

Sans doute tu l’as vue aussi,

Vivante encore, Dieu merci !

Malgré nos armes,

La pauvre vieille du Lido,

Nageant dans une goutte d’eau

Pleine de larmes.

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Toits superbes ! froids monuments !

Linceul d’or sur des ossements !

Ci-gît Venise.

Là mon pauvre coeur est resté.

S’il doit m’en être rapporté,

Dieu le conduise !

 

Mon pauvre coeur, l’as-tu trouvé

Sur le chemin, sous un pavé,

Au fond d’un verre ?

Ou dans ce grand palais Nani ;

Dont tant de soleils ont jauni

La noble pierre ?

 

L’as-tu vu sur les fleurs des prés,

Ou sur les raisins empourprés

D’une tonnelle ?

Ou dans quelque frêle bateau.

Glissant à l’ombre et fendant l’eau

À tire-d’aile ?

 

L’as-tu trouvé tout en lambeaux

Sur la rive où sont les tombeaux ? I

l y doit être.

Je ne sais qui l’y cherchera,

Mais je crois bien qu’on ne pourra

L’y reconnaître.

 

Il était gai, jeune et hardi ;

Il se jetait en étourdi

À l’aventure.

Librement il respirait l’air,

Et parfois il se montrait fier

D’une blessure.

 

Il fut crédule, étant loyal,

Se défendant de croire au mal

Comme d’un crime.

Puis tout à coup il s’est fondu

Ainsi qu’un glacier suspendu

Sur un abîme…

 

Mais de quoi vais-je ici parler ?

Que ferais-je à me désoler,

Quand toi, cher frère,

Ces lieux où j’ai failli mourir,

Tu t’en viens de les parcourir

Pour te distraire ?

 

Tu rentres tranquille et content ;

Tu tailles ta plume en chantant

Une romance.

Tu rapportes dans notre nid

Cet espoir qui toujours finit

Et recommence.

 

Le retour fait aimer l’adieu ;

Nous nous asseyons près du feu,

Et tu nous contes

Tout ce que ton esprit a vu,

Plaisirs, dangers, et l’imprévu,

Et les mécomptes.

 

Et tout cela sans te fâcher,

Sans te plaindre, sans y toucher

Que pour en rire ;

Tu sais rendre grâce au bonheur,

Et tu te railles du malheur

Sans en médire.

 

Ami, ne t’en va plus si loin.

D’un peu d’aide j’ai grand besoin,

Quoi qu’il m’advienne.

Je ne sais où va mon chemin,

Mais je marche mieux quand ma main

Serre la tienne.

Alfred de Musset (1810-1857)

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                                Si ces vers sont bien d'Alfred de Musset les voyages, eux, étaient bien ceux de Paul (1804-1880), son frère ainé qui fit de nombreux voyages en Italie et les relata en plusieurs volumes dans les années 1860.

31 octobre 2016

Comme un devoir

                                Ce trimestre, Valentyne Si le grain ne meurt – André Gide et moi avons fait dans le classique contemporain. Oui, nous avons lu Gide, qu'elle n'avait que peu abordé, et moi pas du tout. Le hasard est souvent notre complice et les disponibilités des bibliothèques  aussi. Ainsi ce fut Si le grain ne meurt (1920). Pourquoi pas? Il semble que ce livre ne soit pas forcément essentiel dans l'oeuvre d'André Gide, par rapport à L'immoraliste, Les faux-monnayeurs ou Les caves du Vatican. Mais personnellement je tenais à lire au moins une fois un de ces écrivains du siècle dernier, qui fut une star à sa manière, un maître à penser, le pape de la NRF. Un nom qui reste, un écrivain qu'on ne lit plus dans le métro. D'ailleurs on ne lit plus dans les transports. Gide fait dans Si le grain ne meurt le récit de ses jeunes années, austère famille protestante, enfance marquée et adolescence accablée, nerfs vulnérables. Le jeune Gide avait tout pour souffrir. Ne devait-il pas écrire "Familles, je vous hais" (Les nourritures terrestres)?

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                               Dans cet ouvrage il revient aussi sur son séjour en Afrique du Nord, doublement formateur, puisqu'il en revint guéri et conscient de sa différence à une époque où on ne parlait pas de coming out. Très bien, mais le problème est que tout cela non seulement ne m'a ni bouleversé ni même ému. Intéressé? En fait pas vraiment. Pourtant une soirée chez des paysans d'Uzès, l'évocation de son grand-père, le pasteur Tancrède, nous fait toucher du doigt quelques séquelles des persécutions de jadis en ces terres huguenotes. Quelque chose, là, m'a interpelé. Mais comme les complexes du jeune André, ses omissions et ses ruses vis à vis des médecins, comme les rapports avec ses condisciples de collèges, lycées, comme cette affection pour sa cousine sont restées loin de moi.

                              Lire Gide me fut un peu comme un devoir, une besogne me privant d'autre chose. Déjà au lycée, il y a cinquante ans, nous l'igniorions. Je crois que je je vais m'y remettre. Enfin je veux dire me remettre à l'ignorer. L'ignorer sachant que l'écrivain est immense probablement. Ce n'est pas trop mon affaire. On a le droit à ses errances.

29 octobre 2016

Très loin du roman-fleuve

Masse critique

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                                 Avec un grand plaisir, de courte durée cause 56 pages richement illustrées, j'ai lu ces agréables Contes du Nil Blanc et du Nil Bleu, pour le compte de Babelio qui me propose souvent des lectures qui ne sont pas mon quotidien. Eminemment sympathique, le livret présente quelques courtes fables (à défaut de trouver un terme plus précis), Le renard et le corbeau (si, si), Le lièvre et le bélier, La vache et le chien, Le lièvre et la girafe, toutes très brèves et dotées d'un optimisme un tantinet béat. L'auteur, Yacoub Artin Pacha (1842-1919) fut historien et homme d'état égyptien. Mais à mon sens la joliesse du livre réside davantage dans le bien beau noir et blanc de l'illustratrice bulgare Denitza Mineva.

                               Ces contes collectés dans les tribus du Soudan égyptien ont un charme qui, me semble-t-il, aura du mal à convaincre les jeunes enfants de maintenant. Il est vrai que ça passera surtout, et c'est somme toute dans la continuité, par la tradition orale, le "raconte-moi". Qui comme chacun sait ne dure que l'espace de quelques saisons avant d'être supplanté par la technologie. Mais il n'est pas nécessaire d'espérer pour persévérer.

23 octobre 2016

In the name of rock/Jainie

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                                                     Tim Buckley (1947-1975) fut le père de Jeff Buckley. Il ne se sont quasiment jamais vus. Deux points communs, une vie de météore, et une voix sublime. Tim eut, parait-il, le temps de dédicacer à Jeff la chanson I never asked you to be a mountain. Il mourut naturellement, c'est à dire d'overdose à 28 ans. Il lui reste quelques aficionados cacochymes, comme à ces folkeux maniaco-suicidaires, Tim Hardin, Phil Ochs, Nick Drake. J'en suis. Voici Song for Jainie, du premier album, sobrement titré Tim Buckley. Une chanson d'amour, très belle. Mais il y en a des dizaines comme ça au long de la brève histoire de Tim Buckley. Jainie, le sais-tu?

21 octobre 2016

Comtesses au pied léger

Masse critique

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                                C'est pour une fois un livre d'histoire que j'ai reçu de Babelio, ce qui est toujours agréable. Ce rappel très documenté des années noires et de l'adaptabilité remarquable de certains hommes, et, surtout, de certaines femmes, croule sous les références, les noms et les pseudonymes si fréquents. Ainis l'on perd vite pied (enfin moi) devant tant de titres souvent faux, de fonctions dans telle structure ou tel bureau d'achats véreux qui firent florès durant l'Occupation. A un tel point que j'ai peiné à aller au terme de cette lecture.

                               On a vite compris que ces périodes troublées sont idéales aux traffics en tout genre, devises, stupéfiants, influences, marché noir. Que la collaboration horizontale se portait bien. Que des festins voisinaient avec les files d'attente et les jours sans. Mais ce livre s'adresse plus aux chercheurs qu'aux lecteurs. Les Comtesses de la Gestapo et leurs princes consorts, qui auront eu des fortunes diverses, ne m'ont pas convaincu. Plus catalogue de turpitudes vénales que créatures de chair et de sang. Mais c'est sûrement normal pour un livre d'historien.

17 octobre 2016

Bologna é Ferrara

     En un mot...

Ascension

Garisenda et Asinelli

Juxtaposition

Après 498 marches

Incarcération

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Education

Archiginnasio

Dissection

Le théâtre anatomique

Hertzification (Marconi)

Piazza Marconi

Canonisation

Santo Stefano

Sanctification

Basilique San Petronio

Domination

San Luca veille

Déception

Neptune

Interprétation (des chansons sur... Paris)

On chante Paris Piazza Maggiore

Vénération

Via dell'Indipedenza

Fortification

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Négociation (Loggia della Mercanza)

Loggia della Mercanza

Commercialisation

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