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16 avril 2016

Je revisite ma Cinémathèque/La forteresse cachée(1958)

Ma Cinémathèque

                                 Mensonge. Je n'avais jamais vu La forteresse cachée, bien caché dans ma Cinémathèque. Je suis très porté sur le cinéma d'Akira Kurosawa dont on ne dira jamais assez l'influence sur le cinéma actuel. Cette histoire entremêle avec bonheur le film de samouraï ou de brigand, la nuance étant parfois faible, et la comédie truculente. Mais pour le cinéma japonais allez donc faire un tour chez l'ami Newstrum, c'est autrement étayé que dans cette rubrique qui encore une fois se veut plutôt légère et apéritive.

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                                 Un général (Toshiro Mifune bien sûr), une princesse très volontaire et deux hurluberlus dont George Lucas dit avoir imaginé R2D2 et 6PO d'après eux. C'est un formidable film  d'aventures très accessible, très amusant, et dont la scène dans le grand escalier mériterait d'être presque aussi célèbre que celle de Potemkine à Odessa.

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14 avril 2016

La poésie du jeudi, ?

Poésie du jeudi

                                Bon, d'accord, j'ai pas tout à fait joué le jeu cette semaine. J'espère qu'Asphodèle ne m'en tiendra pas rigueur. Quand c'est un peu moyen, la vie, quand l'horloge semble s'affoler, quand de quelque côté que l'on se tourne tout ou presque paraît rictus, quand les incandescences se font rares, il reste la Poésie. Je sais que le film est loin d'être un chef d'oeuvre absolu, il est seulement très plaisant. Maurice Jarre y est un peu lourd. On a pu accuser Le Cercle... de démagogie. C'est vrai qu'il n'est pas exempt de facilités ni de ficelles un peu voyantes, mais il m'avait touché. Je l'avais vu quatre fois en deux semaines lors de la sortie. Je n'étais pourtant plus de l'âge des élèves. J'étais de l'âge de Mr.Keating. Depuis je l'ai revu huit fois. Souvent j'y pleure encore un peu. Je suis parfois moqué pour ça. Ce n'est pas un film pour la Cinémathèque. C'est un film pour les coeurs. Allez! Debout!

10 avril 2016

Le cinéma, c'est aussi ça

My-Skinny-Sister_r-226x300

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                                Dans un cadre associatif un public nombreux a vu le très beau et très plausible My skinny sister, film suédois de Sanna Lenken. L'anorexie et plus généralement les troubles de l'adolescence y sont cernés magistralement à travers le regard de Stella, douze ans, admirative de sa grande soeur Katia, patineuse prometteuse, mais qui verse dans le refus et le déni, et file un coton bien inquiétant. Sanna Lenken, 37 ans, a vécu elle-même des moments un peu similaires et sait ce qu'elle filme. Les parents, maladroits, quels parents ne le sont pas, c'est Stella qui finit par mieux appréhender la question. C'est beaucoup grâce à elle que l'espoir renaît. J'ai rarement vu une telle acuité concernant les relations entre deux soeurs.

                               Débat intéressant et concret mené par médecins et psychologues avec excellente réception du public, tant il est vrai que ces pathologies universelles concernent tout un chacun. On a pu ainsi mesurer le désarroi et la détresse de certaines familles. On en sort un peu moins ignorant même si c'est souvent dans ses propres murs qu'on est le moins "observateur".

                               L'homme qui répare les femmes, proposé par les animateurs de Ciné-philo, est un beau document belge sur le Congo, ex Zaïre, ex Congo Belge, actuellement République Démocratique du Congo, appellation non contrôlée. Denis Mukwege est le chirurgien qui soigne les innombrables filles et femmes violées et mutilées par les multiples milices qui sévissent dans le pays. Le viol, arme de guerre et de destruction sociale, est une grande tradition de l'humanité. Prix Sakharov, le Dr. Mukwege est peut-être moins le héros de ce film que les femmes congolaises qui le soutiennent et ont exigé son retour au pays, devenues de vraies activistes de la paix. Le film de Thierry Michel est évidemment un témoignage majeur. Mais comme sont décevants ces débats où très vite apparaissent des condamnations très convenues où les responsables sont tout trouvés et où on finit par presque exonérer les culpabilités individuelles. Sans parler de certaines récupérations qui me mettent toujours très mal à l'aise. Et de cela il est très difficile de débattre.

                              

7 avril 2016

Le cinéma, mon vélo et moi/12/Cycles célèbres

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Vélo sans les pieds

                                                           Cet article est manifestement en roue libre. L'auteur de ce blog ne semble pas être capable de prendre le relais. A noter que le film du bas est resté inédit malgré la grande crédibilité de l'interprète.

Le cinéma,mon vélo et moi

5 avril 2016

De la Costa Liguria à l'Ouest américain

Ruines

                                 Voilà un bon roman, peut-être un petit peu éparpillé tant Jess Walter mêle les époques et nous confronte à de forts personnages en des âges différents. En vrac un écrivain américain qui écrira bien peu, lors de la libération de l'Italie en 1944. Une jeune actrice sur la côte ligure, échappée du tournage de Cléopâtre en 62. Un très modeste hôtelier italien et sa mère dans le minuscule port de Porto Vergogna, tout un programme. Un producteur américain typique donc mesquin et grandiose. Gravitent tout autour Richard Burton en personne, et bien d'autres....

                               De si jolies ruines brasse beaucoup de thèmes. Des destins fracassés comme dans un feuilleton, l'exotisme que présentait encore dans les années 60 la Riviera, la satire un peu facile de Hollywood et de ses moeurs avec caprices de stars et infantilisation, une jolie histoire d'amitié qui survivra à cinquante années de séparation. Notre tendresse va davantage à Pasquale et Dee la jeune actrice emportée dans une sombre machination. Ce sont évidemment les coeurs purs. Mais les puissants sont bien campés, notamment le producteur Michael Deane, inspiré de... et le portrait de Burton, star des paparazzi des sixties est également saisissant. C'est un livre riche en péripéties, en aller retour, où le lien avec notre époque passe par les années cames, les années seringues dorénavants inhérentes à presque toute littérature. C'est Pat, fils de Dee, musicien rock, qui assure cette partition. Mais j'ai peur d'être un peu confus à la chronique de ce livre, presque trop riche. Car Jess Walter revient aussi sur un épisode de la conquête de l'Ouest, l'expédition Donner, tragédie dans les Montagnes Rocheuses en 1846.

                            Récapitulons calmement, toute l'Amérique est là, la guerre en Italie, le cinéma et les affaires, les parties fines et l'alcool, le rock et la Californie, la mythologie du western, tout de déraison. Notre ami Pasquale, Italien du nord, n'en est que plus sensible, et sensé. Un très bon moment de lecture, un peu trop encensé quand même à mon goût. Mais, rappel, comme toujours, ce n'est que mon avis.

                           Je crois que Beautiful ruins est un projet de cinéma. Je n'ai aucune autre information à ce sujet. Nous en resterons donc au projet avant d'aller au cinéma. Quant à l'hypothétique et microscopique Porto Vergogna, il borde les célèbres Cinque Terre, site classé mais envahi. La rançon de la gloire.

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19 mars 2016

Film assassin

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                                Attention ce film est bon. Mais il est un peu assassin. Et si vous connaissez tous Happy together des Turtles vous êtes moins nombreux sûrement à vous souvenir du Go now des Moody Blues. Ce sont deux des chansons que l'on entend.Un couple anglais septuagénaire, relativement aisé, ils n'on pas eu d'enfants. Kate et Geoff Mercer sont sur le point d’organiser une grande fête pour leur 45e anniversaire de mariage. Geoff reçoit une nouvelle : le corps de Katya, son premier grand amour, disparu 50 ans auparavant dans les Alpes, vient d’être retrouvé. Cette nouvelle d'un temps immémorial va alors bouleverser le couple et modifier doucement le regard que Kate porte sur son mari. Sans hystérie, presque sans bruit, comme une sonate de fin d'automne, les rapports du couple se modifient et le doute, la jalousie, puisqu'il faut bien l'appeler par son nom s'insinuent et Kate (Rampling) chancelle. Ira-t-elle jusqu'à tout remettre en question. Et puis il y a la tarditude des choses.

                                    45 ans bouleverse. Certes dans la discrétion, certes avec élégance, mais le film nous vrille encore un peu plus le coeur, coeur qui n'a pas besoin de ça, se vrillant déjà pas mal. Il se peut aussi que se soit une question de génération tant il est vrai que plus on se rapproche de l'âge des protagonistes plus on reconnait quelque chose en soi de ces gens là, quelque chose de soi en ces gens là. Tom Courtenay, acteur fétiche avec Albert Finney des Angry Young Men du cinéma anglais des années soixante, avait alors 22 ans environ. Il forme avec Charlotte Rampling un duo superbe pour un film à l'anglaise, au climat anglais et aux doutes universels. Ils fêteront leur 45e anniversaire de mariage. Cest terriblement vrai, c'est terrible... Et Andrew Haigh le metteur en scène a l'idée de nous balancer lors du générique "We've already said goodbye. Can't you see I want you to stay here? I'm still in love, still in love with you. Oh you Baby go now".  Je ne suis pas gone tout de suite. Cloué dans mon fauteuil favori (je prends souvent le même fauteuil au cinéma) je ne suis pas sûr de n'avoir pas pleuré. C'est ça l'embêtement, les annés passant, j'ai connu "en temps réel" les Moody Blues numéro un au Melody Maker, Rampling dans le Swinging London et le cinéma anglais avant qu'il ne soit monopolisé par Ken Loach. Je vous avais prévenu, un peu assassin, tout ça.

15 mars 2016

Gustafsson et Morrison

                                      X temps que je n'avais pas publié dans cette rubrique prétexte qui tente une vague synthèse musique et cinéma. Just like Greta est une chanson de 2005 du grand Van Morrison (album Magic time) et qui en fait ne parle pas de Garbo, mais seulement du syndrome Garbo. Morrison, réputé peu commode, rêve de prendre ses distances avec la presse, le public, le monde en général. Une sorte d'exil de lui-même où Van Morrison veut débrancher, vivre seul, icône peut-être, ermite un peu. L'excessif kid de Belfast qui éructait G.L.O.R.I.A. il y a cinquante ans au Maritime Hotel chante toujours Divine-ment. Le Maritime Hotel de Belfast était bien loin du standing Grand Hotel de Greta Garbo, à tous points de vue. Mais il est des lieux où souffle l'esprit.Sous les mêmes influences que les Français ignorent presque totalement, le blues, le folk, un petit coup d'Irish fiddle, la soul, etc... écoutez le Van, l'autre Morrison.

13 mars 2016

Le cinéma, mon vélo et moi/11/Un beau dimanche

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                                            Domenica d'agosto, le délicieux film de Luciano Emmer, date de l'an 1949. Journée de plein air du petit  peuple romain direction les bains de mer d'Ostie.Ce n'est pas l'Ostie de Pasolini. Non c'est bien plus simple. Et surtout c'est la vie dans toute sa splendeur et ses petits arrangements. Ce n'est pas encore le miracle économique. Au moins on vit en paix dans cette synthèse du Néoréalisme et de la Comédie italienne. Mastroianni, en tout petit sur l'affiche, n'a pas encore rencontré Fellini. Les maillots de bain y sont d'une pudeur. Veille la mama. Ho quattro mesi. Si. E la ringrazio la mia cara Asphodèle per Lo cinema, la mia bicicleta é mi.

Le cinéma,mon vélo et moi

11 mars 2016

Après le film

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                                Belle affluence pour les pérégrinations d'Hector, sans abri écossais, et de tous les plans de ce film qu'on a cru bon d'étiqueter "à la Ken Loach" sur l'affiche. Le raisonnement est un peu curieux. Passons sur cette estampille. Hector a plu aux spectateurs mais n'a cependant pas totalement convaincu. Est-ce dû à l'habillage relativement modéré de ce fléau? Jake Gavin pour son premier film n'a pas trop chargé la barque noirceur et les rencontres d'Hector dans ce road-movie Glasgow-Londres au moment de Noël sont dans l'ensemble plutôt sympathiques. Moi, personnellement, je n'avais pas forcement envie d'un discours asséné violence et alcool et désespoir, trilogie  classique du cinéma on the road, complètement plombant et j'ai assez apprécié la (relative quand même) légèreté du film. Porté par Peter Mullan, charismatique acteur habité de bien des films anglais sur le sujet, Hector, sans idéaliser outre-mesure, parvient même à faire exister de bien improbables retrouvailles.

                                Certains spectateurs ont trouvé la formule, taxant Hector, bon film au demeurant, de calibré un peu trop conte de Noël. Tout benôitement j'étais assez satisfait d'avoir fait projeter un film qui laisse une place, pas énorme, à l'espoir. Vous savez, en ciné-débats, il faut bien le dire, c'est rarement des films qui déclenchent le fou rire.

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                                 Le Bison va m'en vouloir, le très beau La terre et l'ombre n'est pas guatémaltèque. Il n'est que colombien, Caméra d'Or à Cannes dernier. Et pas non plus désopilant. Alfonso, paysan âgé revient au pays dix-huit ans après vaoir laissé sa femme et son fils. Ce dernier est malade, poumons brûlés par les pluies de cendres et plus généralement la pollution grandissante en cette Amérique du Sud  en pleine surexploitation de la canne à sucre. Il fait connaissance de sa belle-fille et de son petit-fils Manuel. La terre et l'ombre n'est pas un film à effets, ni à explications. On a juste compris qu'on ne saurait jamais vraiment pourquoi Alfonso est parti si longtemps. Le grand-père découvre l'enfant sans aucune démagogie. Mais ce qui est inoubliable dans ce film c'est la dualité du pays à la fois nourricier et assassin. Car la canne à sucre est le seul emploi possible dans ce bout du monde, et c'est en même temps la meurtrière potentielle de ces modestes paysans.

                                César Acevedo filme à hauteur d'homme et de femme puisque sa belle-fille et sa femme tenent vaillammment de reprendre la tache du malade dans les champs de canne. Acevedo semble être un discret, pas de diatribe violente contre l'exploitant-teur, pas de véritables revendications, pas d'hystérie quelconque, mais une quadruple obsession tout au long de La terre et l'ombre, celle, physique qui condamne Gerardo le fils, celle des ouvriers de la canne, celle forcément plus forte des  deux femmes, enfin celle de la terre elle-même. Sensation claustro tant la modeste maison de la famille est enfermée entre les silences, ses plans séquences un peu appliqués, son apparente froideur quant aux sentiments des protagonistes, peuvent dans leur austérité faire trouver cette heure trente-cinq un peu longue. Ce ne fut pas mon cas. Je considère La terre et l'ombre comme un film passionnant et qui donne envie de mieux connaître ce cinéma sud-américain.

 

 

1 mars 2016

Je revisite ma Cinémathèque/Laura(1944)

Ma Cinémathèque

                                Le grand L de Laura sur l'affiche, comme un paraphe sur le noir officiel de ce film, un film noir presque sans armes et sans gangsters. D'abord roman de Vera Caspary, Laura, un thème musical célébrissime de David Raksin que Sinatra et Ella enregistreront avec des centaines d'autres, et un portrait sublime (en fait c'est une photo). Gene Tierney, inoubliable, fantasme inépuisable de décennies de cinéphiles. Laura, revenue de parmi les morts et le ballet qui s'orchestre autour d'elle. Trois hommmes, tous trois intéressants, chacun à sa manière. Mais que sont les hommes auprès de Laura? Vincent Price, velléitaire, pas très brillant mais pas méchant, juste un peu veule. Dana Andrews, inspecteur cynique que Laura a vite fait de conquérir. Et surtout Clifton Webb, délicieuse tête à claque dans le rôle de Waldo Lydecker, critique mondain à la plume assassine et Pygmalion de Laura Hunt. Il faut le voir rédiger ses articles dans sa baignoire, tout de talent et de mépris. Mais la créature parfois s'émancipe, vieille antienne de la littérature.

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                                Otto Preminger, accepté par Zanuck à contrecoeur, signe un chef d'oeuvre où où tout est essence du cinéma. Jamais parasité par un arrière-plan social ou une fascination de la violence si souvent associée au film noir Laura reste un jeu raffiné , un jeu de salon où le bon goût masque la perversité et où le spectateur est joliment pris en otage par Laura Gene Tierney, pas une vénéneuse comme bien des femmes fatales au cinéma, mais néanmoins geôlière du cinéphile.

 

 

 

29 février 2016

An minima

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                           An est le titre original du film. Et minima qui sonne si bien japonais qu'on a presque envie de se faire seppuku signifie que l'on est là dans un cinéma de chambre. Plutôt beau d'ailleurs, mais de chambre. Enfin de cuisine devrais-je dire. Car l'an entre dans la composition des dorayaki, une institution au Soleil Levant, et c'est en fait une pâte de haricots rouges confits. Lesquels haricots sont presque les héros des Délices de Tokyo. Trois personnages pour trois générations se cotoient dans cette belle oeuvre intimiste dans une ville de Tokyo dont on ne connait guère que ce quartier, moins encore, que cette boutique où Sentaro, quadragénaire désargenté peine à gagner sa vie en vendant ces fameuses pâtisseries. Cet homme taciturne et peu bavard se voit proposer par une vieille dame, Tokue, de lui préparer ces fameux haricots pour fourrer ces dorayaki. Et c'est le succès tant la recette fait recette justement.

                         Mais elle aussi est une déclassée de l'existence et on le sait vite. Des séquelles de la lèpre ont fait d'elle une paria, ce qui a vraiment été le cas au Japon jusqu'à la fin du siècle. Enfin Wakana, jeune fille en conflit avec sa mère et qui n'a d'amitié qu'avec son canari complète ce trio pour une musique de chambre sans effets ni pathos. La rumeur, cette autre lèpre universelle, fera son hideux labeur. A voir pour la magie de ce Japon un peu hors du temps, où les arbres fleuris si cinégéniques n'apaisent pas ces trois douleurs. Les délices de Tokyo m'a cependant semblé durer 20 minutes de trop, s'apparentant pour moi plus à une nouvelle bien qu'adapté d'un roman de Durian Sukegawa qui paraît chez Albin Michel. Mais les gestes techniques de la cuisson de ces haricots dans la petite boutique sont d'une réelle beauté. Je ne vais pas vous faire le laius si couru sur l'exclusion mais je crois que je l'ai fait un peu quand même. Je n'ai vu aucun autre film de Naomi Kawase.

L'avis de Dasola Les délices de Tokyo - Noami Kawase

L'avis de Strum  Les Délices de Tokyo de Naomi Kawase : non-dits à l’ombre des cerisiers en fleurs

21 février 2016

Je revisite ma Cinémathèque/Seuls les anges ont des ailes (1939)

 Ma Cinémathèque

                                  C'est l'un des grands films de Hawks. Une poignée d'hommes, l'aviation des années trente et une petite compagnie en Amérique du Sud. Toujours saupoudré d'humour et de sous-entendus, le scénario de Jules Furthman est un régal. Jean Arthur y est délicieusement intrusive. Il y a même Rita Hayworth dans un rôle secondaire. C'est aussi un joli film sur la rédemption, celle d'un pilote accusé de lâcheté. Les effets spéciaux, des coucous dans le brouillard, sont d'époque et l'imagination y trouve son compte.

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                                Cary Grant, ce grand cynique, qu'on voit davantage dans le beau monde des affaires, est excellent en commandant de cette escouade du bout du monde, loin des cocktails mondains, et à l'énergie qui ne se dément pas. Seuls les anges ont des ailes est un de mes premiers souvenirs de films à la télé. J'aurais pu débuter plus mal. Car cette histoire d'hommes où les femmes portent pas mal la culotte est aussi une variation sur la responsabilité, la solidarité, et tout simplement l'amitié, tout cela dans l'efficacité, maître mot chez Howard Hawks. Dans cette rubrique je reviendrai en quelques lignes, pas une thèse cinéphilique binoclarde, plutôt des élans, sur ma Cinémathèque à moi, assez fournie, quelques 500 films environ.

 

 

 

17 février 2016

La neige en deuil

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                                  Ce roman date d'une vingtaine d'années mais se passe en 1974. C'est la première fois que je lis Stewart O'Nan que je ne connaissais pas. Snow Angels, c'est une petite ville de Pennsylvanie, ordinaire, très ordinaire, très comme ailleurs.  Annie élève seule sa fillette et essaie tant bien que mal de se refaire une vie après une difficile séparation. Glenn, son ex-conjoint, n'a pas renoncé à sa famille et tente de vaincre ses démons en s'abandonnant à l'alcool et à la religion. En parallèle, Arthur, un adolescent timide dont Annie fut jadis la gardienne et qui aujourd'hui travaille dans le même restaurant qu'elle, découvre l'exaltation et les tourments d'un premier amour. Alors quand claque un coup de feu... Retour vers le passé, un passé assez récent dans la vie des protagonistes. Rien de bien exaltant, mais un roman attachant et qui pourrait être un peu nôtre.

                                Personne ici n'est bien dans sa peau, et ça ressemble terriblement à la vie parfois. Le jeune Arthur doit lui-même affronter la séparation de ses parents, des modestes eux aussi dont l'existence s'effiloche. Triste enfance au destin tragique. Triste lycée où la fanfare cache bien mal les désarrois et le début de ces putains d'addictions qu'il est de bon ton de ne jamais stigmatiser (j'en ai marre, de ne jamais stigmatiser personne). Jobs pas marrants pour les adultes au fast-food, en maisons de retraite, télé base-ball et canettes. Rassurez-vous c'est aux Etats-Unis et la belle, noble et vieille Europe, cultivée et tolérante, est bien sûr à l'abri de tout ça.

                               Des anges dans la neige est-il un roman désespérant? On n'en est pas très loin et la banalité même du décor et du quotidien donne à ce livre une grande force. Est-ce un bon roman? Oui, malgré un début un peu hasardeux qui peina à me harponner, il y a dans cette histoire tant de vie, de vie qui, encore une fois, s'effiloche, et tant d'humanité qu'il faudrait être anhumain pour ne pas s'y reconnaître, au moins un petit peu. La glace des étangs de Pennsylvanie reflète parfois nos propres doutes. Evidemment, on sort de cette lecture un peu...effiloché.

                                 Un film est sorti en 2007, adapté de Des anges dans la neige. Estampillé Sundance Festival, on n'a pourtant pas cru bon de le distribuer en France. J'aime mieux me taire.

 

 

 

 

 

16 février 2016

Chine ma douleur

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                                 Je connais peu le cinéma chinois. A l'évidence c'est un tort. Jia Zhang-Ke (Still life, seul film vu de cet auteur, m'avait déjà beaucoup plu). Certains blogueurs ont été remarquables sur ce film, Au-delà des MONTAGNES (Princecranoir) et Au-delà des montagnes (Mountains May Depart) : l’inquiétude de Jia Zhang-Ke (Newstrum) par exemple. Alors je serai plus bref et moins talentueux. Mais j'ai beaucoup aimé ce film sur une Chine moderne qui court sur une trentaine d'années. Fenyang, province du Shanxi, ville natale du metteur en scène, industrielle et surpolluée. Tao, jeune femme de la classe moyennechinoise est partagée entre deux amours, Liangzi, un modeste mineur silicosé et Jinsheng, un businessman pas trop scrupuleux. Ce petit côté Jules et Jim dure assez peu et n'est pas le plus intéressant, le lien entre les deux hommes étant loin de Truffaut-Roché. Tao choisira l'un d'entre eux et on la retrouve une douzaine d'années plus tard mais le pays a bien changé. Son fils unique parti en Australie avec son père qui ne trouve rien de mieux que de le prénommer Dollar, tout un programme, Tao décide de rester en Chine et c'est là le thème essentiel d'Au-delà des montagnes, la perte d'identité de toute une génération de Chinois qu'attirent les mirages occidentaux ou océaniens.

                                Troisième acte, à, peine une anticipation, vers 2025 à Melbourne.Dollar a bien grandi et les conflits avec son père ne manquent pas. Ce dernier ne semble plus vivre que par les armes.Dollar vivra-t-il lui aussi cette vie déracinée, celle de ces enfants doubles? Ou retrouvera-t-il le chemin du pays? Délicieusement  ouvert au son des Pet Shop Boys, l'une des meilleures musiques qui soient début nineties, symbole clinquant certes mais si enlevé, Mountains may depart est un film admirable au coeur d'une Chine multiple, de l'industrieuse Fenyang de Jia Zhang-Ke aux tentations du Go West des Pet Shop Boys. Si vous en avez l'occasion ne le ratez pas. Bien sûr le cinéma est riche de sa diversité et il faut de tout pour faire un monde. Mais vous m'avez compris depuis longtemps, j'ai mes préférences.

 

 

 

 

6 février 2016

Pearl

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                             Un grand plaisir vraiment de voir un large public pour le ciné-débat de ce lundi consacré au document d'Amy Berg Janis. La génération seventies prédominait certes dans la salle mais pas que... Ce film retrace la trajectoire fulgurante, tant en intensité qu'en brièveté, de la jeune Texane attirée par le rêve californien. Témoignages de ses anciens complices de Big Brother and the Holding Company, extraits de lettres à ses parents, images de concerts, Monterey Pop, Woodstock, extraits d'interviews, le tout très bien équilibré, tellement plus fascinant que les laborieux biopics, davantage travaux des maquilleurs que des cinéastes. J'ai insisté dans ma présentation sur le fait que, ayant vingt ans à sa mort, j'avais surtout été sidéré de l'intrusion des femmes dans le monde du rock, biberonné que j'étais aux riffs des groupes anglais. Le rock? Une histoire d'hommes...jusqu'à Janis, pour pas longtemps, pour toujours.

                            Beaucoup d'interventions lors du débat. Manifestement Janis a touché les spectateurs. Je pense que le film rend bien l'ambiance des ces années folles sur la West Coast et que les descentes aux enfers y étaient pour certains presque inévitables. Les intervenants ont évoqué, c'était prévisible, l'écorchée vive à la sensibilité exacerbée, qui ne pouvait que vivre fort et pas longtemps. Bien sûr. J'avoue que cet argument si souvent brandi pour des personnages comme Janis Joplin me fatigue un peu. Quoiqu'il en soit, pour tous ces morts du sinistre club des 27 ans (Jones, Hendrix, Morrison, Cobain, Winehouse), l'essentiel reste leur musique. Tout ce qui est devenu mythologie finit par contre par m'agacer un peu. Exemple le plus connu pour nous Français: si vous aimez Morrison réécoutez les deux meilleurs albums des Doors, le premier et le dernier, The Doors et L.A. Woman, plutôt que d'aller le caresser au Père Lachaise.

P.S. Vu la semaine dernière L'étreinte du serpent, film colombien de Cirro Guerra sur le chamanisme au coeur de l'Amazonie, auquel se confrontent deux scientifiques. Un beau noir et blanc, long de deux heures durant lesquelles, seul au monde, je me suis, moi, confronté à un ennui certes très élégant mais ennuyeux. Les critiques presse sont tous dithyrambiques... Seul au monde, vous disais-je.

27 janvier 2016

L'Ecrivraquier/3/Le tiroir

 L'Ecrivraquier

                                  Ils me croient tous né dans la Rome néoréaliste, me croient grandi par delà les grilles de Xanadu. Les plus effrontés pensent que les restes de mon acné juvénile datent de la Marquise des Anges. Plus sérieusement il arrive qu'ils me consultent sur les querelles, celle de Chaplin et Keaton, ou celle des des Cahiers et de Positif. Un soir à l'Edito quelqu'un m'a demandé mon avis sur Gilles Deleuze. Jeudi dernier j'ai craqué et confessé que je n'avais rien vu du cinéma underground des frères lituaniens Adolfas et Jonas Mekas. J'ai beau leur dire que ma vie n'est pas un travelling panoramique et que je n'ai vu que 3353 films. Même si j'en ai vu certains douze fois. Rien n'y fait.  Ils m'ont posé là, dans la case Septième Art, et c'est ainsi. Je leur ai pourtant juré que je savais lire.

23 janvier 2016

Deux mâles en pitres

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                                Après avoir aimé La promo 49 Deux comédiens m'a déçu. Assez (mais jusqu'à quel point) inspirée du duo Jerry Lewis et Dean Martin, transposée dans les seventies,  cette histoire concoctée par Don Carpenter qui fut lui-même scénariste pour la télé américaine m'a considérablement ennuyé. Manifestement Don Carpenter règle ses comptes. Certains critiques ont aimé cette férocité, ces claques au système. A mon avis les moeurs d'Hollywood y sont pourtant brocardées sans véritable fantaisie, abondantes en sniffs et orgies, cuites et excès de vitesse, l'ordinaire... Personnages vains l'un comme l'autre, les deux comiques du roman ne m'ont pas intéressé, encore moins touché, et l'émotion vraie jouée sur la partition modeste de La promo 49, joli choral d'une génération, semble avoir été écrite par quelqu'un d'autre. Ici toutes des bimbos décervelés, tous des secoués de la poudre, tous des obsédés du compte en banque. Du temps perdu. Ca donne envie d'écouter le vrai Dean Martin chanter, ce qui est aussi du business mais au moins, de première classe.

                                On le sait Hollywood a souvent molesté les écrivains cachetonnnant côté ciné télé (Faulkner étant le plus célèbre mais pas le seul). Ceci explique donc cela. Cependant je crois que j'accorderai une troisième manche à Don Carpenter car son roman Sale temps pour les braves est, à ce que j'ai lu, ce qu'il a fait de meilleur. Don Carpenter s'est suicidé en 1995. Malade et dit-on, ne se remettant pas du départ volontaire, lui aussi, de son ami le grand mais allumé Richard Brautigan. Soyons clairs, nous ne sommes pas avec ces écrivains dans une association de tempérance.

19 janvier 2016

L'Ecrivraquier/2/Mon petit bal viennois

L'Ecrivraquier

                               Le Prater en juillet connaissait la chaleur épaisse de cette Europe Centrale qui le faisait rêver. Vienne certes ne dansait plus tout à fait comme avant mais sous le soleil qui fusillait la foule, des promeneurs de tous âges, souvent en culottes courtes, se pressaient tant aux attractions toutes récentes qu'aux baraques à l'ancienne, bien rénovées depuis longtemps déjà. Certains arboraient l'ultraditionnel chapeau à plume. Facile de se gausser. Peu lui importait. La veille la Hofburg l'avait épuisé mais son pélerinage viennois avait ses incontournables. Demain il cheminerait des heures durant dans le parc de Schönbrunn et boirait du frais Grinzing issu de ces vignes visibles du haut du Stefansdom.

                              Mais aujourd'hui Harry Lime l'attendait. Le grand escogriffe, l'un de ceux à l'origine de sa légendaire pathocinéphilie, il savait qu'il serait au rendez-vous. Il allait prendre son ticket pour la grande roue. Non, la Grande Roue, celle-là mérite des majuscules. Moquant allégrément et sur un air de cithare celles de Londres ou de Paris et alors qu'un orphéon n'avait pas cru le priver de la Marche de Radetzky il prit un billet et les portes de verre l'accueillirent. De là haut il verrait le Danube, loin et pas bleu. De là-haut L'empire d'Autriche-Hongrie revivrait un court instant. Même si ni sur le Ring, ni au Belvedere ne paraderait plus aucun Habsbourg.

14 janvier 2016

Tout sur ma mère...

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                       ... a été dit fort justement par quelques-uns dont je partage les avis. Alors comme ça m'arrive de temps en temps je n'ai pas cru bon d'en rajouter. Je vous invite seulement à les consulter et à voir le film admirable de Nanni Moretti. C'est l'un de mes cinéastes favoris, plus que ça probablement. Vif succès en ciné-débat avec une belle audience. Paradoxalement peu de discussion, il fallait s'y attendre tant le film suscite d'empathie et de retenue. Mia Madre, en l'occurrence Nostra Madre rend plutôt réservé. Certains silences sont éloquents.

Avant la fin 1001 bobines

Mia Madre : le chant d’amour de Moretti à une mère Strum

27 décembre 2015

Derniers films 2015

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                                 En vrac quelques mots sur quelques films vus en décembre. Le dernier ciné-débat 2015, presque hasard, portait sur le Macbeth de Justin Kurzel avec Fassbender et Cotillard. Ayant un peu vécu avec Shakespeare pendant quelques mois c'était l'estocade pour en finir (momentanément car on revient toujours à Shakespeare). Moyennement apprécié du public et de moi-même ce flot de sang écossais, hypertrophié d'hémoglobine et de ralentis, a le mérite de restituer le texte dans un fracas d'armes parfois plus proche de Mad Max que de Welles ou Kurosawa. Pourquoi pas?

                                Le très dithyrambé (une hérésie linguistique) Fils de Saul du Hongrois Laszlo Nemes m'a paru plus bruyant que vraiment brillant mais il semble que je sois l'un des seuls à trouver ce film surestimé. Ou une relative claustrophobie m'a-t-elle disqualifié pour cette oeuvre?

                                Le premier film guatémaltèque de ma carrière de cinéphile, Ixcanul (Le volcan), de Jayro Bustamante, est une jolie réussite. Miracle, je n'étais pas seul dans la salle pour apprécier ce film presque documentaire qui nous éclaire sur ce sous-continent centraméricain si méconnu. Sur un thème archiclassique, une jeune fille veut fuir sa condition et gagner la ville, c'est une belle incursion surtout sur les rapports des paysans avec la nature et leurs croyances bien éloignées de notre eurocentrisme.

                                 Spielberg bon crû avec Le pont des espions, tendance Guerre Froide, mais distancié, avec l'humour qui n'est pas chez John le Carré par exemple. Et cet incorrigible Steven nous emporte comme le faisait Frank Capra. D'ailleurs Tom Hanks n'est-il pas l'honnête homme, voire un peu naïf, comme l'était James Stewart? Sur ce film Le PONT des ESPIONS est le très bon article de Princecranoir. Et Derrière le mur est celui, tout aussi intéressant de Martin 1001 bobines.

                                 Francofonia, le Louvre sous l'Occupation, nest pas comme on le croirait l'affrontement-amitié de deux hommes de culture dans le Paris de la guerre. Alexandre Sokourov  et sa mise en scène si personnelle et qui peut ne pas plaire nous invitent à une réflexion sur la place de l'art dans l'histoire. Souvent austère, ne craignant pas les chocs spatio-temporels, déstabilisant, ce film remarquable d'intelligence et d'originalité a cependant à mon sens l'inconvénient d'officialiser en quelque sorte la scission du cinéma contemporain, divisant le public en deux parties. A noter que les deux parties sont d'inégale taille. J'étais seul pour voir Francofonia.

                                 Seul par contre je n'étais pas lors de Star Wars,le réveil de la force. Vu avec mon fils et son fils de neuf ans, ce qui est normal quand on sait l'importance de la filiation dans la saga. L'aventure se poursuit donc et je suis content d'en être, un peu perdu au début, mais vite remis en selle par tous ces personnages et J.J.Abrams est un parfait successeur de Maître Lucas. Beaucoup de bruit pour...quelque chose de pas mal du tout. Dès le début 2016 je reviendrai et une bonne année je vous souhaite.

mac

Le_Fils_de_Saul

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pont

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Star-Wars-VII-Cast

 

 

 

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